Flux pour
Articles
Commentaires
 

 

  La bonne volonté ou volonté morale consiste à avoir comme principe d'action la seule obéissance au commandement énoncé par la raison, non un intérêt sensible ou une inclination naturelle. Elle est la volonté d'agir par pur respect pour la loi de la raison et seule la pureté de cette intention la qualifie comme bonne volonté. "De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde , et même en général hors du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une bonne volonté" Fondements de la métaphysique des moeurs. 1785 

  

       Il s'ensuit qu'on ne peut pas savoir de l'extérieur si une action est morale ou non. C'est dans le secret d'une intériorité que se joue la moralité ou l'immoralité d'un acte. Il n'y a que le sujet lui-même, (et encore on peut en douter si l'on considère combien nous sommes enclins à nous aveugler sur nous-mêmes, par mauvaise foi ou amour propre ou simplement parce que nous n'avons pas un absolu rapport de transparence à nous-mêmes) qui puisse savoir ce qui est au principe de son action. Cf. https://www.philolog.fr/lopacite-du-sujet-moral-kant/

  L'analyse kantienne de la moralité établit que : 

  

1)  Première proposition. 

 

  L'action morale n'est pas simplement l'action conforme au devoir, c'est l'action accomplie par devoir. Ex : Une personne peut être bienveillante par sympathie pour le genre humain. Extérieurement son action est conforme à la loi morale qui nous commande la bienveillance à l'égard d'autrui. Mais dans ce cas de figure, la volonté de la personne n'est pas déterminée par la loi morale, elle est déterminée par une inclination sensible (la sympathie). Ce qui la fait agir n'est pas un principe pratique (le pratique chez Kant est ce qui est possible par liberté), c'est un mobile pathologique (le pathologique est ce qui relève de la sensibilité, du passif). L'action n'est donc pas morale, quand bien même elle en a l'apparence extérieure. La bienveillance ne serait morale que si la personne faisait du bien par respect pour la loi morale. Autre exemple donné par Kant : Le marchand servant loyalement ses clients agit conformément au devoir mais s'il n'a en vue que sa réputation ou son intérêt bien compris, sa loyauté n'a pas de valeur morale. Il est pathologiquement déterminé, il ne se détermine pas pratiquement (moralement). Il n'est pas libre car il ne s'est  pas rendu indépendant de ses inclinations naturelles pour régir sa conduite par la loi de la raison. Il n'est pas autonome rationnellement, il est hétéronome et son intention n'a aucune pureté morale

  Cette analyse atteste le rigorisme kantien. Dès lors qu'une inclination sensible, par exemple l'aspiration au bonheur, intervient dans la détermination de la volonté, celle-ci est moralement corrompue. Elle n'a pas de valeur morale, elle n'est pas bonne volonté. 

  

2)  Deuxième proposition. 

 

  L'action tire sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle ou des effets qu'elle produit, mais du principe du vouloir. En effet, le but peut être bon, sans qu'il faille faire preuve de bonne volonté pour l'atteindre. (Cf. La bienveillance par sympathie. La loyauté par intérêt). Par ailleurs, les buts, les contenus de l'action dépendent de la faculté de désirer et des situations dans lesquelles se trouve l'agent. Ce n'est pas la matière de l'action qui permet de juger sa valeur morale, c'est le principe du vouloir. Ce qui importe, c'est la règle en vertu de laquelle l'action est accomplie. La loi morale n'est  pas définissable par un contenu, elle l'est par sa seule forme. Or la forme d'une loi énoncée par la raison, qu'il s'agisse des lois formulées par la raison théorique (les lois de la nature) ou de celles qui le sont par la raison pratique est l'universalité. Il s'ensuit qu'il n'est pas difficile d'agir moralement, il suffit de se demander en toutes les occurrences de la vie si l'on peut universaliser la maxime de son action. Ex : Puis-je faire une fausse promesse ? Puis-je mentir ? Non répond Kant, car je ne peux pas universaliser le principe du mensonge ou de la fausse promesse. Il y a là une contradiction logique détruisant l'idée de promesse ou celle de mensonge. 

  Cette analyse fonde le formalisme kantien et conduit le moraliste à donner cette autre formulation de l'impératif catégorique ou impératif moral : «  Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ». Agis d'après un principe subjectif (une maxime) qui puisse être érigé en loi objective. 

  

3) Troisième proposition. 

 

  Elle est une conséquence des deux propositions précédentes : « Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi ». 

  Avec la notion de respect, Kant introduit un mobile sensible dans la détermination de la volonté. Mais ce mobile ne corrompt pas la pureté de l'intention morale, car le respect n'est pas un sentiment comme un autre. Il est l'effet dans la sensibilité d'une représentation de la raison. En termes kantiens, « le respect n'est pas un sentiment reçu par influence, c'est un sentiment spontanément produit par un concept de la raison ». C'est un sentiment pratique non un sentiment pathologique. Cf. Cours 

  L'action accomplie par respect pour la loi morale est donc bien l'action dans laquelle la détermination de la volonté procède de la seule causalité de la raison

 

  L'articulation de la vertu et du bonheur dans notre idée du souverain bien. 

 

 Définition : Le souverain bien est le bien suprême, le bien au dessus duquel il n'y en a pas de supérieur. 

  Dans les morales antiques ou morales téléologiques (telos : la fin, le but), le souverain bien est indistinctement vertu et bonheur. 

  Dans la morale kantienne ou morale déontologique (= morale du devoir) la vertu et le bonheur sont distingués et hiérarchisés. Le bonheur est sans doute notre fin naturelle mais notre dignité est d'être un être de raison or la finalité d'un être raisonnable est une finalité morale. La moralité est le bien suprême. Notre vocation, affirme Kant, est moins d'être heureux que de nous rendre dignes de l'être. 

