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ruine de de la chapelle de Champlieu. picasaweb.google.com

 

   La religion est le culte rendu à la divinité.
  Elle repose sur un corps de doctrines, objet de foi qu'on appelle des dogmes. Ce sont des contenus spirituels auxquels le croyant adhère sans les remettre en question car en eux le divin s'est révélé ; que cette révélation soit de tradition collective, d'autorité scripturaire ou d'intuition personnelle. Chaque religion a donc son orthodoxie.
  Chacune a aussi sa liturgie. Elle définit un certain nombre de cérémonies, de rites et de manières de se conduire. (Orthopraxie).

  Comme telle, elle est une institution sociale.
  Cf. Durkheim : « Une religion est un système solidaire de croyances (dogmes) et de pratiques (rites) relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent ».

 

PB :
  • A quoi renvoie la distinction de la religion naturelle et des religions positives?
  • La religion et la science sont-elles incompatibles?
  • La foi religieuse est-elle sans raison?.
  • Qu'est-ce que le sentiment religieux?
  • Le sentiment religieux implique-t-il  la croyance au divin?
  • Qu'est-ce qui fonde l'importance de la religion dans la vie des hommes?
  • Pourquoi  la philosophie instruit-elle souvent le procès de la religion? 

 

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50 Réponses à “Présentation du chapitre X : la religion.”

  1. gregory dit :

    Je ne souhaite pas directement vous interroger sur la religion mais puisqu’il va être question de croyance dans ma question et qu’il me semble que vous n’avez pas mis en ligne le cour sur le sujet qui m’intéresse je profite de cette présentation sur la religion pour vous poser ma question.
    N’ayant pas abandonné mon Master d’histoire et archéologie (spécialisé en égyptologie) mais étant en plein marasme, je me suis tourné vers Descarte (Discours de la Méthode) et mon cours de terminal sur la croyance et la vérité. Il m’apparait aujourd’hui clairement que je suis en pleine crise de scepticisme, je ne vois pour en sortir qu’une solution me confronter à ceux qui défendent le scepticisme pour voir si je trouve en moi quelques une de leur motivation ou de leur objectifs (ont-ils seulement pris la peine d’écrire les raisons pour lesquelles ils ont cessés de chercher la vérité, ce qui serai peut être un non-sens), j’aurai aussi besoin de savoir s’il existe quelques philosophes qui pensent qu’il ne faille pas passer par une « croyance en  » pour atteindre la vérité. Je me sens vraiment perdu et avant de laisser mourrir la flamme qui est en moi j’aimerai utiliser le peu de raison qu’il me reste pour ne pas la perdre complètement. Merci d’avance

  2. Simone MANON dit :

    Il me semble que la foi, la philosophie, la science sont, dans ce qu’elles ont de meilleur, du doute surmonté. Comment ne pas faire l’expérience du doute lorsqu’on n’est pas un esprit somnolent?
    Mais « on ne sort du doute que par un acte de foi » (Lagneau). Pour le philosophe non sceptique, foi en l’esprit, qui bien qu’étant impuissant à assurer totalement sa démarche, s’efforce de distinguer le vrai du faux et accomplit, au moins pour son honneur de sujet pensant, l’oeuvre des lumières. S’affranchir des tutelles, se méfier de la puissance aveuglante des affects et des intérêts, s’interdire une résolution un peu trop commode des antinomies, bref rendre un culte à la lucidité.
    Je crois que cet effort est héroïque même s’il y a peu de personnes sur la scène sociale pour comprendre cet héroïsme. L’éthique de la pensée a à voir avec le sens de la dignité humaine mais comme vous pouvez l’observer souvent les hommes se préoccupent davantage de revendiquer le respect de leur dignité que de s’efforcer d’être dignes.
    Je mettrai bientôt en ligne un cours sur la vérité et quelques précisions sur le scepticisme. Il ne vous comblera pas car je ne fais qu’examiner les critères du vrai en montrant qu’aucun n’est parfait.
    Néanmoins je souhaite vous mettre en garde contre une conception erronée du scepticisme. Ne croyez pas que le vrai sceptique soit un homme ayant renoncé à chercher la vérité. C’est au contraire parce qu’il la recherche avec un amour presque intégriste qu’il se condamne à la voir reculer à mesure qu’il avance dans sa quête.

  3. panier dit :

    Bonjour, je parcours votre site, je lis, je découvre, il me donne à réfléchir et en même temps j’ai l’esprit « brouiller » de ne plus savoir par où commencer?
    « La religion apaise t-elle l’esprit? » voilà ce que je suis venue « éclaircir » sur votre site, mais par où doit-on commencer pour essayer de répondre à cette question!?
    Merci de m’accompagner sur cette réflexion …
    bonne soirée

  4. Simone MANON dit :

    Il faut commencer par l’analyse des notions. En particulier celle d’apaiser. De bien voir qu’il s’agit d’apaiser l’esprit. Que faut-il entendre par là? La dimension intellectuelle ou la dimension affective de la personne? A partir de là il faut réfléchir par vous-même.
    Bon courage.

  5. panier dit :

    Merci de m’avoir fait part de votre réflexion.
    Mon raisonnement sur cette question est accès sur la dimension affective, je ne vois pas comment la religion pourrait apaiser la dimension intellectuelle de la personne, je ne lui accorde pas ce rôle.
    Je suis d’accord qu’elle apaise l »affect, ce que je retrouve dans le texte de Freud,mais l’intellect j’ai du mal à trouver les idées sur cette partie….?? Auriez-vous un conseil?
    Merci

  6. Simone MANON dit :

    Il faut vous demander ce que peut bien signifier « apaiser » pour un intellect. Dans le cours: « foi et savoir » vous pouvez trouver matière à étayer cette dimension de la problématique. Mais c’est à vous d’affronter la question en vous la posant vraiment.

  7. Hélène L. dit :

    En tant que vieille routarde de la philosophie je serais tentée de répondre ceci à notre étudiant et à ceux qui passant par là se reconnaitraient à travers lui.

