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Salle de la bibliothèque du Strahov. Prague. 

  

   « Etre cultivé » est le résultat d'un processus par lequel à force d'instruction et d'éducation, de socialisation et d'humanisation, un individu donne à voir un visage de l'humain que caricature au contraire celui que l'on qualifie d'inculte, de barbare ou de sauvage. La culture est « la promotion de l'humanité dans le monde et dans l'homme » (Gusdorf) et Alain note la parenté des idées de culture, culte et coultre. Comme le paysan travaille patiemment son champ pour faire lever le bon grain, il semble que l'homme ne donne pas spontanément ses meilleurs fruits. Lui aussi a besoin d'être cultivé, ne serait-ce que pour devenir capable de moralité.

   Et la moralité consiste précisément, si l'on en croit Kant, à faire son devoir. On entend par là une exigence s'imposant à nous avec un caractère de nécessité. Un devoir est ce à quoi on est tenu, non point en vertu d'une loi de la nature qui nous déterminerait (nécessité naturelle) mais en vertu d'une loi intérieure à la conscience ayant elle aussi sa nécessité (nécessité morale) et nous révélant, à la fois, notre liberté et les résistances de notre nature à son injonction. Si être cultivé est un devoir, l'homme devrait donc se sentir obligé de développer ses talents, d'actualiser les dispositions de sa nature et de promouvoir par son effort moral le perfectionnement de son être.
 
    Or si l'effort de « se cultiver » peut être l'enjeu d'un tel devoir, y a-t-il sens à dire que c'en est un « d'être cultivé » ? La culture n'est-elle pas d'abord un milieu dans lequel on baigne et ce que l'on a la chance de recevoir ? L'expression « être cultivé » ne semble guère compatible, à première vue, avec le principe d'une exigence morale. Les hommes deviennent ce qu'ils sont au sein de contextes culturels qui eux-mêmes sont ce qu'ils sont, en vertu d'une loi étrangère à une visée proprement morale. En quel sens peut-on dire qu'avant d'être l'enjeu d'un effort moral, la culture est ce qui nous est « extorquée pathologiquement » selon la formule de Kant ?
 
   Pour autant, que la nécessité naturelle soit au principe du fait culturel et de son développement n'implique pas de faire le deuil d'un devoir d'être cultivé. Il se peut même que les besoins et les passions nous extorquent la civilisation pour qu'à force de civilisation nous devenions capables de moralité. Et pour un sujet moral accompli, se cultiver et promouvoir la culture de tous les membres de l'espèce humaine est bien une obligation morale. La question est en dernière analyse de savoir ce qui la fonde.
 
1)      La culture n'est pas un devoir, elle est un destin : la nature de l'homme est d'être un être de culture.
 
   Que serait un homme privé de toute culture qu'il s'agisse de la culture au sens sociologique ou de la culture au sens humaniste ? Rousseau a affronté la question et la réponse tombe comme un couperet : ce serait « un animal stupide et borné ». Tous les attributs proprement humains : la bipédie, l'usage approprié des mains, la parole, la pensée, la civilité etc. requièrent un milieu social, des apprentissages, du mimétisme et de l'éducation. « L'enfant est un candidat à l'humanité » (Piéron) mais un candidat seulement. Hors d'un contexte culturel dans lequel il prend forme humaine, le petit de l'homme est condamné à la condition fruste, hébétée de l'enfant sauvage. Victor, l'enfant de l'Aveyron, est inclassable. Il n'est pas un véritable animal car il ne dispose pas d'un instinct permettant à l'animal d'agir spontanément de manière efficace et adaptée. Il n'est pas non plus un homme puisqu'il n'a pas été en situation d'actualiser les virtualités de la nature humaine. Victor marche à quatre pattes, il ne parle pas, il ne pense pas, il ne maîtrise pas ses sphincters et sa sensibilité est aussi fruste et atrophiée que les fonctions supérieures de la personnalité.
   L'observation des faits confirme ce que la réflexion philosophique établit. On ne naît pas homme, on le devient. L'homme n'est pas homme par son héritage biologique, il l'est par son héritage culturel. Sa nature n'est pas une nature donnée, c'est une nature acquise. « Ce sont nos acquisitions, nos imitations qui font de nous des hommes au point de vue psychique » (K.Jaspers). L'état de nature est pour l'homme un état de nullité et il faut être cultivé pour devenir un homme*.
 
   La culture est donc essentielle à notre devenir homme. Antérieurement à toute visée morale il y a ce fait : privé d'un équipement naturel permettant à l'homme d'être, comme l'animal, immédiatement tout ce qu'il peut être dans la perfection d'une conduite instinctive, l'homme ne peut avoir de place dans la nature et au sein d'une société que par un processus de culture.
   « Etre cultivé » est pour lui un destin (un sort auquel il ne peut échapper) avant d'être une vocation morale. Aristote a dit cela d'une manière décisive. Si l'homme pouvait se passer d'une inscription dans un milieu humain, il serait un dieu, si l'homme était privé d'une instruction et d'une éducation il serait une brute. Le fait humain est substantiellement le fait culturel.
 