  Pourtant qu'il y ait hétérogénéité voire antinomie parfois entre la recherche du bonheur et la moralité ne signifie pas que l'exigence morale condamne le bonheur. Nous pensons bien sous le nom de souverain bien l'union de la vertu et du bonheur. Et nous considérons communément que le bonheur devrait être la récompense de la moralité (ou vertu). Voilà pourquoi nous nous indignons lorsque nous observons que tout réussit à un scélérat alors que l'homme de bien, Job par exemple, souffre tous les maux de la terre. Il nous semble qu'il y a là un scandale car notre idée du bien complet est bien celle de l'union de la vertu et du bonheur, l'une (la vertu) devant être la condition de l'autre (le bonheur). 

  Or il s'en faut de beaucoup que les choses soient en fait, ce que nous pensons qu'elles devraient être en droit : 

  L'expérience montre que la jouissance de la vie ne semble pas liée à la qualité morale de la conduite. De nombreuses personnes ne s'encombrent guère de scrupules moraux et cela ne semble pas altérer leur capacité de jouissance. Ex : Les hommes de la trempe de Calliclès. 

  L'expérience montre aussi la nette tendance des hommes à sacrifier l'exigence morale à la satisfaction de leurs désirs c'est-à-dire au bonheur. Ex : De nombreuses personnes construisent leur bonheur sur la ruine de la vie des autres. Le mari qui abandonne sa femme vieillissante pour une jeunesse sait bien que sa conduite n'est pas moralement bonne, cela ne l'empêche pas de choisir son bonheur. Kant fait d'ailleurs remarquer qu'on ne peut reprocher à personne de choisir le bonheur mais il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que ce n'est pas toujours respectable moralement. 

  Ce scandale moral fonde, selon Kant, l'espérance religieuse d'un au-delà où seront réconciliés la vertu et le bonheur. Cf. Le thème du Jugement dernier où les bons seront récompensés et les méchants punis. 

 

 TEXTES:

 

   « Il faut donc développer le concept d’une volonté souverainement estimable en elle-même, d’une volonté bonne indépendamment de toute intention ultérieure, tel qu’il est inhérent déjà à l’intelligence naturelle saine, objet non pas tant d’un enseignement que d’une simple explication indispensable, ce concept qui tient toujours la plus haute place dans l’appréciation de la valeur complète de nos actions et qui constitue la condition de tout le reste; pour cela nous allons examiner le concept du DEVOIR, qui contient celui d’une bonne volonté, avec certaines restrictions, il est vrai, et certaines entraves subjectives, - mais  qui, bien loin de le dissimuler et de le rendre méconnaissable, le font plutôt ressortir par contraste et le rendent d’autant plus éclatant.

   Je laisse ici de côté toutes les actions qui sont au premier abord reconnues contraires au devoir, bien qu’à tel ou tel point de vue elles puissent être utiles; car pour ces actions jamais précisément la question ne se pose de savoir s’il est possible qu’elles aient eu lieu par devoir, puisqu’elles vont même contre le devoir. Je laisse également de côté les actions qui sont réellement conformes au devoir, pour lesquelles les hommes n’ont aucune inclination immédiate, qu’ils n’en accomplissent pas moins cependant, parce qu’une autre inclination les y pousse. Car, dans ce cas, il est facile de distinguer si l’action conforme au devoir a eu lieu par devoir ou par vue intéressée. Il est bien plus malaisé de marquer cette distinction dès que l’action est conforme au devoir, et que par surcroît encore le sujet a pour elle une inclination immédiate. Par exemple il est sans doute conforme au devoir que le débitant n’aille pas surfaire le client inexpérimenté, et même c’est ce que ne fait jamais dans tout grand commerce le marchand avisé; il établit au contraire un prix fixe, le même pour tout le monde, si bien qu’un enfant achète chez lui à tout aussi bon compte que n’importe qui. On est donc loyalement servi; mais ce n’est pas à beaucoup près suffisant pour qu’on en retire cette conviction que le marchand s’est ainsi conduit par devoir et par des principes de probité; son intérêt l’exigeait, et l’on ne peut pas supposer ici qu’il dût avoir encore par surcroît pour ses clients une inclination immédiate de façon à ne faire, par affection pour eux en quelque sorte, de prix plus avantageux à l’un qu’à l’autre. Voilà donc une action qui était accomplie non par devoir, ni par inclination immédiate, mais seulement dans une intention intéressée.

   Au contraire, conserver sa vie est un devoir, et c’est en outre une chose pour laquelle chacun a encore une inclination immédiate, Or c’est pour cela que la sollicitude souvent inquiète que la plupart des hommes y apportent n’en est pas moins dépourvue de toute valeur intrinsèque et que leur maxime n’a aucun prix moral. Ils conservent la vie conformément au devoir sans doute, mais non par devoir. En revanche, que des contrariétés et un chagrin sans espoir aient enlevé à un homme tout goût de vivre, si le malheureux, à l’âme forte, est plus indigné de son sort qu’il n’est découragé ou abattu, s’il désire la mort et cependant conserve la vie sans l’aimer, non par inclination ni par crainte, mais par devoir, alors sa maxime a une valeur morale.

