« Pour ma part, je dis que cette chose est libre qui existe et agit par la seule nécessité de sa nature, et contrainte cette chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir selon une modalité précise et déterminée. [...]
Vous voyez donc que je ne situe pas la liberté dans un libre décret mais dans une libre nécessité.
Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, sache et pense qu'elle fait tout l'effort possible pour continuer de se mouvoir, Cette pierre, assurément, puisqu'elle n'est consciente que de son effort, et qu'elle n'est pas indifférente, croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle le désire. Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. C'est ainsi qu'un enfant croit désirer librement le lait, et un jeune garçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif. Un ivrogne croit dire par une décision libre ce qu'ensuite il aurait voulu taire. De même un dément, un bavard et de nombreux cas de ce genre croient agir par une libre décision de leur esprit, et non pas portés par une impulsion. Et comme ce préjugé est inné en tous les hommes, ils ne s'en libèrent pas facilement. L'expérience nous apprend assez qu'il n'est rien dont les hommes soient moins capables que de modérer leurs passions, et que souvent, aux prises avec des passions contraires, ils voient le meilleur et font le pire : ils se croient libres cependant, et cela parce qu'ils n'ont pour un objet qu'une faible passion, à laquelle ils peuvent facilement s'opposer par le fréquent rappel du souvenir d'un autre objet. »
Spinoza, Lettre à Schuller, 1674.
Métaphysiquement, la liberté, définie comme libre arbitre, s'oppose à l'idée de nécessité et de déterminisme. De fait, si tout ce qui se produit dans l'univers se produit selon l'enchaînement nécessaire des causes et des effets, il n'y a aucun sens à parler de libre arbitre. Celui-ci suppose d'admettre qu'il y a de la contingence. Ce qui a son principe dans le libre arbitre n'est pas déterminé à être ou à être ce qu'il est. Un acte procède du libre arbitre s'il met en jeu une initiative du sujet ne devant pas être conçue comme l'effet nécessaire de causes antécédentes, elles-mêmes effets nécessaires d'autres causes et ainsi à l'infini. Le libre arbitre suppose que l'auteur de l'acte s'institue cause première de celui-ci. Il commence avec lui une série de conséquences ayant son origine dans une faculté qu'on suppose être une possibilité humaine et qu'on définit comme le pouvoir de se déterminer à agir sans autre cause que la mise en oeuvre de ce pouvoir ou de cette faculté.
D'où la définition kantienne : « J'entends par liberté, au sens cosmologique la faculté de commencer de soi-même, un état dont la causalité n'est pas subordonnée à son tour, suivant la loi de la nature à une autre cause qui la détermine quant au temps.» Kant, Critique de la raison pure, PUF, Traduction : Tremesaygues et Pacaud, p. 394.
Cette idée de libre arbitre ne va pas du tout de soi. Spinoza, par exemple, la dénonce comme une illusion et une croyance irrationnelle.
C'est une croyance irrationnelle car elle consiste à faire de l'homme « un empire dans un empire », un individu échappant aux lois naturelles. Or l'homme n'échappe pas aux lois du réel et comme tout ce qui existe, il est soumis à la nécessité naturelle. Il n'y a pas de contingence dans le règne de la nécessité.
C'est une illusion car « Les hommes se croient libres parce qu'ils sont conscients de leurs désirs mais ignorants des causes qui les déterminent ». Si l'homme a l'impression qu'il agit « sans qu'aucune force extérieure » l'y contraigne, comme le prétend Descartes, cela tient au fait qu'il n'a pas la connaissance des déterminismes pesant sur lui et les ignorant, ils croient qu'ils sont inexistants. En réalité, il est le jouet des mouvements du corps, eux-mêmes déterminés par les corps environnants. Ce qu'il croit être le décret de son âme est l'effet des passions. Dans la Lettre à Schuller ou dans Ethique, III, prop.II, scolie, Spinoza prend l'exemple de l'enfant, du colérique, du poltron, du bavard ou du dément. Les uns et les autres croient choisir librement ce qu'ils font. En réalité, ils agissent sous l'empire des passions. S'ils ont le sentiment qu'ils peuvent se déterminer dans un sens ou dans un autre, par exemple choisir le pire alors qu'ils voient le meilleur, c'est qu'ils sont le jouet de passions contraires dont aucune n'est assez forte pour l'emporter. Ils balancent donc entre l'une et l'autre au gré des situations, étant poussés dans une direction ou dans une autre « par le plus léger motif » Ethique, ibid.
Alors faut-il renoncer à l'idée de liberté ? Certes il faut faire le deuil de l'idée de la liberté conçue comme libre arbitre. Mais n'est-il pas possible de concevoir autrement la liberté ?
L'intérêt de toutes les philosophies de la nécessité (stoïcisme, spinozisme, marxisme, freudisme) est d'établir qu'il est possible d'articuler l'idée de liberté et celle de nécessité. Toutes proposent donc une définition paradoxale de la liberté. Celle-ci ne s'oppose pas à la nécessité, elle est la nécessité comprise et agie en connaissance de cause. La connaissance de ce qui nous détermine nous permet de moins subir, de ruser avec ces déterminismes et d'accomplir notre nécessité propre.
