Comme tout grand philosophe, Descartes a toujours joint le souci pratique au souci théorique. Très tôt, il a la profonde conviction qu'ils se rejoignent dans la recherche des principes et qu'à l'égal d'une science rationnellement construite, on doit pouvoir élaborer une morale rationnelle. Un rêve fait dans la nuit du 10 au 11 novembre 1619 est à cet égard, éloquent. Le jeune homme voit, symbolisés par un dictionnaire et un recueil de poèmes latins « toutes les sciences ramassées ensemble » et « la philosophie et la sagesse jointes ensemble ». Le dictionnaire représente le savoir, le recueil de poèmes la morale.
Bien plus tard, en 1647, dans la lettre préface de l'édition française des Principes de la philosophie il réaffirmera l'idée que la philosophie est une et qu'elle inclut la science et la sagesse. « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale ; j'entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse ».
En 1637, cependant, à l'époque du Discours de la méthode, la science n'est pas élaborée. Descartes est théoriquement, en situation de doute. Il a déconstruit les savoirs antérieurs en pointant leur caractère douteux, il n'a pas encore reconstruit l'édifice des connaissances sur les principes qu'il s'est donnés et plus fondamentalement, la science œuvre collective, ne peut s'élaborer que très lentement, à une échelle de temps sans commune mesure avec le temps individuel. Or il remarque que, s'il est possible de suspendre son jugement sur le plan spéculatif, il n'en est pas de même sur le plan pratique.
Vivre c'est agir et l'action s'accommode mal des hésitations, de l'irrésolution. Le prix à payer pour des erreurs de jugement en matière de conduite est, par ailleurs très élevé : contrariétés, soucis, troubles de l'âme, ennuis de tous ordres. Tout cela n'est pas compatible avec la tâche que le philosophe s'est assignée. Il veut vaquer commodément à la recherche de la vérité. Aussi « afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes actions pendant que la raison m'obligerait de l'être en mes jugements et que je ne laissasse pas de vivre dès lors le plus heureusement que je pourrais, je me formai une morale par provision qui ne consistait qu'en trois ou quatre maximes dont je veux bien vous faire part » Discours III Partie.
La morale « par provision » ou morale provisoire est donc un ensemble de principes que Descartes définit pour conduire sa vie avec assurance et tranquillité. Dans la préface des Principes de la philosophie, il dit : « une morale imparfaite qu'on peut suivre par provision (=en attendant) pendant qu'on n'en sait point encore de meilleure ».
L'enjeu de la morale provisoire est donc de vivre le plus heureusement possible et de vaquer en paix à la recherche de la vérité.
1°) Première maxime : « La première était d'obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance, et me gouvernant, en toute autre chose, suivant les opinions les plus modérées, et les plus éloignées de l'excès, qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés de ceux avec lesquels j'aurais à vivre ».
On a l'impression que Descartes préconise ici un conformisme étonnant pour un homme faisant de la raison, la seule autorité en matière de jugement. Sans doute, dans l'état actuel des choses, la raison n'a-t-elle pas la lumière pour être en mesure d'être la seule instance législatrice, mais plus fondamentalement il faut comprendre que dans le domaine politique et religieux, la raison ne peut pas et ne pourra jamais être la seule mesure des choses. Pourquoi ?
Pour la religion, c'est facile à saisir. Celle-ci repose, dans le cas du christianisme, la religion de Descartes, sur la Révélation. C'est dire que la vérité religieuse ne relève pas de la lumière naturelle (la raison) mais d'une lumière surnaturelle (la foi).