   Etre bienfaisant, quand on le peut, est un devoir, et de plus il y a de certaines âmes si portées à la sympathie, que même sans aucun autre motif de vanité ou d’intérêt elles éprouvent une satisfaction intime à répandre la joie autour d’elles et qu’elles peuvent jouir du contentement d’autrui, en tant qu’il est leur œuvre. Mais je prétends que dans ce cas une telle action, si conforme au devoir, si aimable qu’elle soit, n’a pas cependant de valeur morale véritable, qu’elle va de pair avec d’autres inclinations, avec l’ambition par exemple qui, lorsqu’elle tombe heureusement sur ce qui est réellement en accord avec l’intérêt public et le devoir, sur ce qui par conséquent est honorable, mérite louange et encouragement, mais non respect; car il manque à la maxime la valeur morale, c’est-à-dire que ces actions soient faites, non par inclination, mais par devoir. Supposez donc que l’âme de ce philanthrope soit assombrie par un de ces chagrins personnels qui étouffent toute sympathie pour le sort d’autrui, qu’il ait toujours encore le pouvoir de faire du bien à d’autres malheureux, mais qu’il ne soit pas touché de l’infortune des autres, étant trop absorbé par la sienne propre, et que, dans ces conditions, tandis qu’aucune inclination ne l’y pousse plus, il s’arrache néanmoins à cette insensibilité mortelle, et qu’il agisse, sans que ce soit sous l’influence d’une inclination, uniquement par devoir alors seulement son action a une véritable valeur morale. Je dis plus : si la nature avait mis au cœur de tel ou tel peu de sympathie, si tel homme (honnête du reste) était froid par tempérament et indifférent aux souffrances d’autrui, peut-être parce qu’ayant lui-même en partage contre les siennes propres un don spécial d’endurance et d’énergie patiente, il suppose aussi chez les autres ou exige d’eux les mêmes qualités; si la nature n’avait pas formé particulièrement cet homme (qui vraiment ne serait pas son plus mauvais ouvrage) pour en faire un philanthrope, ne trouverait-il donc pas encore en lui de quoi se donner à lui-même une valeur bien supérieure à celle que peut avoir un tempérament naturellement bienveillant? A coup sûr! Et c’est ici précisément qu’apparaît la valeur du caractère, valeur morale et incomparablement la plus haute, qui vient de ce qu’il fait le bien, non par inclination, mais par devoir […]

   Voici la seconde proposition une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle, mais de la maxime d’après laquelle elle est décidée; elle ne dépend donc pas de la réalité de l’objet de l’action, mais uniquement du principe du vouloir d’après lequel l’action est produite sans égard à aucun des objets de la faculté de désirer. Que les buts que nous pouvons avoir dans nos actions, que les effets qui en résultent, considérés comme fins et mobiles de la volonté, ne puissent communiquer à ces actions aucune valeur absolue, aucune valeur morale, cela est évident par ce qui précède. Où donc peut résider cette valeur, si elle ne doit pas se trouver dans la volonté considérée dans le rapport qu’elle a avec les effets attendus de ces actions? Elle ne peut être nulle part ailleurs que dans le principe de la volonté, abstraction faite des fins qui peuvent être réalisées par une telle action; en effet, la volonté placée juste au milieu entre son principe a priori, qui est formel, et son mobile a posteriori, qui est matériel, est comme à la bifurcation de deux routes; et puisqu’il faut pourtant qu’elle soit déterminée par quelque chose, elle devra être déterminée par le principe formel du vouloir en général, du moment qu’une action a lieu par devoir; car alors tout principe matériel lui est enlevé.

 

 

   Quant à la troisième proposition, conséquence des deux précédentes, je l’exprimerais ainsi : le devoir est la nécessité d’accomplir une action par respect pour la loi. Pour l’objet conçu comme effet de l’action que je me propose, je peux bien sans doute avoir de l’inclination, mais jamais du respect, précisément parce que c’est simplement un effet, et non l’activité d’une volonté. De même je ne peux avoir de respect pour une inclination en général, qu’elle soit mienne ou d’un autre; je peux tout au plus l’approuver dans le premier cas, dans le second cas aller parfois jusqu’à l’aimer, c’est-à-dire la considérer comme favorable à mon intérêt propre. Il n’y a que ce qui est lié à ma volonté uniquement comme principe et jamais comme effet, ce qui ne sert pas à mon inclination, mais qui la domine, ce qui du moins empêche entièrement qu’on en tienne compte dans la décision, par suite la simple loi pour elle-même, qui puisse être un objet de respect et par conséquent être un commandement Or, si une action accomplie par devoir doit exclure complètement l’influence de l’inclination et avec elle tout objet de la volonté, il ne reste rien pour la volonté qui puisse la déterminer, si ce n’est objectivement la loi, et subjectivement un pur respect pour cette loi pratique, par suite la maxime d’obéir à cette loi, même au préjudice de toutes mes inclinations ».

   Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, première section, traduction Victor Delbos, Delagrave, p. 94 à 101.

 

 

 

Partager :

Pin It! Share on LinkedIn

101 Réponses à “La morale kantienne: rigorisme et formalisme.”

  1. Elea dit :

    Merci beaucoup pour ce cours particulièrement bien construit ; j’avoue l’avoir suivi l’an dernier en classe de terminale, mais il m’avait semblé un rien plus… comment dire ? Flou ! **gloups**

    Je le garde en mémoire, histoire qu’il me serve encore à l’avenir !

    Bonne continuation !

  2. Simone MANON dit :

    Je suis sensible à la gentillesse de votre message. Tous mes voeux pour des études fécondes et enthousiasmantes.