2)      La culture est « extorquée pathologiquement » Kant.
 
   On entend d'abord par culture, au sens sociologique, l'ensemble des manières de penser, de sentir et d'agir propre à une collectivité. Sociologiquement, il n'y a pas une culture, il y a des cultures et chacun des membres d'un groupe incorpore les usages sociaux, les valeurs, les significations collectives, le type de sensibilité, propres à son groupe par voie d'imitation et d'éducation. Il est cultivé par le seul fait d'appartenir à un ensemble de la famille humaine.
 
    Et le groupe lui-même n'a pas inventé ses savoir-faire, sa langue, son art, ses savoirs, sa religion, ses lois par obligation morale.
   On peut rendre compte de la genèse et des transformations des cultures par le jeu des diverses contraintes pesant sur l'homme et lui arrachant la solution des problèmes qu'il a à résoudre.
   Résumons ce qu'il faut entendre par là :
   L'homme a des besoins et la nature n'étant pas un jardin d'Eden, il lui faut travailler, diviser le travail, échanger ses produits, inventer les techniques appropriées à la tâche de satisfaire ces besoins.
   Cette tâche impliquant l'association humaine, il est nécessaire d'instituer des lois pour endiguer la violence que chacun représente pour chacun.
   Traversé par de puissants affects comme la peur et l'espoir, il a besoin de croyances religieuses et rend un culte aux dieux mais comment célébrer le divin sans temple et sans statue c'est-à-dire sans l'objet beau qui seul, semble être digne du divin ? Les religions ne peuvent se passer des arts.
   Les membres d'une société vivent dans des rapports de rivalité pour le pouvoir, les biens, le prestige. L'ambition, le goût de paraître, de se faire une place au soleil leur arrachent ainsi les efforts sans lesquels les conquêtes les plus admirables de la civilisation ne pourraient voir le jour.
   Voilà ce que Kant veut dire en affirmant que le développement et le perfectionnement de la nature humaine nous sont « extorqués pathologiquement ».
   L'homme ne se donne pas cette fin comme un sujet moral, il ne se sent pas obligé de promouvoir le progrès des techniques, des connaissances, des institutions, des moeurs. Il est l'agent inconscient et involontaire de ce processus car le jeu des besoins, des affects et des passions suffit à rendre raison des progrès historiques et des aventures culturelles humaines. « La nature a voulu que l'homme tire entièrement de lui-même tout ce qui dépasse l'agencement mécanique de son existence animale ». Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique »1784.
 
   En parlant de nature, Kant pointe un fait n'ayant pas sa source dans la liberté car  les deux ordres s'opposent. Un processus naturel obéit à un déterminisme. Il exclut la liberté qui, elle, requiert la capacité de se rendre indépendant des inclinations naturelles pour se donner, par sa propre raison, la loi de sa conduite. Et telle est la dignité du sujet moral. Si l'homme n'est pas une simple chose de la nature, s'il est reconnu comme une personne, c'est précisément parce que, par sa raison, sa conduite peut échapper au déterminisme de la nature et faire resplendir l'autonomie rationnelle. Certes, l'invention des savoirs, des arts, des techniques, le progrès des mœurs etc. mettent bien en jeu l'exercice de la raison. Ils ne sont pas comme l'instinct le résultat d'opérations inconscientes et involontaires. En privant l'homme d'un instinct, la nature a mis l'homme en situation de suppléer cette absence par le déploiement des ressources de son intelligence. Mais tant que l'exercice de l'intelligence est déterminé par des affects, des passions, des besoins, il ne faut pas dire qu'il procède de la liberté. La volonté n'agit pas en s'autodéterminant par un principe pratique, elle est déterminée par des mobiles pathologiques. 
 
   Alors qu'est-ce qui peut bien nous autoriser à défendre contre l'idée de la culture comme nécessité naturelle, celle de la culture comme nécessité morale ? Comment fonder l'affirmation que la culture est moins un destin qu'un devoir ?
 
3)      Un devoir d'être cultivé.
 
