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     Dissertation signifie discussion, dispute. Elle est le moment où un élève est convoqué à un authentique effort de la pensée. Elle est la philosophie en acte.  

 

   Or qu’est-ce que penser ? Ce n’est jamais opiner c’est-à-dire affirmer sans examen. « Penser, disait Alain, consiste essentiellement à savoir ce que l’on dit et si ce que l’on dit est vrai ».  

   C’est toujours réfléchir, faire retour sur des énoncés afin d’en interroger le sens, la valeur de vérité s’il s’agit d’un énoncé théorique (doxique ou scientifique), la valeur morale s’il s’agit d’une affirmation morale et le fondement. Cette démarche consiste donc à  s’arrêter sur des idées (« Penser c’est s’arrêter ») pour expliciter leur substance, saisir leurs présupposés et leurs enjeux, leurs limites et par suite procéder à leur dépassement par des idées plus pertinentes. Penser consiste à découvrir que rien ne va de soi et que tant que l’on n’a pas fait subir à une idée l’épreuve du feu, elle demeure un impensé. L’épreuve du feu c’est le débat contradictoire. La dissertation suppose donc le sens dialectique.  

   La philosophie est, en effet, le champ du problématique. S’il était possible qu’il y ait, dans les réponses possibles à une question, d’un côté la pure intelligence et de l’autre la pure sottise, l’examen serait vite fait. Mais voilà, les choses ne se passent pas ainsi. Le réel est ambigu, parfois proprement énigmatique. Penser c’est  avoir le sens des problèmes, la conscience des complexités et des ambiguïtés. 

 

La dissertation requiert :

 

  • Une méthode.

    Une méthode est un ensemble de règles auxquelles il convient de conformer la conduite de sa réflexion. Quel que soit le sujet à traiter, ces règles doivent être respectées. Ce respect ne préjuge pas de la qualité de votre réflexion car celle-ci est aussi tributaire de la richesse des contenus,  mais il lui confère sa validité formelle. Ce n’est pas suffisant mais c’est nécessaire.  

 

  • Une culture.

    On ne réfléchit pas dans le vide. La culture est ce qui a été acquis soit par l’expérience soit par l’école, les lectures etc. Plus elle est riche, plus l’horizon s’élargit. Il est vain de croire que l’on peut faire la lumière sur une question sans connaissances. D’où la nécessité des cours. La plupart du temps, on ne peut pas traiter philosophiquement un sujet sans culture philosophique. On entend par là, la compréhension des concepts dans leur précision et leur rigueur ; une sensibilisation aux problématiques que les grands maîtres ont élucidées chacun à leur manière. Mais si elle nourrit la réflexion, la culture ne saurait se substituer à elle. Une dissertation ne consiste jamais à énumérer des thèses d’auteurs, à réciter un cours, à juxtaposer des propos généraux, même fort savants. Elle consiste à affronter un problème dans une démarche progressive afin d’arriver par un cheminement cohérent à une conclusion. Ce qui importe ce n’est pas seulement le contenu de la conclusion, c’est la manière dont vous y arrivez.  (Souvenez-vous que ce n’est pas le contenu d’un énoncé qui fait son caractère doxique, c’est que celui qui l’énonce ne peut pas le fonder sur un ordre de raisons. Inutile donc de masquer l’indigence d’un acte de pensée derrière l’autorité d’une référence).  

 

  • Une puissance de réflexion.

    Il faut bien avouer que cette puissance n’est pas également répartie. Par exemple, les professeurs qui ne sont que des élèves plus expérimentés que ceux qui leur sont confiés n’ont pas la puissance de réflexion des maîtres qui ne sont pas à leur tour des élèves (les grands esprits. Cf. texte de Léo Strauss).  

   Chacun doit faire du mieux qu’il peut. A ce niveau il n’y a pas de recettes, sinon nous serions tous de grands penseurs.  

 

 

Les règles de la méthode.

 

 

1)      Comprendre l’énoncé : la règle de l’introduction. 

 

   En classe terminale, un énoncé de dissertation est formulé sous forme interrogative. C’est donc une question.  

   Ex : A-t-on le choix d’être libre ?  

   Il ne suffit pas de lire la question pour saisir le ou les problèmes qu’elle pose. C’est la différence avec les mathématiques. En mathématiques on formule les données du problème dont vous avez à trouver la solution. Pas en philosophie. C’est à vous de dégager ce que l’on appelle la problématique, en analysant avec précision l’énoncé.  

   Une problématique n’est pas un problème, c’est un ensemble de problèmes s’articulant d’une certaine manière et précisant la question.  

   Il n’y pas trente six manières d’expliciter la problématique d’un sujet. Seule l’analyse rigoureuse des termes de l’énoncé le permet.  

   Ex : Avoir le choix : capacité de se déterminer à une possibilité ou à une autre. L’homme se sent libre lorsqu’il peut choisir. A l’inverse s’il ne disposait d’aucune capacité de choix et si sa conduite était l’effet nécessaire de certaines conditions,  on dirait qu’il est déterminé.  

      Cette analyse conceptuelle permet de formuler les problèmes que le développement devra affronter et d’énoncer  les termes de véritables alternatives.  

   PB : Est-on libre (= avoir le choix) d’être libre ou bien est-on déterminé à être libre ?  