    La philosophie qu’on vous apprend à l’école est une base de concepts, qui si vous en avez le sens vous aideront à progresser durant votre existence vers des sphéres de conscience sans cesse repoussée par l’homme. On ne peut plus faire d’astro physique ni de biologie ni aucune science sans avoir derrière le support philosophique requis. L’envergure intellectuelle passe par la gymnastique philosophique réguliére et celà peut donner quelques crampes et vertiges.

    Dans votre vie qui vous attend après les études et tout celà, vous rencontrerez peut être d’autres philosophies telles que bouddhiste ou occulte, qui empruntent à ce que vous aurez appris mais qui améneront une autre vision de la conscience sur ces thémes.

    De plus l’expérience mettra vos dogmes à l’épreuve en bien des occasions. Car si la sagesse et sa quête vous animent ce n’est pas le cas de la majorité du vulgaire et des shémes de vie moderne.

    Inevitablement le doute sera de la partie en maintes occasions.

    Le doute est une crampe de l’intellect. Il indique le plus souvent un nouveau concept qui émerge dans l’esprit, voir l’aube d’une nouvelle prise de conscience, il faut que ce concept prenne sa place et s’articule avec les autres dans les rouages de la conscience. Cette progression est parfois délicate car le doute peut conduire à la folie, comme le vouloir savoir à tout prix ce qui ne peut être su.

    Dans l’antique initiation on prévenait le discipline des dangers qui égarent la conscience. Il est recommandé quand la conscience se brouille de la sorte de la mettre au repos quelques temps avec des activités frivoles. Le concept prends ainsi le temps de se placer et quand l’intellect y revient c’est de suite avec une vision plus clair.

    Apprendre à se connaitre passe par apprendre à connaitre les régles subtiles de l’équilibre de la conscience. Et la vision est plus clair et la conscience plus paisible quand philosophie science et religion sont en adéquation.

  8. jean-pierre castel dit :

    Bonjour,

    La définition proposée en introduction de ce chapitre n’est-elle pas très marquée par notre vision occidentale, imprégnée de tradition judéo-chrétienne (sur la difficulté à définir le concept de religion, cf. Symbolique et Sacré, de Camille Tarot; sur sa genèse, cf. Quand le christianisme a changé le monde, de Maurice Sachot, qui montre comment le premier concept de religion a été dégagé par les Romains, puis transformé, subverti par les chrétiens, qui, avec Tertullien et Lactance, ont fait basculer son étymologie de religere –observer avec scrupule- à religare -relier)?

    Je préfère la définition proposée par René Girard, pour qui la religion est d’abord affaire de rituels, le premier d’entre eux étant le sacrifice, dont la fonction est de tenir à distance la violence (cf. la théorie du bouc émissaire dans La violence et le sacré, de René Girard).

    Dans la suite de René Girard, Jean-Pierre Dupuy a pu dire (dans La marque du sacré) que la religion « contient » la violence, au double sens du mot contenir : le sacrifice, acte violent, est contenu dans la religion dont il est même l’élément fondateur, mais son but est de prévenir, de contenir au deuxième sens de ce mot, d’autres formes de violence.

    Le monothéisme, en inventant une nouvelle catégorie de vérité, la vérité révélée, unique, universelle, irréfutable, a introduit une nouvelle forme de violence, la violence dite couramment religieuse, en fait une violence spécifiquement monothéiste. Les civilisations non-monothéistes ne connaissaient en effet pas ce type de violence : ils ne détruisaient pas les dieux de leurs ennemis (ils préféraient également faire de leurs prisonniers des esclaves plutôt que de les passer par l’anathème  l’anathème était l’extermination, prescrite par l’Ancien Testament, de toute forme de vie attachée aux personnes considérées comme « idolâtres »: hommes, femmes, enfants, et même bétail). Les trois religions monothéistes se refusent à reconnaître cette violence dont elles sont porteuses, de peur de remettre en cause leur dogme fondateur, la vérité révélée.

    Je développe dans mon livre Le déni de la violence monothéiste (L’Harmattan) l’idée que cette reconnaissance, la levée de ce déni, constitue pourtant un préalable, une première étape sur le chemin de la tolérance.
    Vous pouvez vous en faire une idée: http://books.google.fr/books?id=p_2zOjEAaW0C&printsec=frontcover&dq=le+d%C3%A9ni+de+la+violence+monoth%C3%A9iste&source=bl&ots=5y_p8-qJPz&sig=OXVtnTGbR09VBfFEwf0Efpzl4oc&hl=fr&ei=HyHuTNuePMG6hAfN2qSoDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CDMQ6AEwBA#v=onepage&q=le%20d%C3%A9ni%20de%20la%20violence%20monoth%C3%A9iste&f=false

  9. Simone MANON dit :

    Merci de nous donner une suggestion de lecture.
    Pour ce qui est de la définition de la notion de religion, vous avez raison, elle ne va pas de soi. Angelo Grelich insiste sur la difficulté de ce concept dans ses prolégomènes à une histoire des religions dans l’Histoire des religions, bibliothèque de la Pléiade. Il écrit, en guise d’avertissement: « Le concept de « religion» s’est formé (et l’on peut dire qu’il continue de se former) tout au long de l’histoire de la civilisation occidentale. Il est important de rappeler qu’aucune langue des peuples primitifs, aucune des civilisations supérieures archaïques, ni même le grec et le latin plus proches de nous, ne possèdent un terme correspondant à ce concept qui s’est historiquement défini à une époque et dans un milieu particuliers. (On remarquera que le mot « religion» dérive directement du latin religio — et combien de définitions de la religion ont-elles pris, comme point de départ, l’une ou l’autre des étymologies présumées du mot latin, relegere ou religare! Mais le mot latin n’avait pas l’acception moderne de « religion »; il n’indiquait qu’un ensemble d’observances, de mises en garde, de règles, d’interdictions, sans se référer, par exemple, ni à l’adoration de la divinité, ni aux traditions mythiques, ni aux célébrations des fêtes, ni à tant d’autres manifestations considérées de nos jours comme religieuses). Vouloir définir la « religion », c’est vouloir donner une signification bien précise à un terme forgé par nous-mêmes et que nous employons normalement dans les sens les plus vagues et les plus incertains. Il s’agit donc de trouver une définition fonctionnelle, de déterminer un concept qui puisse servir à des fins scientifiques, et non pas de formuler une définition basée sur les caractères immuables distinguant une chose d’une autre (c’est ainsi, par exemple, qu’on définit le bronze comme un alliage comprenant un pourcentage donné de cuivre et d’étain, et cette définition est valable indépendamment de toute époque historique et de toute situation culturelle). Il ne faut pas oublier qu’il y a à peine plus d’un siècle, on affirmait encore de certains peuples primitifs qu’ils étaient « ignorants de tout ce qui ressemble à une religion», tout en décrivant leurs rites, leurs croyances en des êtres imaginaires, etc.; et cela parce que l’on donnait encore au mot « religion» un sens qui dépendait trop étroitement de l’expérience religieuse chrétienne, alors que nous utilisons aujourd’hui le même terme dans une acception considérablement élargie »
    Bien à vous.