Spinoza, par exemple, affirme que la liberté ne s'oppose pas à la nécessité, elle s'oppose à la contrainte. Libre, l'être agissant selon la nécessité de sa propre nature, contraint celui qui est déterminé à agir par une nécessité extérieure à la sienne.
Or tel est le cas de la nécessité passionnelle. Une passion, un affect, comme les mots l'indiquent, procèdent de l'action sur nous de quelque chose d'extérieur à nous. Agir sous l'empire des affects revient donc à subir, à agir sous la contrainte d'une nécessité extérieure à sa nécessité propre. Voilà pourquoi « l'impuissance de l'homme à gouverner et à contenir ses sentiments, je l'appelle servitude. En effet, l'homme soumis aux sentiments ne dépend pas de lui-même mais de la fortune, dont le pouvoir sur lui est tel qu'il est souvent contraint de faire le pire même s'il voit le meilleur » Ethique, IV, préface.
Cependant la nécessité passionnelle n'est pas une fatalité. Certes il est impossible de lui échapper totalement, l'homme étant un élément du réel condamné à subir l'action des éléments avec lesquels il est en rapport. Mais « chacun a le pouvoir de se comprendre lui-même et de comprendre ses affects de façon claire et distincte, sinon totalement, du moins en partie, et il a par conséquent le pouvoir de faire en sorte d'avoir moins à les subir » Ethique, V, Prop. IV, scolie.
Spinoza ne prétend pas ici que l'homme peut prendre une conscience claire de tout ce qu'il subit. Il annonce ainsi Freud et le thème de l'inconscient. Reste que même si ce n'est pas « totalement », il le peut « en partie ». Il y a là l'expression d'une autre nécessité, une nécessité intérieure à l'être de raison. En comprenant rationnellement, celui-ci n'agit plus selon une nécessité extérieure à son être. Il agit selon sa nécessité propre et par la compréhension rationnelle il se libère de la servitude passionnelle. Il se fait une idée adéquate de l'ordre nécessaire des choses, idée le déterminant à agir en accord avec lui.
Descartes donne un bon exemple de ce qu'explique ici Spinoza avec son témoignage relatif à l'affect suscité pendant son enfance par une petite fille qui louchait, affect dont il surprend la répétition au cours de sa vie à l'égard de personnes atteintes de la même caractéristique visuelle. En prenant conscience du mécanisme dont il semble être le jouet, (réactivation dans la vie actuelle de l'état psychosomatique lié à un événement enfantin, par la rencontre de femmes suscitant le souvenir de la petite fille aimée de l'enfance) il s'en libère.
« Lorsque j'étais enfant, j'aimais une fille de mon âge, qui était un peu louche au moyen de quoi, l'impression qui se faisait par la vue en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s'y faisait aussi pour émouvoir la passion de l'amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu'à en aimer d'autres, pour cela seul qu'elles avaient ce défaut; et je ne savais pas néanmoins que ce fût pour cela. Au contraire, depuis que j'y ai fait réflexion, et que j'ai reconnu que c'était un défaut, je n'en ai plus été ému. Ainsi, lorsque nous sommes portés à aimer quelqu'un, sans que nous en sachions la cause, nous pouvons croire que cela vient de ce qu'il y a quelque chose en lui de semblable à ce qui a été dans un autre objet que nous avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que c'est. Et bien que ce soit plus ordinairement une perfection qu'un défaut, qui nous attire ainsi à l'amour, toutefois, à cause que ce peut être quelquefois un défaut, comme en l'exemple que j'en ai apporté, un homme sage ne se doit pas laisser entièrement aller à cette passion, avant que d'avoir considéré le mérite de la personne pour laquelle nous nous sentons émus ».
René Descartes, Lettre à Chanut (6 juin 1647)
Freud rétorquerait sans doute à Descartes qu'on ne se libère pas d'un affect ou d'un pathos par la seule prise de conscience intellectuelle, reste que lui aussi propose par la cure analytique de rendre conscient un déterminisme inconscient, et par la prise de conscience de reconquérir un pouvoir sur sa vie.
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Marqueurs:connaissance, contingence, contrainte, déterminisme, libération, liberté, libre-arbitre, nécessité, nécessité passionnelle, nécessité rationnelle, passion, prise de conscience, raison
Merci !
Bien à vous.
Très bon topo !
Merci
Bonjour,
Il semble que votre article ait servi de source à cette vidéo (https://youtu.be/5q3pRZSsHr8), je voulais donc vous prévenir si vous n’étiez pas au courant, et surtout vous demander de partager votre avis dessus, si vous le voulez bien. 🙂 Il se trouve que j’ai été assez surpris et même un peu énervé de voir qu’une vidéo destinée à faire de la vulgarisation se basait sur un texte qui se suffisait à lui même tant il me semble accessible (mais non moins profond, ce que cette vidéo ne partage pas avec lui, à mon humble avis). Donc, qu’en pensez vous ?
