Avertissement: Ne pas confondre allégorie et mythe.
L'allégorie se divise en trois parties.
1) Description d'une existence étrangère au questionnement philosophique.
Cf: Déchiffrement de l'image de la caverne et des chaînes.
Platon met en scène la condition immédiate de tous les hommes, la nôtre comme celle de nos plus lointains ancêtres tant que celle-ci n'est pas profondément transformée par la vigilance philosophique. Cette condition est métaphoriquement celle d'un prisonnier d'une caverne. Platon veut signifier par là que notre rapport au réel est un rapport imaginaire, médiatisé à notre insu par une langue, un milieu culturel, des habitudes, des maîtres de la parole, une corporéité et une affectivité etc. Nous n'avons pas spontanément conscience que nos représentations, nos jugements, nos valeurs sont fabriqués, convenus. Nous les revendiquons comme des pensées personnelles témoignant par là de notre méconnaissance de ce que penser veut dire. Notre rapport à nous-même est tout aussi imaginaire que notre rapport au réel.
La caverne symbolise cette aliénation de l'esprit qui lui fait prendre pour un véritable savoir ce qui n'est que de la croyance ou de l'opinion.
Platon appelle doxa le type de discours qui règne dans la caverne. Il lui oppose le principe d'une autre forme de connaissance : la connaissance intelligible par rapport à la connaissance sensible, la science par rapport à l'opinion. Mais pour s'affranchir du pouvoir des opinions une transformation radicale de notre rapport au monde est nécessaire. C'est ce que figure le deuxième tableau.
2) Le chemin de la connaissance.
Le texte souligne ses difficultés, ses hésitations, ses étapes, sa visée et ses conséquences. Platon s'emploie surtout à figurer les opérations de l'esprit en jeu dans cette aventure. Il s'agit de déjouer les aveuglements originaires ; ce qui implique à la fois un retour de l'esprit sur lui-même et une ascèse.
Faire retour sur lui-même c'est pour l'esprit proprement réfléchir. La réflexivité est le moment où l'esprit cesse d'affirmer quoi que ce soit et se demande si ce qui lui tient lieu de pensée première est vrai ou faux ; fondé en raison ou non.
Encore faut-il pour que l'esprit puisse correctement examiner les énoncés d'opinion ou les énoncés savants qu'il ne soit pas sous l'empire des passions et qu'il ait été formé aux exigences de la rigueur rationnelle. C'est ce qu'indique l'idée d'ascèse. Le terme connote l'idée de purification, de catharsis, de libération des puissances d'aveuglement ; celles qui sont les ressorts du prestige des opinions dans la caverne.
Platon confère cette fonction cathartique aux mathématiques. « Nul n'entre ici s'il n'est géomètre » avait-il fait inscrire au fronton de l'Académie. De fait les mathématiques développent le sens de la logique, de la nécessité rationnelle, elles habituent l'esprit à raisonner sur de purs intelligibles et donc à s'affranchir dans la conduite de la pensée des impressions sensibles.
La première étape du chemin de la connaissance c'est donc la formation mathématique et ce que nous appelons aujourd'hui les sciences. La deuxième est ce que nous appelons spécifiquement aujourd'hui philosophie c'est-à-dire la mise en œuvre d'une démarche dialectique où il s'agit pour la pensée de soumettre tous les énoncés à l'examen afin, en droit, de remonter à des propositions capables de fonder en raison nos discours.
La dialectique ou art de procéder comme dans un dialogue, par questions et réponses, est en ce sens une démarche régressive dont le terme serait ce qui est symbolisé par le soleil. Avec ce symbole Platon pointe L'IDÉE première qui permettrait à notre connaissance d'être absolue, de ne plus comporter d'ombre. Autant dire qu'il nomme un idéal, ce qui inlassablement tente le penseur mais se refuse toujours.
NB: Le caractère aporétique de la dialectique platonicienne ne doit pas être sous-estimé. Cf. Cours.
PB : Avec la contemplation du soleil ou de la vérité ultime la philosophie aurait-elle épuisé son sens ? A l'évidence non puisque Platon fait redescendre le philosophe dans la caverne.
3) La vocation pratique de la philosophie.
La philosophie implique bien une dimension théorique mais ne s'y réduit pas. Philosophie signifie étymologiquement « amour de la sagesse » et par sagesse nous n'entendons pas seulement une manière droite de penser mais aussi de se conduire.
La sagesse est un art de penser et d'agir conforme aux exigences de la raison.
Socrate incarne pour nous cette figure du sage qui fut à la fois un éveilleur des esprits, une conscience vigilante soucieuse d'honorer dans la vie publique et dans la vie privée les exigences spirituelles et morales.
Dans cette partie Platon montre que la philosophie a une vocation pédagogique, éthique et politique. Ce qui n'est pas sans danger. En 399 av JC. Socrate est condamné à boire la ciguë.
Faut-il comprendre que rien n'est plus insupportable aux hommes que le rappel de leur vocation spirituelle et morale ?