Pour les lois civiles et les coutumes il convient de se souvenir que ce sont les hasards de notre naissance qui nous ont fait membre d'un groupe et qu'une collectivité n'est pas un monde de purs esprits. Elle a été façonnée par les contingences historiques et ce que l'histoire a irrationnellement produit a une inertie relativement rétive aux exigences de la raison. L'oubli de cette vérité par les réformateurs ou les révolutionnaires est souvent la cause de leurs échecs. « Ces grands corps sont trop malaisés à relever, étant abattus, ou même à retenir, étant ébranlés, et leurs chutes ne peuvent être que très rudes. Puis, leurs imperfections, s'ils en ont, comme la seule diversité qui est entre eux suffit pour assurer que plusieurs en ont, l'usage les a sans doute fort adoucies ; et même qu'il en a évité ou corrigé insensiblement quantité, auxquelles on ne saurait si bien pourvoir par prudence. Et enfin, elles sont quasi toujours plus supportables que ne serait leur changement : en même façon que les grands chemins qui tournoient entre des montagnes, deviennent peu à peu si unis et si commodes, à force d'être fréquentés, qu'il est beaucoup meilleur de les suivre, que d'entreprendre d'aller plus droit, en grimpant au-dessus de rochers, et descendant jusques au bas des précipices ».Discours de la méthode II partie. (L. 94 à 108).
Il y a dans ces remarques, une assez bonne indication de la prudence de Descartes à l'égard de la politique. Les conventions sociales, les mentalités, ne se réforment pas aussi facilement que ses propres opinions, aussi, puisqu'il faut vivre en paix avec les autres pour ne pas compromettre sa tranquillité, convient-il dans sa conduite extérieure, de se conformer aux lois et aux usages. Cela n'engage pas le jugement (c'est-à-dire le for intérieur) et pour toutes les actions qui ne sont pas prescrites par la loi et la coutume, il est sage de les régler sur celles des hommes « les plus sensés avec lesquels j'aurais à vivre ». Descartes énonce ici un principe de modération ayant deux justifications : à défaut de connaître la vérité, on a moins de chance de se tromper en suivant les opinions éloignées des extrêmes car « tout excès a coutume d'être mauvais » et si on se trompe, on se détourne moins « du vrai chemin » en étant modéré qu'en étant extrémiste.
2°) Deuxième maxime: « Ma seconde maxime était d'être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je m'y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées ».
Après la modération, Descartes prescrit la résolution. Certes les nécessités de l'action fondent l'obligation de prendre parti, alors que l'entendement ne sait pas avec certitude quel est le choix le meilleur, mais même si l'option choisie reste douteuse, l'important est de se tenir fermement à sa décision. Il ne s'agit pas pour le philosophe de cautionner une attitude obstinée et opiniâtre qui persévérerait dans l'erreur stupidement, mais de comprendre que la résolution nous empêche de tourner en rond et est en elle-même une solution aux incertitudes de l'action. Comme souvent Descartes recourt à une image pour faire entendre sa pensée. L'image de la forêt est la métaphore de l'obscurité et de la complexité du monde dans lequel s'insère notre action. Quel chemin devons-nous choisir dans toutes les occurrences de la vie ? Nous ressemblons tous au voyageur égaré dans une forêt. La raison ne sait pas quelle est toujours la meilleure voie à suivre (l'homme n'a pas « une science infinie, pour connaître parfaitement tous les biens dont il arrive qu'on doit faire choix dans les diverses rencontres de la vie » (Lettre à Elisabeth. 6 octobre 1645), mais elle peut dire avec certitude qu'un voyageur égaré dans une forêt, changeant sans cesse de direction pour se tirer d'affaire ne trouvera jamais une issue (sauf hasard heureux). Tandis que celui, qui comme le précédent ignore où est le bon chemin mais se tient à celui qu'il a décidé d'emprunter a bien des chances de finir par sortir de la forêt, quand bien même le chemin choisi serait le plus long. Descartes précise que cette règle a l'avantage de le délivrer « de tous les repentirs et remords qui ont coutume d'agiter les consciences de ces esprits faibles et chancelants, qui se laissent aller inconstamment à pratiquer, comme bonnes, les choses qu'ils jugent après être très mauvaises ».
3°) Troisième maxime : « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune*, et à changer mes désirs que l'ordre du monde ; et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible ».