  10. Swan dit :

    Bonjour,
    Un petit commentaire sur l’ensemble sur site. Il est formidable! Un grand bravo pour votre dévouement ainsi que pour votre patience car il est vraiment très complet et je ne doute pas que sa réalisation n’a pas été une mince affaire. Si on ajoute a cela les commentaires complètement déplacés et ridicules qu’envoient certains … On remarque vraiment que vous avez fait de la philosophie une « passion ».
    Dans tous les cas, pour ma part je suis en terminale L, et ce site me permet d’appronfondir ma culture philosophique et mes cours losqu’un passage m’échappe. Donc un grand merci et une bonne continuation.
    Zia.

  11. Simone MANON dit :

    Merci pour votre enthousiasme et bonne poursuite d’études.

  12. jean-pierre castel dit :

    Bonjour,
    Je me permets de revenir sur la question que je posais ci-dessus : « la nouvelle catégorie de vérité apparue avec le monothéisme, à savoir la vérité révélée, d’origine divine, universelle, irréfutable, a-t-elle engendré une violence spécifique et a verrouillé l’accès à la tolérance ».

    Cette notion de la vérité révélée comme une nouvelle catégorie de vérité a été proposée par Jan Assmann dans le Prix du monothéisme, où il l’oppose à d’autres catégories de vérité : les vérités d’expérience, les vérités historiques, les vérités logiques. Je l’ai reprise dans l’essai dont je parle ci-dessus. Je serais heureux de savoir si d’autres auteurs ont développée ce concept de catégories de vérité, dans un sens comparable.

    Merci

  13. Simone MANON dit :

    Toutes les grandes philosophies impliquent une élucidation du concept de vérité.
    Pour ce qui est du lien : vérité/violence; vérité/tolérance, seuls des positions de pouvoir ou des militantismes révolutionnaires peuvent le vérifier. Ce n’est jamais le propre d’une catégorie qui, en soi est innocente; ne serait-ce que parce qu’il est possible de la décliner de manière très différente, voire antithétique.
    Bien à vous

  14. jean-pierre castel dit :

    Bonjour,
    Je me permets d’insister sur la question de la vérité révélée, je pense qu’ il ne s’agit en l’occurrence pas tant d’élucider le concept de vérité que d’inventer une nouvelle modalité de vérité, qu’il n’est guère possible de décliner ce concept de différentes manières, et qu’il n’est pas en soi innocent. Si je peux me permettre de reformuler ma question:
    – La notion de vérité révélée, unique, universelle, peut-elle se trouver ailleurs que dans le monothéisme ?
    – Son irréfutabilité n’est-elle pas de même nature que le critère de réfutabilité de Karl Popper ?
    – Son exclusivisme ne s’est-il pas concrétisé dans l’anathème hébraïque et dans le prosélytisme chrétien et musulman, censé sauver les âmes de ceux qui sont dans l’erreur?
    – Certes le monothéisme se décline sous un grand nombre de religions, mais le tronc commun à toutes n’est-il pas cette notion de vérité révélée?
    – Les peuples non monothéistes détruisaient-ils systématiquement les objets de culte des peuples dont ils faisaient la conquête ?
    – Existe-t-il des guerres de religion, c’est-à-dire des guerres où le prétexte affiché est la religion, quand l’un des protagonistes au moins n’est pas monothéiste ?
    – Les idéologies totalitaires du XXème siècle ne sont-elles pas filles de la prétention à détenir la vérité et à assurer le salut de l’humanité ?

    Pardonnez-moi le ton de ces questions, que vous trouverez sans doute polémique. J’ai essayé de les poser de la façon la plus objective possible .Mon but en les posant est au contraire de tester la consistance de ce qui constitue pour moi des hypothèses que je trouve certes vraisemblables, mais que j’aimerais tester.

    Merci d’avance.
    Meilleurs sentiments.

  15. Simone MANON dit :

    Je suis désolée, je n’ai pas le temps de répondre à vos questions qui demanderaient toutes des développements substantiels.
    Je vous conseille la lecture de Paul Valadier (vous connaissez, je n’en doute pas, ses analyses mais il est peut-être bon de les relire)dont l’érudition et l’intelligence nous prémunissent salutairement contre les académismes réducteurs. Cf. entre autres: http://www.cairn.info/revue-etudes-2003-6-page-755.htm
    « L’honnêteté intellectuelle voudrait aussi, non seulement qu’on ne joue pas à exalter de manière archaïque un polythéisme tolérant et pacifique (discours académique qui, à vrai dire, n’a guère de portée pratique), mais surtout qu’on prenne conscience des formes diverses du monothéisme. D’un côté, à l’inverse du polythéisme, le monothéisme met devant un Dieu qui se révèle et à qui l’on peut parler — à ce titre, ce Dieu noue une relation avec l’homme qui arrache aux envoûtements des divinités naturelles ou politiques ; il est donc porteur d’une liberté qu’ignore très généralement la référence à des puissances obscures ou à un sacré ensorcelant. De l’autre, et surtout, la tradition abrahamique monothéiste n’est pas une, car elle a fructifié dans des types de monothéisme impossibles à confondre. Ces monothéismes, entre autres, n’ont ni la même conception de la Loi révélée, ni la même idée de la fonction sociale et politique de cette Loi. Quel rapport cette Loi entretient-elle avec Dieu même ? Cette loi prétend-elle devenir la norme sociale une et dominante ? Appelle-t-elle une distinction de principe entre Cité de Dieu et cités des hommes, entre temporel et spirituel ? Donc, laisse-t-elle place à la consistance et à l’autonomie des lois humaines sans les absorber dans la loi divine ? Vise-t-elle la constitution d’une communauté unifiée sous cette Loi révélée comme exclusive des autres ? Et encore : quelle place fait-on à la liberté religieuse ou à la conscience de la personne ? Selon les réponses à ces questions, des figures sociales et politiques de la religion surgissent, qu’on doit se garder de confondre. Chacune d’entre elles, sans doute, est porteuse de violences virtuelles, mais on ne peut tout assimiler à une même volonté impérialiste dont serait coupable le monothéisme (que, paradoxalement, l’on ne doit pas conjuguer au singulier !). »