  3. Elodie dit :

    Bonjour Madame,
    Je ne savais pas trop où vous laisser ce commentaire, donc je le poste à l’ouverture du chapitre dont je me sers.
    Je tiens à vous remercier d’avoir laissé votre blog accessible et d’y ajouter toujours de nouveaux articles, car je pense que je ne suis pas la seule de vos anciens élèves qui s’en servent encore.
    En vous souhaitant une bonne année avec vos nouveaux élèves !

  4. Simone MANON dit :

    Merci Elodie pour votre petit mot. J’espère que votre formation vous comble et si mon blog peut encore vous être utile, j’en suis ravie. Je vois que vous travaillez sur Kant. Pour information, je vais bientôt publier le corrigé de la première dissertation qui devrait vous permettre d’approfondir votre connaissance de Kant.
    Avec tous mes voeux de réussite.

  5. Stanislas Vauzac dit :

    Bonjour Madame Manon.
    Je suis actuellement en première année de philosophie, et j’éssaye d’interroger au sein d’un devoir, le « problème » entre la Morale de Kant et l’action. Votre cours est clair, mais je ne saisis pas parfaitement en quoi, le fait de dire que la Loi Morale doit être universelle, on puisse en déduire : « Je n’aiderai pas ce pauvre homme, car je ne peux pas les aider tous ». C’est comme ceci que les effets du respect envers la loi morale, m’ont été présentées l’an dernier. En vous remerciant par avance de votre réponse, cordialement,

    Vauzac Stanislas

  6. Simone MANON dit :

    Je ne le saisis pas davantage que vous. L’universalité porte sur la forme de la loi non sur la matière à laquelle elle s’applique. Le souci moral consiste toujours à se demander si on peut universaliser le principe de son vouloir sans contradiction. Traiter l’humanité comme une fin exige de faire preuve de bienveillance à l’égard des hommes avec lesquels il nous est donné de vivre. Si l’agent moral ne peut pas soulager toute la misère du monde, cela ne tient pas au caractère universel de la loi morale mais à une impossibilité de fait. Ce n’est pas un argument pour se dispenser de faire son devoir dans les limites qui sont celles de la condition humaine. La question morale dans ce cas n’est pas: « puis-je aider tous les hommes »? mais « puis-je universaliser le principe: n’aide pas un homme sous prétexte qu’il est impossible de les aider tous? » La réponse me semble claire.
    Vous pouvez trouver une piste de réflexion concernant votre problème dans le cours intitulé: problématisation de la morale kantienne.

  7. Stanislas Vauzac dit :

    Je vous remercie de votre réponse. Je suis allé consulter l’article mentionné, et, articulant la fin de mon devoir autour de cette citation de Charles Péguy, je sais que cette lueur sur l’universalité de la maxime morale m’aidera à éviter le contre-sens. En vous remerciant, encore une fois de votre réponse et vos articles précis, en vous souhaitant une bonne continuation, cordialement,

    Vauzac Stanislas.

  8. Francois dit :

    Bonjour, félicitation pour le site.
    Quelle est selon vous et les philosophes, l’affirmation la plus rationnelle entre les deux que je vous propose:
    – le fait que la religion offre aux hommes exactement ce qu’ils espèrent, (à savoir que l’homme qui accomplit sa vocation d’homme rationnel (une vie vertueuse) accomplira aussi dans l’éternité sa vocation naturelle qui est le bonheur, empêchant ainsi le scandale moral) prouve que c’est une invention des hommes.
    – le fait que l’hoimme ne doit forcément avoir qu’une seule vocation alors qu’il semble que sur terre il en ait deux qui ne s’unissent pas prouve qu’elle doivent bien s’unir quelque part, ce que montre la religion.

  9. Francois dit :

    Bonjour, la finalité morale dont Kant parle et dont tout homme « ressent l’appel » (la conscience) ne serait elle pas finalement qu’une sous finalité inconsciente de la finalité du bonheur? Et donc le devoir moral que nous impose notre conscience n’est moral qu’en illusion et n’est finalement qu’une recherche de bonheur? Des philosophes ont bien dû dire ça? Merci.

  10. Simone MANON dit :

    Je ne vois guère le différence entre les deux options que vous proposez.
    Par ailleurs on peut toujours tout soupçonner mais lorsqu’on se le permet il faut le faire avec des arguments sérieux.

  11. Etienne N'TAMBWE dit :

    Bonjour Madame,
    Je suis très très content de vous lire et surtout flatté de votre façon d’expliquer Kant est un philosophe qui m’a beaucoup semblet très difficile, je suis surpris de votre façon de l’aborder. Je suis licencié en philosophie, laissez moi vous avouer que je viens de vous lire avec attention vous m’avez marque positivement ; c’est pourquoi je voudrai même vous proposer d’être promoteur de ma thèse.
    vous êtes très claire

  12. Simone MANON dit :

    Merci pour ce sympathique commentaire mais j’avoue ne pas comprendre ce que signifie « être promoteur d’une thèse »

  13. Etienne N'TAMBWE dit :

    Bonjour Madame
    être promoteur d’une thèse veut dire diriger la thèse
    je compte faire mon troisième cycle

  14. Simone MANON dit :

    Normalement, dans le système français, seul un pofesseur d’université peut diriger une thèse.
    Quoi qu’il en soit, je ne souhaite pas assumer cette fonction.
    Avec mes regrets et tous mes voeux de réussite pour votre projet.