Maxime d'inspiration stoïcienne. Cf. dissertation : vaut-il mieux changer ses désirs que l'ordre du monde ?
Son enjeu est « de se rendre content ». Le cartésianisme est comme les morales antiques un eudémonisme. Le souverain bien de l'existence humaine est le bonheur, mais il ne faut pas attendre qu'il nous échoit comme un don du ciel (Cf. étymologie du mot), il faut travailler à en promouvoir les conditions. C'est d'autant plus nécessaire qu'il n'y a pas accord entre le désir et le réel, entre les aspirations humaines et l'ordre des choses. Les hommes désirent vivre en paix mais ils ont parfois à subir les horreurs de la guerre, ils désirent être aimés mais ils sont confrontés à l'épreuve du désamour, ou de la solitude, ils souhaitent jouir d'une bonne santé mais il leur arrive de tomber malade. D'où l'expérience la plus communément partagée du malheur et du désespoir. Or la souffrance, le désespoir sont des maux qu'il faut absolument se donner les moyens de surmonter. Tels sont les présupposés de cette maxime.
La question est de savoir comment. Descartes préconise la solution stoïcienne. Il s'agit d'accorder le désir et le réel soit, si cela est possible, par la transformation du réel, soit, si cela n'est pas possible, par la transformation du désir.
Il convient de ne pas tracer a priori la frontière entre ce qui dépend de soi et ce qui n'en dépend pas. L'impuissance humaine ne s'apprécie, dans de nombreuses situations, qu'après avoir essayé d'intervenir sur l'extériorité. Nous avons un pouvoir partiel sur elle si bien qu'on ne saura ce qui nous est « absolument impossible » qu' « après avoir fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures ». Il ne s'agit ni de renoncer avant d'avoir essayé ni de persévérer en présence de la résistance des choses c'est-à-dire de l'adversité. Une autre voie de salut est alors possible car sur la scène intérieure je dispose d'un pouvoir absolu. Je suis maître de mes représentations (« il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées » écrit Descartes), et donc de mes désirs en tant qu'ils impliquent la représentation. Si, faisant usage de mon entendement (faculté de comprendre) je prends conscience que l'objet de mon désir est absolument inaccessible pour moi (par exemple, je n'ai pas les moyens intellectuels de réussir polytechnique, je n'ai pas la capacité physique de devenir champion du monde dans tel sport, je n'ai pas le pouvoir de ressusciter les morts), je me mets en situation de transformer mon désir en le détournant de ce qui est impossible. Cet effort suppose le passage du plan du désir à celui de la volonté. On peut désirer l'impossible car dans sa spontanéité le désir ignore la loi du réel, mais on ne peut pas le vouloir. « Car notre volonté ne se portant naturellement à désirer que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles [...]» dit le texte. Par un effort de lucidité je m'affranchis donc des désirs me condamnant à l'échec et au malheur et je me dispose favorablement à l'égard de ce sur quoi je n'ai aucun pouvoir. Je conquiers ainsi la paix de l'âme par un travail de moi sur moi me rendant invulnérable aux coups du sort.
La mauvaise fortune ne peut rien sur celui qui se dispose ainsi à son égard mais il va de soi que cette attitude requiert des efforts :
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D'abord un effort de juste appréciation des choses. Pour aligner son vouloir sur son pouvoir, il faut être capable de se faire une idée adéquate de ses possibilités et de la résistance des choses. Cela suppose de ne pas avoir l'esprit aveuglé par ses passions.
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Ensuite une volonté de rester maître de sa vie. Ce souci n'est pas la chose du monde la mieux partagée. Les hommes préfèrent d'ordinaire s'abandonner à la spontanéité de leurs désirs. D'où le caractère pathétique de la plupart des existences. Elles ne sont heureuses ou malheureuses que selon ce qui leur arrive est favorable ou défavorable.
Le sage veut se gouverner et soustraire sa vie aux caprices de la fortune. Il veut être au principe de son bonheur et de sa liberté.
