Flux pour
Articles
Commentaires

E. Manet. Le balcon.1868.1869. Musée d'Orsay.

 

   C'est par le regard que les êtres doués de conscience, les pour soi, dirait Hegel, sont en relation. Se sentir regardé, c'est d'emblée savoir qu'il n'y a pas au monde que des objets, des choses. Il y aussi d'autres sujets. Le regard est révélation de l'existence d'autrui et cela ne va pas sans difficulté car l'expérience du regard est fondamentalement ambiguë.
 
 
  Les mythes soulignent qu'il n'est inoffensif ni pour le regardant, ni pour le regardé. Si Méduse, Orphée témoignent qu'il peut pétrifier ou métamorphoser son objet, la femme de Loth et Actéon découvrent pour leur malheur que certains spectacles sont de nature à détruire  ceux qui les regardent.
 

 PB: Qu'est-ce donc que le regard, pourquoi est-il une épreuve et en quel sens peut-il être une expérience heureuse ?

 

 
   On doit à Sartre une célèbre analyse où il établit qu' « autrui m'est présent partout comme ce par quoi je deviens objet ». De fait cet autrui dont le regard me révèle l'existence est un autre sujet et le propre de tout sujet est de se poser par rapport à des objets. Mon expérience d'autrui est donc celle de mon objectivation. Pour Sartre le regard est objectivant par nature. Il me fait exister comme « un dehors », il me réifie, il m'anéantit dans ma dimension de transcendance, me réduisant à la facticité qu'il perçoit.
   "S'il y a un Autre, quel qu'il soit, où qu'il soit, quels que soient ses rapports avec moi sans même qu'il agisse autrement sur moi que par le pur surgissement de son être, j'ai un dehors, j'ai une nature; ma chute originelle c'est l'existence de l'autre, et la honte est - comme la fierté - l'appréhension de moi-même comme nature, encore que cette nature même m'échappe et soit inconnaissable comme telle. Ce n'est pas, à proprement parler, que je me sente perdre ma liberté pour devenir une chose, mais elle est là-bas, hors de ma liberté vécue, comme un attribut donné de cet être que je suis pour l'autre. Je saisis le regard de l'autre au sein même de mon acte, comme solidification et aliénation de mes propres possibilités". L'Etre et le Néant, collection Tel, page 321.  Au fond, le regard d'autrui est une véritable épreuve, il me destitue de ma liberté originelle. D'où la formule de Huis clos : « l'enfer c'est les autres ».
 
PB : Est-il vrai que le  regard d'autrui soit objectivant par nature ? Sartre décrit-il l'essence du regard  ou seulement un cas particulier de regard ?
 
   Car il y a bien un regard purement objectivant mais ce n'est pas n'importe quel regard. C'est celui qui se pose sur moi de haut et qui, par sa situation de surplomb, me donne le sentiment d'être chosifié. Un tel regard, comparable à celui de l'entomologiste, est le regard de l'observateur. Indulgent ou sévère, ce regard là me fige. Il prétend me circonscrire dans une modalité d'être à laquelle j'échappe par l'écart que la conscience introduit entre moi et moi. Un tel regard me met mal à l'aise. Mais il n'épuise pas l'essence du regard car le rapport à autrui peut être l'expérience heureuse de la rencontre et de la reconnaissance et ce regard là a ceci de singulier qu'il est toujours regard d'un regard.
   Pourquoi ?
   Parce que si le regard est ce par quoi une intériorité s'ouvre sur une extériorité, il est aussi ce qui ouvre sur l'intériorité. L'expressivité du regard, comme d'ailleurs celle de tout le corps humain, rend visible l'invisible. Elle déjoue l'obstacle de l'extériorité et met en contact deux intériorités. Il s'ensuit que croiser un regard, ce n'est pas même pouvoir remarquer la couleur des yeux, c'est être mis en présence de ce qui se manifeste dans l'extériorité mais ne s'épuise pas en elle.
  En ce sens le regard est le moment où nous faisons l'expérience de notre intersubjectivité. Husserl appelle ainsi le sentiment originaire de « co-existence », l'expérience de la communauté originelle des consciences au sein de laquelle chaque homme se constitue comme sujet vis-à-vis des autres et de lui-même.
 Voilà pourquoi on ne peut pas croiser un regard sans répondre par un sourire. Il y a là une manière de se saluer, de témoigner qu'on n'est pas en présence d'une chose mais que l'on a reconnu une personne. Ce qui s'expérimente déjà sous forme furtive dans la rencontre impersonnelle, l'est a fortiori dans les relations interpersonnelles plus denses. Dans l'amour, dans l'amitié le regard devient une fête des cœurs.
 