Bonjour
Rien ne fonde votre affirmation.
Le jeune homme de la vidéo explique l’idée de déterminisme chez Spinoza à partir du texte de l’auteur même si c’est sous une forme qui m’insupporte.
Bien à vous.
En fait je fonde mon avis sur l’ensemble de ses vidéos plutôt que sur celle ci en particulier, que j’aurais d’ailleurs dû revoir avant d’en parler de cette façon. Une autre chose, c’est que l’auteur affirme chercher à faire une introduction à la philosophie, ce qui expliquerai pourquoi son travail me paraît si creux. Bref, je suis content que vous ayez prêté assez d’importance à mon commentaire pour y répondre, et je vous souhaite une bonne journée. 🙂
Madame,
Je tenais en premier lieu à vous féliciter et vous remercier pour la qualité de votre site, et le travail que cela représente. J’ai lu certains des textes que vous proposez au sujet de la liberté, dont celui-ci. Ils sont très éclairants, mais je me posais cette question, peut-être naïve: s’il faut renoncer à la liberté comme libre arbitre, et si la liberté est la nécessité comprise et agie en connaissance de cause, cette liberté a-t-elle une valeur moindre, sur le plan philosophique ou métaphysique? Ne remet-elle pas en cause un peu de la dignité de l’être humain, même si celle-ci est illusoire? Et s’il faut renoncer au libre arbitre, ce renoncement peut-il s’avérer dangereux, politiquement ou juridiquement? En vous remerciant, sincères salutations (un juriste de formation)
Bonjour
Merci pour l’appréciation positive que vous faîtes de mon blog.
Disons que la conception de la liberté comme nécessité comprise est une conception paradoxale mais rien n’interdit de fonder la dignité humaine sur la capacité, que l’homme ne partage avec aucun autre animal, de comprendre rationnellement l’ordre des choses. Les stoïciens faisaient de la raison humaine une parcelle de la raison divine.
On peut, à la manière spinoziste, fonder la république démocratique et le droit pénal sur la recherche par chacun de son utile propre.
https://www.philolog.fr/libertedeterminisme-la-question-epineuse/
Bien à vous.
Bonjour,
Comme beaucoup de commentateurs , je suis attiré par la philosophie de Spinoza qui met le désir au centre de la nature humaine et j’ai aussi souvent feraillé avec cette définition paradoxale que Spinoza nous donne de la liberté. Il y a des conférences en ligne que Misrahi consacre à Spinoza et qui m’ont aidé à y voir plus clair, en tout cas je crois, et que j’aimerais faire partager si vous les jugez pertinentes. Je cite à partir de mes notes :
1) Misrahi rappelle « qu’on a fait trop souvent passé Spinoza pour un philosophe du déterminisme et on a oublié qu’au 17ème siècle le déterminisme est pour Spinoza est un instrument de LIBERATION contre la superstition ou la magie. » La connaissance rationnelle de nos déterminismes est donc déjà une forme de liberté par la prise de conscience que l’on peut en faire. « le but de la philosophie de Spinoza n’est donc pas d’écraser l’homme sous le poids du déterminisme, il veut au contraire l’exalter et le libérer. »
2) « On lui prête souvent la naïveté de croire qu’en connaissant nos affects, on peut agir sur eux, or il sait très bien que non. » Mais si Spinoza récuse le principe du libre abitre il pense « qu’on peut combattre un désir par un désir plus grand, moteur d’action donc pour changer nos vies. »
C’est donc par la connaissance de nos actions dont nous sommes les causes adéquates (= dont nous sommes la cause principale) qu’on manifeste sa liberté, et cette liberté nous conduit par la définition qu’en donne Spinoza vers la joie.
3) « Pour Spinoza il n’y a pas de désir inconscient » un affect étant défini comme un sentiment accompagné de l’idée de sa cause.
4)Enfin de manière Misrahi rappelle « qu’il faut lire Spinoza à partir des définitions que Spinoza nous donne de ses concepts, sans vouloir plaquer par avance nos propres définitions de la liberté, du désir ou de Dieu. » Ce qui parle à un professeur de Mathématiques!
Encore merci de nous faire partager le travail de toute une vie.
Bonjour
Merci pour votre contribution.
J’ai effectivement dû batailler sur ces points dans la réponse à certains internautes dans les commentaires précédents que vous pouvez retrouver en cliquant sur commentaires plus anciens.
Bien à vous.