  16. zawa dit :

    Bonjour,
    Vous serait-il possible de me donner des éléments bibliographiques sur l’interprétation philosophique ou herméneutique des 3 religions monothéistes ? Je connais celle de Nietzsche, mais j’aurais aimé élargir l’horizon…
    Je vous remercie pour votre site et je vous remercie par avance pour votre réponse.
    Cordialement
    Zawa

  17. Simone MANON dit :

    L’interprétation de Hegel mérite le détour. Mais pour une bibliographie plus accessible, je vous conseille:
    Daniel Sibony, Les trois Monothéismes – Juifs, Chrétiens, Musulmans entre leurs sources et leurs destins – (1992, Seuil, Points-Essais, 1997)
    R. Arnaldez, Trois Voies pour un seul Dieu, Albin Michel, Paris, 1983
    Jan Assmann, Le Dieu unique, Flammarion, Paris, 1991
    S. Breton, Unicité et monothéisme, Cerf, Paris, 1981
    A. Caquot, « La Religion d’Israël des origines à la captivité de Babylone », in H.-C. Puech, Histoire des religions, t. I, Encyclopédie de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1970
    H. Corbin, Le Paradoxe du monothéisme, L’Herne, Paris, 1981
    J. Ellul, Islam et judéo-christianisme, Puf, 2004. La subversion du christianisme, La Table ronde, 1984. Anarchie et christianisme, La Table ronde, 1988.
    Bonne lecture

  18. zawa dit :

    Bonjour,
    je vous remercie pour ces informations.
    Lorsque vous donnez un cours de philosophie à des terminales, sont-ils receptifs à votre enseignement ? Adaptez-vous beaucoup les philosophies de telle sorte qu’elles soient compréhensibles pour un jeune public, ou bien leur livrez-vous les textes sans trop de détour, de façon à ce qu’ils soient libres d’en tirer tout ce qu’ils peuvent en tirer ?
    Je donne des cours de philosophie pour particuliers, et si je note que les adolescents entendent souvent assez bien Nietzsche, Sartre ou Freud, c’est beaucoup plus difficile pour Hegel, Aristote ou Kant…Je regrette que l’université ne nous ait que peut appris la pédagogie de la philosophie, deux termes non contradictoires pour moi. Bien sûr, nous avons tous des souvenirs d’excellents profs, et c’est par mimétisme que nous essayons de mettre nos cours sur pied!

    En vous remerciant,
    Cordialement
    Zawa

  19. Simone MANON dit :

    Bonjour Zawa
    Ce blog reflète bien ce que fut mon enseignement. Je viens de prendre ma retraite et je la vis avec autant de bonheur que j’ai eu du plaisir à enseigner.
    Sauf exception, j’ai eu la chance de m’adresser à des élèves réceptifs pour qui l’enseignement de la philosophie a été une heureuse expérience.
    Je ne crois pas qu’il y ait une autre pédagogie de la philosophie que celle qui consiste à maîtriser par une formation de haut niveau la pensée des auteurs. Lorsqu’on a une familiarité avec un auteur, la transmission de sa pensée, même dans ce qu’elle a de plus difficile, ne pose pas problème.
    Je n’ai pas mis en ligne mon commentaire de certaines parties de l’éthique à Nicomaque, mais j’ai passé des années à étudier avec bonheur, pour les élèves et pour moi, Aristote.
    J’ai accordé une grande place à Kant (ainsi qu’en témoigne ce blog), qui me semble beaucoup plus facile à enseigner que Nietzsche. Ce dernier en effet implique une grande connaissance de la tradition philosophique, connaissance que les élèves de terminales n’ont pas, d’où le caractère périlleux de mettre la charrue avant les boeufs.
    Attention au mimétisme. Ce qui fait un excellent professeur de philosophie, c’est avant tout d’être lui-même et de témoigner par sa personne d’une passion pour la réflexion philosophique et d’une connaissance précise et approfondie de ce qu’il enseigne.

    Cordialement.

  20. zawa dit :

    Madame,
    en effet, il est certain qu’une grande connaissance de la tradition philosophique est l’a priori necessaire à un bon enseignement…et à un bon professeur bien sûr! Je vais tâcher d’approfondir encore et toujours cette connaissance, enfin de donner les meilleurs cours particuliers possibles…en attendant d’avoir enfin le CAPES ou l’agregation (car « ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles »!)
    cordialement,
    Zawa

  21. Simone MANON dit :

    Tous mes voeux Zawa pour la réussite de vos projets.
    Bien à vous.

  22. Arnaud dit :

    bonjour,
    j’aimerai avoir votre avis sur le sujet « qui sauve une vie, sauve l’univers tout entier  » j’ai trouvé lors de mes recherches qu’il s’agissait d’un extrait d’un texte sacré de la religion juive. Doit on aborder le sujet sous un angle religieux ou plutôt sur la place du héros ?
    En vous remerciant
    Cordialement
    Arnaud

  23. Simone MANON dit :

    Bonjour
    A défaut de connaître le contexte dans lequel vous êtes invité à méditer cet énoncé, je ne peux guère vous éclairer.
    Si l’intention est de vous initier à la sagesse talmudique, il va de soi que vous avez à restituer les sens que les commentaires talmudiques ont dégagés.
    Si vous avez à procéder à une réflexion philosophique, votre travail consiste surtout à interroger le sens de cet énoncé, ses apories, sa pertinence.
    Ex: Que faut-il entendre par salut? Salut matériel ou spirituel?
    De quelle vie parle-t-on? Celle de la plante, de l’animal, de l’homme? de l’être menacé économiquement, socialement, politiquement, médicalement? etc.
    Est-il sensé de dire que le destin d’une seule vie engage celui de l’univers entier?
    Le propre de n’importe quelle vie n’est-il pas de se déployer au détriment d’autres vies? etc.
    Voilà quelques uns des problèmes que vous devez rencontrer.
    Bien à vous

