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Désir et passion.

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Hans Hartung. affiche 1951.

     

 

  Comme le désir s'étaie sur le besoin, la passion s'étaie sur le désir. 

 

  Descartes pense sous le nom de « passions de l'âme » l'ensemble de la vie affective puisqu'un affect implique une passivité de l'âme. Un désir, un sentiment, une passion sont des modifications de la sensibilité sous l'effet de ce qui agit sur elle.

  Néanmoins on appelle plus spécifiquement passion, une modalité d'expression particulière du désir. Tandis que les désirs sont multiples et divers dans une vie, la passion implique une unification des désirs.

 Définition : Une passion est un désir dominant, exclusif, suffisamment puissant pour envahir toute la vie de l'esprit et polariser une existence sur un seul objet. En dehors de l'intérêt porté à l'objet passionnel plus rien n'importe. Tout l'univers du passionné converge vers un unique pôle qui le fascine.

 PB : Qu'est-ce qui confère à l'objet sa souveraine puissance ?

  Il semble bien que ce soit son caractère inaccessible. Si la tendance naturelle des désirs est de chercher la satisfaction, le propre du désir passion est de la rendre impossible. Et sa merveilleuse puissance trouve dans cette impossibilité le secret de sa force. Si l'objet de la passion pouvait être possédé, la passion s'évanouirait. Elle se maintient par la distance irréductible séparant le désir de son objet. Le désirable creuse sans fin le désir, l'exaspère et ne fait flamber le désir sous forme passionnelle qu'autant qu'il se refuse. C'est dire que l'obstacle lui est consubstantiel.

 Exemples : C'est Juliette que Roméo aime, mais les Montaigu et les Capulet sont des ennemis irréductibles. C'est Yseult que Tristan aime, mais c'est la femme de son oncle, le roi Marc. C'est Hippolyte que Phèdre aime, mais c'est le fils de son mari. C'est la perfection de l'oeuvre d'art que Modigliani aime mais la perfection est au-delà de toute réalisation. C'est Dieu que Sainte Thérèse D'Avila aime mais on ne peut pas tenir Dieu dans ses bras. C'est la performance limite qu'aime le sportif de l'extrême, mais il y a toujours une limite au-delà de la limite etc.

   Etonnante expérience que ce vécu où la ferveur se joint à la plus profonde douleur. Impossible de penser à autre chose. On a l'impression que le passionné est sous la domination d'une force dont il dit souvent qu'elle est « plus forte que lui ». Au diable la ruine d'une famille, le déshonneur, il faut aller jouer. « Il y a du supplice dans la passion, le mot l'indique » remarque Alain (Les arts et les dieux). Le thème du philtre d'amour, dans Tristan et Iseut, symbolise cette idée d'une possession, d'un charme opérant sur un sujet pour lui ôter sa liberté. Poids du destin, d'une faute à expier dans la tragédie grecque, d'un désir inconscient pour la psychanalyse, la passion rime avec aliénation même si ce n'est jamais sans mauvaise foi qu'un homme peut prétendre être dépouillé de sa liberté. Oreste incarne cette ambiguïté de la passion dans Andromaque (Racine). Il incrimine la fatalité, la vengeance des dieux dont il se dit la victime mais il avoue aussi son consentement intime à tout ce qui arrive : «  je me livre en aveugle au destin qui m'entraîne ».

 

  PB : Quel est le sens de l'expérience passionnelle ? Qu'aime-t-on vraiment lorsqu'on aime passionnément ? Est-ce l'objet de la passion ou bien cet objet n'est-il qu'un moyen permettant au désir de se poursuivre lui-même comme une fin ?