Idées importantes :
L'allégorie de la caverne donne à penser une idée de la philosophie que chaque philosophie historique actualise d'une manière plus ou moins réussie mais qu'aucune ne saurait épuiser car la philosophie se révèle d'emblée chez ses pères fondateurs comme une tâche infinie. Par essence, elle est le pressentiment d'un pôle théorique et d'un pôle pratique, d'une science universelle et absolue qui transcende la clôture des enracinements empiriques.
Ce pôle infini, éternel, universel, défini pour la première fois par les Grecs, est réactualisé au 20° siècle par Husserl (1859-1938), comme le sens spirituel de l'Europe et avec elle de l'humanité entière dans la mesure où « il y a dans l'Europe quelque chose d'insigne à quoi tous les autres groupes de l'humanité eux-mêmes sont sensibles, quelque chose qui, abstraction faite de toute utilité, les pousse à s'européaniser plus ou moins, alors que nous, si nous nous comprenons bien, nous ne nous indianiserons par exemple jamais ». La crise de la conscience européenne et la philosophie. 1935.
L'Europe, au sens husserlien, naît en effet en Grèce, avec cette nouvelle manière d'être au monde que Pythagore a appelée Philosophie. « C'est seulement chez les Grecs que s'accomplit en l'homme fini, l'attitude complètement transformée à l'égard du monde environnant, que nous caractérisons comme un intérêt pur pour la connaissance et, par avance, comme un intérêt déjà purement théorique. Il ne s'agit pas d'une simple curiosité qui, distraite du sérieux des soucis et des peines de la vie devient de manière accidentelle un pur intérêt porté à l'être et au mode d'être simples des données environnantes, ou même un pur intérêt pris à tout le monde environnant de la vie. Bien au contraire, il s'agit d'un intérêt analogue aux intérêts professionnels et aux attitudes qui leur correspondent. A l'encontre de tous les autres intérêts, celui-ci revêt le caractère particulier d'être un intérêt qui embrasse le monde et qui est entièrement non pratique... Ainsi l'homme est pris d'une aspiration passionnée à la connaissance qui se hausse au-dessus de toute pratique naturelle de la vie avec ses peines, ses soucis quotidiens et qui fait du philosophe un spectateur désintéressé supervisant le monde ».(Husserl)
De fait, la philosophie émerge d'un double mouvement fondateur :
- Le premier correspond au VI° siècle avant Jésus-Christ, à sa rupture avec la pensée mythique.
La mythologie et la philosophie procèdent d'un souci de rendre intelligible le réel mais l'une et l'autre divergent radicalement dans leur démarche. « Les contemporains d'Hésiode et tous les théologues, remarque Aristote, se sont en vérité soucié uniquement de ce qui pouvait entraîner leur conviction mais ils ont négligé de penser à nous ». Aristote veut dire que la vérité mythique ne cherche pas à se fonder en se soumettant à l'épreuve de la communication universelle. Elle n'est pas discutée, questionnée, elle ne s'expose pas dans le langage de la raison, elle ne vaut que pour ceux qui y croient et demeure en tant que telle étrangère à la législation de la raison universelle.
De fait la mythologie est la culture des peuples de tradition orale. Les mythes traduisent la fascination des hommes devant un monde vécu comme sacré ou surnaturel. Ils racontent comment, grâce aux actions des dieux, des héros ou des ancêtres, une réalité est venue à l'existence. Ils sont toujours le récit d'une origine, d'exploits qui se sont déroulés dans le temps d'avant le temps, temps des commencements, temps fondateur des choses telles qu'elles sont dans le temps des hommes. Les mythes ne sont pas vécus comme des créations humaines. Ils sont des récits immémoriaux, transmis aux hommes par ceux qui dans la cité font autorité. Et ceux-ci font autorité parce qu'ils apparaissent comme les gardiens d'une révélation primordiale, d'une tradition sacrée (Ex : les castes sacerdotales, les Anciens). C'est dire que la vérité qu'ils portent ne peut être interrogée. Il y aurait là, un sacrilège sanctionné sévèrement par le corps social cohéré par la vérité mythique
L'émergence de la philosophie suppose donc une mutation culturelle profonde. Car les Milésiens ne racontent plus une histoire sacrée, destinée à éclairer l'origine des choses. Ils cherchent à rendre raison des phénomènes en découvrant, par les seules ressources de leur raison et les données de l'expérience le principe qui les explique. Leur discours n'est plus le privilège d'initiés, il doit pouvoir être discuté, débattu en public. Au fond, il en est désormais de la vérité ce qu'il en est de la loi. Celle-ci n'est plus reçue d'en haut, elle est instituée par les hommes eux-mêmes. Ils ne sont plus soumis à une autorité transcendante, ils sont les instituteurs de leur monde. Et cela, c'est la règle du jeu politique de la démocratie. Les Grecs ont inventé la philosophie parce qu'ils ont inventé la démocratie. Vernant disait que : « la philosophie est fille de la cité ».