[…] Qu'est-ce que cela vous inspire ? Jean-Claude Michéa : N'exagérons rien ! Le magazine de François Pinault a d'ailleurs bien pris soin – sans doute pour brouiller un peu plus les pistes – d'inclure également, dans sa liste noire des «néoconservateurs à la française», des personnalités telles que Régis Debray, Arnaud Montebourg, Natacha Polony, Benoît Hamon ou Yves Cochet. J. ENTRETIEN AVEC JEAN-CLAUDE MICHEA. Alain Badiou : la question du possible dans notre société sécuritaire. » Liberté et nécessité. Spinoza. […]
Bonjour et merci pour votre site. J’ai un problème. Si le libre arbitre est une illusion, d’où vient la volonté de connaître nos déterminisme afin de nous en libérer? Certains sont-ils condamnés par leur nature à rester dans l’illusion ? Qu’est-ce qui permet la réflexion qui libère ? Alain Badiou parle de l’événement pouvez-vous m’expliquer ? Merci d’avance
Une nouvelle question: la position de Spinoza ne consiste-t-elle pas au bout du compte à affirmer que le libre arbitre existe bien mais que sa réalisation effective suppose un long travail de désillusion et de libération? Merci
Bonjour
Nous sommes ainsi faits que nous avons la capacité de réfléchir notre expérience et d’essayer de comprendre ce que vous vivons. Ex: Lorsque vous êtes triste, vous en avez conscience et vous pouvez vous demander ce qui est en cause dans cette expérience. Idem pour la totalité de nos vécus. Inutile, pour rendre raison de cette capacité de postuler un quelconque libre arbitre. Mais immédiatement votre compréhension est déterminée par vos affects. Vous avez donc une idée inadéquate de ce qui vous fait souffrir. Une autre expérience peut vous conduire à prendre conscience de votre erreur et à comprendre rationnellement les choses.
Pour ce qui est du libre arbitre, il faut éviter de soupçonner les grands auteurs de contradiction. Spinoza ne supprime pas la liberté mais celle-ci est définie comme libre nécessité, non comme libre arbitre, deux conceptions qui sont inconciliables. https://www.philolog.fr/liberte-le-probleme-metaphysique/
Bien à vous.
Merci de votre réponse ! Cependant je reste perplexe. Qu’est-ce qui détermine certains à rester bloques dans dans une connaissance inadéquate tandis que d’autres parviennent à une connaissance adequate? Excusez mon insistance !
Bonjour
Spinoza ne conçoit pas la connaissance rationnelle comme une connaissance abstraite. Chez lui rationalité et affectivité ne sont pas distinguées. C’est donc au cœur de notre vie affective que se joue la servitude ou la liberté, ou en termes spinozistes l’activité ou la passivité.
Dans l’affect de tristesse, la puissance d’agir est diminuée, dans l’affect de joie, la puissance d’agir est augmentée et cette puissance est indistinctement celle du corps actif et de l’esprit dont l’activité consiste à comprendre adéquatement ce qui la réjouit.
Or la compréhension rationnelle est elle-même cause d’une augmentation de son être, autrement dit de joie. En comprenant adéquatement nous nous auto-affectons de joie de telle sorte que plus nous comprenons plus nous aimons comprendre.
Seul donc un affect plus fort qu’un autre peut nous libérer du premier, seule l’expérience de l’activité peut nous affranchir de la servitude liée à la passivité.
Souhaitons que votre année de philosophie soit pour vous cette expérience indistinctement affective et rationnelle de liberté. Selon Spinoza, si vous comprenez vraiment, il ne pourra pas en être autrement.
Bien à vous.
Bonsoir Madame,
Dans son Traité politique Spinoza emploie l’expression « Droit de nature ». Je cite le paragraphe 4 : « Par droit de nature, j’entends les lois mêmes ou règles de la Nature suivant lesquelles tout arrive, c’est-à-dire la puissance même de la nature. Par suite le droit naturel de la Nature entière et de chaque individu s’étend jusqu’où va sa puissance (…) » etc.
Pourquoi l’appeler un droit? Existe-t-il une autre traduction? cette expression rend la lecture du texte un peu plus difficile.
Merci
Bonjour
Il n’y a pas de faute de traduction. La conception spinoziste du droit naturel ne s’inscrit pas dans la tradition du jusnaturalisme dans la mesure où chez lui la Nature est prise dans son sens naturaliste et non pas comme chez les théoriciens du droit naturel comme ordre transcendant ou Raison. https://www.philolog.fr/droit-naturel-et-droit-positif/
Le droit naturel procède donc des lois de la nature, des rapports de puissance réels entre les individus. Le droit naturel de chacun, en tant qu’il est un élément de la substance, s’étend jusqu’où s’étend sa puissance. Cf. La réponse de Spinoza à Jarig Jelles: » Vous me demandez la différence qu’il y a entre Hobbes et moi quant à la politique. Je réponds en ce que cette différence consiste en ce que je maintiens toujours le droit naturel et que je n ‘accorde dans une cité quelconque de droit au souverain que dans la mesure où par la puissance il l’emporte sur eux: c’est la continuation de l’état de nature ».
Bien à vous.