  L'idéalisation de l'objet dans l'amour-passion (Cf. Stendhal et sa description du phénomène de cristallisation), sa tendance à fonctionner comme le symbole de l'ailleurs, de l'absolu inclinent à penser que l'amour-passion est un amour abstrait (à distinguer du sentiment d'amour). Il ne porte pas sur un être réel mais sur un être construit dans l'imaginaire. Jouhandeau a dit cela dans Chronique d'une passion : « On ne « voit » pas ce qu'on aime, on « voit » autre chose ou quelqu'un d'autre qu'on est seul à « voir »...mais que tout d'un coup, on cesse d'être aveuglé par cette lumière intérieure, par cette propre lumière qu'on projette sur l'autre, qui l'embrase et qui le transfigure » et le charme s'évanouit.

  Alors qu'aime-t-on vraiment si ce n'est pas l'objet d'amour ? Il semble bien qu'il faille répondre avec St Augustin : « Amabam amare ». Ce que nous aimons, c'est aimer. Proust le confirme : « Les maîtresses que j'ai le plus aimées n'ont jamais coïncidé avec mon amour pour elles...elles avaient plutôt la propriété d'éveiller cet amour, de le porter à son paroxysme qu'elles n'en étaient l'image ». Et dans son beau livre L'amour et l'Occident, Denis de Rougemont écrit : « Tristan et Iseut ne s'aiment pas...ce qu'ils aiment c'est l'amour, c'est le fait même d'aimer et ils agissent comme s'ils avaient compris que tout ce qui s'oppose à l'amour le garantit et le consacre dans leur cœur pour l'exalter à l'infini dans l'instant de l'obstacle absolu qu'est la mort ».

  S'il en est ainsi, il faut voir dans la passion une sorte de ruse du désir qui poursuit sa propre intensité comme une fin en soi et qui sait bien que sa condition de possibilité réside dans son ascèse.

 

  Si, en revanche, on est sensible à la souffrance, à l'agonie de la vie, constitutives de cette expérience, on peut se demander si la passion ne révèle pas éros comme un refus de la vie. Tout se passe comme si le désir vivait de désirer sa propre suppression dans l'accomplissement absolu or le vrai nom de cette jouissance parfaite, c'est la mort. De fait, les grandes passions sont toujours des histoires d'amour et de mort. La passion du Christ, celle de Roméo et Juliette, de Tristan et d'Iseut pour ne citer que les monuments du genre. S'agit-il de comprendre que la vérité secrète d'Eros est Thanatos ?

 

 

 

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64 Réponses à “Désir et passion.”

  1. lalong dit :

    je suis eleve de la terminale litteraire je compose le bac au moi de mai et lo philo est ma matiere de base . je n arrive pas a comprendre mes cour comme celui de desir et passoin , la violence ,la morale, laconscience, l inconscien …… et je ne sais quoi faire.

  2. Simone MANON dit :

    Le seul conseil que je puisse vous donner est de travailler vos cours. Il y a des définitions à apprendre, des problématiques à comprendre. Dès lors qu’on fait les efforts intellectuels suffisants (rigueur de l’apprentissage, entraînement à la dissertation ou à l’explication, régularité et application pour faire le travail donné par le professeur) on progresse. A l’impossible nul n’est tenu mais ce que l’on demande au bac pour obtenir la moyenne est à la portée de tout le monde. Vous dîtes que vous ne comprenez vos cours, mais en quoi une définition (celle de la conscience, de l’inconscient, du désir par exemple) est-elle difficile à assimiler pour celui qui se donne la peine de se l’approprier?

  3. Gaëlle Bernhardt dit :

    Je suis étudiante en lettres à la faculté de Berlin. En faisant des recherches sur Rousseau et plus particulièrement la Nouvelle Héloïse, j’ai trouvé votre site. Je le trouve vraiment formidable ainsi que le fonctionnement.
    Je voulais prendre la liberté de faire part de mon expérience en ce qui concerne l’assimilation de définitions philosophiques. La terminale me parut difficile et je ne compris pas tout de suite, ce que l’on attendait de nous pour l’épreuve de philo au bac. Je ne trouvais pas aussi évidemment de s’approprier les idées de Platon, Freund et autres pour avoir les moyens de disserter. Je pense qu’il ne suffit pas d’apprendre mais avant tout de comprendre. Ce qui m’a aidé personnelement se sont les lectures secondaires sur les auteurs ou les théories tenues par ceux-ci. Et puis, même s’il faut être prudent, il est toujours possible d’utiliser l’internet. Il y a pas mal de forum, où il est possible de discuter.