   Reste que l'analyse sartrienne pointe une signification essentielle qui tient au rôle éminent des autres dans le rapport à soi-même. Car ce regard par lequel je me sens objectivé, qu'est-ce, au fond, si ce n'est celui qu'une conscience peut prendre sur elle-même ? Dans le regard d'autrui, je suis mis en situation de rompre l'intimité de moi avec moi-même, de prendre une distance me permettant d'accéder à la conscience de moi-même. Sartre n'hésite pas à dire qu' « autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même ». L'Etre et le Néant, III, 1. 1943. Pour avoir une image de moi-même, il faut passer par l'autre.    Il le montre en analysant l'expérience de la honte.
 
 « [...] La honte dans sa structure première est honte devant quelqu'un. Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire: ce geste colle à moi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis simplement [...]. Mais voici tout à coup que je lève la tête: quelqu'un était là et m'a vu. Je réalise tout à coup toute la vulgarité de mon geste et j'ai honte. [...] J'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui. Et par l'apparition même d'autrui, je suis mis en demeure de porter un jugement sur moi-même comme sur un objet, car c'est comme objet que j'apparais à autrui. Mais pourtant cet objet apparu à autrui, ce n'est pas une vaine image dans l'esprit d'un autre. Cette image en effet serait entièrement imputable à autrui et ne saurait me « toucher ». Je pourrais ressentir de l'agacement, de la colère en face d'elle comme devant un mauvais portait de moi, qui me prête une laideur ou une bassesse d'expression que je n'ai pas; mais je ne saurais être atteint jusqu'aux moelles: la honte est, par nature, reconnaissance. Je reconnais que je suis comme autrui me voit. »
                                                               Sartre. L'Etre et le Néant, III, I.
 
La scène décrite articule trois moments :
  • Le sujet jaloux ou vulgaire est tellement englué dans son affect ou dans son geste  qu'il n'en a pas une conscience claire: « ce geste colle à moi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis simplement ».
  •  Il découvre tout à coup qu'il est vu et imagine le jugement qu'autrui peut porter sur un tel geste ou un tel affect.
  • Il pourrait très bien se moquer de ce jugement qu'il projette d'ailleurs sur l'autre car on ne peut jamais pénétrer la pensée d'un autre. Si donc ce jugement affecte au point de susciter la honte, c'est que le sujet se reconnaît dans le regard d'autrui et il se reconnaît parce que ce regard est le regard de la conscience, une conscience à laquelle il est advenu grâce à la présence d'autrui. 
   Il s'ensuit que : "la honte dans sa structure première est honte devant quelqu'un".
 
  L'épreuve du regard d'autrui est donc l'épreuve de la conscience, une conscience qui, par la médiation d'autrui, est arrachée à son engluement dans le mouvement de la vie et mise en situation de s'exercer. La peur du regard d'autrui est ainsi peur de sa propre lucidité et ce n'est pas une vertu. Car tout homme devrait déployer les ressources de sa conscience afin de pouvoir se justifier à ses propres yeux et à ceux des autres. Mais il est vrai que le jugement de la conscience peut être altéré par des expériences relationnelles malheureuses, surtout à l'époque où une personne se construit. Ayant intériorisé une mauvaise image d'elle-même, elle ne parvient pas à conquérir son autonomie intellectuelle et morale et reste dépendante du jugement d'autrui. Cette aliénation serait, selon Sartre, le sens précis de l'expression « l'enfer c'est les autres ».
 
« « L'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça marque simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous ». Sartre. Entretien, 1964. Extrait du CD audio Huis clos.
 

 

Partager :

Pin It! Share on LinkedIn

14 Réponses à “Redoutable ou bénéfique regard? Sartre.”

  1. Cominges Typhaine dit :

    Bonjour,
    Que pensez-vous de cette citation ?
    ‘Le regard d’autruit construit, structure notre personnalité. Cependant il peut aussi nuire, condamner , blesser « 

  2. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Je pense que vous avez, d’abord, à orthographier correctement le mot autrui, ensuite à expliquer une formule ne présentant aucune difficulté intrinsèque. Il vous suffit de vous donner la peine de l’analyser.
    Bon travail.

  3. Fabien dit :

    Bonjour,

    Je crois pour ma part que le regard d’Autrui chez Sartre est lié à des situations de « rapidité » où l’on croise Autrui dans la rue ou dans un parc. Les exemples donnés par Sartre dans « l’Etre et la Néant » le montrent. Par contre, il y a une contradiction chez Sartre ici, car brusquement, après avoir développé les concepts de pour-soi vs en-soi, il pase brusquement aux concepts sujet-objet, dont sa philosophie cherche à se dégager. Nulle part, me semble t-il les notions de sujet et d’objet sont définies dans « l’Etre et le Néant » (qui reste cependant à mes yeux un grand livre ne serait ce que parce que la philosophie y atteint presque une dimension poétique).