* Descartes substitue l'idée de la Providence divine à celle de la fortune (ou hasard) dans les Passions de l'âme.II, 146 (1649). « Tout est conduit par la Providence divine, dont le décret éternel est tellement infaillible et immuable, qu'excepté les choses que ce même décret a voulu dépendre de notre libre arbitre, nous devons penser qu'à notre égard il n'arrive rien qui ne soit nécessaire et comme fatal, en sorte que nous ne pouvons sans erreur désirer qu'il arrive d'autre façon ».
Conclusion : Descartes avoue que « les trois maximes précédentes n'étaient fondées que sur le dessein que j'avais de continuer à m'instruire ». Manière de dire que le doute et la morale provisoire ne sont qu'une étape. Là est la grande différence du doute cartésien et du doute sceptique. Les sceptiques ne sortent pas du doute et ne sont jamais résolus dans l'action (« ils doutent pour douter dit Descartes) alors que l'enjeu du doute cartésien est d'être dépassé et il n'exclut pas la ferme résolution. Il n'est qu'un moyen de parvenir à la connaissance vraie, fondement d'une action éclairée. Car Descartes ne cesse de rappeler que le bon exercice de la volonté ou du libre arbitre est tributaire des lumières de l'entendement. « Notre volonté ne se portant à suivre ni à fuir aucune chose, que selon que notre entendement la lui représente bonne ou mauvaise, il suffit de bien juger pour bien faire, et de juger le mieux qu'on puisse, pour faire aussi tout son mieux, c'est-à-dire pour acquérir toutes les vertus ». L.165 à 171
Il y a là l'énoncé d'un intellectualisme moral. Rien n'est plus important que la lucidité et la rectitude du jugement. Souvenons-nous de la définition de la vertu de générosité. « Ne jamais manquer de volonté pour entreprendre et exécuter toutes les choses qu'il jugera être les meilleures ».
Descartes fait sienne la conception de l'Ecole d'après laquelle « tout pécheur est un ignorant » (omnis peccans est ignorans). Le choix du mal procède d'une erreur sur le bien.
On pense bien sûr à l'affirmation socratique « la vertu est science, la méchanceté est ignorance ».
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Marqueurs:Désir, doute cartésien, doute sceptique, intellectualisme moral, modération, opinion, résolution, sagesse, science, stoïcisme, vertu, volonté
Désolé mais mon commentaire n’a rien à voir avec l’article du dessus, je voulais vous demander si il était possible de nous donner une bibliographie des livres philosophiques de base et aussi de quelque romans qui pourraient alimenter nos réflexions.Merci et désolé je ne savais pas où mettre ce message.
Laissez moi le temps de constituer cette liste et j’en ferai une publication car ce n’est pas la première fois qu’on me le demande.
Bien à vous.
Merci
Merci et votre site est très bien fait et merci pour tout les articles intéressants qui complètent le cours.
bonjour j’ai un exposé portant sur les parties trois et quatre du discours de la méthode de Descartes et j’ai trouvé assez interressant ce que vous avez développé ici. Je me suis meme dit que ca pourrait vraiment m’etre utile . Mais malheureusement je n’arrive pas à copier cette partie. J’ai fait tout mon possible mais j’y arrive pas. Si vous pouvez m’aider je vous en serai vraiment très reconnaissante. Merci d’avance!
Vous ne manquez pas de souffle! Copier le travail d’un autre n’a jamais été un gage d’honnêteté intellectuelle et une stratégie de réusssite. Le copier-coller est impossible sur mon blog car il se trouve que c’est le site d’un professeur qui attend des élèves qu’ils réfléchissent par eux-mêmes en étant fécondés par des cours qu’ils doivent prendre la peine d’assimiler et qui leur sont ici offerts.
Bonjour,
pensez-vous qu’on puisse dépasser le stade d’une morale provisoire, en fondant la morale ? On peut trouver une réflexion allant en ce sens sur http://www.axiologie.org
Amicalement,
Helga
A l’âge du rationalisme postmétaphysique (Cf. La guerre des dieux ou l’unité et la paix par le logos sur ce blog) il ne me semble pas que l’on puisse fonder rationnellement une morale. Max Weber avec le thème du polythéisme des valeurs me paraît incontournable.