    Bien Cordialement

  4. Simone MANON dit :

    Merci Gaëlle de faire part de votre expérience. Vous avez raison, il faut comprendre pour pouvoir s’approprier les analyses d’un auteur. Mais il me semble que les jeunes ont la chance de disposer de nombreux outils pour les aider dans cette tâche. Vous signalez l’usage d’internet. Il est vrai que si l’on sait l’utiliser, c’est un magnifique outil.
    Tous mes voeux de réussite dans vos études.

  5. ornella dit :

    j’aimerais dire que c’est très bien ce site , je viens à peine de la visiter et il m’a satisfait …

    merci

  6. ngbwa denis dit :

    la philo est une matière interessante pour moi car je suis en terminale litterraire et vraiment j’ai des difficultés notamment sur la decouverte des problèmes des sujets et sur la facon de rédiger

  7. Simone MANON dit :

    Quelles que soient les difficultés rencontrées, l’essentiel est de se donner les moyens de s’améliorer. A l’impossible nul n’est tenu mais chacun devrait ressentir l’obligation de donner le meilleur de lui-même.

  8. olivia dit :

    Je suis « passionée » par votre blog, merci.
    Par ailleurs, je suis amoureuse, désireuse et passionnée. Mon histoire s’assimilerait à une de celles de Colette. Je ne sais plus que faire pour m’en sortir…

  9. Simone MANON dit :

    Toutes les passions sont bonnes de leur nature, disait Descartes. Ce qui est à craindre c’est leur mauvais usage et leur excès.
    Ce que vous vivez doit être une occasion pour vous d’exercer votre jugement et votre force d’âme pour vous en libérer. Pour cela il faut vraiment comprendre que cette passion est mauvaise pour vous (ce que je suppose puisque vous voulez, selon votre formule, vous en sortir) et investir votre désir sur un autre objet (un sport, l’étude, une amitié etc.) Descartes encore disait qu’il faut mettre en oeuvre une véritable industrie car une passion installée est difficile à déraciner. Cela passe par une stratégie de diversion. Détourner votre pensée de son objet passionnel en l’occupant à autre chose.
    Je vous conseille la lecture des stoïciens et la mise en pratique de leur éthique:
    le Manuel d’Epictète, les Entretiens, et les Pensées de Marc Aurèle.
    Lisez aussi sur ce blog l’explication de la troisième règle de la morale provisoire de Descartes.
    Descartes: changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde. Utilisez l’index pour trouver facilement l’article.

  10. olivia dit :

    Je vous remercie bien de cette longue réponse. Il est vrai que la lecture de la philosophie aide vraiment à se faire sa propre opinion, et à faire un véritable travail sur soi même, se questionner sur son existence et sur la nature de son mal être, ou encore sur le moyen d’atteindre cette quietude, ce repos de l’âme qu’on recherche finalement tous. Voilà une bien belle discipline. Quand vous me parlez des pensées de Marc Aurèle et d’Epictète, ça m’interpelle puisque c’est justement les écrits que je dois connaitre pour mes partiels de la rentrée. Je suis d’ailleurs bien embêtée, puisque j’ai d’une part à revoir la philosophie greco-latine (Platon, Aristote, et les philosophies hellénistiques) et le théâtre antique. Si vous aviez un conseil pour m’aider à m’organiser, je ne sais pas trop par ou commencer puisque la matière pour laquelle je vais travailler tout cela est la culture générale !
    Je vous remercie encore !