   PB : Mais, les notions de déterminisme et de liberté étant antinomiques, si l’on est déterminé à être libre, il est absurde de parler de liberté.  Pourquoi est-il contradictoire de dire que l’on est déterminé à être libre ? (Questions annonçant la thèse : Soit on est libre, et donc libre d’être libre, soit on est déterminé et il est absurde de parler de liberté).  

   PB : Pour autant (renversement dialectique) qu’il faille renoncer à une telle absurdité revient-il à affirmer qu’on est libre d’être libre ? Car si on est libre d’être libre cela signifie qu’on a la possibilité de choisir de ne pas l’être. Or choisir de ne pas être libre n’est-ce pas encore être libre ? Il s’ensuit que l’on n’est pas libre d’être libre, on est condamné à l’être soit que l’on consente à la servitude soit que l’on décide de se libérer. (Question annonçant l’antithèse : « l’homme est condamné à être libre » : thèse sartrienne).  

   Nul ne pouvant échapper sans mauvaise foi à sa condition, on est  responsable d’actualiser sa liberté foncière ou de la fuir. Mais (Dépassement) pour absolue qu’elle soit, la liberté est une liberté en situation, en butte à de multiples obstacles qui, certes, ne sont que par elle mais qui la limitent et lui donnent parfois des doutes sur elle-même. N’est-ce pas parce que la liberté est le propre de l’existant qu’elle est angoissante et que l’homme peut être enclin à fuir ses responsabilités? N’est-ce pas parce qu’elle prend sens essentiellement comme projet de libération que certains préfèrent croire qu’ils n’ont pas le choix et qu’ils sont déterminés ?  

      Vous voyez sur cet exemple que les problèmes ne sont pas posés arbitrairement. Ils procèdent des analyses conceptuelles, ils s’enchaînent avec ordre.  

    Vous voyez aussi que le caractère dialectique de la démarche exige la capacité de vous faire à vous-même les objections qu’un autre sujet pensant pourrait vous faire. C’est pourquoi Hannah Arendt disait que dans l’activité pensante on est deux ou plusieurs en un. La pensée a une essence dialogique. Platon disait que « la pensée est le dialogue de l’âme avec elle-même ».  

  Ainsi, les difficultés de la thèse (réponse à la première question) suscitent la formulation de nouveaux problèmes et débouchent sur l’énoncé de l’antithèse. Celle-ci n’est donc pas la négation de la thèse, elle est son dépassement par une idée plus pertinente. La troisième partie n’est pas une synthèse du type : dans I et II il y a du bon et du mauvais. La réflexion philosophique est incompatible avec le relativisme du type : toutes les opinions se valent, on peut soutenir une chose et son contraire. La troisième partie articule dans une cohérence ultime les deux premières parties. Elle réalise un dernier dépassement.  

   Danger : Ce qu’il faut absolument éviter à ce niveau c’est de mal engager la réflexion. Mal problématiser le sujet revient à poser des faux problèmes, ou des questions hors sujet.  

  Ex : Une question hors sujet serait ici : L’homme est-il libre ou non ? Car le sujet présuppose la liberté et la question est de savoir si l’on est libre d’être libre ou non.  

   Toute la problématique s’articule autour de l’expression : « choisit-on ». Ceux qui n’ont pas la prudence de s’arrêter sur le concept de choix passent à côté de ce qui est en jeu dans cet énoncé.  

    Le respect de cette première règle permet de rédiger l’introduction. Comme le mot l’indique, elle introduit le développement. Sa fonction est d’expliciter la problématique de l’énoncé afin d’engager la réflexion dans la bonne voie. Il n’est pas difficile de comprendre que des problèmes non identifiés ne peuvent pas être traités. Introduire est donc l’opération déterminante de la dissertation. Elle demande de la prudence. Il faut éviter la précipitation (= aller trop vite) et la prévention (= préjugé. Nécessité d’une ascèse des  idées toutes faites).  

 

 

2)      Construire une argumentation cohérente, approfondie et éclairante : les règles du développement.

  

 Il implique une idée directrice. Une dissertation est un drame où quelque chose se joue. Dans l’exemple proposé, l’idée directrice est l’idée que l’homme peut tout choisir sauf le fait qu’il dispose de cette capacité. Il peut choisir d’accepter son sexe ou de le refuser, de consentir à sa situation sociale ou de vouloir la changer, de donner un sens à son existence ou de ne pas lui en donner etc. Bref, il y aurait mauvaise foi à se prétendre déterminé. L’énoncé invite à méditer le sens de la liberté et vous devez faire la lumière sur la question. Celle-ci doit être obsessionnellement présente du début à la fin de votre réflexion. Il fait donc éviter les digressions inutiles, les propos non centrés sur la question. L’idée directrice est la colonne vertébrale d’un devoir.  