  24. Pedro dit :

    Bonjour madame,
    je suis élève terminal S et il y a quelques jours j’ai recu de la part de mon professeur de philosophie une problematique traitant sur le sujet de la religion , cette problématique est celle-ci  » les religions ne sont-elles que des réactions aux malheurs de l’existence? »
    N’ayant pas commencé le chapitre de la religion et n’ayant aucunes notions sur ce sujet il m’est en ce moment assez compliqué de dégager certains axes qui pourraient m’aider à traiter cette problematique . Pourriez-vous m’orienter à la compréhension la plus partielle soit elle de ce sujet .
    cordialement

  25. Simone MANON dit :

    Bonjour Pédro
    J’attire d’abord votre attention sur une confusion patente dans votre propos: votre professeur a énoncé une question. Une question n’est pas une problématique. Celle-ci est un ensemble de problèmes articulés avec rigueur et précisant ce qui est en jeu dans une question.
    C’est à vous d’expliciter la problématique. Là est le principal enjeu de l’exercice qu’on appelle la dissertation.
    Pour le reste, je n’interviens pas dans le travail des élèves.
    Vous avez sur ce blog tout ce qu’il faut pour comprendre de quoi il retourne.
    Voyez les articles: quel est le rôle de la religion? La science est-elle incompatible avec la religion? ennui et superstition par exemple.
    Bon travail.

  26. Jean Bourdil. dit :

    Bonjour,
    je suis très loin d’être une pointure intellectuelle dans ce domaine mais je suis un peu gêné par l’affirmation selon laquelle la religion est le culte rendu à la divinité. Que ça ?
    Je fais partie de ceux qui pensent qu’au delà d’une sémiotique sociale, il existe une conscience du monde chez certains qui va bien au delà. Cette conscience du monde repose bien sûr sur des représentations et qui peuvent fonctionner en dehors du champ strict de la rationalité pure et dure.
    Je me risquerais presque à dire que le religieux intègre l’inconcevable. Cet inconcevable que nous côtoyons tous les jours.
    Il existe des équations en physique d’une fabuleuse complexité (Navier-Stokes par exemple) et personne ne se risque à prendre parti pour ou contre.
    Au fond l’interprétation du cheminement d’un flux thermique issu d’un glaçon dans un verre de whisky n’est pas susceptible de se faire battre la moitié de l’humanité contre l’autre.
    La religion si !
    Si ce n’était qu’une affaire de culte …

  27. Simone MANON dit :

    Bonsoir
    Personne n’a jamais dit que la religion n’est qu’une affaire de culte. Car ce culte intégre des croyances, des rites, il met en jeu des sentiments, en particulier le sentiment de la dépendance et surtout celui du sacré. C’est par là que la relgion recèle un potentiel de violence car on ne badine pas avec le sacré.
    Bien à vous.

  28. Philippe Jovi dit :

    Bonjour Madame.

    Je suis un de vos ex-collègues (désormais à la retraite) et, bien que ma spécialité universitaire fût plutôt l’épistémologie, le fait religieux m’a toujours hautement intéressé malgré (ou peut-être à cause de) mon athéisme. A cet égard, je suis gêné par votre dernière remarque : « la religion recèle un potentiel de violence car on ne badine pas avec le sacré ». Celle-ci me semble, sauf votre respect, être plutôt une concession au préjugé anti-religieux ambiant que la conclusion d’une démarche proprement philosophique. Je ne développerai pas ici les raisons de mon désaccord que j’ai exposées par ailleurs, d’une part dans un cours que j’ai donné à mes élèves (cf. http://phiphilo.blogspot.fr/2011/10/sujet-conscience-inconscient-religion.html), d’autre part dans un article récent que j’ai écrit pour faire pendant au délire anti-musulman qu’un certain consensus médiatique nous a, hélas, manifesté ad nauseam (cf. http://phiphilo.blogspot.fr/2012/09/actualite-de-la-phylakocyonie-les.html). Pour une analyse beaucoup plus approfondie que la mienne, je me permets également de signaler les deux ouvrages de Jacques Bouveresse (« peut-on ne pas croire ? » et « que peut-on faire de la religion ? »), tous deux aux éditions Agones.

    Bien cordialement.

    Philippe Jovi.

  29. Simone MANON dit :

    Bonsoir Monsieur
    Merci des références que vous indiquez.
    Quant au fait de reconnaître que dans les sociétés où l’ordre théologico-politique n’a pas été déstabilisé par le travail de la modernité (qui induit un rapport critique à ses croyances, ce qui change tout dans la manière d’y adhérer) , on ne badine pas avec ce qui est vécu comme sacré, il me semble que l’histoire le montre amplement. Je ne vois pas en quoi cette banale observation relève d’un préjugé antireligieux.
    Bien à vous.

  30. Sarah Maredi dit :

    Bonjour Madame,
    Je suis élève en classe préparatoire et j’ai un dossier à constituer dans le cadre du cours de philosophie. Mon professeur nous invite à questionner dans ce dossier les liens entre religion et autorité; il pose l’idée que toute religion s’accompagne de diverses formes de soumission de l’homme au(x) dieu(x) qu’il venère et que ces formes de soumission traduisent aussi une certaine idée que l’homme se fait de la divinité. Dans notre travail nous devons dégager les enjeux philosophiques de cette situation et nous devons choisir une quinzaine d’oeuvres d’art à ajouter au dossier, en justifiant notre choix et l’interêt de l’oeuvre retenue.

    J’avance dans mon travail mais je continue toujours à être dérangée par le terme de soumission et c’est pour celà que je vous demande si vous auriez des ouvrages spécifiques à me conseiller ou bien si des oeuvres selon vous intéressantes pour ce travail vous viennent à l’esprit.
    Merci d’avance

  31. Julie Destombes dit :

    Bonjour,

    merci pour votre site, qui m’apporte de nombreux éclaircissement.