  11. Simone MANON dit :

    Je ne peux que vous conseiller de procéder méthodiquement en étant bien consciente qu’il vaut mieux savoir peu mais bien que beaucoup mais superficiellement.
    Bon courage.

  12. olivia dit :

    Merci, votre blog est désormais ma page d’ouverture internet.
    Quand Descartes dit que toutes les passions sont bonnes de leur nature, qu’entend-il vraiment ? Comment poursuit-il et conclut-il sa réflexion ? Une passion ne finit-elle pas mal, fatalement, puisqu’elle implique nécessairement l’obsession ? Donc comment une passion peut-elle être à un seul moment bonne, puisque pour ma part, c’est dès les premiers instants qu’elle a fait souffir ? Qu’entendez vous d’ailleurs par « leur mauvais usage » ?
    En fait, c’est « l’idée » de la passion qui m’a attirée, la poésie qui l’entoure ou encore la conception idéalisée qu’on en a, à travers différents médias. Ou l’idée de l’interdit. Est-ce que chaque homme a pour but unique de se rendre heureux et surtout unique ? Ou est-ce l’obsession de certains excentriques ?
    Le passionné n’est il pas un idéaliste, déçu et frustré, et surtout conscient de sa petitesse ?
    Cordialement !

  13. Simone MANON dit :

    Il vous faut lire le traité des passions pour comprendre Descartes.
    Pour vous éclairer il faudrait des développements excédant une simple réponse.
    Disons que Descartes pense sous le nom de passion l’ensemble de la vie affective dans la mesure où une émotion, un sentiment ou une passion (au sens fort) sont des états imlpliquant un moment de passivité. On subit l’action de quelque chose qui suscite en nous un certain état affectif (pensées et mouvements).
    Une passion est donc un état psycho-physiologique, en soi moralement neutre. Ce qui s’expose au jugement moral (c’est bien ou mal, bon ou mauvais) concerne seulement ma manière de me disposer par rapport à cet état. M’y abandonner si je le juge souhaitable (la plus grande partie des plaisirs de la vie viennent des passions dit Descartes) ou m’en affranchir dans le cas contraire. Si je comprends qu’il y a plus de malheur que de bonheur à la clé ou bien que cette passion me conduit à l’indignité morale, j’ai le devoir et le pouvoir de ne pas y céder. Voilà ce que Descartes appelle le bon ou le mauvais usage des passions et elles sont donc toutes bonnes de leur nature en ce qu’elles sont, soit l’occasion de jouir des douceurs de l’existence, soit l’occasion d’exercer notre force d’âme (de faire un bon usage de notre libre arbitre, ce qui est la définition de la vertu chez Descartes, (Voyez l’article: la vertu de générosité).
    La deuxième partie de votre message montre clairement que vous repérez au principe de votre état passionnel un effet de mimétisme. Vous faîtes preuve par là d’une grande lucidité qui est la première condition d’une libération.
    René Girard a étudié les pièges du désir mimétique c’est-à-dire de l’aliénation qu’il implique. Voyez sur ce blog l’article sur le désir mimétique, René Girard, et surtout lisez mensonge romantique et vérité romanesque ainsi que son étude sur Shakespeare: les feux de l’envie.

  14. olivia dit :

    Merci, vraiment.

    (Je n’ai que 17 ans, je parle en totale incompétence mais tout cela m’intéresse bien)
    En ce qui concerne le désir mimétique, ne pensez vous pas que justement, dans nos sociétés démocratiques, terriblement égalitaires, l’homme veut non plus imiter autrui puisqu’il est comme lui, mais justement, tenter, en vain de se démarquer, non plus par le statut puisque ça lui devient de plus en plus impossible, mais par les passions ? Entretenir une passion, ou alors avoir une connaissance assidue, un obsession maladive pour une chose, un domaine ou une personne, n’est-ce pas finalement le moyen de se rendre unique et différent ? Car, à quoi bon vivre pour être l’égal parfait d’autrui ?
    Ce que je dis là est peut être bien personnel !
    Mais la démocratie, ou l’égalitarisme à tout va ne sont ils pas finalement dangereux pour l’homme ? Ce qui me pousse aux passions, c’est peut être tout compte fait le sentiment de n’être qu’un individu quelconque dans la masse, et je ne veux pas forcement imiter, mais plutôt me démarquer, car les gens passionnés ne sont pas si courant.
    Ma question finale est en fait, si, les désirs mimétiques s’accentuent avec la démocratie, ou si la démocratie conduit à des désirs passionnels de l’individu en perte d’identité ?