  15. Mbarga Essomba Ferdinand dit :

    bonjour madame j’apprécie beaucoup ce que vous faites pour tous les amoureux de la philosophie. je suis étudiant en troiusième année de philosophie et j’aimerais bien pouvoir établir la nuance et surtout saisir le fond de la philosophie morale de Kant et de Bergson sur ce qui les oppose réellement. merci

  16. Simone MANON dit :

    Je suppose que c’est là votre thème de mémoire. Thème passionnant qu’il faudra approfondir avec toutes les nuances qui s’imposent et qui exige d’articuler la question aux présupposés épistémologiques et aux positions métaphysiques des deux auteurs.
    Vous avez un bon article de Monique Castillo dans les Etudes philosophiques (n° 59, 2001/4 : http://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2001-4-page-439.htm) qui peut vous éclairer pour votre recherche.
    Je vous conseille aussi l’article de Marie Cariou dans Lectures bergsonniennes, PUF, 1990: Bergson entre Mme Guyon et Rousseau.
    Bon courage.

  17. Etienne N'TAMBWE dit :

    Vous êtes très interessante, laissez moi vous dire cela. la reponse que vous vennez de donner à Mbarga me plait et cela prouve votre intellignecej’aimerai aussi que vous nous parliez aussi des discours politiques. je suis passionné à cela

  18. Simone MANON dit :

    Mais qu’entendez-vous par des discours politiques? Il y a des cours de philosophie politique sur ce blog.

  19. Espoir dit :

    Bonjour Mme MANON!
    Je tiens tout simplement à vous remercier pour ce cours que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt. En fait, je suis un admirateur de la philosophie kantienne et c’est d’ailleurs pour cette raison que je me prépare à travailler sur « la rigueur morale katienne » en rapport à l’éducation. Poure ce faire, je voudrais savoir ce que vous pouvez me suggerer à ce propos?
    Merci pour votre temps mis à notre service!
    Sincèrement votre,
    Florent Espoir

  20. Simone MANON dit :

    Il vous faut commencer par lire les textes de Kant sur la morale et ses réflexions sur l’éducation. Vous pourrez ainsi avoir une idée précise des liens à établir en ce qui concerne sa position doctrinale. Il vous faudra ensuite apprécier sa thèse relativement à ce qu’il en est aujourd’hui des options pédagogiques dominantes. Nul doute que le pauvre Kant soit dans les poubelles de l’histoire!
    Je n’ai pas lu d’ouvrages centrés sur votre problématique. Je ne peux donc pas faire des suggestions.

  21. Espoir dit :

    Merci Mme Manon pour la promptitude de votre réponse. j’ai eu la chance de tomber déjà sur le traité Pédagogique de kant et sa fameuse « métaphysique des moeurs ». mais la compréhenszion de ce dernier livre a toujours été difficile pour moi depuis la classe de terminale. J’espère percer sa complexité!
    Bonne soirée,
    Sincèrement votre,
    Espoir.

  22. Anacaona dit :

    Bonsoir Madame
    Ayant à aborder dans un travail le problème de la loi morale, et mes souvenirs du Fondements de la Métaphysique des moeurs étant bien lointains, je voudrais savoir si l’exemple « du marchand qui pèse juste » est textuel ou s’il s’agit d’une interprétation.
    Merci d’une réponse qui m’éviterait de relire tout l’ouvrage.

  23. Simone MANON dit :

    Le texte est dans la première section des Fondements… Delagrave 1975, p. 96.
    « Par exemple il est sans doute conforme au devoir que le débitant n’aille pas surfaire le client inexpérimenté, et même c’est ce que ne fait jamais dans tout grand commerce le marchand avisé; il établit au contraire un prix fixe, le même pour tout le monde, si bien qu’un enfant achète chez lui à tout aussi bon compte que n’importe qui. On est donc loyalement servi; mais ce n’est pas à beaucoup près suffisant pour qu’on en retire cette conviction que le marchand s’est ainsi conduit par devoir et par des principes de probité; son intérêt l’exigeait, et l’on ne peut pas supposer ici qu’il dût avoir encore par surcroît pour ses clients une inclination immédiate de façon à ne faire, par affection pour eux en quelque sorte, de prix plus avantageux à l’un qu’à l’autre. Voilà donc une action qui était accomplie, non par devoir, ni par inclination immédiate, mais seulement dans une intention intéressée »

  24. Anacaona dit :

    Merci beaucoup Madame de votre scélérité et de la précision de votre réponse. Je vais pouvoir, grâce à elle, progresser rapidement dans mon travail.
    Anacaona

  25. walice dit :

    Bonjour Madame,
    Je suis étudiante khâgne et actuellement en pleine lutte avec la Métaphysique des Moeurs, dans le cadre d’une dissertation dont le sujet est « Est-ce l’intention qui compte? ». D’après ce que j’ai pû entendre ou lire, Kant pose l’intention comme le fondement de sa philosophie morale; pourtant, je remarque à la lecture de l’ouvrage, que c’est surtout sur la notion de « volonté bonne » qu’il insiste, comme critère du devoir et donc de la valeur morale d’une action. Le terme d’intention y apparait très rarement; et j’aurais voulu savoir dans quel mesure il était possible de rapprocher les deux termes (intention et bonne volonté): sont-ils équivalents? Déductibles l’un de l’autre? J’aurais besoin d’être éclaircie sur ce point pour éviter un développement hasardeux et erroné, compte tenu de la précision du lexique et de la rigueur de la logique kantienne…
    En vous remerciant d’avance