    Je m’interroge au thème de l’autorité et de la religion. Je cherche à savoir d’où, Dieu, les dieux tirent ils leur autorité. Le rapport des hommes aux dieux est souvent un rapport de soumission. Je cherche à savoir quel sont les enjeux de cette situation.

  32. Simone MANON dit :

    Bonjour Sarah et Julie
    Apparemment vous appartenez à la même classe.
    Votre sujet vous invite à comprendre la nature du sentiment religieux. https://www.philolog.fr/le-sentiment-religieux/.
    Que le principe de la soumission soit consubstantiel à la religion, cela est de l’ordre du fait. Voyez le sens du mot islam, la symbolique de la Kippa et de la coupole par exemple.
    Les enjeux sont multiples quant:
    -à l’entrée des sociétés dans le régime de l’historicité https://www.philolog.fr/la-naissance-de-lhistoire/
    -à la conquête de la majorité intellectuelle, morale et politique. L’avénement des Lumières au sens kantien
    – à l’antinomie des voies ouvertes par Athènes et Jérusalem. https://www.philolog.fr/athenes-et-jerusalem-leo-strauss/
    Pascal peut vous permettre d’approfondir la question. https://www.philolog.fr/pascal-entretien-avec-m-de-saci-1655-texte-et-commentaire/ etc.
    Bien à vous.

  33. Jean Bourdil dit :

    Cher Professeur,
    Le sujet de la religion m’intéresse particulièrement parce que, de mon point de vue, son inventaire n’est pas terminé.
    Notamment du point de vue de l’anthropologie religieuse et là je m’appuie sur le questionnement des préhistoriens. La question est : que s’est-il passé pour que, sans crier gare alors que cela aurait pu se faire plusieurs dizaines de millions d’années plus tôt, des animaux domestiquent le feu. Et jamais imité depuis, d’ailleurs.
    Les conséquences on les connaît, elles sont incommensurables et peut-être pourrait-on imaginer l’émergence d’une conscience collective transcendante que la religion aurait rendue saisissable alors que, par sa nature propre elle est inconcevable.
    Comment formuleriez-vous les choses ? Personnellement, je n’y arrive pas et je ne dois pas être le premier.
    Un élève de 64 ans.
    Respectueusement, Jean.

  34. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Je ne sais pas, cher Monsieur, ce qu’est une conscience collective transcendante. Je suis donc désolée de ne pouvoir vous apporter une réponse.
    Tout au plus puis-je dire que la pensée se déploie à partir d’une conscience qui, bien que prisonnière dans l’immédiat d’une particularité empirique (une physiologie, une psychologie personnelle, un ancrage social et historique, une langue singulière etc.) a la possibilité de viser, par le procès même de la réflexion, un horizon d’universalité.
    Bien à vous.

  35. Colin dit :

    Bonjour, actuellement en terminale ES, je porte un vif intérêt à la philosophie, après avoir étudié le chapitre de la religion j’ai décidée de faire une dissertation pour approfondir mes connaissances et j’ai trouvée sur internet une question : « Peut on encore parler de transcendance quand les croyances religieuses s’intéressent davantage au monde terrestre qu’au monde céleste? »
    Alors j’ai fais la dissertation mais étant donné que c’est de ma volonté personnelle je ne peux pas me faire corriger par mon professeur, alors je voulais vous demander si mes idées étaient bonnes.
    J’ai formulée la problématique suivante : La religion ne serait elle pas un prétexte afin de préserver un ordre social plutôt qu’un motif sincère et légitime?
    Et j’ai articulée mon développement en deux parties, premièrement la religion comme motif pour préserver l’ordre social et deuxièmement la religion comme motif sincère et légitime. Merci d’avance pour votre réponse.

  36. Simone MANON dit :

    Bonjour
    D’abord permettez-moi d’attirer votre attention sur la nécessité de corriger votre expression: j’ai décidé, j’ai fait, j’ai formulé, j’ai articulé.
    Ensuite, il faut revoir les règles de méthode.https://www.philolog.fr/methodologie-de-la-dissertation-philosophique/
    Quelle est la problématique engagée par la question? Manifestement vous ne l’avez pas dégagée. Il s’ensuit qu’on ne voit guère le rapport de vos deux parties avec les problèmes que vous avez à affronter.
    Bien à vous.

  37. Omari dit :

    Bonjour.
    Je ne suis pas élève. Mais en tant que lecteur j’ai quelques idées sur les religions et les croyances en général:
    1) Avoir un sentiment religieux sincère c’est croire atteindre « LA VÉRITÉ ». Mais y a-t-il « UNE » vérité ou « PLUSIEURS » vérités? puisque dans le monde il n y a pas « UNE » religion, mais « PLUSIEURS » religions. A mon avis, et logiquement, on doit avoir une et une seule vérité. Autrement dit ce grand nombre de religions sur terre se contredisent à l’extrême puisque chacune explique la vie, la mort, l’existence, l’univers, etc de façons très contradictoires.
    2) La science a expliqué avec succès beaucoup de phénomènes naturels: la pluie, le tonnerre, le soleil, la lune les planètes, les galaxies, le corps humain, la vie animale et végétale, l’évolution des espèces, etc. L’homme commence à voir clair. Notre esprit accepte l’explication scientifique et rejette l’explication mythique.
    3)Ne devions-nous pas dépasser les religions pour « récupérer » la liberté de penser et « débloquer » l’esprit pour qu’il soit ouvert et clairvoyant?
    Merci de me donner votre avis en tant que professeur de philosophie.

  38. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Je vous suis lorsque vous dîtes que si vérité il y a, elle doit se conjuguer au singulier. Le vrai est ce qui doit pouvoir être reconnu comme tel, universellement, par tout sujet pensant.
    Mais vous savez que Pascal distingue les vérités du cœur et celles de la raison, ce qui consiste à dire que la vérité peut avoir un autre fondement que la raison. A partir de là on peut mettre la vérité à toutes les sauces, ce dont les hommes ne se privent pas!

    Je vous suis aussi lorsque vous dîtes que, dans la concurrence opposant l’explication scientifique à l’explication mythique, c’est la première qui s’est imposée.