    Cordialement

  15. Simone MANON dit :

    Voyez sur ce blog les analyses de Tocqueville (le despotisme démocratique. Lisez les commentaires) et de Rousseau (la perfectibilité) pour comprendre que vous vous trompez sur les passions de l’âge démocratique.
    Par ailleurs, tant que son centre de gravité est hors de soi, dans le souci de se différencier d’autrui, on n’est pas libre. La philosophie apprend à conquérir l’autonomie rationnelle et à se réjouir d’un commerce avec les autres fondé sur le principe d’égalité des personnes.

  16. tatiana dit :

    il faut avouer ke la philo nest pas une matiere aussi evidente a comprendre. mais bon…
    j,aime bien

  17. mohaman dit :

    je suis nouveau et emerveiller par la philo votre site et formidable car moi je trouve tout ce que j dont bessoin

  18. gael dit :

    je suis noveau.on disait souvent que la philosophie est pour les fous mais celui qui le dit est un fou qui s’ignore et pour cela celui qui ne fait pas la philosophie a les yeux fermés comme l’ a dit réné descartes <>.franchement votre site me fais du bien car il me fait reviser merciiiiiiiiii beaucoup

  19. Simone MANON dit :

    C’est bien Gael d’être intéressé par la philosophie, mais ce serait encore mieux si vous corrigiez votre expression.
    Bonne année de philosophie.

  20. aldin ngantchou dit :

    la philosophie a toujours été et reste un cours très important pour les élèves de classe terminales surtout les littéraires . ainsi votre site est une véritable bibliothèque philosophique pour les apprenants

  21. Simone MANON dit :

    Merci Aldin pour ce sympathique message.
    Bonne année de philosophie.

  22. koa maximilien dit :

    la philosophie est une matiere que je voudrai comprendre mais j,ai des petits pb sur l’analyse de la problematique en ce qui concerne le sujet citation et aussi je peux poser mes quetions a l’introduction .

  23. Simone MANON dit :

    Comme vous ne posez aucune question, vous comprendrez que je ne puis guère vous répondre.
    Si vous avez des problèmes de méthode de la dissertation, voyez sur ce blog le cours: méthode de la dissertation.
    Bon courage.

  24. july dit :

    votre site est formidable.j aimerais m’inscrire.

  25. Simone MANON dit :

    Il n’y a pas à s’inscrire sur mon site July. Il est ouvert à tous et il est gratuit.
    Bien à vous.

  26. Elissa dit :

    Bonjour Madame, tout d’abord je tiens à vous remercier pour ce site très intéressant et bien construit qui me permet de compléter mes cours de philosophie.
    Je suis élève en terminale et je vais avoir mon premier bac blanc de philosophie dans 2 jours; j’aurais aimé savoir si vous connaissez des oeuvres cinématographiques ou bien des peintures traitant d’autrui, du désir ou bien des passions car se sont les sujets que je dois réviser et j’avoue que je manque de références culturelles à glisser dans ma copie !
    Je vous remercie d’avance !!

  27. Simone MANON dit :

    Bonjour.
    On n’exploite intelligemment que les références maîtrisées. A défaut, il vaut mieux s’abstenir.
    Bonne chance pour votre épreuve.