Questionner c'est donc sortir du mythe et corrélativement faire de la démonstration ou du moins de l'argumentation le principe d'une démarche rationnelle
Qui dit démonstration, ou plus modestement argumentation, dit que l'esprit met en œuvre les principes de la raison, principes qui se prouvent en s'éprouvant dans la pratique de la communication interhumaine c'est-à-dire dans le dialogue. Voilà pourquoi le même mot, logos, désigne chez les Grecs parole et raison. Dès qu'on élève sa parole à la dimension de la raison, on rend possible la communication universelle. On arrache le rapport humain à la violence du fanatisme et en général d'une parole dévoyée par les passions. On inaugure un autre rapport à la vérité et conséquemment un autre rapport avec l'autre homme.
« A côté de la révélation religieuse qui dans la forme du mystère reste l'apanage d'un cercle restreint d'initiés ; à côté aussi de la foule des croyances communes que tout le monde partage sans que personne ne s'interroge à leur sujet, une notion nouvelle de la vérité prend corps et s'affirme : vérité ouverte, accessible à tous et qui fonde sur sa propre force démonstrative ses critères de validité » J.P. Vernant.
- Le deuxième correspond au V° siècle avant Jésus-Christ, à la rupture de la philosophie avec la pensée sophistique.
L'une et l'autre ouvrent un espace de délibération publique mais alors que la rhétorique des sophistes a un enjeu stratégique puisqu'il s'agit de faire de la parole une technique de pouvoir, la philosophie subordonne le discours à l'exigence transcendante et universelle de la vérité et de la valeur. Le souci spéculatif n'est pas disjoint du souci éthico politique. Les deux engagements pour la vérité et pour le bien sont corrélatifs. Cela apparaît clairement dans l'allégorie où le principe d'intelligibilité suprême symbolisé par le soleil est aussi appelé l'Idée du bien.
Conclusion : L'émergence d'une pratique philosophique des significations et des valeurs est un événement historique d'une grande portée. Platon le met en scène dans cette allégorie où il oppose :
-Sur le plan de l'Etre (on dit plan ontologique) : le monde sensible et le monde intelligible.
-Sur le plan de la connaissance : la connaissance sensible ou doxique et la connaissance intelligible.
Le dualisme du sensible et de l'intelligible renvoie chez Platon au dualisme de l'âme et du corps.
Ces distinctions surtout pédagogiques, ont pour vocation de montrer que la vérité et la valeur ne sont pas notre horizon immédiat, qu'une rupture s'impose avec l'immédiateté pour y accéder. La philosophie est donc inséparable de la réflexivité.
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merci beaucoup à cause de vous j’ai pu comprendre la philosophie
On dit GRACE A vous !
Merci pour ces explications très intéressantes sur l’allégorie de la caverne et la philosophie de platon.
Quelle définition de la philosophi se dégage de l’allegorie de la caverne de Platon?
Si vous ne l’avez pas encore compris, il vous faut, de toute urgence, recommencer à travailler le commentaire. Le prêt à penser n’a pas sa place en philosophie.
Bon courage.
Que représente les montreurs de marionettes et les hommes portant des ustensiles ?
Je me permets d’abord une petite leçon de politesse qui fait aussi partie des attributions d’un professeur. Quand on demande quelque chose on dit s’il vous plaît avant de dire merci.
Pour la réponse à votre question, l’image des montreurs de marionnettes est explicitée dans l’explication. Pour la précision voyez le commentaire d’Arnaud.
je suis très fier de votre explication mais je voudrais avoir pus de précisionsur ses deux points :
quelle commentaire peut-on donner au mythe de la caverne si le mythe est différent de l’allégorie .
peut-on concevoir une société sans mythe?
JE VOUDRAIS SES INFORMATIONS POUR le dimanche 26décembre2010
Merci d’avance pour votre disponibilité
je saisi de l’occasion pour vous souhaiter une joyeuse fête de Noe »l et nouvel an que le Dieu tout puissant soit attentif à tous vos projets afin qu’ils soient réalisé
Merci, je suis ouvert à vos cours de philosophie car je suis un enfant d’un cultivateur BENINOIS mais qui fait la première année de philosophieou je débrouille comme les navigations si vous pous pouvez m’aider je serai très content don les points que je vous demande c’est un travail de recherche mais je n’arive pas à satisfaire le professeur.
Je me permets de vous faire remarquer que l’expression: « je suis très fier de votre… » est inappropriée. On ne peut être fier que de quelque chose nous mettant personnellement en jeu. Sans doute voulez-vous dire que mon explication vous a intéressé, qu’elle vous a éclairé etc.
Lorsqu’on a un travail à faire, il ne faut pas attendre des autres qu’ils le fassent à votre place. C’est stérile.
Pour ce qui est de l’allégorie de la caverne, vous disposez sur ce site de nombreux cours grâce auxquels vous devriez pouvoir satisfaire les exigences de votre professeur. Mais il faut que vous vous donniez les moyens de les assimiler. J’ai mis en lien tous ceux qui sont nécessaires à l’intelligence du premier tableau.