   D'abord on ne peut manquer de noter les limites de la culture au sens ethnique ou sociologique. Car s'il est vrai qu'elle donne forme humaine à ses membres, il est non moins vrai qu'elle les conditionne plus qu'elle ne les cultive. Une culture n'est jamais qu'une manière particulière de décliner les possibilités de l'humaine nature et s'il fallait être prisonnier de cette particularité ne se condamnerait-on pas à une forme d'étroitesse ? Ce soupçon invite à marquer l'écart entre la culture au sens sociologique et la culture au sens humaniste.
   On entend par là un apprentissage de l'universel. Il nous semble, en effet, que la culture exige de transcender la clôture de l'ethnique. Tant qu'on pense, qu'on sent, qu'on agit selon les normes d'un groupe, on a la fâcheuse tendance de croire que ces normes sont les meilleures et on se rend coupable d'ethnocentrisme. On ignore même souvent leur caractère culturel et les élevant indûment à l'universel, on les croit naturelles et on se sent autorisé à rejeter hors de la sphère de l'humanité ceux qui ont le tort d'appartenir à d'autres cultures que la nôtre. Bref on s'expose à cautionner les pratiques des barbares car comme Lévi-Strauss nous l'a appris : « le barbare c'est d'abord celui qui croit à la barbarie ».
   Il y a ainsi des effets d'aliénation dans toute ethnicisation d'un être humain, car tout groupe a sa singularité et s'approprie d'ordinaire son identité dans son opposition à d'autres groupes. En particularisant l'humaine nature, les cultures fonctionnent dans l'immédiat comme ce qui brise l'unité du genre humain et prive l'homme d'une richesse qui n'est pas dans la partie mais qui est à conquérir dans l'ouverture au tout. 
 La culture au sens humaniste est le culte de l'humanité au sens universel. Elle est inséparable d'une culture de la liberté intellectuelle et morale et celle-ci implique d'abord la capacité de prendre du recul par rapport à sa culture au sens étroit pour la mettre en perspective avec d'autres espaces culturels. La culture requiert donc un haut niveau d'instruction, l'exigence de se rendre étranger à soi-même en voyageant dans l'étrangeté. En se familiarisant avec d'autres manières de penser, de sentir et d'agir (Ex : détour par l'Egypte, la Grèce, la Chine etc.) on s'arrache à l'étroitesse d'un enracinement culturel et d'une tradition nationale. Par le détour de l'autre, on ouvre son esprit et on se connaît mieux soi-même. La dénonciation des faiblesses des uns et des autres devient possible, non plus au nom de critères ethnocentriques mais de valeurs universelles en droit. 
   Se cultiver consiste donc à s'instruire afin de ne pas se laisser inchangé. Comme le paysan transforme le sol sur lequel il intervient, l'enrichit et l'embellit, l'instruction et l'éducation modifient un individu dans son être de telle sorte qu'on reconnaît un homme cultivé à son ouverture d'esprit, à la maîtrise de son jugement, à la délicatesse de sa sensibilité, à son sens de la valeur morale et spirituelle. On n'a pas de la culture mais on est cultivé ou non. « La culture est ce qui reste lorsque l'on a tout oublié » disait en ce sens Herriot et Lalande écrit : « La culture est le caractère d'une personne instruite, et qui a développé par cette instruction son goût, son sens critique et son jugement ».
   La culture est en ce sens une tâche infinie et elle consiste comme on disait autrefois à faire ses humanités or devenir un homme, exercer son métier d'homme, c'est bien le premier devoir que chacun devrait se sentir tenu d'honorer.  
   Pourquoi demandera-t-on ?
   Cette question appelle plusieurs réponses :
   D'abord parce que le postulat fondateur de la moralité pose que l'humanité ou l'homme comme nature raisonnable est une fin en soi. Si l'exigence morale a un sens, cela tient au fait que l'humanité n'est pas en nous une donnée empirique, c'est un idéal moral qui nous oblige en notre qualité d'être raisonnable. Si donc notre humanisation est un devoir nous avons le devoir d'être cultivé.
 
   Ensuite parce que notre finalité morale est peut-être la seule chose qui puisse conférer un sens au fait qu'il y a des hommes sur la terre. Pourquoi la nature a-t-elle fait surgir un animal qui n'est pas comme l'animal doté d'un instinct mais d'une raison se demande Kant ? Fait étonnant, car si la finalité humaine était comme celle de l'animal de part en part naturelle, l'instinct serait un moyen bien plus efficace pour parvenir à cette fin. La finalité naturelle est, en effet, la conservation de la vie, la satisfaction des inclinations naturelles c'est-à-dire le bonheur. Or la culture de la raison est si peu un brevet de réjouissances que, du point de vue de l'aspiration au bonheur, on peut légitimement être tenté par une haine de la raison (misologie). Si donc la raison est si peu appropriée à garantir le bonheur, il est permis de penser (#connaître)  que sa fin est d'une autre nature. La fin d'un être doué de raison est d'accomplir la loi de la raison et cette loi étant la loi morale, la finalité d'un être raisonnable est la moralité. Elle est moins d'être heureux que de nous rendre dignes de l'être.
 
   Or la civilisation de l'homme est nécessaire à l'actualisation de sa capacité morale. Non point qu'il faille être savant pour savoir quel est son devoir. La conscience commune a, sur ce point, souvent plus de rectitude que celle des intellectuels en mal de subtilité car il suffit de consulter sa raison pour savoir qu'être moral consiste à ne pas faire ce qu'on ne veut pas que les autres fassent (Principe de l'universalisation de la maxime de son action).
   Mais les exigences pures de la raison, sa vocation éthico-politique, sont un luxe tant que les hommes vivent sous la tyrannie des besoins et des lois de la nature et tant que l'humanité est éclatée en une multiplicité de groupes hostiles les uns aux autres. Le développement des sciences, des techniques, des institutions politiques est nécessaire pour rendre possible par les lumières et la liberté que les progrès de la civilisation génèrent, une véritable éducation morale de l'homme. Kant réserve le terme de « culture » à cette destination morale de l'homme mais il voit bien que cette étape ultime requiert la culture au sens de développement des germes de la nature humaine et la civilisation au sens d'un état donné de la culture caractérisé par le progrès des sciences, des techniques et des institutions.
   « Nous sommes hautement cultivés par l'art et la science ; nous sommes civilisés, au point d'en être accablés pour ce qui est de la politesse et des bienséances sociales de tous ordres ; mais de là à nous tenir pour moralisés, il s'en faut encore de beaucoup » écrit-il dans la Septième Proposition de Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique.
 