Bonjour,
me renseignant quant aux pensées de Spinoza, j’en viens à me poser cette question: si l’homme est déterminé en tous points par toutes les/ses actions préalablement vécues, sa compréhension de ces causes est elle-même déterminée ! En ce sens, comment pouvons nous agir volontairement (ce qui implique un choix, donc une liberté) selon notre nécessité et non sous la « contrainte » ?
D’avance merci et bravo pour cet article des plus intéressants !
Bonjour
La vie affective n’est pas condamnée à être passionnelle et par conséquent nous ne sommes pas condamnés à produire des idées confuses. Voyez ma réponse à Dominique du 4 février 2017 dans le cours: le désir comme puissance d’être.
Bien à vous.
Bonjour et merci de nous faire partager votre travail.
Puisqu’il est possible de vous laisser des commentaires, je me permets de vous poser les questions suivantes :
Imaginons que je désire fumer une cigarette, et que je la fume. Cet acte est bien le fruit de mon désir qui est lui-même le produit de la « nécessité de fumer ».
Imaginons maintenant que je désire toujours fumer une cigarette, mais que je désire aussi arrêter de fumer. Au désir de fumer une cigarette vient s’opposer le désir de ne pas fumer la cigarette. Aussi, y a t-il un désir et une contrainte ou deux désirs ? Comment savoir ?
Et imaginons que dans un premier temps que la force du désir de « ne pas fumer de cigarette » est supérieure à celle du désir de « fumer la cigarette », puis que, finalement, j’allume et fume une cigarette. Que dire de mon désir. A-t-il changé, ou est-ce la nécessité qui a changé modifiant par la même occasion l’objet de mon désir ? Aussi, est-ce le désir qui change ou la nécessité ? Ou, ai-je céder ? Auquel cas la contrainte/passion a pris le dessus sur mon désir. Par ailleurs, il peut s’avérer que, malgré tout, je regrette d’avoir fumer une cigarette. Quelle serait alors la nature de ce regret : désir ou contrainte ?
Ne peut-on pas être à la fois habité par la joie d’avoir joui d’une action et habité par la tristesse de l’avoir réalisée, comme c’est le cas avec le fait de fumer une cigarette quand on souhaite arrêter de fumer ?
Qu’en pensez-vous ?
Bien cordialement.
Pique
Bonjour
Votre première affirmation est confuse. Le désir est déterminé soit par la nécessité d’une cause extérieure, (= désir passif, nécessité passionnelle), soit par la nécessité de sa propre nature, (=désir actif, nécessité rationnelle). Il n’y a pas de sens à parler d’une « nécessité de fumer » en soi.
Lorsque le sujet hésite entre deux désirs, cela signifie que ceux-ci sont de force égale et dans votre cas de figure, cette expérience atteste que le sujet n’a pas la connaissance claire que son utile propre consiste à ne pas fumer. Il n’en a qu’une compréhension confuse.
Si la force du désir de ne pas fumer est supérieure à celle de fumer, votre hypothèse est nulle et non avenue.
L’homme vivant sous l’empire des passions est exposé à des déceptions. Le sujet éprouve de la joie lorsqu’il est actif, c’est-à-dire lorsqu’il comprend rationnellement son utile propre et agit en conséquence (= lorsqu’il vit sous la conduite de la raison). Il n’y a pas de sens à prétendre qu’on puisse être triste d’être actif. Ici, céder au désir de fumer n’est pas une action, c’est une passion. La prise de conscience de sa propre servitude rend effectivement triste.
Bien à vous.
Bonjour et merci pour votre réponse.
Une dernière question :
In fine, existe t-il autre chose que la servitude passionnelle ? (puisque aucune idée ou action, même si adéquate, ne peut être revendiquée comme entièrement sienne)
Car si je peux prendre conscience des raisons qui doivent me faire arrêter de fumer, (par exemple la santé), ces mêmes raisons ne sont-elles pas le produit d’une conception spécifique de la santé, socialement et historiquement construites ?
Bien cordialement
Pique
Bonjour
Non, il n’y a pas que de la servitude. Spinoza nous apprend à être libre, grâce à la connaissance rationnelle.
Vos deux affirmations n’ont rien de spinozistes. Il vous faut lire l’éthique pour le comprendre.
Voyez ma réponse du 4 février 2017 ici: https://www.philolog.fr/le-desir-comme-puissance-detre-spinoza/
Bien à vous.
Bonjour, Après une longue compréhension de votre article j’essaye de comprendre la thèse principale de Spinoza et comment se justifie t’elle ?
Parceque Il y’a trop de confusion pour moi .
Merci à vous de bien vouloir Me répondre
Bonjour
Désolée, je ne pourrais que répéter les explications énoncées dans l’article.
L’idée générale qu’il faut comprendre est la suivante:
Spinoza critique de manière radicale l’idée de liberté définie comme libre arbitre.
Il n’en est pas moins un philosophe de la liberté. Mais celle-ci doit être comprise comme le fait d’agir selon la nécessité de sa propre nature. (Ce qui s’oppose au fait d’agir selon la nécessité d’une cause extérieure à sa nature= le propre des passions)
Bien à vous.