  4. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous faîtes erreur. L’analyse du regard (le nombre d’occurrences du mot regard dans l’Etre et le Néant est considérable ) n’est pas anecdotique. Elle est structurellement liée à la conception sartrienne de la conscience qui, dans son fond reste cartésienne.
    Bien à vous.

  5. Alain Garzia dit :

    Bonjour
    N’y a-t-il pas au fondement du sentiment de honte la conscience de sa propre liberté? Si la personne avait fait le même acte sous la menace par exemple, c’est-à-dire par nécessité, et qu’un tiers l’avait surprise, elle n’aurait probablement pas eu honte, ou pas de la même manière. Peut-on dire alors que, en rejetant la “chose” que le regard d’autrui fait de moi, autrui indirectement me «jette» dans ma conscience de liberté? (la honte serait alors d’abord honte devant soi-même sous le regard d’autrui?). Merci

  6. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Sartre veut surtout établir que la médiation d’autrui est nécessaire à la révélation de soi-même comme conscience ou liberté. (Conscience ou liberté sont en effet une seule et même chose).
    Sans cette médiation, je suis toujours menacé d’engluement dans l’en soi. Le regard d’autrui m’impose de rompre l’intimité de moi avec moi-même, d’advenir dans ma dimension de conscience ou de liberté. En ce sens, vous avez raison de dire que la conscience ou la liberté du sujet sont engagées dans l’expérience de la honte mais l’enjeu de l’analyse sartrienne est de montrer que la révélation de cette dimension de la personne a besoin d’autrui pour devenir effective.
    Bien à vous.

  7. typhaine dit :

    Le sujet que je vous ai demandé d’analyser a été posé à une classe de seconde. Le sujet n’était donc pas si simple.

  8. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Si des élèves de seconde sont invités à traiter ce sujet, c’est manifestement la preuve qu’il ne présente pas de difficulté majeure car le moins que l’on puisse dire est que des élèves de seconde ne sont pas armés philosophiquement.
    Il faut réfléchir avant d’énoncer des jugements afin que ceux-ci soient pertinents et ne pas se dispenser des règles élémentaires de la politesse lorsqu’on s’adresse à une personne.
    Bien à vous.

  9. Diana dit :

    Bonjour Madame Manon,
    Je souhaite écrire un article sur la difficulté du regard de l’autre dans le cadre d’une maladie chronique en partant de la célèbre phrase de Sartre « l’enfer c’est les autres ». Grâce à l’apport précieux d’une réflexion philosophique je souhaite orienter mon article vers l’idée que « l’enfer c’est les autres » c’est à dire que le regard de l’autre « chosifie » quand le rapport à sa maladie est sur le même mode. Qu’en pensez vous?
    Apprendre à devenir sujet et non plus objet de sa maladie permettrait également de sortir de la peur du regard de l’autre et d’accéder à ce sentiment de « co existence » et non plus la peur de l’exclusion.
    En ce qui concerne la honte, la honte ne peut apparaître que sous le regard de l’autre mais il me semble qu’elle concerne plutôt l’être et non pas le faire. Contrairement à la culpabilité, on a honte de ce que l’on est et non pas de ce qu’on fait. Le regard de l’autre peut provoquer la honte et la honte fait apparaître l’angoisse d’exclusion, se sentir indigne de son être même.
    Qu’en pensez vous?
    Je vous remercie infiniment de nous permettre ces échanges tellement enrichissant avec vous,
    bien à vous
    Diana

  10. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous faites une distinction entre l’être et le faire qui ne peut pas être justifiée, ne serait-ce que parce que toute action est une expression de soi. Sartre va jusqu’à dire que nous ne sommes rien d’autre que nos actes. https://www.philolog.fr/lessence-de-lhomme-cest-lexistence-heidegger/
    J’ai honte de ce que je révèle que je suis dans mes actes, mon infirmité ou autre chose au regard d’une conscience, que celle-ci soit celle d’autrui dans sa présence ou de la mienne en son absence. Dans la mesure où la conscience, par principe, introduit une distance entre moi et moi-même, je suis nécessairement exposé à ressentir de la honte.
    Il me semble qu’il est assez naturel, pour un malade de se sentir en déficit par rapport à ce qu’il a été ou à ce qu’il voudrait être. La gène que peut susciter le regard des autres n’est peut-être que la dramatisation de la difficulté qui est la sienne dans son rapport à lui-même.
    D’où la nécessité d’un travail de soi sur soi. C’est moins le rapport aux autres, que le rapport à soi qui est en jeu dans la conquête d’une certaine liberté dans l’expérience de la maladie.
    Bien à vous.