 

  Il implique l’exploitation de références. Des références philosophiques mais pas seulement. La littérature, l’histoire, des données informatives précises tirées de l’observation de l’expérience peuvent avec intérêt être mobilisées. Le cours de philosophie est essentiel. Dans l’exemple proposé, le sujet est intraitable par un candidat ne disposant pas d’un solide cours sur la notion de liberté. Qui n’a aucune idée de l’antinomie :déterminisme-liberté ; de la thèse sartrienne est voué à l’échec. Le premier travail consiste donc avec l’inventaire conceptuel à trouver les références pertinentes pour le traitement du sujet. (Attention : Souvenez-vous de ce qui a été dit précédemment. Mobiliser une culture ne signifie pas se dispenser de penser, en récitant ce que l’on sait. Une dissertation est comparable à un banquet. Des convives sont invités mais c’est le maître de la cérémonie qui leur confère leur place. Une référence n’arrive donc pas comme un cheveu sur la soupe. Elle a sa raison d’être dans le cheminement d’une réflexion personnelle qui s’approprie un auteur pour faire la lumière sur une question).  

 

 Il implique un souci d’exemplification. Il ne faut pas confondre illustration et argumentation. Un fait ne peut jamais établir la validité d’une affirmation, le raisonnement seul est habilité à cette tâche. Néanmoins si l’exemple ne doit jamais se substituer à l’argument, il est nécessaire, d’une part pour ôter à la réflexion son caractère abstrait, d’autre part pour lui éviter de se perdre dans des spéculations oiseuses. Philosopher consiste à penser le réel et non, à la manière du rêveur ou de l’idéologue à se complaire dans des chimères.  

 

  Il implique un plan en trois parties. Thèse-antithèse-dépassement. L’introduction a formulé les problèmes que va affronter chacune des parties. Dans l’exemple proposé, la première partie examine l’antinomie liberté-déterminisme afin d’établir que si la liberté a un sens, on ne peut pas dire que l’on est déterminé à être libre. La deuxième partie reprend la question en examinant si dire que l’on est libre signifie que l’on peut choisir de ne pas l’être. L’analyse conduit à comprendre la thèse sartrienne : l’homme est condamné à être libre. La troisième opère le dépassement : dire que l’homme est libre ce n’est pas nier les multiples déterminations dans lesquelles la liberté peut être tentée de s’engluer. Thème sartrien ou existentialiste de l’être-en-situation.  

 

 Il implique une rédaction soignée des transitions. Le passage d’une partie à l’autre exige de ramasser en quelques lignes les résultats d’analyse du premier développement et d’introduire de manière cohérente le nouveau développement de la réflexion. D’où la nécessité d’avoir toujours présente à l’esprit l’idée directrice. Au fond, à la fin de chaque partie on fait le bilan. Le propos est du type : nous avons compris que… Il s’ensuit que… En dégageant les conséquences on voit apparaître de nouvelles difficultés. La réflexion est conduite à rebondir avec un propos du type : mais, ne peut-on pas dire que… ?  

   Au terme de chacune des parties il faut recommencer l’opération.  

   Comme la réflexion progresse dans l’élucidation de la question, il est bon de pointer les progrès. Un candidat qui maîtrise le mouvement de sa pensée devient capable de dire : « nous ne savions pas alors que… nous voyons à présent que… »  

   La plus grande difficulté est, à mes yeux, de trouver l’angle permettant d’opérer le dépassement final. L’exercice requiert une hauteur de vue auquel il n’est pas toujours possible à un élève de s’élever. (Cf. : toujours cette idée d’ascension que Platon décrit dans l’allégorie de la caverne.   Régression vers le principe rendant intelligibles et cohérentes les deux premières analyses).  

   NB : On peut pardonner à un élève de ne pas réussir cette opération, on ne lui pardonnera jamais de ne pas traiter dialectiquement la question, c’est-à-dire de ne pas bâtir une solide première partie et une solide deuxième partie.  

 

 

3)      Expliciter les résultats de la réflexion : la règle de la conclusion.

 

La conclusion doit être concise, claire et précise. L’élève doit se dire : « on nous avait posé telle question ; au terme de la réflexion je suis en mesure de répondre de cette manière ». Il faut donc formuler la réponse avec fermeté. Sont exclus les propos vagues du type : « ça dépend de… ».  

 

 

 

 

 

 
 

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197 Réponses à “Méthodologie de la dissertation philosophique.”

  1. Simone MANON dit :

    Vous ne m’importunez pas et j’ai plaisir à vous dire qu’il faut être bienveillant à l’égard de l’époque. Les professionnels de l’apocalypse se complaisent à placer la loupe sur le négatif mais les temps comportent beaucoup de positif. Voyez la vitalité du monde associatif et ce merveilleux outil pour se cultiver qu’est internet.
    Bien à vous.

  2. bowal Cameroun dit :

    Mme Manon j’ai lu avec intérêt votre enseignement au sujet de la dissertation philosqphique qui bien qu’ayant des lieux communs avec d’autres élaborations méthodologiques comporte quelles particularirés notamment celui de son caractere fort explicite qui insiste sur l’importance de la réflexion que je nomme ici « la problematique ».

  3. S Elie KOGO dit :

    Simone MANON,

    Je voudrais juste profiter de cette occasion vous traduire toute ma reconnaissance.
    En effet, votre enseignement sur la dissertation philosophique a été pour moi un grand intérêt . Je trouve beaucoup de clarté dans votre analyse sur l’intérêt de la dissertation de façon générale et en particulier de la philosophie.

  4. j’ai un véritable problème lors de mes rédaction de sujet philosophoque puis-je avoir une bonne méthode? c’est à dire un bon plan à suivre pour des sujets question ou des sujets texe? merci

  5. commentaire philosophique: bonne méthodologie je vous empris?