  28. desiré ottou dit :

    je suis un jeune garcon de la classe de terminale litteraire et j ai des multiples difficultes en philosophie.j aimerai que l on me vienne en aide car ce bac c ma priorité.merci

  29. Simone MANON dit :

    La fonction de ce blog est précisément d’aider les élèves à s’approprier les concepts et les problématiques. Cela demande un effort personnel. Nul ne peut le faire à la place d’un autre.
    Travaillez chacun de vos cours méthodiquement et vous constaterez des progrès.
    Bon courage.

  30. catherine dit :

    Bonjour Mme Manon,
    Avant de vous poser ma question, je ne vais pas être très originale mais je tiens vraiment à vous remercier pour votre blog absolument formidable. Je suis une mère de famille (en fait professeur d’anglais actuellement en disponibilité pour suivre mon conjoint à Londres) et, comme j’ai du temps, j’ai promis à ma fille en terminale cette année de l’aider en philo. C’est en faisant quelques recherches sur internet avec elle pour son premier devoir que nous avons découvert votre site et depuis, pour moi, quel bonheur ! Je lis assidûment vos articles, j’en oublie même de continuer ma découverte de Londres, cette ville passionnante et…de préparer à manger à ma petite famille qui, le soir venu, me rappelle à ses besoins vitaux !! Bref, un grand merci de m’apporter un tel enrichissement.
    Voici donc ma question : pourriez-vous me donner plus d’explications sur le fait que la passion puisse être interprétée comme un « refus de la vie », un désir de mort ? Je comprends l’idée mais je ne suis pas très sûre d’en comprendre le « mécanisme ».
    Merci

  31. Simone MANON dit :

    Merci Catherine pour ce message bien trop élogieux.
    Vous demandez ce qui permet de dire que la vérité du désir-passion est le désir de mort.
    On peut répondre: ce qui montre l’antinomie d’un tel désir avec les lois du réel ou de l’existence humaine.
    -Celle-ci se déploie dans le temps. Le changement, les intermittences du manque et de la satisfaction, la finitude, l’imperfection sont le propre du temporel. Or le désir-passion refuse le temps; il est un désir d’éternité (Cf. Juliette: « Je jure de t’aimer éternellement ») ou un désir d’absolu. Tout se passe comme s’il était travaillé par une nostalgie-aspiration à un ailleurs, à « la vraie vie » dont Rimbaud disait qu’elle est absente.
    -L’existence est une existence individuée. Impossible de supprimer la séparation de deux êtres qui peuvent partager leur solitude, mais ne peuvent la supprimer. Nous avons été expatriés de l’immersion dans le ventre maternel ou de l’unité originaire. Est-ce la nostalgie de cette jouissance originaire que nous voulons retrouver dans l’amour fusionnel? Telle est l’hypothèse psychanalytique qui n’est jamais qu’une manière de décliner psychologiquement et empiriquement la métaphysique platonicienne du désir. Cf. Le mythe de l’androgyne. Dans ce mythe Platon pointe l’échec d’un tel désir. « Un » plus « un » font toujours « deux ». La plénitude de l’union mystique nous est à jamais refusée en cette vie. Voilà pourquoi toute l’histoire de Tristan et d’Yseult converge vers le moment de la mort des amants. La mort seule a la capacité d’unir ce que la vie sépare.
    – Mais sans la séparation pas de passion. Seuls les obstacles la font vivre. Or c’est précisément au moment où l’obstacle est absolu (la mort) que la passion triomphe. Qu’est-ce à dire sinon que tous les obstacles empiriques sont la métaphore du véritable objet de la passion (la mort), la preuve qu’il n’y a ni temps ni espace dans lesquels la passion peut s’inscrire?
    -Le désir exalté vise une jouissance à sa mesure, une jouissance absolue, celle qui serait consubstantielle à la suppression du désir comme désir. Les amants n’avouent-ils pas au comble du délire qu’ils voudraient mourir? Les libertins appellent l’orgasme « la petite mort » et Bataille disait que « la seule jouissance parfaite est la mort ».
    -Enfin la passion comme la mort est ce que l’on subit absolument.