Par exemple vous avez un lien sur un article donnant des précisions sur le mythe. Cela devrait vous permettre de comprendre que le texte de Platon est une allégorie, non un mythe, rigoureusement parlant.
Pour répondre à la question: une société peut-elle se passer de mythe? demandez-vous si une société peut faire l’économie d’un ciment idéologique. Ce ciment peut-il être la science et la philosophie? Pourquoi n’est-ce pas envisageable? etc.
Bon courage.
J’ai bien reçu votre devoir et si vous étiez mon élève je soulignerais qu’il comporte de nombreuses idées justifiables en raison mais leur traitement est souvent très confus.
Vous voulez trop dire, d’où des propositions infondées, une tendance à confondre juxtaposition d’affirmations et démonstration d’une thèse, des approximations incorrectes (Ex: vos propos sur l’empirisme, votre manière souvent creuse de parler des cartésiens etc.) et un niveau de généralité ne permettant pas d’affronter la question avec la rigueur souhaitable.
Vous ne semblez pas savoir que recopier le texte d’un professeur ou d’un auteur (ici, vous recopiez une partie de mon texte) relève du plagiat et, comme tel, est sanctionnable. (Mes élèves s’exposent à un zéro dans ce cas de figure)
Enfin il faudra travailler la correction de l’expression.
NB: Le texte de Platon, la caverne, est une allégorie non un mythe. Manifestement vous ne vous êtes pas reporté à l’article: qu’est-ce qu’un mythe?
La science ne se préoccupe pas de la question du sens et des valeurs, par parti-pris méthodologique. Si l’époque du scientisme a nourri des illusions sur ce point, il y a longtemps que ce temps est révolu.
Madame , d’abord merci pour vos explications , facilles à comprendre ! Je voudrais faire part de mon étonnement : nous étudions les Grecs , latins, l’Odyssée gloires de l’humanité et pas la Bible ,condensé de sagesse et de commentaires. Bible juive et chrétienne : philosophie et non religion.
Pourquoi ?
Bonne année : Pace & Salute.E.A.P.
Il est question d’introduire l’étude des livres fondateurs des religions dans le cadre d’une école laïque soucieuse de faire en sorte que laïcité ne rime pas avec inculture. Mais il va de soi que l’approche de ces textes ne sera pas celle qui repose sur la foi au caractère révélé de la parole biblique ou coranique. Ce qui risque de heurter beaucoup de sensiblités.
Car qu’il y ait une grande richesse spirituelle dans ces textes n’autorise pas à dire qu’ils sont philosophiques. Ils sont d’abord religieux et l’intention philosophique est une chose, l’intention religieuse une autre.
N’oubliez pas que pour que la parole religieuse soit l’objet d’un discours critique sans risques pour l’esprit qui se le permet, il faut avoir la chance de vivre dans des régimes politiques ayant séparé l’Eglise et l »Etat, ce qui est le propre d’un Etat laïque. Tous les hommes n’ont pas la chance de jouir de cette liberté.
L’école doit d’abord former les hommes à la liberté intellectuelle et morale, condition d’une approche apaisée du fait religieux. Sans elle, c’est souvent le fanatisme qui est au rendez-vous.
Bonjour madame Manon,
je me permets de vous demander votre position sur l’usage que je fais de l’allégorie de la caverne.
Pour moi, cette allégorie me permet de construire une approche entre l’incompréhension dans notre quotidien (notamment au sein des entreprises et des relations socio-professionnelles) et l’amorce de mécanismes précurseurs au mal-être, comme la défiance.
Et selon mon point de vue, les théories constructivistes, la pensée complexe, et l’approche systémique, sont des satellites de l’allégorie de la caverne, qui aident à la compréhension de notre entourage.
Ainsi la sensibilisation des acteurs au concept Platonicien est une solution pour diminuer le taux de défiance entre les parties prenantes.
Je vous remercie de votre attention.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire vos articles.
Vous me posez une colle, Monsieur, car je ne comprends pas bien ce que vous me dîtes.
Il est en effet judicieux de mobiliser l’image de la caverne comme métaphore du carcan des préjugés concernant le monde de l’entreprise ou autre.
Mais je ne suis pas sûre que les théories dont vous parlez puissent être définies comme des satellites de la théorie platonicienne de la connaissance. Tout au plus illustrent-elles la première étape du chemin à parcourir mais l’essentiel pour Platon est dans le moment dialectique, ce qu’on appelle aujourd’hui philosophie.
Reste que l’exploitation du premier tableau est déjà en soi d’une grande fécondité.
Bien à vous.
Bonjour,
Je souhaite laisser un commentaire sur ce post meme si il n’a rien a voir avec ma requête!
En effet je ne me souviens plus d’une citation ce qui me frustre pas mal, il me semble l’avoir lue dans Erasme – Eloge de la folie, elle est de Kant ou Pascal et elle dit en gros que l’homme ne peut s’empecher de sortir de sa chambre, la ou est sa place…
Serait il possible d’avoir la vraie?