  6. Simone MANON dit :

    D’abord « je vous en prie » s’écrit ainsi.
    Ensuite, il me semble que les méthodes sont clairement indiquées tant en ce qui concerne la dissertation de philosophie que le commentaire de texte. Par dessus le marché vous avez des tas d’exemples d’application de ces méthodes sur des sujets de dissertation ou des commentaires de texte. Que vous faut-il de plus? Nul ne peut faire l’effort de comprendre à votre place.
    Bon courage.

  7. Alex dit :

    Bonjour,
    tout d’abord je ne suis pas le premier, et je ne serais certainement le dernier à m’extasier sur la qualité de votre blog, mais je ne résiste pas à la tentation vous exprimer mon admiration, et j’espère que vous y serez sensible malgré le fait que vous recevez souvent de tels éloges.
    Je suis en classe de Terminale, et je suis donc un novice de la philosophie, n’ayant un bagages philosophique de seulement quelques centaines de pages, issues de Candide, Zadig ou d’autres oeuvres que ma professeur de français de Première me donna judicieusement à lire. Cependant, alors que ces contes philosophiques avaient suscités un enthousiasme bouillonnant de ma part, je suis quelque peu désorienté par la tournure que prend la philosophie cette année, et je pense que cette baisse d’intérêt de ma part est principalement due à mon enseignante. Je ne remet pas en question sa légitimité en tant que professeur, ma plutôt son aptitude à cerner les capacités de ses élèves lors d’une première année de philosophie. Le cours est passé à l’écouter déblatérer des idées, qui, bien que possédant un intérêt certain, me pose un problème de compréhension : je ne pense pas posséder les bases de la discipline qui me permettrait d’accéder au niveau où je pourrai comprendre et m’interroger de manière productive sur les idées qu’elle tente sans réel succès de nous transmettre. Toute ma classe est d’accord sur ce point : je ne doute donc plus que je soit tombé sur une professeur quelque peu excentrique. Ma question est : que faire? Si je reste étranger à la majorité des propos tenus par ma professeur, quelle est la démarche à suivre? Dois-je m’efforcer de comprendre l’intégralité de ce qu’elle explique, dois-je noter des choses que je ne comprends pas, ou seulement ce que je comprends? Enfin, et il s’agit sans doute du plus important, comment éviter de me décourager?

  8. Simone MANON dit :

    Pour ne pas vous décourager, il faut rester curieux, interroger votre professeur sur ce que vous ne comprenez pas, vous contenter de prendre en notes ce que vous comprenez. Ensuite, pour chaque question, il convient d’approfondir par votre propre effort les thèmes et les problématiques. Vous avez un manuel pour cela et vous pouvez exploiter mon blog. On ne possède jamais mieux que ce que l’on conquiert à la sueur de son front.
    Vous devez aussi prolonger les cours par des lectures personnelles.
    Tous mes voeux de réussite.

  9. ngbo jaures dit :

    je crois que votre analyse sur la dissertation a ete un grand interet pour moi. cela ma permis de comprendre le caracter reflexif de la dissertation. merci et continuez a servi les hommes. merci

  10. KIBONGE Jules dit :

    Bonjour Mme MANON,

    Je viens de découvrir votre blog dont j’ai pu tirer quelques clartés pour ma propre réflexion. Si je me permet de vous écrire, c’est pour vous poser un problème: Est-il possible pour vous de lire ma thèse qui porte sur: « Penser la situation en RD.Congo entre Camus, Casalis, Ellul, Levinas et Ricoeur. Approche théologico-éthique et culturel des problèmes sociopolitiques ».

    Je suis presqu’à la fin de la rédaction et j’envisage de soutenir le mois de juin 2011. En vous lisant, je vous ai trouvé d’une clarté limpide. Seriez-vous disposée de m’accompagner dans ce sens là? Si vous êtes d’accord, j’attends que vous puissiez me le dire par mon adresse mail en prenant soin de m’indiquer votre adresse. Je pourr

  11. Simone MANON dit :

    Je suis désolée, je ne suis pas disponible pour assumer ce rôle. Je peux répondre à certaines de vos questions mais vous devez avoir un directeur de mémoire ou de thèse dont la fonction est précisément d’exercer celle que vous me demandez.
    C’est à lui qu’il faut vous adresser.
    Avec mes regrets.

  12. Laura dit :

    Bonsoir,

    J’aurais aimé avoir un renseignement. J’ai pu remarqué que vous souteniez le plan de Dissertation : Thèse Anti-thèse Dépassement
    Mais n’existe-t-il pas d’autres possibilités de plan en trois parties ?

    Cordialement.

  13. Simone MANON dit :

    Je ne vois pas laquelle. Cette régle académique est sans doute une convention mais une convention renvoyant à une nécessité interne à la pensée lorsqu’elle affronte un problème.

  14. Laurence.b_12 dit :

    Site internet de qualité. Après avoir lu quelques lignes de certains articles, et surtout de celui-ci, j’ai arrêter de pleurer sur mon travail de Philosophie et je m’y suis mise tout de suite. Merci.