    Néanmoins je serais plus prudente en ce qui concerne l’idée d’un dépassement possible de la religion. Le monde dans lequel nous vivons montre la résistance du fait religieux. Et cela ne tient pas à la seule absence ou faillite d’une école des lumières. La science ne pose pas les questions du sens et de la valeur. Or de nombreux hommes ont besoin pour se tenir debout, pour ne pas sombrer dans le désespoir, d’une réponse à des questions qu’il est difficile d’assumer par le seul exercice de la raison. La foi est une expérience singulière, expérience qui, à défaut, d’être parfaitement intelligible (Cf. « Il est grand le mystère de la foi ») est une expérience fondamentalement humaine. https://www.philolog.fr/quel-est-le-role-de-la-religion-freud/
    Mais cette constatation ne justifie pas les aveuglements et l’aliénation qu’exhibent certains croyants. Il est possible de croire en homme libre, conscient des limites de sa foi et respectueux des hommes ayant d’autres croyances, de leur droit inaliénable à avoir les options spirituelles et religieuses de leur choix.
    Mais le respect de la liberté des autres ne signifie pas qu’on respecte leurs croyances si celles-ci sont puériles ou aberrantes. D’où la possibilité de les discuter, de les critiquer voire de les tourner en dérision. Cela s’appelle la liberté d’expression. L’Etat laïc, c’est-à-dire l’Etat émancipé de l’emprise des religions, en a fait un droit constitutionnel. https://www.philolog.fr/quest-ce-que-la-laicite/#more-4145
    Bien à vous.

  39. sarah cohen dit :

    Bonjour Madame,
    J’ai trouvé cet article très intéressant ce matin et j’ai eu envie de le partager avec vous.
    Vous me direz peut être ce qu’il vous inspire.
    http://www.huffingtonpost.fr/mathieu-slama/ideologie-daech-terrorisme-attentats-islam-nihilismee_b_8607984.html