Bonjour.
Merci pour la clarté de votre synthèse. J’ai l’impression tout de même que la thèse porte une contradiction : puisqu’on agit nécessairement par effet de causes extérieures, l’action même de comprendre nos déterminations est elle même déterminée. Même cette prise de conscience rationnelle, par laquelle on acquiert la possibilité d’agir selon sa propre nature, reste en fait une contrainte contingente (le chemin qui nous mène à la pensée, et à l’intérieur d’elle, n’est pas de notre fait), à moins de supposer que la pensée seule est le lieu de la liberté, d’un libre arbitre acquis par la pensée seule. A ce moment là, la pensée serait « un empire dans l’empire » de la nécessité :/
Bonjour
Non, il n’y a pas de contradiction. La liberté consiste à agir selon la nécessité de sa nature et la nécessité propre à la raison est de comprendre rationnellement l’ordre des choses. Les causes incitant à comprendre rationnellement peuvent être des causes extérieures (la manière dont je suis affecté, autrement dit une passion triste ou gaie), mais l’acte de comprendre obéit à la seule nécessité propre à la raison dès lors que je ne me contente plus d’imaginer mais que je comprends rationnellement. Il n’y a pas de place pour le libre arbitre dans la philosophie spinoziste. C’est de part en part une philosophie de la nécessité.
Bien à vous.
Bonjour, merci pour ce blog très instructif.
Je voulais signaler pour certains commentateurs qu’à propos de Spinoza, il reste légitime de se poser la question d’une contradiction entre l’impossibilité du libre-arbitre (induisant un « déterminisme total » comme le dit Misrahi) et la possibilité même de « rechercher » la sagesse telle qu’elle est décrite dans l’Ethique. Luc Ferry en fait la démonstration brillante dans « La sagesse des anciens » dans le chapitre sur Spinoza (« Un spinoziste cohérent devrait s’en tenir simplement et définitivement à l’idée que certains hommes, très rares, sont sages et d’autres ne le sont pas » Luc Ferry)
Bien cordialement
Bonjour Madame
Grand merci tout d’abord pour ce que vous offrez de votre immense travail aux amateurs de philosophie.
Je suis, à 77 ans, un modeste disciple de Spinoza et votre blog m’aide beaucoup à comprendre ce maitre.
Ma question concerne la proposition 87 de l’Éthique :
« L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort , mais de la vie.
Les spécialistes de qui j’ai lu sur ce point l’interprètent comme une évacuation de la mort dans les pensées de l’homme libre, à laquelle ils songent le moins possible.
Il me semble qu’au Spinoza ne pense à rien [qui soit susceptible d’être pensé] moins qu’à la mort [il ne pense donc qu’à la mort, ou tout au moins très souvent, plus souvent qu’à tout autre chose] et [justement] sa sagesse est une méditation [pas un songe ou une pensée évanescente] non de la mort [dont l’idée fugace lui vient plus qu’à toute autre chose] mais [à contrario] de la vie sur laquelle il porte toute son attention.
Mon interprétation est-elle logique à votre avis ?
Merci pour votre réponse.
Bonjour Monsieur
Je ne suis pas sûre de bien comprendre votre propos.
Le spinozisme est une philosophie de la positivité et de la joie. L’important pour le sage est d’affirmer sa vie, d’augmenter son être, ce qui n’est pas compatible avec des pensées inadéquates et des pensées tristes. Or la pensée de la mort est nécessairement inadéquate (pas de représentation possible du non-être) et une manière d’empoisonner la vie avec la crainte, l’angoisse, toute passion triste. Contrairement à toute une tradition philosophique Spinoza fait donc de la sagesse, au sens propre, une méditation de la vie,(de la positivité,de l’affirmation et de l’expansion de l’existence), non de la mort. Il ne faut donc pas dire qu’il ne pense qu’à la mort. Cette affirmation est un contresens.
Bien à vous.
Bonjour Madame,
Vous m’annoncez :
« Je ne suis pas sûre de bien comprendre votre propos »
J’en avais un peu le pressentiment et je ne voudrais pas trop abuser en insistant.
Il me semble, cependant, qu’il y a une nette différence entre penser et méditer.
Une pensée, il me semble, est le fruit de la nature propre de l’être pensant, elle s’impose à lui, malgré lui et peut devenir obsessionnelle. Une méditation est le résultat d’une volonté, d’un désir, celui d’approfondir un sujet, une question.
Ensuite, interviennent l’émotion face à la pensée puis, éventuellement, la raison au cours de la méditation, si elle a lieu.
Focalisé sur mon cas personnel – que je suppose assez fréquent chez les seniors – je constate que l’idée de la mort est très fréquente sans pour cela m’affecter de la moindre inquiétude et sans engendrer de méditation particulière à son sujet, faisant mienne la parole d’Épicure dans sa lettre à Ménécée. Par contre, ces pensées fugaces me sont autant de points d’appuis pour jouir de la vie, comme elle se présente et dans toutes ses composantes, justement parce que l’idée de la mort me fait prendre conscience du caractère éphémère de la vie.