  15. isoline dit :

    Bonjour,

    vos conseils m’ayant beaucoup aidé auparavant j’ai lu votre méthode. Je me demandais si pour un sujet comme « Peut-on vivre sans contraintes? » parler de la liberté serait hors-sujet?
    J’ai aussi vu que lorsque vous répondiez à une question philosophique vous faisiez un plan avec un grand un, etc. Faut-il faire un plan structuré ou juste l’annoncer?

    Merci d’avance de vos précieux conseils,

    Cordialement.

  16. Simone MANON dit :

    Vous avez une méthode, de nombreux exemples où elle est appliquée. Votre question me paraît donc superflue. Quant à savoir si cet énoncé met en jeu l’idée de liberté, il me semble que c’est de l’ordre de l’évidence!

  17. Juliette dit :

    Bonjour Madame,
    Je me permets de vous écrire car depuis le début de l’année je travaille beaucoup la philosophie, qui est une de mes matières préférées, mais je stagne au 10/9. En revoyant mes copies je comprends qu’il y a toujours un problème avec le dépassement…. Mais je n’arrive pas à modifier cela.. Pourriez vous m’expliquer comment peut-on aboutir à un dépassement qui réponde aux attentes académiques? Y a-t-il une méthodologie spécifique pour y parvenir ?
    Je tenais aussi à vous remercier pour ce site qui est d’une grande qualité.

    Bien à vous.

  18. Simone MANON dit :

    Réussir le dépassement est l’opération la plus difficile, à mes yeux, de la dissertation. Ne vous étonnez donc pas des difficultés que vous rencontrez.
    D’abord il faut comprendre ce que signifie l’idée de dépassement. Qu’est-ce qu’il s’agit de dépasser? L’apparente contradiction entre la thèse (1ère partie) et l’antithèse (2ème partie). Apparente, car une contradiction véritable condamnerait votre réflexion, la contradiction étant le suicide de la pensée.
    Il convient donc de s’élever à un niveau supérieur de réflexion (un point de vue englobant les deux premiers développements, donc nécessairement en surplomb par rapport à eux) permettant de montrer que ce qui a été établi dans chacune des parties (et qui, tant qu’on en reste à leur niveau semble se contredire) s’articule avec cohérence.
    Vous voyez donc que cette ultime partie requiert une maîtrise de la question souvent hors de portée d’un élève en début de formation. Sa réussite me semble moins une question de méthode qu’une question de compréhension de la problématique.
    Dîtes-vous donc: dans ma première partie j’ai établi: A. Dans ma seconde partie: non A. Comment puis-je articuler A et non-A, de telle sorte que je ne me contredise pas?
    Pourquoi, concernant cette question, peut-on justifier l’une et l’autre thèse? Pour le comprendre vous êtes obligée de vous mettre en situation de déplacer votre perspective et de vous placer à un niveau supérieur.
    J’espère vous avoir éclairée. Bon courage.

  19. pape mamadou thiam dit :

    j’ai adoré et je me suis mis à pratiquer mes exos suivant votre commentaire. Dieu merci il m’a permis davoir un nouvel apperçu, une nouvelle vison de ce qu’est la cfie. Merci bcoup de m’avoir éllucider mes pensées cfiques..

  20. Simone MANON dit :

    Il serait aussi souhaitable de soigner l’expression.

  21. Arthur dit :

    Bonjour Madame Manon, je suis élève en première et j’ai remarqué que certains de mes camarades laissait leurs parties apparentes dans leurs dissertations (titres des parties soulignées etc…). Mais je crois savoir que cela n’est pas obligatoire, qu’est-ce que vous préconisez vis-à-vis de cela ?

  22. Simone MANON dit :

    Je suis étonnée de votre question car en première normalement, vous n’avez pas de philosophie.
    Quoi qu’il en soit une dissertation philosophique n’est pas un cours. Les parties ne comprennent pas de titres, encore moins soulignées. C’est un discours continu se déployant dans un mouvement dialectique.
    Il s’ensuit que la méthode préconisée par vos camarades, loin d’être obligatoire, est interdite.

  23. Arthur dit :

    Il y a effectivement une initiation a la philosophie en première L de mon lycée, je vous remercie de m’avoir répondu, je suis rassuré car je ne le fais jamais, mais je m’inquietais de voir ca chez mes camarades. Bonne journée.

  24. Nathalie dit :

    Bonsoir, je viens de découvrir votre site et je souhaiterai avoir votre avis

    I-Dominer, action omniprésente pour gouverner…
    A)Les formes de dominations (Weber)
    – Domination traditionnelle
    – Domination charismatique
    – Domination légale

    B) « L’homme est né libre et partout il est dans les fers » (citation de Rousseau)
    – Esclavage –> soumission, privation des libertés
    – Domination –> autorité (chez les hommes comme chez les animaux)
    – L’homme est un être à soif de pouvoir (se sentir supérieur aux autres : mégalomanie…)

    II- …mais gouverner ne nécessite pas forcément de dominer.
    A)Gouverner, c’est avoir une conduite.
    – Celui qui gouverne en dominant n’est pas libre, pas de liberté sans lois.
    => Considérations d’ordre morales, économiques et psychologiques.
    – Celui qui gouverne exprime la volonté générale (Rousseau)

    B) Les droits de l’homme : valeurs universelles
    – Le pouvoir est partagé (Karl Marx)
    – Les hommes sont égaux en droit et en droits

  25. Simone MANON dit :

    Peut-on donner un avis sur un plan de dissertation (ce que je suppose) alors qu’on n’en connaît même pas l’énoncé?
    J’avoue que ce n’est pas dans mes compétences!
    Désolée.