Je vous remercie infiniment. Cette partie du programme m’était obscure.
Merci beaucoup pour votre site, cela m’a beaucoup aidé.
PS : le copier-coller n’était pas infaillible, et je respecte les efforts que vous avez effectués pour votre blog. Encore merci.
Le vice contourne tout ce qui a été prévu pour l’endiguer. Ce n’est pas un scoop. Il en est toujours ainsi jusqu’à ce que le vicieux comprenne qu’il ne dégrade que lui-même.
Le plagiat, la paresse n’ont jamais honoré personne et surtout ne permettent pas de s’approprier les connaissances. Merci de me donner l’occasion de le rappeler.
Enfin un site qui permet d’assouvir ma curiosité philosophique : Bravo et merci!
Bonjour,
Je suis tombé, sans fracas heureusement, sur votre site en cherchant les réflexions que Descartes avait porté sur l’action.
En ce sens la deuxième maxime m’a partiellement éclairé mais je me demandais s’il n’avait pas approfondi le sujet ?
Peut-être pourriez-vous orienter mes recherches car elles restent pour le moment peu fructueuses.
A vous lire.
Yann
Bonsoir Yann
Descartes a toujours considéré que la connaissance doit être à la fois poursuivie pour elle-même et pour son intérêt pratique. Connaître pour bien juger, bien juger pour bien agir.
Il y a beaucoup d’articles sur Descartes sur ce blog. Utilisez l’index pour les trouver et surtout lisez le Discours de la méthode, les lettres à Elisabeth, les passions de l’âme et les principes de la philosophie.
Bien à vous.
Bonjour Simone,
Merci pour vos conseils.
Yann
bsr simone je suis eleve nouvelle en classe de terminale :au premier contact avc la philosophie jetai completement perdu mais avc l temps je me suis rendu compte que cest un cours tres important surtout quand l o y accorde beaucoup d attention.alors simone jaimerai savoir sil vous plai a quoi nous sert vraiment la philo?quels sont reelement ses buts?aussi le prof nous a pose la question de savoir ce que c est que la morale provisoire chez descartes ?j etai completement perdue et j aimerai que vs m expliquez clairement cette idee,aussi j aimerai connaitre les principes de la morale pour ma culture philosophique personnelle? MERCI
Il me faut Jessica attirer votre attention sur plusieurs points.
D’abord l’usage de « madame » serait plus approprié que celui du prénom du professeur.
Ensuite, il est absolument nécessaire de veiller à la correction de votre expression. Vous compromettez votre réussite si vous ne faites pas l’effort de maîtriser la langue.
Enfin, l’élucidation des règles de la morale provisoire est l’objet de ce cours. Je ne vois pas l’intérêt de recommencer l’explication. Il vous suffit d’en suivre avec rigueur le développement.
Bon courage.
bonjour, merci pour ce site qui m’a beaucoup aidé à la lecture du discours de la méthode. Cependant je ne comprend toujours pas la conclusion dans la troisieme partie pourriez vous m’aider s’il vous plait?
merci d avance
Il faudrait préciser, Amélie, ce que vous ne comprenez pas parce que je ne vois pas ce qui vous fait problème dans cette conclusion.
Je ne comprends pas le rapport entre les 3 maximes et le fait que « le doute et la morale provisoire ne sont que provisoire ».
Merci d’avance
Pour comprendre ce rapport il vous suffit de lire attentivement la présentation de cette morale que je fais au début de l’article.
Je précise bien qu’en 1637 la science et la morale rationnelle ne sont pas élaborées. Or il faut vivre et il faut vivre en paix pour mener à bien un tel projet. D’où la nécessité de se donner quelques règles pour vivre le plus heureusement possible. Souvenez-vous que Descartes précise ce qu’il entend par « morale par provision »: quelques principes dont on se munit en attendant d’en définir de meilleurs.