  26. Simone MANON dit :

    Vous avez raison, le concept central chez Kant est celui de bonne volonté mais lorsqu’on analyse ce qu’il entend par là, il est difficile de faire l’économie de la notion d’intention morale. Car qu’est-ce que la bonne volonté? C’est la volonté d’agir par pur respect pour la loi morale. C’est, abstraction faite du but poursuivi, l’intention de faire ce que l’on doit faire, à l’exclusion de tout autre motif. Rigorisme kantien le conduisant à douter que la terre ait jamais porté un seul être moral. (Voyez sur ce blog le cours sur l’opacité du sujet moral).
    Votre sujet vous invite à approfondir cette thèse kantienne identifiant, sans aucune concession aux pesanteurs du réel, la moralité à la pureté d’une volonté bonne absolument. Voyez particulièrement le passage des Fondements: « Alors même, que, par une particulière défaveur du sort ou par l’avare dotation d’une nature marâtre, cette volonté serait complètement dépourvue du pouvoir de faire aboutir ses desseins; alors même que dans son plus grand effort elle ne réussirait à rien; alors même qu’il ne resterait que la bonne volonté toute seule (je comprends par là, à vrai dire, non pas quelque chose comme un simple voeu, mais l’appel à tous les moyens dont nous pouvons disposer), elle n’en brillerait pas moins, ainsi qu’un joyau, de son éclat à elle, comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière ».
    Soyez attentive à la précision formulée par Kant entre parenthèses et pointez son refus de toute forme de conséquentialisme. CF. Dans: problématisation de la morale kantienne, le débat avec Benjamin Constant.

  27. walice dit :

    Bonjour Madame,
    Un grand merci pour votre réponse rapide et très éclairante: cela vous a déjà été dit, mais votre site est vraiment clair et d’une aide précieux.
    Je me permets donc d’en profiter encore un peu, toujours dans le cadre de cette dissertation: je cherche à accorder la rigueur de la logique kantienne à la progression de ma propre réflexion, ce qui n’est pas chose facile, et je voudrais m’assurer que je ne pars pas dans le contresens ou une meauvaise direction.
    Je souhaiterais interroger, dans une première grande partie, la distinction même entre action et intention (pour explorer le contenu du verbe « compter » et ce qui en découle) et sa raison d’être, à travers notamment le poême en prose de Baudelaire « La corde » (dans Le spleen de Paris), pour en arriver au concept cartésien de « morale par provision » qui pose l’intention comme seule garante de la valeur morale de nos actions. Cela me permettrait d’établir une transition vers ma deuxième partie, essentiellement centrée sur la pensée kantienne, qui questionnerait ainsi le caractère « problematique » de l’intention (c’est ainsi que le perçois). En effet, Kant, comme Descartes, fait de la volonté bonne (donc de l’intention) l’unique déterminant de l’action bonne, tout en expliquant qu’elle reste insondable, même pour l’individu agissant (cf. « nous ne pouvons jamais, même par l’examen le plus rigoureix, pénéterer jusqu’aux mobilles secrets »). Partant de cet obstacle, -et de façon plus générale sur une conception bien pessimiste de l’humanité- Kant montre ainsi qu’il est impossible d’imaginer la théorisation d’une morale (ou d’une métaphysique des moeurs) basée sur l’expérience, qui ne peut rendre compte de la véritable teneur morale de nos actions (distinction action par devoir/conformément au devoir): il faut donc la définir à partir de la raison pratique et pure, « determinant à prirori la volonté des principes », sous le jour de l’universel (cf imp. catégorique). Si le raisonnement, jusqu’ici, n’est pas erroné; puis-je alors développer l’idée que l’intention est donc à percevoir sous deux jours différents: celle qui définit l’action individuelle (et à ce moment là, c’est effectivement elle » qui compte », en dehors même de ses consequenes, cf le passage que vous m’avez cité); et celle qui, puisqu’elle subjective et empiriste, ne pouvant être circonscrite par une raison à priori, ne peut prétendre à fonder une morale aspirant à l’universalité? D’où un caractère amibigu et paradoxal de la morale, mettant face à face individu et universel?
    Je ne suis pas sûre d’être très claire (ça ne l’est pas non plus dans ma tête), mais avez vous l’impression que le raisonnement se tient à peu près?
    En vous remerciant

  28. Simone MANON dit :

    J’ai pour règle de ne pas intervenir dans le travail des élèves.
    Je me contenterai de dire que votre propos est, en effet, confus. En particulier votre lecture de Descartes est pour le moins surprenante. Je ne vois pas ce qui vous autorise à dire qu’une morale de la modération (1ere règle), de la résolution (2ème règle) et de la maîtrise des désirs (3ème règle) est assimilable à la thèse kantienne.
    Je ne comprends pas non plus le cheminement de votre réflexion, mais vous avouez vous-même n’être pas au clair avec votre raisonnement.
    Il me semble qu’il faudrait essayer d’être plus simple. Demandez-vous ce que l’on peut entendre par « compter », ce que l’on prend en considération pour mesurer ce qui compte et si ce n’est pas seulement l’intention, à quoi faut-il penser?
    Bon courage.

  29. Trésor DIPA dit :

    Merci beaucoup Mme pour vos différentes amples explications sur Kant. Mon souhait est de bien comprendre ce que Kant entend par l’illusion transcendantale, en opposition à la preuve ontologique d’Anselm, et même chez Descartes, qui stipule que nous avons en nous l’idée de Dieu. Il me semble que Kant ruine le projet de la religion, de la cosmologie et de la psychologie rationnelle, en affirmant qu’une science qui a comme objet Dieu, le monde ou l’âme, tombe sous les coups de l’illusion transcendantale. Quelle doit alors être ma position face à ces sciences traitant de ces objets?