    Voyez le commentaire du mythe de l’androgyne https://www.philolog.fr/le-mythe-de-landrogyne-commentaire/et l’article: peut-on fonder le mariage sur l’exaltation passionnelle? https://www.philolog.fr/peut-on-fonder-le-mariage-sur-lexaltation-passionnelle/ pour approfondir les significations.
    Bien à vous.

  32. catherine dit :

    Merci beaucoup pour ces explications qui m’éclairent grandement. Je n’ai pas encore lu les deux articles que vous mentionnez ; je vais vite aller voir !
    Bonne soirée et bonnes fêtes de fin d’année.

  33. badara dit :

    ce cour sur les desirs et passion m’a beaucoup interessé.

  34. winnie dit :

    ce cour est magique merci les philosophes

  35. carine dit :

    j ne sais pas ce je doit faire pour developper une bonne dissertation

  36. Simone MANON dit :

    Bonjour Carine
    Il vous faut respecter les règles de la méthode qui sont énoncées dans le cours de méthodologie et mobiliser votre culture philosophique. Il faut aussi veiller à la correction de l’expresssion (Ex. ici: je doiS).
    Bon courage.

  37. LEFEBVRE dit :

    Madame MANON,
    Je viens de lire votre article et j’y ai trouvé des réponses. Je suis étudiante en audiovisuel et je réalisa pour mes études un documentaire sur la passion. Je souhaiterais vous développer mon projet et si vous êtes intéressé (ce qui je l’espère arrivera) pourquoi pas organiser une rencontre pour que je puisse recueillir votre propos à la caméra.
    Bien à vous.
    LEFEBVRE Margot

  38. Simone MANON dit :

    Bonjour Margot
    Je peux répondre à toutes les questions que vous voulez sur ce blog.
    Je suis curieuse de savoir en quoi consiste votre projet mais pour des propos devant caméra, il ne faut pas compter sur moi.
    En espérant que votre travail vous comble.
    Bien à vous.

  39. Lefebvre dit :

    Merci de votre réponse.
    Nous devons mettre en image ce sujet vaste qu’est la passion. Nous nos penchons sur ses différente définition psychologique religieuse et philosophique. Nous voudrions que l’aspect philosophique soit le file conducteur de notre documentaire il serait représenté par quelqu’un de passionné tel que vous.
    Si vous ne souhaitez toujours pas répondre à nos questions face caméra pourriez vous m’indiquer une personne sur Paris qui serait suceptible de nous répondre?

    Encore merci, bonne journée à vous.

  40. Simone MANON dit :

    Bonjour Margot
    La passion peut en effet être mise en scène dans des registres très différents. L’enjeu est la réussite formelle de la synthèse. Tous mes voeux en ce sens.
    Je suis une savoyarde et ne connais personne à Paris susceptible de répondre à votre demande.
    Bien à vous.

  41. blanche dit :

    salut madame MANON! je suis élève en classe de terminale et c’est ma première année philosophique.Franchement, votre blog est un succès et je vous félicite! En ce qui me concerne, je n’arrive pas à bien comprendre la méthodologie de la dissertation philosophique au niveau de l’introduction. En fait,quelle est la différence entre la problématique et le problème? merci de bien vouloir m’édifier sur cette préoccupation. Une fois de plus mes félicitations pour ce magnifique site!!!

  42. blanche dit :

    La philosophie est une forme de savoir merveilleuse!

  43. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous trouverez la réponse à votre question dans le cours de méthode. https://www.philolog.fr/methodologie-de-la-dissertation-philosophique/
    Vous avez aussi de nombreux exemples d’introductions de dissertation rédigées où la règle est appliquée.
    Bien à vous.