En espérant avoir clarifié les choses.
Bien à vous.
Descartes, c’est un grand philosophe donc lorsque je lis le discours de la méthode, ça me rassure
A défaut d’expliciter ce que vous trouvez rassurant dans la réflexion cartésienne, votre propos est creux.
Bien à vous.
Je vous remercie d’avoir publié ceci. Je dois faire une dissertation sur la morale provisoire, j’ai lue tout le discours de la méthode mais j’avais encore un peu de misère à comprendre. Ceci m’a beaucoup aidé!
je vous remerçie pour cet éclaississement sur les différentes maximes du philosophe,merçi bien
Bonjour,
Face à l’impossibilité de se fonder une morale définitive, Descartes préconise d’adopter une morale dite par provision. Certes, mais ne pensez vous pas que nous autres héritiers du cartésianisme, avons pris sa morale par provision pour morale définitive ? Par fainéantise intellectuelle peut-être, laissant ainsi son oeuvre inachevé.
Amitiés.
Bonjour
Votre propos me semble problématique à plus d’un titre.
Je ne vois pas ce qui vous fait dire que nous sommes fidèles à Descartes. La pensée, dans ses développements les plus contemporains, n’est guère au diapason d’une philosophie du libre arbitre, du dualisme de l’âme et du corps ou d’une morale enseignant que « tout notre contentement ne consiste qu’au témoignage intérieur que nous avons d’avoir quelque perfection ».
Quant à la morale provisoire, on aimerait bien qu’elle fournisse les principes de conduite des hommes avec lesquels nous avons à vivre, mais l’observation des faits ne me montre pas que les règles de la modération, de la résolution et de la sagesse stoïcienne soient la chose du monde la mieux partagée.
Par ailleurs, si nous devions reprendre l’effort cartésien de fondation de la morale, (ce dont ne se dispensent pas les penseurs actuels de l’éthique) nous découvririons, comme Descartes en a fait l’expérience, les limites de la raison dans son projet de construction d’une morale rationnelle.
Bien à vous.
Bonsoir, je suis heureux de retrouver ce site.Celà m’a donné un plus dans mes recherhes comme étudiant en philosophie. Je vous encourage à perseverer dans ce processus.Je vous serais très reconnaisssant. Des bonnes choses à vous
salut, javais des difficultés a expliquer la seconde maxime de Descartes mais votre blog m’a éclairé l’esprit; maintenant je peux mieux rédiger mon devoir. merci!
Merci pour la clarté et la concision.
Bonsoir, comme il est exposé dans l’ouvrage de Descartes, il nous dit qu’il exposera ses 3 ou 4 maximes. En fait, la 4e maxime est qu’il va employer toute sa vie à cultiver sa raison, c’est-à-dire d’utiliser la méthode qu’il a démontrée à la fin de la deuxième partie. Aussi, on peut comprendre qu’il nous dit que c’est seulement avec cette maxime qu’il trouve tous les jours « quelques vérités »
Ainsi, ma question est la suivant : en quoi la 4e maxime est-elle la finalité des trois premières ?
Merci
Bonjour
La finalité de la morale cartésienne est de vivre content et de vaquer tranquillement à ses activités. Pour Descartes, la grande affaire de sa vie est la recherche de la vérité, la lucidité de l’entendement et le bon usage du libre arbitre.
Vivre content et vivre éclairé sont une seule et même chose. L’enjeu est d’accomplir du mieux que l’on peut sa tâche et la tâche cartésienne est de construire les sciences. Dans un autre article je souligne combien, pour Descartes, il n’y a pas lieu de distinguer la finalité théorique et pratique de la connaissance.