Conclusion :
 
   Parce que la nature humaine n'est originairement rien si ce n'est un ensemble de germes, de virtualités, la culture est la destination naturelle de l'homme pour devenir tout ce qu'il peut être. Il y a là un « dessein naturel » s'accomplissant à l'insu de l'homme comme acteur conscient et volontaire. Le développement de sa nature, les progrès de la civilisation lui sont « extorqués pathologiquement ».
   Mais cette étape prépare sa possible conversion morale c'est-à-dire le moment où il agira librement et la liberté qui advient avec l'expérience morale lui découvrira la nécessité morale de cultiver ses talents, de perfectionner sa nature afin d'accomplir sa destination de sujet raisonnable.
 
 
*   De là à penser que l'homme n'a pas de nature et que sa nature est le produit d'une culture, il n'y a qu'un pas, allégrement franchi par ceux qui disqualifient l'idée d'une nature humaine. Il n'y aurait pas de nature humaine au sens où l'idée de nature connote celle d'un donné, d'un ensemble de propriétés circonscrivant à l'avance le champ du possible, l'homme serait ce que son histoire et son milieu a fait de lui.
   Or s'il est vrai que l'homme est ce qu'il devient, il est non moins vrai qu'il ne peut devenir que ce qu'il est. Il faut une culture pour développer les dispositions de la nature mais si ces dispositions n'étaient pas en germe dans la nature humaine, on ne voit pas ce qu'il y aurait à cultiver. L'idée que les dispositions sont celles d'une nature s'atteste dans le fait qu'elles sont repérables toujours et partout. Elles ont la constance et l'universalité du fait de nature. C'est le milieu social qui actualise la disposition linguistique en nous apprenant à parler telle langue, mais il ne crée pas cette disposition, il la développe en l'exerçant. Il en est de même pour la disposition artistique, intellectuelle, sportive, morale ou autre.
 
 

 

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42 Réponses à “Est-ce un devoir pour l’homme d’être cultivé?”

  1. laura dit :

    Pourriez-vous expliquez plus amplement l’expression « la culture nous est extorquée pathologiquement  » s’il vous plaît ?

  2. Simone MANON dit :

    Prenez la peine de lire « Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique ».
    Voyez le cours sur l’insociable sociabilité sur ce blog et analysez l’expression par votre propre effort. Vous comprendrez que « extorquer » signifie obtenir de quelqu’un quelque chose à son insu (sans que cela soit l’objet de sa libre volonté).
    Le pathologique chez Kant s’oppose au pratique. Ce qui renvoie au passif c’est-à-dire à la sensibilité.

  3. charline dit :

    Par quels moyens l’homme prétend-il échapper à la mort ? Par l’amour ?

  4. Simone MANON dit :

    L’expérience montre que l’homme cherche à triompher de la mort par diverses stratégies. Se survivre dans l’enfant de l’amour en est une parmi d’autres.

  5. charline dit :

    merci mais est-ce que la vie n »est qu’une attente ? Même pour les personnes non croyantes car je conçois la vie sur la terre comme un passage mais ce n’est pas pareil pour tous le monde ! comment ne pas devenir trop subjectif alors ?
    Je vous remercie.

  6. Simone MANON dit :

    Je suis désolée, la question est beaucoup trop vague et confuse pour que je puisse suggérer un début d’élucidation, fût-ce sous forme allusive.

  7. Dominique dit :

    Bonsoir et merci pour votre générosité.
    Dans votre présentation, vous introduisez le mot  » devoir  » en terme de nécessité.
    Mais la nécessité n’est-elle pas justement ce qui ne peut ne pas arriver et qui en cela est le contraire du devoir ?
    L’homme est un homme de devoir et le devoir est une obligation pour l’homme à laquelle il lui est toujours possible de contrevenir.
    Mais comme le dit si bien Cicéron :  » Toute la dignité de la vie revient à pratiquer le devoir, toute ignominie vient qu’on le néglige. « 

  8. Simone MANON dit :

    La nécessité morale a ceci de spécifique qu’elle ne peut se réaliser que par l’initiative d’une liberté. Ne pas confondre nécessité naturelle et nécessité morale. Pour que celle-ci puisse exister, il faut une conscience pour se la représenter et une volonté pour l’accomplir.

  9. Nicolas dit :

    Avez vous des livres à me conseiller sur le thème  » avons nous le devoir de nous cultiver? « . Merci d’avance

  10. Simone MANON dit :

    Sur le thème précis du devoir (associé à l’idée de culture), pas précisément. Sur le thème de la cullture, en revanche la liste serait longue.
    Il me semble que le livre de Jaeger: Paidéia; l’article de Kambouchner sur la culture dans les notions philosophiques, le texte de Kant: Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique et celui de Schiller : Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, peuvent fournir des pistes de réflexion.