Là où je peine à être en accord avec l’assertion que l’idée de la mort est inadéquate c’est qu’elle fait partie des lois de la nature au même titre que la loi de la gravité, qu’il s’agit d’un fait incontournable qui, de plus, est insensible et ne peut être perçu en tant que tel.
Dans la proposition 67 (et non 87 indiqué par erreur), ce qui m’interpelle c’est le « à rien moins qu’à la mort »
Si j’énonce le contraire : « à tout plus qu’à la mort », cela ne signifie-t-il pas que la pensée de la mort arrive au dernier rang de ce qui lui parvient à l’esprit. Donc, « penser à rien moins qu’à la mort » indiquerait que cette présence dans l’esprit est quasiment constante, ce qui ne saurait surprendre quand on connaît les conditions de vie de Spinoza, comme de ses contemporains d’ailleurs.
Et pour conclure, la raison volontaire permettrait bien de dissoudre la crainte ou la tristesse de la mort annoncée et certaine, si l’on ne se place pas dans une perspective eschatologique.
PS : je viens d’acquérir votre « Platon » que je souhaite offrir à mon petit-fils, en Master 1 de philosophie et qui a pour sujet de mémoire « la mimésis dans la République de Platon »
Le lui offrir dédicacé par vous serait une grande joie. Comment pourrais-je procéder, si vous y consentez ?. il m’est possible de me rendre au lycée Vaugelas car j’habite Annonay.
Avec tous mes remerciements pour votre action.
Bonjour Monsieur
Permettez que je ne discute pas votre message. La compréhension du propos d’un auteur exige d’être fidèle à sa pensée, ce qui implique une connaissance approfondie de celle-ci. Connaissance difficile en ce qui concerne Spinoza dans la mesure où sa philosophie est un système d’une grande rigueur interne. Certaines de vos affirmations sont pleines de bon sens mais elles n’ont rien de spinoziste. Voyez ce site pour éclairer votre lanterne: https://spinoza.fr/lecture-des-propositions-lxvii-a-lxxiii-du-de-servitute/#:~:text=67%20%3A%20L'homme%20libre%20ne,mort%2C%20mais%20de%20la%20vie.&text=La%20%C2%AB%20sagesse%20%C2%BB%20(sapientia),plut%C3%B4t%20que%20sur%20la%20mort.
Pour ce qui est de la dédicace, je dois vous dire qu’il y a de nombreuses années que j’ai pris ma retraite. Ce ne sera donc pas possible.
Pour le thème qui occupe votre petit-fils:https://www.philolog.fr/art-et-apparence-hegel/
Bien à vous.
Bonsoir Madame
Votre commentaire accentue la conscience que j’ai de mes carences spinozistes et je vous sais grée de les souligner avec tact. Une égratignure d’amour propre est souvent source d’enseignement. 🙂
Merci pour les adresses que vous avez bien voulu m’indiquer, je vais chercher à en faire bon usage.
Ce sera néanmoins avec beaucoup d’intérêt que je persisterai dans la lecture de vos articles et leurs commentaires, même si, en partie, ils me passent au dessus de la tête.
Bien cordialement.
Bonjour Madame Manon,
Je suis entrain de faire un travail de recherche bibliographique en vu de l’écriture d’un article sur la notion de plaisir dans le cadre d’une maladie chronique. Il s’agit d’un article que j’écris en tant que psychologue mais ce sujet me mène naturellement vers des concepts plus philosophiques. J’ai lu avec intérêt vos articles sur Spinoza et cela m’a donné l’idée d’articuler la notion de plaisir à celle de la liberté. Qu’en pensez vous? Dans un premier temps une maladie chronique peut être vécue comme une perte de liberté car très contraignante mais peut on affirmer avec l’aide de la pensée de Spinoza que l’intériorisation des contraintes (qui est peut aussi la vision stoïcienne) peut permettre de (re)conquérir sa liberté et par la même renouer ou nouer avec le plaisir d’être acteur et pas uniquement passif (subir sa maladie)?
Bien à vous,
Diana
Bonjour Madame
Il est très judicieux d’articuler les notions de plaisir et de liberté. Ce que Spinoza fait avec brio. Voyez ce texte et son commentaire dans la chapitre XXV consacré à la notion de plaisir.
https://www.philolog.fr/eloge-du-plaisir-spinoza/
Bien à vous.
Bonjour Madame,
Merci beaucoup pour votre travail que je découvre seulement aujourd’hui en 2023.
J’apprécie la clarté de votre propos qui rend accessible à des non philosophes des concepts mais de façon exigeante.
J’ignore si votre blog est encore actif et si je peux espérer une réponse à ma question.
Elle concerne Spinoza.
Grâce aux idées adéquates il nous serait possible de devenir « actif » et ainsi d’augmenter notre puissance non plus au hasard des affections mais de manière constructive.