Bien à vous.
bonjour!
très heureux de rencontrer votre site. et j’avoue sincèrement que sans toute fois vous faire part de mes préoccupations vous venez d’y répondre avec tellement de précision que je voudrais que vous me précisiez les grandes articulations detaillées de la pensée cartésienne et surtout,son anthropologie.merci
Bonjour
Vous avez tout ce qu’il faut sur ce blog pour satisfaire votre curiosité (en tapant Descartes dans l’index vous verrez s’afficher les articles). Il suffit de vous en donner la peine et surtout de vous empresser de lire Descartes.
Bon travail.
Merci votre site est riche et merci encore
Bonjour Madame,
Dans mon cours de philosophie, nous devons répondre à la question suivante : Dans quelle mesure peut-on dire de la morale par provision qu’elle est le « premier fruit » de la méthode?
Après avoir lu vos écrits sur la morale par provision et la méthode, j’avoue que je ne suis toujours pas sûr de bien comprendre pourquoi la morale par provision serait le premier fruit de la méthode…Serait-ce parce que la morale par provision est la première étape à suivre pour que Descartes puisse poursuivre son enquête métaphysique « heureux et en paix » et que cela consiste à une bonne utilisation de sa raison pour mener les actions de sa vie?
J’avoue que votre aide sur ce sujet me serait bien précieuse!
Merci à vous.
Bonjour
La méthode implique l’idée d’ordre, de règles pour bien conduire sa raison sur le plan théorique et sa vie sur le plan pratique. Lorsqu’on se donne des règles pour bien agir, on parle de morale.
C’est le cas ici. Voyez combien Descartes conçoit la conduite de son action sur le modèle de celle de sa pensée: même rigueur, même souci de l’ordre, même détermination à baliser le chemin. Dans un cas, la méthode rend possible la recherche et la découverte de la vérité, dans l’autre, elle est la condition de la vie bonne et heureuse.
La métaphore de l’architecture met l’accent sur la nécessité de commencer par le commencement, c’est-à-dire par les fondations. Or le projet de reconstruire le logis sur de nouvelles bases ne dispense pas de se préoccuper de loger quelque part pendant le temps nécessaire à l’édification du bâtiment. La vie, ne permet pas comme la pensée le doute, ou la suspension de l’action. Vivre, c’est agir et la tranquillité de notre âme ou son trouble dépendant de la manière d’agir, il convient, si l’on veut réunir les conditions existentielles nécessaires à la réalisation du projet intellectuel, de définir quelques règles. Celles-ci ne peuvent être que provisoires, car la morale définitive, la morale rationnellement fondée ne pourra être construite qu’en dernier, selon l’image cartésienne de l’arbre de la philosophie dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique et les branches, la mécanique, la médecine et la morale.
Bien à vous.
Bonjour Madame, et merci de vos présentations.
Vous nous précisez que la morale provisoire établie par Descartes dans son Discours de la méthode, en 1637, lui permet de continuer à vivre – à agir – sans attendre que sa Morale rationnelle soit élaborée. C’était effectivement souhaitable pour lui :).
J’ai deux questions :
1) a-t-il pu mener à son terme un projet de Morale rationnelle, qui ira plus loin que cette morale provisoire ?
2) sa conception de la liberté (4ème Méditation Métaphysique / lettre au Père Mesland), où la volonté est éclairée/inclinée par l’entendement, très parlante pour son projet de fonder les sciences, est-elle présente explicitement dans sa morale ? Je l’aperçois dans votre explicitation de la 3ème Maxime, mais plutôt pour user de sa volonté afin de conformer, « stoïquement », ses désirs à l’ordre du monde: la morale cartésienne est-elle uniquement stoïcienne, ou envisage-t-il aussi la dimension créative de la détermination (à la manière d’Aristote, ou d’autres…)?
Merci d’avance pour votre réponse,
BF
Bonjour
La morale de Descartes est celle de la morale provisoire car il n’a pas eu le temps d’achever son système et l’idée d’une morale rationnelle est aporétique. Pour avoir une idée plus précise de la morale cartésienne il faut lire le traité des passions et les lettres à Elisabeth.
Il me semble que le cours précédent répond clairement à votre deuxième question.