Merci d’avance
Maxime
Bonjour Maxime
Je pense que vous vous souvenez de la pensée pascalienne intitulée le divertissement (B139) qui commence ainsi: « Divertissement. — Quand je m’y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir, n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d’une place. On n’achètera une charge à l’armée si cher, que parce qu’on trouverait insupportable de ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. »
Bien à vous
Merci beaucoup 🙂
Bonjour,
J’ai un devoir à rendre sur l’allégorie de la caverne. Je l’ai déjà fait mais je bloque sur une question: quel est le concept philosophique?
Je ne comprends pas la notion de concept philosophique. Est-ce que quelqu’un pourrait me l’expliquer (je ne demande pas la réponse juste une explication)?
Merci d’avance
Un concept est une représentation générale et abstraite.
Je suppose que vous avez à dégager l’idée essentielle que figure cette allégorie ou à vous interroger sur l’idée de philosophie telle que la met en scène cette allégorie.
Je ne peux guère plus vous éclairer dans la mesure où j’ignore la nature de votre exercice.
Bon courage.
bonjour j’ai un devoir a rendre sur ce texte et je bloque sur les question suivante:
-les prisonniers pensent avoir affaire à la réalité. peuvent ils savoir qu’ils ne voient que des ombres? se sentent-ils prisonniers?
-platon nous dit qu’il faut tirer de force un prisonnier. Expliquez pourquoi. Se représente-t-il au depart,sa « délivrance » comme une vrai délivrance?
-décrivez précisément les étapes de la découverte du monde extérieur. pourquoi faut -il autant de temps?
Si quelqun pouvait maider 🙂
Vous avez tous les éléments dans cette explication pour répondre aux questions posées par votre professeur. Il suffit de vous donner la peine de comprendre.
Bon travail.
ok par contre la dernière phrase « Ils le tueraient certainement »
Je ne vois pas à quel fait elle fait allusion?
Il vous suffit de lire attentivement l’explication pour le comprendre.
Bonjour, petite précision. Compte tenu du sens général de « mythe », récit, il me semble que l’on peut véritablement parler du « mythe » de la caverne. Les mythes spéculatifs sont généralement allégoriques ; et sur ces deux points, « mythe » et « allégorie », nous nous trouvons sur deux domaines différents, puisque le mythe est un récit, et l’allégorie renvoie à un procédé. Si le mythe renvoie pour un ensemble conséquent de philologues à une dimension religieuse, et si certains mythes (spéculatifs) ont pour but de montrer (par l’image, ce qu’est la caverne ici) certaines caractéristique de l’organisation sociale, l’allégorie (la mise en image de l’idée abstraite) en serait le moyen. Nous pouvons ainsi retrouver dans le Dictionnaire des termes littéraires d’Hendrik van Gorp et alii cette phrase : « Ainsi le mythe de la caverne, chez Platon, est un récit dont la fonction est d’illuster une idée abstraite. » (Article « Mythe, mythologie », p. 320.) Je vous renvoie également à l’article « Mythe » du TLF :
« MYTHE, subst. masc.
A. Récit relatant des faits imaginaires non consignés par l’histoire, transmis par la tradition et mettant en scène des êtres représentant symboliquement des forces physiques, des généralités d’ordre philosophique, métaphysique ou social. Mythe solaire; mythe de Prométhée. Les mythes grecs, parents des mythes sanscrits, n’exprimaient à l’origine que le jeu des forces naturelles (TAINE, Philos. art, t.2, 1865, p.203). Orphée est condamné à ne jamais revoir Eurydice, parce qu’il l’a regardée. Ce vieux mythe exprime bien la loi du rythme, qui ramène ainsi et entraîne de belles images du fond des abîmes, mais toujours derrière lui, et sans s’arrêter jamais (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.93):
1. N’est-ce pas assez que, par ce mythe d’Adam, ce mythe de Caïn, ce mythe de la race de Caïn et de la race de Seth, et par tout ce qui suit, il [Moïse] nous ait appris véritablement en quoi consiste la vie, en quoi consiste le bien et le mal!
P. LEROUX, Humanité, 1840, p.623.
En partic. Expression allégorique d’une idée abstraite; exposition d’une théorie, d’une doctrine sous une forme imagée. Mythe de la caverne de Platon. C’est une vieille histoire, cette dualité… Vous vous souvenez de Platon, du mythe de l’«attelage»?… L’un tire à hue, et l’autre à dia… Toute la vie, on se sent écartelé (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p.XCI):
2. Prétendre est la seule faute; mais je ne crois pas que l’on puisse apprendre cela ailleurs que dans Platon. Le lecteur sérieux croit que Platon se moque. Au vrai sa manière de parler par mythe est une précaution suivie contre le sérieux. Les appliqués sont bornés.
ALAIN, Propos, 1932, p.1059. »
Alain, philosophe, parle ainsi du mythe de la caverne. Il me semble juste d’ajouter que le mythe, au sens général, peut tout à fait n’être ni divin, ni religieux. Et pour ma part je pense que les deux expressions « mythe de la caverne » et « allégorie de la caverne » sont correctes.
Très cordialement.