Mais, la définition de l’idée adéquate et donc de l’action adéquate qui nous est donnée dans le livre 2 est, il me semble, presque hors de portée puisque c’est l’idée de la chose «en dieu » c’est à dire dans tout sa causalité, causalité qui ne nous est que partiellement accessible puisqu’elle dépend au mieux de nos connaissances ( connaissances fragiles comme bien montrées dans le même livre2) voire de nos intuitions.
Ces idées adéquates sont-elles seulement possibles ?
De plus le désir est l’essence de l’homme.
Il dépend donc de notre nature singulière de notre potentialité à être affecté.
Nul liberté donc de pouvoir échapper à notre désir.
Ainsi, si les idées adéquates sont d’élaboration si difficile qu’elles sont fort rares et si le désir ne peut que nécessairement s’exprimer alors ma vie entière ne dépendra finalement que de mon essence singulière et du hasard des rencontres.
Ce qui ressemble à ce que vous appelez l’expression de la nécessité interne qui s’oppose à la contrainte externe.
Toutefois Spinoza semble assez confiant dans le fait que l’on puisse grâce aux idées du deuxième voire (si on en est capable) du troisième genre, avoir une influence sur le cours de notre vie.
D’où mon interrogation.
Merci beaucoup de me lire et peut-être de me répondre si vous en avez le temps
Merci quoiqu’il en soit pour ce blog ô combien précieux.
Bien cordialement
Bernard Clément
Bonjour
Merci pour l’appréciation positive que vous faites de mon blog.
Découragée par la profondeur de la régression qui affecte notre civilisation, (en particulier par sa trahison de l’idéal des Lumières tant au niveau pédagogique que politique), j’ai en effet cessé de fournir mon blog. Mais il est tellement fréquenté que je le laisse en ligne et je réponds aux questions qui me semblent pertinentes.
Vous posez une vraie question. Le salut par la connaissance est si difficile et donc si rare pour Spinoza qu’il admet le principe d’une régulation possible des passions par les croyances religieuses. Certaines obtiennent des hommes les conduites utiles par un autre moyen que l’exercice de la raison.
Comme l’écrit Jean Lacroix:
« Il y a selon Spinoza deux voies du salut : la voie par la philosophie qu’expose l’Ethique, la voie par la religion qu’expose le Traité théologico-politique ».
Pour approfondir cette question voyez ce cours https://www.philolog.fr/ni-rire-ni-pleurer-mais-comprendre-spinoza/ et l’échange avec Laure.
Bien à vous
Bonsoir Madame
Je vous suis très reconnaissant d’avoir pris le temps de me répondre alors même que vous avez clôt blog.
Quel dommage d’ailleurs pour vos nombreux lecteurs, mais hélas je comprends votre pessimisme et je le partage (ce qui n’est pas très spinoziste)
J’ai lu attentivement le cours «ni rire ni pleurer mais comprendre » ainsi que vos longues réponses très argumentées aux questions posées (particulièrement à celles de Laure).
Il faut donc nous efforcer de comprendre, même en vain, puisque la béatitude est le chemin non le but.
Tout étant nécessaire, la volonté n’existant pas, peut être aurons nous quelques idées adéquates pour vivre plus joyeusement et en bonne intelligence.
Je suis toutefois assez surpris en Lisant l’éthique après avoir lu et écouté monsieur Deleuze, par la difficulté du chemin.
Monsieur Deleuze me paraissait très optimiste quand à la faculté qu’avait la philosophie spinoziste de modifier nos vie.
Les idées du deuxième genre, à sa lecture ne semblaient pas si inaccessibles.
Peut-être l’ai-je mal compris .
En tout cas encore une fois merci
Le choix du géographe de Wermeer est de très bon goût. Il cherchait certainement a comprendre!
Bien cordialement
Bernard Clément
Bonjour
Je partage absolument l’optimisme de Gilles Deleuze quant à la capacité de la philosophie spinoziste de transformer positivement nos vies. il y a un affect de joie lié à la compréhension rationnelle suffisant pour nous affranchir de nombreuses passions tristes. Voyez bien que la difficulté du salut par la connaissance ne se situe pas au niveau de la connaissance du deuxième genre mais à celui du troisième genre.
Bien à vous.
Bonjour madame
Merci pour votre réponse.
Elle est en accord avec mon expérience personnelle.
Je considérais les notions communes de manière trop absolue.
Il ne faut pas oublier que, bien que fréquemment singulières et imparfaites, elles permettent néanmoins d’échapper aux contraintes des pensées du premier genre.
Quand au troisième genre je le connaîtrai peut-être mais à 66 ans je ne l’ai encore jamais rencontré.
Il est vrai que ne lis Spinoza que depuis peu.
Je vais méditer tout cela.
Merci encore pour tout votre travail.
J’explore votre blog au grès de mes pensées et je m’en régale !
Bien cordialement
Bernard Clément