  11. Ponti dit :

    Bonjour,

    Pouvez vous m’aidez sur la question : L’Homme devrait il être humaniste?
    Merci

  12. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Ce site n’est pas un site de soutien au devoir.
    Vous devez interroger la notion de devoir. Dans une perspective kantienne vous serez amené à expliciter ce qui le fonde. Cette analyse vous éclairera pour comprendre si oui ou non l’humanisme est une obligation. Il va de soi qu’il faudra approfondir la notion d’humanisme.
    Bon travail.

  13. Loron warner dit :

    La culture requiert du relativiste de toutes pensées exterieurs aux domaines propre à certaines valeurs

  14. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Cette affirmation est, d’une part inintelligible, d’autre part gratuite si son intention est de défendre une option relativiste.
    Bien à vous.

  15. Cid dit :

    Bonjour!

    Que peut on dire de la valeur culturelle des différents types de milieu ?
    Comment par exemple déterminé quelle religion a plus de légitimité (de valeur) qu’une autre ?

  16. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Il n’est pas « politiquement correct » de se poser cette question par les temps qui courent. Il n’en demeure pas moins qu’elle a toute sa pertinence.
    Pour la traiter vous devez comprendre que seuls des critères pouvant être universalisés en droit peuvent vous permettre de fonder légitimement des hiérarchies.
    En effet, chaque culture a ses propres valeurs et tant que vous jugez une pratique culturelle en fonction des valeurs de votre propre culture, vous vous exposez à l’accusation d’ethnocentrisme.
    Il convient donc de s’arracher aux clôtures ethnocentriques qui, de fait, sont un piège pour définir des valeurs universelles en droit, valeurs au nom desquelles on peut critiquer les valeurs particulières.
    Le problème tient au fait que ce rapport critique à sa propre culture, l’ouverture sur l’altérité supposent un effort et que cet effort est ce qui caractérise la culture européenne.
    Raison pour laquelle la Déclaration universelle des droits de l’homme a été écrite sur le sol européen. De là à prétendre que les critères énoncés relèvent d’un particularisme culturel et sont l’expression d’un néo-impérialisme, il n’y a qu’un pas franchi par tous les chantres du multiculturalisme.
    Ce sophisme fait aujourd’hui régner une terreur trouvant une complicité chez de nombreux intellectuels européens animés davantage par la haine de soi que par le souci de rendre justice à l’effort que cette culture a fait pour s’ouvrir à l’universel.
    Cet effort est à mes yeux le signe de la supériorité d’une culture sur une autre. Cf. https://www.philolog.fr/plaidoyer-pour-leurope-ou-loccident-lexception-europeenne-jacques-dewitte/
    Bien à vous.

  17. Laurine dit :

    Pouvez vous m’éclairez sur le sujet : Pourquoi n’y a t-il pas d’humanité sans éducation? »
    Merci d’avancd

  18. Simone MANON dit :

    C’est un beau sujet que vous avez à traiter. Il faut vous dépêcher de vous mettre au travail car ce ne sont pas les cours qui manquent pour vous éclairer!
    Bon courage.

  19. Pierref dit :

    Bonjour,
    Il y a quelque chose qui me dérange dans cette thèse que l’effort du rapport critique à sa propre culture et l’ouverture à l’altérité sont ce qui caractérise la culture européenne, ou que je n’arrive pas à clarifier.
    Peut-être est-ce dû au sens qu’on lui donne :
    – est-ce qu’elle signifie que cet effort est caractéristique de la culture européenne dans son essence, par opposition aux autres cultures, ce qui signifierait qu’il ne leur serait pas accessible, ou alors seulement en renonçant à elles-mêmes et en devenant elles-mêmes européennes ?
    – ou alors, est-ce seulement des contingences historiques qui ont fait que cet effort se retrouve dans la culture européenne, mais qu’il ne lui est pas lié de manière essentielle, ce qui ouvre alors la possibilité de sa présence passée, présente ou future dans les autres cultures, sans qu’elles aient besoin de renoncer à ce qu’elles sont.

    Est-il si sûr que cet effort ne se retrouve pas ailleurs, ou seulement de manière anecdotique ? Est-il si sûr que la façon de réduire l’ouverture à l’altérité des autres cultures à une sorte d’accident (quelques auteurs isolés, quelques séquences historiques sans avenir) et de faire de la sienne la gloire de sa propre culture n’est pas une ruse de la clôture ethnocentrique qui amène à une représentation auto-satisfaite de soi-même ?

    Je tiens à dire qu’il n’y a aucune haine de soi dans mon interrogation. Je ne pense pas que le souci de l’équité à l’égard des autres cultures, la conscience de son ignorance à leur égard qui empêche de porter un jugement définitif puisse être qualifié comme tel.

    Pour résumer, ce qui me pose problème c’est que j’ai l’impression que cette thèse s’annule elle-même au moment où elle s’énonce. Alors que je prétends prouver l’effort de cette ouverture dans ma culture, je le fais en niant qu’il puisse exister de manière aussi « caractéristique » chez l’autre. Comme si je prétendais sortir des clôtures ethnocentriques tout en y replongeant dans le même temps.