Bonjour
L’extension d’un concept dépend de sa compréhension comme chacun sait. Si vous prenez le mot dans « son sens général » comme vous le demandez, on peut indifféremment parler de mythe ou d’allégorie.
Mais dès lors que l’on donne au mot mythe un sens technique précis, cela n’est plus possible. Dans la tradition mythique, il n’y a pas de sens à parler de mythe spéculatif. Le mythe n’est pas reçu dans un sens allégorique etc.
Il me semble que pour des élèves de classes terminales, un des enjeux de l’enseignement est de former à la précision et à la rigueur des définitions. Or dans un cours sur l’idée de philosophie, un des points importants est d’instruire la différence entre le muthos et le logos.
Bien à vous.
Il est bien clair que les auteurs de concepts peuvent donner un sens différent aux termes qu’ils emploient, mais compte tenu de la précision pédagogique, le terme de « mythe » est à considérer dans le sens de « récit allégorique » ; si vous voulez préciser, parlez alors de mythe ethno-religieux, de mythe littéraire ou de mythe philosophique. Mais ne soyez pas si affirmative. La précision vient de la définition, et du qualificatif qui détermine le sens du mot qu’il accompagne. Là encore je vous renvoie à des sources fiables, et notamment à l’un des spécialistes de cette notion, Philippe Sellier, dont vous devez connaitre par ailleurs le travail sur Blaise Pascal. En outre si les professeurs de lettres utilisent un sens différent de celui que présentent les professeurs de philosophie, comment voulez-vous que les élèves s’y retrouvent ?
Bien à vous.
Peut-être faut-il souhaiter que tous les professeurs fassent preuve de rigueur philosophique lorsqu’ils abordent les textes des philosophes … Surtout lorsqu’on a affaire à des distinctions académiques.
Cordialement.
Merci
bonjour, j’aimerais savoir Quel sens peut on donner ici au terme contemplation?
peut on dire qu’il s’agit d’une observation du monde de facon intelligible? et non plus sensible?
une facon de se poser des questions sur ce que l’on voit, et non plus de prendre ce que l’on voit comme une vérité?
merci.
Bonjour Aurélie
La contemplation est la vision pure de l’esprit. Ici le terme renvoie à l’idée d’une vision mystique du principe suprême ou d’une saisie intuitive (en opposition à la démarche discursive) du principe des principes.
Bien à vous.
Bonjour Mme MANON.
J’étudie en ce moment le « mythe de la caverne ». J’aurais voulu savoir quels sont les thèmes principaux du texte et aussi savoir à quelles originalité et actualité relier ce texte, car étant élève de terminal, j’ai encore un peu de mal à développer énormément.
Très bonnes fêtes à vous et à tous ceux qui ont de la philo à faire pendant les vacances ;).
D’abord, Clément, il s’agit d’une allégorie non d’un mythe.
Ensuite vous disposez d’une explication détaillée du premier tableau en ouvrant tous les articles consacrés à son élucidation. Que voulez-vous de plus? Que je fasse le travail à votre place?
Bon courage et bonnes fêtes à vous aussi.
là il est certe vrai qu’il s’agit d’une allegorie ici en mettant a l’ecart les cours de philosophie et en se servant de la vie courante je pense que lPLATON veut dire par la que on ne voit que son son reflet coe sur les paroi des murs d’une cavernes c-a-d on ne voit le monde coe on veut le voire car on a peur de la dure realité de la vie ;de voire le monde tel qu’il est reellement avec a notre epoque les fleaux sociaux ;les gens differents fuire le monde et essayer de se faire une bulle se mentir a soi meme pendant un certain moment mais jusqu’a quand allons nous vivre dans ce mensonge perpetuelle????
Je me permets, Frédéric, d’attirer votre attention sur la nécessité de corriger votre expression.
Quant à votre question: il n’est pas possible de sortir absolument de la caverne, mais il n’y a pas de fatalité à en demeurer perpétuellement le jouet inconscient. La vertu de la réflexion philosophique est précisément de nous permettre une certaine libération. Mais cela passe par un effort difficile dont les articles sur ce thème pointent la mesure.
Bien à vous.
Bonjour Madame
Je viens de lire l’échange de septembre 2011, on va dire « un peu plus haut » et je vous soutiens
un mythe est un mythe
une allégorie est une allégorie
merci pour votre travail
Bonjour,
D’après ce que je comprends du texte, la culture contribue à notre « aveuglement » or langue fait parti de la culture, est-il correct de penser alors que la connaissance absolue ne peut se transmettre par la langue?
Je crois comprendre aussi que le chemin pour sortir de la caverne est un effort que l’on doit faire nous même, pourquoi alors le texte evoque-t-il quelques individus qui viendraient « détacher un homme de la caverne, le forcer à se redresser et à sortir.. » ?
Pour finir, vous ecrivez que « la philosophie subordonne le discours à l’exigence transcendante et universelle de la vérité et de la valeur »; cette exigence est-elle vraiment universelle? est-ce que la recherche de la vérité est une constante observable dans toutes les cultures?