  44. Paris-Story Reçoit Francis Métivier: Pour la première édition du Zapping Philo, Le Live dit :

    Pour la 1er fois Paris-Story à le plaisir d’accueillir Francis Métivier pour la première édition du Zapping Philo, le live, le Vendredi 14 Mars 2014 dès 19h00 dans la salle multimédia du quartier de l’Opéra.

    Sur le modèle de son livre Zapping Philo, le philosophe fais son JT philo en direct et dévoile la porté philosophique de l’actualité parisienne et nationale du moment.

    Au programme: – Une introduction à la philosophie par Francis Métivier
    – Des rencontres pertinente et inattendues
    – un échange avec le public et le philosophe

    Adesse: 11 bis rue scribe, 75009 Paris
    Tarifs : 10€/adulte – 8€/étudiant
    Tél: 01 42 66 62 06 ou par mail : paris.story.fr@gmail.com

  45. Patrick dit :

    Bonsoir,

    Encore un article enrichissant que je découvre en écoutant les nocturnes de Chopin ! A quand un livre reprenant les articles et cours de ce blog ? Même en étant un enfant d’internet, je garde plaisir proustien de tenir un livre dans mes mains, de sentir l’encre sur le papier.
    J’avais compris votre dernière phrase- qui est d’ailleurs, je le note une question- que finalement ‘si la vie secrète d’Eros est Thanatos’, cela serait dû au fait que l’on désire être aimé car cela nous conforte dans notre existence d’homme et de femme. Notre existence n’est pas vaine puisque quelqun m’aime et que je suis capable d’aimer ! L’amour me rend vivant. Une manière de défier la mort ou de prolonger la vie dans le sentiment amoureux. Ne dit-on pas que lorsque l’on s’aime intensément le temps s’arrête.
    Bien à vous

  46. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Pour ce qui est d’un livre, l’idée m’a effleurée et puis je me suis dit qu’il y en a tant sur le marché que ce n’était pas la peine d’en rajouter un.
    Quant à l’interrogation sur la vérité secrète d’Eros, l’idée que celle-ci soit Thanatos signifie que l’amour est nostalgie de la mort, aspiration à une satisfaction impliquant la suppression du désir et ce n’est pas réjouissant du tout. Il s’agit moins d’une affirmation de la vie et d’une reconnaissance de l’autre qu’une aspiration à la négation de l’une et de l’autre. Il y a là quelque chose de morbide, l’aveu d’une sorte de haine de la vie dans la mesure où l’amour de celle-ci suppose l’acceptation de l’individuation et de la finitude.
    Voyez sur ce blog, le mythe de l’androgyne et son commentaire. https://www.philolog.fr/le-mythe-de-landrogyne-commentaire/
    Bien à vous.

  47. s’lut je suis élève en terminale littéraire,je trouve ce site très bien car il m’aide à assimiler correctement mes cours de philosophie.

  48. Adonis MBALA dit :

    Je suis vraiment édiffié en consultant ce site. Je vous dis sincèrement merci et vous présente en meme temps mes sincères félicitations pour ce riche et préstigieux exposé.
    Jr.A K

  49. France Rechat dit :

    Madame,

    Vous êtes d’une rigueur exemplaire, je serais très heureuse si vous pouviez me donner des conseils en méthodologie. J’obtiens de bonnes notes à l’écrit quand je travaille à la maison, mais ai beaucoup de difficultés à produire des dissertations en temps limité.
    Et plus j’en sais, pire c’est!
    Que dois-je faire?!

    Merci infiniment pour ces cours
    France R.

  50. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous avez dû consulter la méthodologie: https://www.philolog.fr/methodologie-de-la-dissertation-philosophique/
    Il convient donc de bien respecter les règles et pour chaque partie d’éviter les développements inutiles (digressions, propos redondants). L’important est de ne jamais oublier l’idée directrice.
    Vous pouvez vous familiariser avec les règles en consultant la rubrique dissertation.
    Bien à vous.

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