    Et si l’on trouve dans le passé, ou si l’on observe à l’avenir le développement de cet effort ailleurs, il faudra bien admettre qu’il n’est pas caractéristique de la culture européenne mais plutôt d’une attitude pleinement humaine, qui n’est la gloire que de ceux qui le pratiquent, et non pas d’une culture particulière.

    Je suis désolé de la confusion de ce commentaire qui est à l’image de la confusion de mon esprit, mais c’est une question que je me pose depuis que j’ai lu « La voie romaine » de Rémi Brague, que j’ai d’ailleurs lu par l’inspiration de votre blog.

  20. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Non, il n’y a pas vraiment de confusion dans votre message, seulement le témoignage du scrupule d’un Européen à admettre un trait positif de sa culture comme s’il y avait là une quelconque indignité et un déni de justice à l’égard des autres.
    Scrupule non fondé en raison car dire que la culture européenne s’est efforcé de rompre la clôture ethnocentrique ne revient pas à dénier cette possibilité aux autres. La capacité de s’affranchir de la prison d’un conditionnement culturel suppose la conquête de la liberté intellectuelle et morale. Et cette conquête est une possibilité de la raison humaine dans ce qu’elle a de virtuellement universelle. Mais voilà, encore faut-il l’actualiser et il se trouve que les Lumières ont été un mouvement européen. Cela ne signifie pas qu’elles appartiennent à l’essence de l’Européen. Une caractéristique culturelle ne s’essentialise pas, surtout s’il s’agit du déploiement d’une capacité intellectuelle et morale. Celui-ci est tributaire de certaines conditions, matérielles, sociales, historiques qui sont effectivement contingentes mais rien n’empêche, en droit, les autres de réaliser ces conditions, de s’autocritiquer avec la même vigueur que nos grands auteurs nous ont appris à le faire et de s’ouvrir à l’altérité.
    Ce sont les œuvres de l’esprit, les institutions politiques, les mœurs qui témoignent des caractéristiques d’une culture. Y a-t-il l’équivalent des grands penseurs (je dis bien penseurs et non poètes ou artistes) de l’antiquité gréco-latine dans d’autres espaces culturels ? Quel est le lieu où la liberté intellectuelle a rendu possible la sortie de l’âge théologico-politique ? Y a-t-il l’équivalent de l’émancipation politique, religieuse et de la construction de l’état de droit ailleurs ? La réponse à ces questions ne dépend pas de l’imaginaire des membres d’une culture mais de la constatation d’un certain nombre de faits.
    Enfin, ce n’est pas parce que les autres cultures sont invitées à faire le même effort d’autocritique qu’elles sont menacées de perdre leur spécificité. Ce n’est pas parce que l’universel doit être un universel concret qu’il lui faut détruire le sol d’où il émerge, simplement il est nécessairement conduit à faire le deuil de ce qui en lui est incompatible avec les valeurs universalisables en droit.
    Je vous renvoie aux articles rassemblés dans le chapitre : réflexion sur l’Europe et en particulier l’article sur l’exception européenne. Vous constaterez que Kolakowski ne sous-estime pas ce qu’il y a de paradoxal dans l’européanisme. https://www.philolog.fr/plaidoyer-pour-leurope-ou-loccident-lexception-europeenne-jacques-dewitte/
    Bien à vous.

  21. Ridwane dit :

    Bonjour je voudrais juste savoir la rélation qui existe entre le devoir et la culture merci

  22. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Si vous ne l’avez pas compris au terme de la lecture de cette dissertation, il ne faut vous en prendre qu’à vous-même.
    Bien à vous.

  23. lea stara dit :

    Bonjour,
    je suis tombée sur votre article par hasard après une recherche sur google et je l’ai lu, la question intitulant l’article m’avait interpellée.
    Je l’ai lu, lu et relu et pourtant, une question me taraude toujours :
    l’homme, si agent inconscient et involontaire de sa propre culture par nécessité naturelle dans le sens où il n’a pas de nature et donc ne peut échapper à la culture qui est son destin , devient-il alors moral à partir du moment où il prend conscience de ce processus de culture et donc de la nécessité de se cultiver ?
    L’homme peut-il être moral, alors que la culture est aussi indéfinie que l’est sa nature et a, pour idéal, sa conversion morale, finalement chimérique ?
    Peut-on alors vraiment parler de l’existence d’une morale qui puisse être expérimentée empiriquement ou est-ce impossible ?
    La véritable morale ne serait-elle pas la faculté de l’homme à se donner l’idéal d’une morale, dont l’impossible actualisation est un peu plus dévoilée à l’homme chaque fois qu’il se cultive de plus en plus, mais dont l’image permet à l’homme de garder en lui cet idéal dont il comprend l’influence nécessaire dans le processus de culture et donc, d’humanisation ?
    La morale ne se définirait-elle pas dans le désir de morale ?
    Vraiment, beaucoup de questions m’assaillent…
    J’espère ne pas vous avoir semblé trop confuse, mais cet article a réveillé en moi des questions que je tentais d’étouffer depuis un bout de temps…