Bon week-end.
Bonjour
J’espère que vous avez ouvert les liens indiqués pour avoir une élucidation précise du sens des images fondamentales du premier tableau.
-Oui la culture au sens ethnique, oui la langue dans son usage naïf, sont des chaînes. La culture philosophique, le rapport philosophique à la langue contribuent à nous en affranchir. Mais Platon ne prétend pas que la quête philosophique puisse s’achever. Votre référence à une supposée « connaissance absolue » n’a donc pas de pertinence.
-Le « on » dans la formule: on le force à se libérer connote plusieurs significations: le désir de connaître immanent à l’esprit humain, la capacité de s’étonner, la rencontre d’un éveilleur d’esprit de type socratique, la confrontation à la contradiction, ce que Jaspers appelait une situation-limite (deuil, maladie, naissance, amour etc.). Bref le « on » renvoie à tout ce qui a une fonction d’éveil dans la vie de l’esprit et donc à tout ce qui nous arrête et nous somme de penser.
-Le besoin de savoir est une tendance immanente à l’esprit humain. Il trouve originairement à se satisfaire dans le mythe. Toutes les cultures développent des récits ayant une fonction d’intelligibilité. C’est universel. Ce qui ne l’est pas, c’est le rapport critique aux significations transmises par le groupe. La rationalité sous la forme de la philosophie et de la science a un lieu (la Grèce) et une date de naissance (VI° siècle avant J.C.)
Joyeuses Pâques.
merci a tous ceux qui ont essaye de faire comprendre »allegorie de la caverne »je comprends mieux cette expression,merci a Mme Manon.
merci infiniment Mme Manon pour votre site si éclairant.
Je me demande si l’on peut sans risque éveiller les esprits?
ou bien doit on simplement faire confiance aux situations limites?
Quelle est la position de Socrate sur ce premier point?
avec mes remerciements
France
Merci, France, pour ce sympathique message.
Socrate considérait qu’éveiller les esprits était pour lui une mission divine. C’est dire combien cette fonction lui paraissait essentielle.
Son disciple Platon souligne, à titre de condition requise pour cette tâche, la nécessité d’une formation intellectuelle de base très exigeante (dans laquelle les mathématiques ont une place fondamentale). Ce n’est qu’au terme d’un processus pédagogique de longue haleine que la réflexivité devient féconde. Elle est dangereuse chez un adolescent n’ayant ni la maturité, ni la culture, ni l’expérience indispensables. Platon fixait aux alentours de trente ans l’initiation à la dialectique.
Bien à vous.
Bonjour Madame,
En faisant des recherches sur l’Allégorie de la Caverne de Platon, je suis tombée sur votre site, et qui m’apporte une aide précieuse. Je cherche à savoir si on peut dire que l’éducation est une tâche d’émancipation. Mais je n’ai rien trouvé à ce sujet. Comment qualifierez-vous l’émancipation? Peut-on dire que le prisonnier libéré est émancipé?
Cordialement.
Bonjour Amandine
Si vous n’avez pas touvé de réponse à votre question, c’est vraiment que vous n’avez pas assimilé les explications et manqué de curiosité pour consulter les articles appropriés.
Cette réponse s’impose sous forme d’évidence.
Revoyez les cours consacrés à l’allégorie et les choses s’éclaireront.
Bon travail.
bojnjour svp je suis en prepas et cette année j’ai pour theme la Parole le prof m’a demandé de faire une dissertation a propos de l’allegorie de la caverne et a vrai dire je n’arrive pas a trouver le lien de la parole avec l’allegorie et merci aidez moi svp madame
Bonjour
Il vous suffit de relire l’allégorie et de noter que, dans la description du premier tableau, Platon écrit: « parmi ces porteurs certains parlent, d’autres se taisent ».
Demandez-vous qui sont ces êtres qui parlent. Qu’est-ce que Platon appelle les montreurs de marionnettes? Cliquez sur commentaires plus anciens, et voyez celui d’Arnaud.
En ouvrant TOUS les liens renvoyant aux articles explicatifs de cette allégorie et en exploitant ce blog, vous avez tout ce qu’il vous faut pour comprendre des significations essentielles et construire un bon devoir.
Bon travail.
Cher madame Manon, Je pense avoir compris la majeure partie de ce texte et toutes les allusions qui s’en suivent , par contre une question persiste… Que pensez vous que Platon attend de l’homme ?Je veux dire par là que je me demande ce qu’il veut que l’homme fasse de sa vie …(bien entendu par rapport au texte) Bien à vous,
Bonjour
Si vous avez compris les idées, la réponse à votre question n’est pas difficile!
Il vous suffit d’être plus rigoureux dans l’appropriation des significations.
Bon travail.
Bonjour,
Merci pour le travail que vous faites, philolog est un blog très complet et très bien organisé.