  26. Nathalie dit :

    Madame, toutes mes excuses, un problème est intervenu dans l’envoi de mon message, il a été envoyé alors qu’il n’était pas finalisé.
    Le sujet de la dissertation est  » Gouverner ne revient-il pas toujours à dominer?  »
    Je vous remercie de me donner votre avis sur le plan envoyé hier.
    Très bonne soirée.

  27. Simone MANON dit :

    Un plan n’est guère significatif. Ce qui l’est c’est l’introduction posant les problèmes avec rigueur, indiquant le mouvement dialectique de la réflexion et annonçant le dépassement.
    Ce qui implique de procéder à des analyses précises, en particulier de l’idée de domination. Est-il légitime de la confondre avec celle d’autorité? Weber en effet interroge les fondements de l’autorité. Est-ce la même chose que la domination? Que faut-il entendre par là?
    La conception que Hannah Arendt élabore de la politique me semble très utile pour traiter ce sujet.
    Désolée de ne pouvoir vous être utile.

  28. Nathalie dit :

    Merci pour vos pistes. Je vais faire des recherches sur Hannah Arendt car je n’ai pas eu l’occasion de l’aborder en cours.

  29. Nadine dit :

    Bonjour,

    J’ai passé mon baccalauréat de philosophie ce matin. Le sujet était « La liberté est-elle menacée par l’égalité ». J’aimerais connaître votre avis sur mon plan :
    I. Dans un souci d’égalité, la liberté peut être limitée : j’ai cité Tocqueville
    II. Mais ces deux concepts peuvent coexister : j’ai parlé de la République et de la démocratie, française en particulier (« Liberté, Egalité, Fraternité ») et aussi du rôle de l’Etat
    III. En effet, la liberté est nécessaire au bon fonctionnement de la société : j’ai parlé du Contrat Social de Rousseau, Hegel (« l’homme est un loup pour l’homme ») ainsi que de la liberté morale de Kant.

    Je suis vraiment désolée de vous déranger mais je souhaite être rassurer.
    Merci beaucoup !

  30. Simone MANON dit :

    Il n’est pas possible de juger une copie sur un plan Nadine.
    Par ailleurs il n’est pas du tout souhaitable d’anticiper sur les résultats de la correction. Cela ne peut que vous stresser ou vous donner des espoirs susceptibles d’être déçus.
    Il faut maintenant tourner la page de la philosophie, puisque de toute façon ce qui est fait est fait et vous investir pleinement dans les nouvelles épreuves.
    Tous mes voeux de réussite.

  31. Marion dit :

    Bonjour Madame.
    Je suis nouvellement professeur de philosophie et je tenais à vous remercier pour votre blog que je viens de découvrir.
    En effet, je trouve appréciable surtout de lire que ce n’est pas non plus à nous de fournir le travail. Nous ne pouvons pas penser à leur place et nous ne pouvons faire de miracles ; toute chose requérant un effort. Je suis aussi rassurée de voir que la problématique et la troisième partie ne se résument pas chez vous à de l’apparat de circonstance mais consistent en des éléments essentiels de la dissertation, tout comme les transitions.
    J’ai cela dit, toujours énormément de mal à transmettre la méthode de la dissertation, bien évidemment et tout particulièrement problématique et troisième partie. Mais j’ai trouvé dans un des commentaires (lisez les coms’ les gens, y’a parfois des propos très éclairants) une nouvelle manière d’expliquer le dépassement.
    Cela dit, je me demandais si vous rencontriez les mêmes difficultés ? J’espère vraiment qu’avec de l’expérience j’arriverai à transmettre de manière simple et efficace toutes ces idées. Je trouve parfois que les élèves s’enferment dans des manières de réfléchir qui ne sont pas idoines mais j’ai parfois aussi l’impression que je ne cerne pas les difficultés des élèves, tant tout cela pour moi relève de l’évidence. D’ailleurs, beaucoup attendent de la philosophie l’occasion de faire de grands débats, dixit leurs fiches de début d’année mais peu participent et s’ils le font, le font de manière débridée. J’ai énormément de mal à canaliser tout ça. J’ai aussi énormément de mal pour ceux qui s’intéressent à ne pas faire figure de gourou, ce qui est également perturbant.
    D’autre part, je me demandais aussi si les articles que nous pouvions lire ici étaient vos cours.

    Pour l’anecdote, j’étais au Lycée Vaugelas, mais je ne vous ai jamais eue. J’ai souri à votre leçon sur le travail où vous parliez des copies.