  30. Simone MANON dit :

    Il y a illusion transcendantale, là où l’esprit croit qu’il peut élaborer la connaissance d’un objet dont le propre est de ne pas être pas donné dans l’expérience, d’un objet dont il se fait une Idée. Pour ce thème voyez la distinction du penser et du connaître dans le chapitre la raison et le réel: le criticisme kantien.
    Il n’est pas interdit de penser ce que l’on peut connaître mais au moins toute forme de dogmatisme est proscrite. Les élucidations kantiennes sont, en ce sens, fort salutaires.
    Je n’ai aucune autorité pour déterminer votre position face à des discours ayant été ruinés dans leur prétention dogmatique par le criticisme kantien. Cela relève de la liberté d’un sujet majeur.
    Bien à vous.

  31. Trésor DIPA dit :

    Merci professeur pour votre clarification à ma proposition. Je me prépars à présenter mon travail de fin de cycle. Et je pense travailler sur la phénoménologie de la vie chez Michel Henry. Pouvez-vous m’aider à des termes simples à savoir ce que cet auteur entend par « la vie »? car j’ai lu tout l’outo-donnation, je n’ai pas saisi grand chose.
    J’espère que votre contribution me sera très utile.

  32. Simone MANON dit :

    Il faut lire la phénoménologie de la vie de Michel Henry pour vous faire une idée de sa pensée. C’est la seule façon féconde de procéder au niveau de votre cursus universitaire. Par ailleurs vous avez sans doute des sites sur google qui lui sont consacrés et qui peuvent vous aider dans votre lecture.
    Bon courage.

  33. Trésor DIPA dit :

    En quoi consiste clairement le formalisme kantien?

  34. Simone MANON dit :

    Il me semble que c’est clairement explicité!
    Forme doit être distinguée de matière ou de contenu. Les objets ou les buts de l’action sont fixés par la faculté de désirer. La morale ne concerne pas ces contenus (ou la matière de l’action) mais seulement la manière, la forme sous laquelle le but doit être atteint. C’est le principe du vouloir qui détermine la valeur morale de l’acte. Sur ce point relisez l’explication et le texte de Kant.

  35. Trésor DIPA dit :

    Merci professeur pour cet éclaircissement

  36. André MBALA dit :

    Bonjour Professeur
    j’ai bien lu votre exposé sur le formalisme de Kant il me parait très clair maintenant. je vous en remercie. Mais il y a une ombre qui ne se dissipe pas. Lorsque Kant fait intervenir le respect qui est du sensible c.à.d. il est subjectif n’est- ce pas cela peut altérer la volonté bonne qui s’impose par elle-même et par surcroit appartient à l’universel?

  37. Simone MANON dit :

    Il faut analyser correctement la nature du sentiment du respect pour comprendre que faire intervenir ce sentiment dans le principe du vouloir n’est pas en contradiction avec le rigorisme kantien. Reportez-vous à l’article: le sentiment du respect dans le répertoire. Vous pouvez utiliser l’index pour le trouver facilement.

  38. benjamin dit :

    Bonjour,

    j’étais au lycée Vaugelas et je voudrais savoir si Mr H…z… sévit toujours.

    PS j’adore la philo cela va de soi.

  39. Simone MANON dit :

    Bonsoir
    Il y a longtemps que ce professeur a pris sa retraite.

  40. Trésor DIPA dit :

    Bonjour professeur. Ma préoccopation est de savoir si vous pouvez savoir quelque chose de la philosophie africaine. Existe-t-elle? Ou seulement elle consiste en une sagesse ancêstrale? et que faire pour qu’elle réponde au critère de philosophicité? N’oublier pas de m’énumérer si possible, les critères qui font d’une pensée une philosophie au sens premier du mot.
    Merci d’avance.

  41. Simone MANON dit :

    Si vous êtes originaire d’Afrique, comme je le suppose, permettez-moi de vous faire remarquer que vous êtes mieux placé que moi pour répondre à la question que vous posez. Si ce n’est pas le cas, c’est préoccupant.
    Par ailleurs, peut-on être en mesure de rendre un travail de fin de cycle et ne pas être capable de formuler par soi-même les critères d’identification de la philosophie?
    Je suis désolée mais je n’ai aucune compétence en matière de philosophie africaine et si je l’avais, je vous inviterais seulement à lire les auteurs africains reconnus comme des philosophes.
    La culture d’emprunt est la pire des choses.

  42. Daniel Obilangounda dit :

    Bonjour Madame,
    Je suis à la fois ravi et content de faire votre connaissance à travers le bog que vous animez. Amoureux de la philosophie, je porte un grand intérêt sur Hegel notamment sur la phénomenologie de l’esprit. J’avoue que c’est un ouvrage qui m’oppose une certaine résistance, voilà pourquoi je viens vers vous pour un éclairage sur la question centrale que le philosophe soulève et sur les idées centrales qui se dégagent en parcourant l’ouvrage. Merci pour aide.
    Cordialement
    Daniel

  43. Simone MANON dit :

    Pour répondre à votre question, il me faudrait construire un cours sur Hegel. Ce n’est pas dans mes intentions. Il y a de très nombreux ouvrages consacrés à la présentatiion de la philosophie hégelienne, de nombreux sites aussi sur Internet.
    Jean Hyppolite (Aubier Montaigne) a fait un commentaire magistral de la phénoménologie de l’esprit, Kojève (Tel Gallimard) aussi. Je vous les recommande.
    Bon courage.