J’ai un travail à faire qui consiste à comparer la République de Platon et Qu’est-ce que les lumières? de Kant et je me suis demandé si les porteurs d’objet dans ce premier texte pouvait être assimilés aux tuteurs dans le second? J’aimerais savoir, selon vous, si c’est une bonne interprétation des textes. Merci beaucoup
Bonjour
Dans le déchiffrement de l’image des chaînes (https://www.philolog.fr/les-chaines-des-prisonniers-de-la-caverne-platon/), j’ai pointé le lien entre l’analyse de Kant et celle de Platon quant à ce que ce dernier appelle les montreurs de marionnettes. Voyez que le philosophe distingue parmi ces porteurs ceux qui parlent et ceux qui se taisent. Ces derniers peuvent figurer les artistes, qui ne sont pas innocents dans le processus d’aliénation des esprits. Une époque comme la nôtre en témoigne avec éloquence.
Bien à vous.
Bonjour,
j’aimerai trouver des références en rapport avec l’allégorie de la caverne sur la notion de rapport à la réalité, par le biais de notre conditionnement. Plus précisément, j’en suis venu à voir le fonctionnement de notre monde sous un autre angle, plus global, avec le fait que nos rapports humains sont conditionnés dès la naissance, que tout ce qui gravite autour de nous durant chaque période de notre vie reste un simple miroir de l’enfance, et que ce conditionnement est plus ou moins voulu.
En effet, en voyant plus large, on peut comparer notre vie(?) -ici vision de notre réalité- à une prison psychique, où notre manière de vivre relève de ce qu’on nous montre/ce qu’on a appris à voir. De la même manière où l’on se place devant un écran d’ordinateur, en aillant appris à l’utiliser d’une façon très simple : par exemple tout le monde utilise un simple moteur de recherche pour avoir accès à une information, nous n’utilisons qu’une partie infime de la capacité de l’ordinateur/du réseaux puisque en effet, beaucoup d’informations sont cachés (DeepWeb), nous ne les voyons pas mais elles existent. Nous n’avons pas appris à interagir avec ses informations, elles nous sont alors étrangères. Ne serait-ce pas identique dans notre « réel » ? Nous ne voyons le monde qu’en nous plaçant dans le paradigme que l’on nous à donné : histoire, échelle de temps, notion de bien/mal, bonheur/plaisir. Mais on peut alors imaginer que tout ce qu’on nous voyons n’est rien d’autre qu’une réalité qu’on nous sert. Non pas dans le sens où il existe des choses cachés – celles que la science cherche à percer par exemple-, mais dans le sens où nous avons des oeillères et que nous sommes incapables de « voir » ou capter, une autre réalité. Qui serait pourtant concrète, par se définition même. Comme si nous n’avions pas les clés pour accéder à ce qui pourrait être la vie.
Pour revenir au fait que ce conditionnement est voulu, j’en viens à la notion de pouvoir que nous avons tous : nous avons tous en tête une représentation d’un chef, de quelqu’un avec du pouvoir car nous participons à l’heure actuelle à l’élire. Nous agissons alors sur l’environnement que nous connaissons, car nous pouvons tous voter, nous connaissons les instances et groupes politiques, avec leur hiérarchie, leur symbole de pouvoir, leur place dans la société. C’est une échelle, supérieure à la notre, à laquelle nous participons. Mais si l’on se sert de ce que j’ai dit précédemment, il apparaît alors que c’est ce que nous avons appris à voir, et ce que donc nous croyons connaître… notre réalité en somme ? On peut alors supposer l’existence d’une échelle supérieure à celle que nous connaissons, avec une autre notion de pouvoir qui diffère de celle que l’on nous a appris à voir avec notre idée du bien et du mal. Une échelle qui se fait un plaisir de nous limiter aux valeurs que nous avons appris, et qui nous enferme alors dans une boîte, un paradigme… une prison psychique. Le monde tel que nous le connaissons serait alors comparable à un poulailler, une basse-cour, un troupeau géant qui suit un cycle de développement sur lequel nous n’agissons pas. Il n’y peut-être aucun mal à ça, je ne peux le démontrer, il apparaît simplement que notre réalité, notre vérité, n’est alors pas la seule possible, alors que notre condition humaine se réduit à en suivre une seule… des moutons en somme, qui ne voient que leur propre limite, c’est à dire leur mort, au lieu de voir l’humanité, son cycle, et la manière dont nous pourrions agir dessus si nous nous libérions de notre conditionnement.
Je ne sais pas si je vais passer pour un illuminé en écrivant tout ça, mais c’est vrai que je voyais mal avec qui échanger sur ce thème, et comme je m’intéresse de manière générale à la philosophie j’aimerai trouver des références, des auteurs qui pourraient m’éclairer sur certaines idées de mon commentaire. Votre avis m’intéresse aussi, en espérant que vous trouverez le temps de répondre.
Cordialement.
Bonjour
J’ai l’impression que vous n’avez pas lu les articles où je déchiffre l’image de la caverne et celle des chaïnes.
Vous y trouverez un écho des intuitions que vous devez simplement essayer de formuler et d’approfondir avec rigueur. https://www.philolog.fr/les-chaines-des-prisonniers-de-la-caverne-platon/
Bien à vous.