  24. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vos questions sont souvent pertinentes mais je dois d’abord dissiper une confusion.
    L’affirmation: la culture est un destin ne signifie pas que nous sommes prisonniers par principe de la culture (au sens ethnique) à laquelle nous appartenons. L’expression veut simplement souligner que nous sommes condamnés par la nécessité de satisfaire nos besoins à développer nos aptitudes et à produire une culture. L’état sauvage de nullité n’est pas viable pour l’être humain.
    Le développement des facultés humaines (et de nombreuses autres conditions) rendent possible l’émergence de la raison conçue comme capacité de transcendance.
    En termes kantiens la raison est synonyme de liberté au sens où elle permet de s’arracher au déterminisme des inclinations naturelles pour se donner la loi qu’elle est capable de se représenter. Cette loi est la loi morale (avec sa nécessité rationnelle et la forme de l’ universalité).

    Voyez les cours sur la morale kantienne. Par exemple: https://www.philolog.fr/lopacite-du-sujet-moral-kant/
    Vous découvrirez que Kant ne prétend pas que la terre ait jamais porté un seul être absolument moral. Mais la capacité morale est l’honneur ontologique de l’homme, ce qui ne réclame que la décision de sa volonté pour triompher des obstacles qu’elle doit vaincre. En ce sens, on peut être un être très civilisé sans mettre en œuvre sa volonté morale parce que si l’on peut nous « extorquer » les conduites socialement exigibles on ne peut nous extorquer ce qui ne relève que de l’initiative de notre liberté.
    Vous avez raison de penser que la pureté morale est plus un idéal qu’une réalité et que son idée a pour notre conduite une fonction régulatrice, non une fonction déterminante (pour continuer avec les concepts kantiens).
    L’exigence morale est, selon Kant, ce qui nous convoque à une autonomie rationnelle que notre nature (nos besoins, nos désirs, nos passions, nos intérêts), avec la complicité de notre faiblesse ne cesse de mettre en échec.
    Bien à vous.

  25. Méda dit :

    A ma grande honte, je découvre votre blog aujourd’hui. un immense bravo pour ce que vous faites !!!!!

  26. Simone MANON dit :

    Merci pour ce sympathique message et en retour toute ma reconnaissance à un auteur (la féminisation des noms de métier m’arrache les yeux et les oreilles) dont j’ai exploité de nombreux ouvrages.
    Bien à vous.

  27. orphee dit :

    je me pose souvent la question de savoir si un homme civilisé est forcément cultivé, et quelle différence y’a-t-il entre civilisation et culture.MERCI

  28. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Les définitions des notions de culture et de civilisation peuvent varier selon les auteurs.
    On peut admettre que la culture renvoie aux aspects spirituels de la vie d’un peuple tandis que la civilisation désigne plutôt les aspects matériels et institutionnels. Distinction arbitraire dans la mesure où les deux dimensions sont profondément liées.
    En ce sens on peut établir qu’on peut avoir les manières d’être et le niveau de vie d’une société civilisée sans en avoir assimilé la culture.
    Bien à vous.

  29. jack dit :

    bonjour madame,

    étre moral est ce suivre ou contrarier sa nature? je n’arrive pas trop a comprendre cette question. En effet c’ est un devoir de se cultivé mais cela s’oppose a la vertu qui elle n’est pas extorquée pathologiquement.

    merci d’avance

  30. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Votre propos sur le devoir de se cultiver et la vertu n’a pas de sens et on ne voit guère son rapport à la question qui est posée.
    Vous avez à examiner ce qu’il faut tenir pour moral dans un cadre très précis: celui du rapport de la moralité à notre nature.
    Toute la difficulté porte sur l’idée de nature et celle de moralité. Que faut-il entendre par là?
    Pour ce qui est de l’idée de nature: Peut-on se contenter de définir la nature humaine en un sens purement naturaliste? Si oui, suivre ses pulsions dans ce qu’elles ont de sauvage, n’est-ce pas le tombeau de la moralité? Si non, la vertu n’est-elle pas, comme le veulent les Grecs, d’accomplir sa nature dans son excellence?
    Pour l’idée de moralité: une morale du devoir-être entretient nécessairement un rapport critique avec le principe du libre déploiement de l’être. Mais n’est-ce pas au détriment d’une morale de l’authenticité?
    De nombreux cours sur ce blog vous aideront à traiter cette question. En voici quelques-uns:
    https://www.philolog.fr/faut-il-se-mefier-de-lidee-de-nature-humaine/
    https://www.philolog.fr/nature-humaine-et-civilisation-freud/
    https://www.philolog.fr/morale-antique-morale-moderne/
    https://www.philolog.fr/la-morale-kantienne-rigorisme-et-formalisme/
    https://www.philolog.fr/aristote-le-bonheur-est-une-activite-de-lame-selon-la-vertu-dans-une-vie-achevee/#more-3485
    Bien à vous.

  31. jack dit :

    bonjour madame,

    Désolé pour la mauvaise formulation de la question, « etre moral est ce suivre ou contrarier sa nature »? Si « suivre » ou « contrarier » désignaient la liberté dans cette question.

    merci Madame.