Voyez cet article pour éclairer votre lanterne. https://www.philolog.fr/la-vertu-de-generosite/
Bien à vous.
Bonjour!
Vers la fin de la troisième partie du discours c’est à dire de « toutefois ces neufs années passèrent… à la fin » Descartes parle d’un voyage. Mais dans quel but? Et pourquoi dit il qu’il veut se rendre digne de la réputation qu’on lui donnait? Pourquoi il s’isole de la société?
Dans l’attente d’une réponse de votre part,
Sitraka.
Bonjour
Pour répondre à ces questions, il vous suffit de lire attentivement le texte et d’expliciter les raisons que l’auteur formule.
Bon travail.
[…] permet de soutenir sa propre « morale par provision », laquelle consiste en… » (je mets ici un lien explicatif mais il faut être beaucoup plus synthétique […]
Merci Simone
Bonjour,
Lorsque Descartes affirme qu’il a » pu vivre en solitaire » n’est ce pas une limite à la nécessité de confronter sa connaissance et ainsi la vérifier? Lui même souligne l’importance du voyage pour découvrir et expérimenter pour cultiver sa raison. En ce sens, la rencontre avec autrui est nécessaire et qu’une solitude prolongée limiterait la culture de la raison. Quel est votre avis?
Bonjour
Voyez bien que ce moment de sa vie relaté dans le Discours ( « … me retirer ici, en un pays où la longue durée de la guerre a fait établir de tels ordres, que les armées qu’on y entretient ne semblent servir qu’à faire qu’on y jouisse des fruits de la paix avec d’autant plus de sûreté, et où, parmi la foule d’un grand peuple fort actif, et plus soigneux de ses propres affaires que curieux de celles d’autrui, sans manquer d’aucune des commodités qui sont dans les villes les plus fréquentées, j’ai pu vivre aussi solitaire et retiré que dans les déserts les plus écartés » (fin de Disc. III) obéit à une nécessité, celle de vivre en paix, loin des tracasseries, des censures et des vaines distractions afin de jouir des conditions propices à l’effort intellectuel. Il s’agit désormais pour Descartes de chercher en soi les fondements du savoir après les désillusions de l’Ecole et du voyage. Effort héroïque requérant tranquillité d’esprit, attention de l’esprit à lui-même, rigueur méthodique, mais effort ô combien fécond.
Les exigences de la méditation impliquent donc une retraite solitaire certes mais cette solitude n’est pas celle d’un être coupé du monde et des débats intellectuels de son temps. La correspondance de Descartes en témoigne amplement.
Bien à vous.
Bonsoir Simone,
Je tenais à vous remercier quant à votre explication détaillée et concise du sujet que vous avez traité, grâce à vous j’ai pu mieux assimiler la pensée et le point de vue de Descartes, qui nous est proposée ici. Bien évidemment je me suis tout de même penché sur mes cours ! Mais votre aide ma été précieuse et j’ai pu voir que c’est des générations entières que vous avez pu aider, du fait que la première queston posée date du 20 janvier 2009 ! Contninuez ainsi !
Bien à vous,
Bonne continuation.
LAMINE
Merci pour ce sympathique message.
Bien à vous.
Bonjour et merci beaucoup pour cet article. Je n’ai plus eu aucun cours de philosophie depuis la terminale L. J’aimais beaucoup les cours mais je n’y étais pas très bonne. C’était il y a 14 ans. En ces temps troubles, je trouve que la philosophie est d’une grande aide et notamment la pensée de Descartes dont je ne connaissais (ou ne me rappelais) que les contours.
Bonjour,
Tout d’abord, je vous adresse mes très sincères et chaleureux remerciements pour le partage de votre savoir philosophique.
Je voulais juste signaler que dans la troisième maxime de la morale provisoire de Descartes, il semble manquer un mot : « Ma troisième maxime était de tâcher toujours PLUTOT à me vaincre que la fortune ».
Bien à vous,
Juliette
Bonjour Juliette
Je vous remercie de me permettre de corriger cette étourderie.
Bien à vous.