  11. Diana dit :

    Bonjour Madame Manon,
    « ce regard là à ceci de singulier qu’il est toujours regard d’un regard. » Le regard d’un regard c’est l’interprétation que l’on fait du regard de l’autre qui fait que l’on peut se sentir mal à l’aise ou alors le regard d’une intériorité sur une autre qui du coup peut devenir une rencontre intersubjective? Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris.
    Quand Sartre donne son explication de son fameux « l’enfer c’est les autres » et qu’il explique qu’il ne voulait pas dire que les rapports aux autres était toujours empoisonnés mais que c’était l’enfer si les rapports avec autrui étaient tordus, viciés, comment définiriez vous « rapports viciés ou tordus? » Est ce à dire que c’est l’enfer quand objectivement l’autre veut nous nuire mais cela peut aussi être l’enfer quand on en a juste l’impression? Il y a quand même cette notion de se libérer du regard des autres pour sortir de l’aliénation à l’autre ? J’ai l’impression que je n’ai pas saisi un point précis de l’ambiguïté de « l’enfer c’est les autres ». Pour sortir de l’aliénation au regard de l’autre faut il laisser en enfer ceux qui y sont et apprendre à se libérer de la peur d’être objectivé? C’est le lien entre regard de l’autre et liberté que je n’ai pas saisi je pense.
    Bien à vous
    Diana

  12. Simone MANON dit :

    Bonjour
    L’expression que vous relevez renvoie à l’expérience de la rencontre intersubjective. Celle-ci déjoue le piège de l’objectivation pure et dure dans la mesure où la rencontre de deux regards est rencontre de deux intériorités se faisant signe sous une forme furtive. Elles ne se disent rien puisqu’elles peuvent être des inconnues l’une pour l’autre, simplement le sourire que cette expérience appelle témoigne qu’elles se reconnaissent comme des sujets et se saluent.
    Il y a beaucoup de confusion dans votre compréhension de la phrase de Sartre.
    Les rapports viciés, tordus avec les autres sont les rapports difficiles où dominent les affects négatifs (le mépris, la haine, etc. ) Se sentir objectivé comme un être méprisable par une personne dont j’aimerais être reconnu est une expérience douloureuse, surtout lorsque cette personne est un père, une mère ou un professeur. Ce vécu conduit souvent à construire une image négative de soi-même car j’intériorise ce regard de l’autre et je suis enclin à me voir comme je sens que l’autre me voit. En ce sens « l’enfer c’est ce jugement de l’autre que j’ai fait mien ».
    Voyez aujourd’hui l’exemple des « gilets jaunes ». Ils ont l’impression à tort ou à raison d’avoir été méprisés par ceux qu’ils appellent « les riches », « les politiques », « les puissants ».
    D’où leur colère et leur haine à l’endroit de ceux qu’ils considèrent comme étant à la source de leur souffrance. D’où aussi leur mal-être dans le corps social qui déborde largement leurs difficultés matérielles, bien réelles, elles.
    Toutes les relations humaines ne s’effectuent pas sur un mode négatif, (qui d’ailleurs peut avoir une réalité objective ou être purement fantasmatique).
    On conquiert son autonomie en s’affranchissant du jugement des autres mais cela ne signifie pas s’affranchir du jugement de sa propre conscience et ce que Sartre montre, c’est que celle-ci n’a pu advenir que dans le commerce avec d’autres consciences.
    Bien à vous.

  13. Diana dit :

    Chère Madame Manon,
    je vous remercie infiniment d’accepter et de prendre le temps de me répondre de manière aussi précise malgré la confusion de mes propos. Vos explications m’éclairent énormément et vont me permettre de pouvoir avancer dans la rédaction de mon article. Merci pour ce que vous faites, votre blog et les échanges que vous entretenez avec vos lecteurs sont très précieux. Nous avons de la chance de vous avoir!
    Bien à vous,
    Diana

  14. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Voyez bien que chez Sartre et de nombreux philosophes la conscience, avec sa possibilité de transcender le donné ( ce que Sartre appelle la facticité opposée à la transcendance) est synonyme de liberté. Or cette liberté est possibilité de se choisir, de ne pas être asservi à sa facticité, par exemple à son corps, à sa classe sociale, à un aspect de son être que l’on refuse. La honte résulte de la conscience de ne pas être à la hauteur de cet idéal de liberté.
    Bien à vous.

Laisser un commentaire