  32. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous pouvez exploiter cette piste, à condition de procéder aux analyses qui lui donnent sa substance. Car sous cette forme elliptique, le propos ne signifie pas grand-chose.
    Bien à vous.

  33. mbaya dit :

    merci pour votre bonne information

  34. Hugo dit :

    Bonjour Madame,

    En pleine réflexion sur un mon premier sujet de dissertation depuis maintenant quelques temps (et en pleine confusion), j’aimerais, si vous le pouvez, que vous m’éclairiez à ce propos.
    Le sujet est le suivant : Que veut dire éduquer ? (Je précise être en section ES)
    J’ai rédigé rapidement un petit état des lieux de mes interrogations multiples : Kant qui dit que l’homme n’est homme que par l’éducation et qu’il est la seule créature qui doive être éduquée / l’éducation permet à l’homme d’en effet s’inscrire dans la société, de respecter voire de se contraindre aux diverses normes, valeurs (aborder brièvement la socialisation primaire/secondaire – Durkheim et Weber ?) / elle permet à l’homme de se former lui-même, aux contacts des autres membres de la société ; de se « désangluer » de son état brut et animal initial -> parler de l’absence d’instinct (=/= animal), du caractère perfectible de l’homme, du fait que l’éducation mène à l’autonomie, à être une personne, une fin et non pas un moyen, un devoir-être et un être-avec (les autres), parler de l’idée de l’héritage de coutumes/traditions/pratiques, de l’héritage d’une mémoire et d’une transmission par l’éducation, traiter de la langue, de la parole, du langage, traiter aussi du fait que l’enfant est immédiatement un animal dénaturé/social/politique et vêtu de civilisation comme le fait que la société formule des attentes sociales à son égard, parler de la prohibition de l’inceste, forme d’éducation puisqu’absente chez l’animal et qui permet la survie de l’humanité, dire que l’éducation (famille, école, médias, amis, collègues de travail…) canalise nos pulsions (forme d’animalité en nous), que l’éducation, la discipline (contraintes, supporter les lois qui nous échappent de notre sauvagerie, de nos pulsions, et nous mènent finalement à notre liberté, qui est quelque chose de lourd à porter pour l’homme), l’instruction (transmission du savoir et l’étude) nous éloigne de la sauvagerie, nous fait citoyen, cultivé, civilisé (qui sont 2 choses différentes), mais s’éduquer ou être éduqué ou se faire éduquer ? L’éducation est avant tout un enjeu/une finalité individuelle ou collective ? Enfin, l’art (qui nous restitue notre capacité d’étonnement, nous rapproche de notre dimension métaphysique et de la contingence des choses donc de la véritable question de notre existence) ne nous éduque-t-il pas aussi ? Ne comble-t-il pas les manquements de l’éducation « traditionnelle » si tant est qu’il y ait une éducation traditionnelle (d’ailleurs l’éducation est un passage obligé mais elle s’effectue différemment selon les individus donc serait-elle à la fois universelle et particulière (nature et culture) ?) ?… etc.

    Merci d’avance et bonne journée.

  35. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Lorsque l’enjeu d’une dissertation est d’expliciter la nature de quelque chose, ici de ce que recouvre l’idée d’éducation, il est judicieux de procéder par distinction.
    Par exemple distinguer: éduquer et instruire; éduquer et dresser; éduquer et conditionner culturellement; éduquer et cultiver.
    Il ne faut pas étendre à l’infini la réflexion au risque de diluer la signification essentielle. Celle-ci doit être approchée et mise en relief par chacune des analyses comparatives.
    Vous voyez des points essentiels, il faut simplement mettre en ordre et éviter les développements inutiles. Vous réussirez si vous sentez au cours de l’analyse que la spécificité de ce que l’on appelle « éduquer » vous apparaît de plus en plus clairement.
    Bien à vous.

  36. Hugo dit :

    Je vous remercie de votre disponibilité.

    Bonne journée.

  37. françois vert dit :

    Bravo pour ce blog. Je me permets modestement de signaler une faute de frappe : l’homme privé de culture est FRUSTE et non frustre.

  38. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Merci infiniment pour votre vigilance me permettant de corriger cette faute.
    Bien à vous.

  39. Mathieu dit :

    Bonjour,
    Je reviens à votre site que j’ai découvert il y a quelques années et en lisant les commentaires qui font suite à ce cours, je suis heureux de constater la richesse de certains échanges.
    Merci de cultiver (justement) ce lieu stimulant et de veiller inlassablement à mettre en ordre les notions.
    En ce qui concerne ce cours en particulier, merci d’affirmer la nécessité, sous conditions clairement identifiées, d’aspirer à l’universalisme et que cette aspiration n’a qu’une voie pour s’actualiser : celle de l’ouverture à d’autres pensées.

  40. Simone MANON dit :

    Merci pour ce sympathique message.
    Bien à vous.

  41. Guerline JEAN BAPTISTE dit :

    Je vous félicite pour ce sujet. J’aimerais que vous m’aidiez de plus sur le sujet que l’homme est le produit de son milieu.
    Merci!!

  42. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Désolée, ce site n’est pas un site d’aide aux devoirs.
    Bon travail.

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