  44. Daniel Obilangounda dit :

    Mille mercis à vous pour toutes ces indications bibliographiques et surout pour votre précieuse aide à l’égard de tous ceux qui s’intéressent à la philosophie.
    Cordialement

  45. Valentin dit :

    Bonjour,
    Merci pour ce cours très claire qui m’a permis de mieux comprendre cette théorie abordé en cours. Je viens également de lire le cours sur l’insociable sociabilité et il y a un petit détail qui me dérange lorsque je met les deux cours en relations :
    Kant nous dit ici que notre vocation est d’agir moralement pour être digne du bonheur. Cependant, en lisant l’autre cours j’ai eu l’impression que Kant trouvait que le fait d’agir immoralement pour le bien de la société et du progrès était une bonne chose, ou du moins n’était pas « vaine ».
    N’y a-t-il pas contradiction?
    Ou faut-il comprendre que l’homme a d’abord choisit le progrès pour se consacrer ensuite à la moralité et ainsi se rendre digne du bonheur après avoir reçue celui-ci (après avoir reçue le progrès) ?
    Bonne soirée !

  46. Simone MANON dit :

    Bonjour Valentin.
    Votre dernière proposition est dénuée de sens, d’abord parce que l’homme ne se donne pas le perfectionnement de ses dispositions (le progrès) comme une fin consciente et volontaire, ensuite parce que l’on voit mal ce que peut vouloir dire: « se consacrer à la moralité ».. Le devoir de l’homme est d’agir moralement quelles que soient les actions envisagées et les fins empiriques de celles-ci.

    Il n’y a pas de contradiction dans le kantisme car la perspective des analyses est totalement différente.
    Dans un cas, Kant interroge la nature et les conditions de possibilité de l’action morale: dans l’autre il interroge le mouvement de l’histoire.
    Si la réflexion sur la morale peut se dispenser de tout souci réaliste (Kant dit même que la terre n’a sans doute jamais porté un seul être moral), ce n’est pas le cas de la réflexion sur l’histoire. Il convient d’analyser comment les hommes agissent réellement et là pas de doute: le moteur de leur action se trouve dans la partie sensible de l’être humain (désirs, passions, inclinations naturelles, intérêts). Et pourtant, tout immoraux qu’ils soient, le conflit et la solidarité des intérêts finissent pas accoucher d’institutions, de savoirs, de moeurs dans lesquels la raison peut reconnaître ses exigences.
    Cf. Les cours sur la philosophie kantienne de l’histoire sur ce blog. https://www.philolog.fr/kant-et-la-philosophie-de-lhistoire/

  47. Valentin dit :

    Bonjour,
    J’avais bien compris que la réflexion morale n’était que théorique, néammoins il dit bien que la vocation humaine est de devenir digne du bonheur (en agissant moralement) … Or si l’homme y avait parvenue, la société et le progrès actuels n’auraient pas aboutit.
    Comment peut-on alors précauniser quelque chose (même en sachant que ceci est impossible) tout en louant les bienfaits de son inverse?
    Merci encore de prendre le temps de m’éclairer en ses jours de révisions.

  48. Simone MANON dit :

    Inutile de poser de nouvelles questions Valentin.
    Je vous conseille de cesser de travailler sur mon blog. Révisez vos cours seulement, le temps des révisions n’est pas celui des acquisitions.
    On ne peut pas s’approprier un auteur la veille d’un examen et on ne peut jamais le faire sans le lire. De toute évidence vous n’avez pas étudié Kant. Evitez donc à l’examen de le mobiliser, ce serait la meilleure façon d’afficher votre ignorance.
    J’attire à nouveau votre attention sur la nécessité de rendre un devoir dont l’expression est correcte.
    Ex: Si l’homme y était parvenu et non « si l’homme y avait parvenue ».
    Préconiser et non « précauniser ».
    Ces jours et non « ses jours ».

    J’espère que vous comprendrez que ces conseils sont au service de vos intérêts.
    Bon courage pour le bac.

  49. Sartres dit :

    Bonjour Mme Manon
    Je vous remercie pour cet article encore une fois très clair, et qui est venu compléter mes notes de cours. J’ai étudié la première partie du texte du Fondement à la métaphysique des moeurs que vous avez cité, et un passage m’apparait toujours néanmoins obscur: « en effet, la volonté placée juste au milieu entre son principe a priori, qui est formel, et son mobile a posteriori, qui est matériel, est comme à la bifurcation de deux routes ». Mais à quoi renvoie exactement le principe a priori et le mobile a posteriori concrètement?
    Bien cordialement

  50. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Kant distingue le principe pratique (la nécessité d’agir par respect pour la loi morale) et le mobile pathologique (les diverses inclinations du sujet sensible qui le poussent dans telles situations à aspirer à ceci ou cela).
    Le principe pratique est formel. Il ne se définit pas par un contenu matériel mais par la seule forme de la loi de la raison faisant obligation à la volonté de se déterminer par elle. Cette forme est celle de l’universalité.
    Il est a priori puisqu’antérieurement et indépendamment de toute expérience désirante, c’est la raison qui donne sa règle à l’action. La bonne volonté est définie par Kant comme « raison pratique ».
    Le mobile pathologique est nécessairement a posteriori puisqu’il dépend de la faculté de désirer, celle-ci s’exerçant dans des situations caractérisées par la contingence et la singularité. Il se définit ausi par sa matière. Les désirs portent sur des objets concrets, ils tendent vers des buts particuliers relatifs à telle ou telle expérience.
    La volonté est toujours à la bifurcation de deux routes.
    Soit elle est déterminée par le mobile pathologique et elle n’a pas de valeur morale quand bien même l’action est extérieurement conforme au devoir.
    Soit elle se détermine pratiquement et elle atteste à la fois de sa liberté et de sa pureté morale. Ses buts ou ses objets sont les mêmes mais le principe du vouloir est fondamentalement différent dans les deux cas.
    Bien à vous.

Laisser un commentaire