  32. Simone MANON dit :

    Bonjour Marion
    Les articles en ligne sur ce blog sont effectivement mes cours et j’espère qu’ils vous aideront dans la construction des vôtres.
    Pour ce qui est des difficultés que vous signalez, elles sont bien normales. La dissertation est en soi un exercice difficile et le dépassement l’opération la plus ardue (comme je le précise dans ma réponse à Juliette). Il faut même reconnaître qu’elle est hors de portée du plus grand nombre de nos élèves qui n’ont guère les pré-requis pour affronter les exigences de la philosophie. Pas étonnant qu’ils souhaiteraient transformer le cours en café philosophique. J’ai observé les évolutions au cours de ma longue carrière. C’est peu de dire qu’elles ne me paraissent pas encourageantes, ce qui m’a permis de prendre récemment ma retraite sans nostalgie alors que j’ai pratiqué mon métier avec passion.
    Gardez votre enthousiasme et sauvegardez la rigueur philosophique. C’est ainsi que vous ferez honneur à une discipline qui ne résiste pas à la médiocrité.
    Avec tous mes voeux d’épanouissement dans ce beau métier.

  33. Marion dit :

    Je parcours ce blog depuis quelques heures, et vraiment je trouve magistrale la façon dont vous arrivez tout à concilier: rigueur et simplicité. C’est remarquable et je pense que la réputation que vous aviez quand j’étais au Lycée n’était pas usurpée.

    Ce qui est surtout magnifique c’est bien que l’on sent avant tout que vous avez une réelle aspiration à la pensée,et par là vous donnez aussi envie au lecteur – et donc à vos élèves, j’imagine – d’arriver à cette exigence intellectuelle. Merci encore pour ce blog, pour vos encouragements.

  34. Simone MANON dit :

    A mon tour de vous remercier pour ce sympatique message.

  35. Baudouin dit :

    Bonjour,
    en lisant le texte de Leo STRAUSS sur les grands esprits, indiqué dans la section « Une puissance de réflexion », des questions me vinrent en tête : notre époque, celle du numérique, n’annonce-t-elle pas la mort de la philosophie, de la littérature ? est-il encore possible que des grands esprits puissent révolutionner la pensée et le roman modernes, comme l’ont fait Nietzsche, Kant, Spinoza, ou encore Proust, Flaubert, et Balzac ?
    Je vous remercie pour vos cours, ainsi que pour votre écoute.
    Cordialement.

  36. Simone MANON dit :

    Bonsoir
    Je ne crois pas que le numérique soit de nature à changer radicalement les choses. Comme le souligne Léo Strauss, les grands esprits sont rares et ceux qui sont formés à leur discipline n’ont jamais été très nombreux non plus. C’est la loi du genre, c’était vrai hier, c’est vrai aujourd’hui, ce sera vrai demain.
    L’éducation libérale a toujours été le privilège d’une élite. Nous avons voulu la démocratiser et nous avons eu le tort de confondre démocratisation et massification. D’où le sacrifice des exigences théoriques afin d’augmenter les taux d’accès à l’enseignement secondaire et supérieur. Ce qui se passe dans l’école est aussi à l’ordre du jour dans le monde de l’art et de la culture.
    On est entré dans un autre régime de la culture mais il y a toujours des esprits libres capables de faire la différence entre les belles choses et les choses vulgaires et ceux-ci seront toujours le meilleur rempart contre l’oubli des grandes oeuvres.
    Bien à vous.

  37. Marjorie Kub dit :

    Si il y avait quelqu’un pour m’aider pour ma dissertation en philosophie, car je ne comprends pas ce que je dois dire dans la partie du dépassement ! Est ce que l’on doit donner son propre opinion sur la question du sujet ou non ?

  38. Simone MANON dit :

    Voyez plus haut la réponse à Juliette du 20 février 2011. Si vous appelez opinion, le résultat de cette analyse, alors elle est attendue, mais si vous entendez par opinion ce que l’on entend d’ordinaire par là, il vaut mieux vous en dispenser.
    Bon courage.

  39. Reza dit :

    Bonjour Simone,
    J ai une question que n’arrive pas à problématiser à souhait :
    _L’existence de l’état est-elle justifiée?
    Comment problématiser concernant la justification d’une…?
    Merci

  40. Simone MANON dit :

    Désolée Reza, je n’interviens pas dans le travail des élèves.
    Bon travail.

  41. kevin dit :

    bonsoir madame,
    j’ai lu la méthode de dissertation que vous proposez.
    Pour la rentrée, j’ai un sujet de dissertation qui s’intitule ainsi : « le travail est il nécessairement aliénant pour l’homme? »
    je souhaiterais savoir ce que vous penser de mon plan
    I Le travail est aliénant pour l’homme
    A) Il prive l’homme de sa liberté
    B) le développement de la technique aliène l’homme
    II le travail n’est pas aliénant pour l’homme
    A) le travail permet à l’homme de satisfaire ses besoins vitaux et ainsi de gagner sa liberté
    B) le travail permet à l’homme d’être reconnu et de gagner sa place dans la société
    III Le travail est pour l’homme une maniere de devenir humain
    A) L’homme gagne sa dignité et son humanité en travaillant
    B) la satisfaction au travail relève de trois dimensions

  42. Simone MANON dit :

    Désolée, Kevin, je n’interviens pas dans le travail des élèves, comme il vous suffisait d’en prendre acte grâce au message précédent le vôtre.
    Bien à vous.

  43. constantin dit :

    La dissertation est un art que j’admire beaucoup, mais il est très difficile et, je pense, n’est pas à la portée de tous. S’il est plutôt facile, dans une conversation, d’affronter un problème de philosophie, d’opposer des arguments à son adversaire pour défendre sa thèse (à condition bien sûr de respecter certaines règles du débat), il est par contre moins aisé de découvrir, à partir d’un énoncé assez vague, le problème précis dont il est question, et ensuite de simuler une sorte de débat ou de dialogue intérieur en adoptant tour à tour sa propre position et celle de son adversaire. Même en possession d’une honnête culture philosophique, il n’est pas rare de « taper à côté » du sujet, et de verser dans la médiocrité. Cela relève pour moi d’une sorte de prouesse intellectuelle, de faculté qui, contrairement au bon sens de Descartes, n’est pas égal chez tous. Si la dissertion est ce qui nous apprend à penser, alors peu de gens savent le faire, ce qui est plutôt décourageant.

  44. Simone MANON dit :

    Personne n’a jamais dit que l’exercice dialectique est facile. Tout ce qui a de la valeur est difficile.
    Votre propos me semble méconnaître l’essence même du travail de la pensée. Il ne s’agit ni de simuler quoi que ce soit, ni de se sentir engagé dans une lutte où l’une des positions est nécessairement celle d’un adversaire. Il s’agit d’affronter un vrai problème (pas en faisant semblant, ce que connote l’idée de simulation, mais réellement dans un drame dont l’enjeu est la recherche exigeante de la vérité), de sortir des facilités du doxique par la problématisation et de découvrir que la vérité est beaucoup plus complexe que n’incite à le croire le dogmatisme naturel des esprits.
    Tous les hommes opinent, mais peu d’hommes pensent, c’est la première leçon d’une année de philosophie.
    Bien à vous.

  45. constantin dit :

    Je ne pense pas qu’en philosophie on puisse parler de « vérité », mais plutôt de thèse ou de position. Il est vrai qu’une thèse se distingue d’un préjugé ou d’une opinion en ce qu’elle est justifiée, éclairée par des raisons. Mais cela en fait-elle une vérité? Je ne pense pas que le moindre système philosophique ait, si ingénieux soit-il, démontré la vérité de la position qu’il s’efforce de défendre. Il est vrai encore que toute philosophie a prétention à la vérité, autrement nous ne ferions pas de philosophie. Mais il reste qu’il ne s’agit là que d’une prétention, et que le choix de telle ou telle position n’est pas tant guidé par des raisons que par une « préférence », affective ou autre (en bref : un motif irrationnel).
    Par conséquent, je ne pense pas qu’une thèse soit, du point de vue rationnel, « supérieure » dans l’absolu à une autre. Il s’ensuit que le jeu de la dissertation, qui passe d’une thèse à une autre (la suivante jugée plus satisfaisante que la précédente, relativement au problème du sujet), me paraît bien illusoire, et de l’ordre de la mise en scène.
    Mais je ne fais pas là une critique de l’art de la dissertation. Bien au contraire, j’admire infiniment cet exercice, et les gens (peu nombreux il faut le reconnaître) qui sont capables de le réaliser. Seulement, je me plais (ou me rassure) à croire que la dissertation n’est qu’un subtil jeu rhétorique, plutôt que l’unique moyen pour l’esprit de tendre vers une vérité universelle.
    Pardonnez-moi si je vous parais avoir l’esprit de contradiction, ce n’est pas là mon intention.
    Bien à vous.

  46. Simone MANON dit :

    Je ne vois aucun esprit de contradiction dans votre propos, seulement l’expression d’une conception sophistique de la philosophie bien dans l’air du temps. Inutile de vous dire que je ne la partage pas et que si l’exercice de la pensée n’était pas autre chose, il ne vaudrait pas une heure de peine à mes yeux.
    Bien à vous.

  47. Mathilde dit :

    Bonjour,
    Je suis en classe de Terminale L et rencontre un problème dont je n’arrive pas à me défaire; je n’arrive pas à construire mes dissertations comme mon professeur le voudrait c’est-à-dire de façon organisées. Mon professeur de philosophie me reproche de ne pas etre assez logique dans mon raisonnement . Cependant je rencontre ce problème meme lorsque je m’efforce de construire un plan en 3 parties.
    Disons que je n’arrive pas à réfléchir de façon  » académique  » et que lorsque je rédige ma dissertation de philosophie je suit uniquement le chemin de mon raisonnement. Cela me dérange d’adapter mon raisonnement et ma reflexion en fonction de « codes académiques ».
    Avez-vous une solution à mon problème ?
    Merci d’avance.
    Mathilde.

  48. Simone MANON dit :

    Ce que vous appelez « les codes académiques », Mathilde, ce sont les règles d’un véritable acte de pensée. Soit vous en respectez les principes, soit vous vous exposez à l’échec.
    Tels sont les termes de l’ alternative. La solution à votre problème se trouve en vous, dans votre capacité à comprendre les exigences de la discipline philosophique.
    Bien à vous.

  49. Mathilde dit :

    Tout d’abord merci pour votre réponse, j’ai discuté avec mon professeur et il semble que le problème soit dans ma façon de réfléchir.. Je vais donc tacher de changer ça.
    A bientot.

    Mathilde.

  50. Simone MANON dit :

    C’est bien, Mathilde. Suivez les conseils de votre professeur et vous progresserez.
    Bien à vous.

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