  40. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Je vous remercie infiniment d’avoir attiré mon attention sur cet article. D’autant plus, que personnellement, je considère que les événements actuels relèvent d’une lecture nihiliste.
    Après les attentats du 11 septembre, André Glucksmann avait écrit Dostoïevski à Manhattan et il me semble que son diagnostic était fondé.
    Car voir dans les petits voyous qui sont instrumentalisés par les promoteurs d’un nouveau totalitarisme, des êtres en mal de faim spirituelle et d’aspiration à l’absolu, c’est une plaisanterie. Idem pour ceux qui sont les chefs d’orchestre de cette infamie. Ce sont des hommes porteurs d’un projet politique consistant à instaurer un nouveau Califat sunnite en contrepoint des Etats chiites. Leur visée n’a rien de spirituel, elle est exclusivement politique, la religion n’étant qu’un instrument au service d’une fin totalitaire. C’est évident pour les généraux de Saddam Hussein, recyclés dans l’organisation terroriste, qui sont des laïcs. Ce l’est moins pour les religieux qui rêvent d’un nouvel Etat théologico-politique mais pour les uns et les autres, (qui sans doute s’engageraient dans une guerre civile, s’ils devaient asseoir leur pouvoir), il s’agit de prendre une revanche sur l’histoire, d’anéantir tout ce qui n’est pas eux, d’ouvrir un nouvel avenir aux pratiques d’esclavage de populations jugées inférieures, d‘asservir les femmes à la domination masculine, d’organiser le racket et les commerces mafieux de tous ordres (drogue, œuvres d’art, personnes humaines) et j’en passe. Quels témoignages éloquents d’une aspiration spirituelle !!!
    Et même si ces pratiques ne sont que des moyens et non une fin en soi, ne faut-il pas dire avec Camus que ce qui juge la fin, ce sont les moyens ? Quand on mobilise les bas fonds d’une société (petits malfrats de droit commun, psychopathes divers et variés, femmes qui sont soit des débiles, soit des perverses comme l’analysait Elisabeth Badinter), pour exécuter les basses besognes, le pire est à craindre en cas de réussite. Glucksmann a toujours pointé la collusion du haut et du bas dans les systèmes totalitaires. Dans le livre indiqué plus haut, il citait Chalamov qui disait du communisme : « C’est une société où le haut et le bas, le monde du crime et les sphères gouvernementales métabolisent et se confondent ».
    L’analyse de Mathieu Slama me parait donc pour le moins discutable sur ce point, mais plus fondamentalement, il y a en elle quelque chose de scandaleux à mes yeux. Elle consiste à nous rendre responsables de ce qui nous arrive. Au fond, ces djihadistes exhiberaient la nullité de notre civilisation, dévastée par tout sens des valeurs, toute dimension spirituelle, occupée seulement à se vautrer dans les jouissances matérielles, à s’abrutir dans les plaisirs et l’oubli de la question du sens et de la valeur. Air connu, trop connu de cette haine de soi de l’intellectuel européen, toujours prompt à excuser les autres et à battre sa coulpe. Glucksmann aussi en 2002 dénonçait cette caractéristique de notre intelligentsia. Plus modestement, j’ai passé un été à écrire sur l’exception européenne, la grandeur de nos valeurs. J’ai stigmatisé l’autocritique complaisante qui est le sport favori de trop nombreux européens. Ils sont les seuls, semble-t-il, à être aveugles à la chance qui est la nôtre de vivre dans des sociétés fondées sur le respect de la liberté humaine, le souci de l’égalité, la pratique de la fraternité. L’Etat-Providence semble n’être rien à leurs yeux, pas plus que l’éducation gratuite, laïque et obligatoire. La prospérité dont ils jouissent n’est rien non plus, pas davantage que le réseau des solidarités à l’oeuvre dans un tissu associatif dont le développement témoigne à l’évidence que l’égoïsme (à ne pas confondre avec l’individualisme), l’adoration du veau d’or, la frime médiatique, la vulgarité n’épuisent pas la vérité de nos sociétés.
    Que nous ayons besoin d’un réarmement moral et spirituel, cela va de soi. L’école doit être refondée. La politique doit retrouver sa dignité et le monde médiatique doit être capable de s’autocritiquer. Je ne comprends pas, par exemple, comment il est possible que le CSA ne dénonce pas cette manie d’exploiter un événement sensationnel, en ne parlant plus que de cela, en répétant à l’infini les mêmes choses comme s’il fallait créer et entretenir une psychose collective, une façon d’être hypnotisé par l’horreur. Je ne comprends pas davantage pourquoi on n’interdit pas la diffusion ad nauseam des photos des terroristes comme si ce n’était pas là une manière de leur offrir une propagande gratuite et à large spectre. Il n’est pas difficile d’imaginer la jouissance que doivent éprouver les candidats au djihad en anticipant leur propre célébrité d’un jour lorsqu’ils commettront des forfaits similaires. On sait que les maîtres d’oeuvre de cette sinistre comédie sont des virtuoses de la mise en spectacle. Pourquoi jouer leur jeu en se prêtant avec tant de complaisance au retentissement médiatique ? Les pouvoirs devraient demander aux médias, de donner l’information rapidement, sans image, afin de renvoyer au silence et au néant tous les hallucinés de l’horreur.
    Bien à vous.
    PS : Je vous ai scanné un passage un peu long du livre de Glucksmann qui peut-être vous intéressera :
    « Sont tenus d’ordinaire pour « nihilistes » des comportements attentatoires aux usages et aux normes (« crache sur tout ! »), des attitudes susceptibles de renverser de manière implicite ou explicite le socle des règles communément respectées (« si Dieu est mort, tout est permis »). Ce ne sont là que simples symptômes. Loin d’épuiser le phénomène, ils peuvent eux-mêmes se déguiser en leur contraire. Il existe des nihilismes religieux se réclamant d’un Dieu qui permet tout et exige de ses fidèles qu’ils transgressent Sa loi. Derrière l’insolence gratuite et le goût des blasphèmes propres à divertir ou à exaspérer la galerie, Dostoïevski a deviné la structure logique qui soude les propos à l’emporte-pièce et les engagements chaotiques. L’enjeu n’est pas d’embraser tel chef-lieu dépourvu d’intérêt, de ridiculiser une autorité d’ores et déjà risible ou d’assassiner un personnage prestigieux, ces anecdotes ne sont que coups d’essai et s’ils en restent là piètres coups d’épée dans l’eau. Seul l’horizon d’une subversion radicale de la société dans sa totalité confère à la mobilisation nihiliste son ampleur et son sens.
    Fomenter un « désordre systématique » : la partie se joue à trois niveaux. I1 y a les activistes, ces petits groupes de « démons » ou de « possédés », spécialistes de l’invective, des allumettes et de la bombe humaine. Il y a, public autrement fourni, « les nôtres », au sens large où l’entend le manipulateur Verkhovenski, les professeurs « gonflés de bile », les fonctionnaires et les écrivains qui redoutent plus que tout d’être « en retard » d’une transgression; l’avocat ou le journaliste qui « défend un meurtrier cultivé en indiquant qu’il était plus instruit que ses victimes et se trouvait dans l’obligation de tuer pour se procurer de l’argent », etc. Enfin, en retrait, se tient l’unique, le chef, que le mystère entoure et rend si adorable. Messie occulte, Stavroguine se dérobe dans l’ombre tandis que ses lieutenants manipulent les incendiaires suicidaires. Pour les uns il est le dieu caché. Pour d’autres il n’est que le prophète. Mais tous s’accordent à l’introniser « Tsarevitch Ivan » dans « Babylone » en flammes.
    L’attentat du 11 septembre a misé pareillement sur les trois tableaux. Le cerveau s’est tenu à distance, bouche cousue, laissant monter à lui l’encens des explications et les parfums des justifications. Les activistes se montrèrent professionnellement à la hauteur de leur travail immonde. Quant à l’opinion publique mondiale, elle fit son boulot d’opinion contradictoire et ne se lassa pas d’exprimer des sentiments pour le moins mêlés. Une bonne moitié de la population terrestre sacrifia à l’idée d’une justice immanente, déclarant la victime coupable des malheurs qui l’affligent. La haine et l’envie conclurent. Par leur « arrogance », leur « opulence » et leur supposée « toute-puissance », les Américains ayant semé le vent récoltaient la tempête. Les « pauvres » de la planète furent conviés à contempler le malheur des « riches». Et les banquiers du Golfe se virent affublés du soin de défendre les opprimés, Ben Laden portant haut l’étendard des déshérités. Une obscène dénégation masqua ainsi l’extrême et brutale universalité d’un forfait qui écrasa menu, dans le béton en feu, garçons d’étage et banquières, ingénieurs et secrétaires, Noirs, Blancs, Latinos, Chinois, crève-la-faim et spéculateurs, plus de soixante nationalités, le monde entier mêlé dans le pire ». André Glucksmann, Dostoïevski à Manhattan, Robert Laffont, 2002, p. 24 à 29.

  41. sarah cohen dit :

    Bonsoir,
    Merci pour cette réponse très détaillée. En lisant l’article ce matin, je n’ai pas été comme vous scandalisée, mais j’ai été très surprise que M. Slama adopte un point de vue aussi complaisant. J’ai trouvé très étrange qu’un professeur agrégé en philosophie (le journalisme est pour lui un hobby) puisse adopter un point de vue aussi naïf. Car quoique je ne sois pas très calée sur la question, il me semble que le discours religieux tenu par les djihadistes n’est qu’un écran de fumée, une manière de justifier la violence par un discours mystificateur pour s’emparer du pouvoir . Schéma archi-classique… Je me disais que leur véritable motivation était plus sûrement l’immense frustration qu’éprouve tout jeune fils d’immigré, privé de ce que l’Occident lui met sous les yeux sans lui offrir la possibilité de s’en emparer. La jeunesse visée la semaine dernière incarne bien il est vrai l’insouciance d’une génération mi-cool mi-dorée qui fait beaucoup d’envieux, y compris chez les jeunes français « de souche ».
    Cette intelligentsia dont vous dites qu’elle cultive la haine de soi, je crois qu’elle la cultive surtout en paroles, dans les salons, à travers les médias,mais certainement pas en privé, car ce sont ces mêmes personnes que l’on retrouve dans les boutiques de luxe, les restaurants chics, les sauna, et sur les pentes de Chamonix..
    Je suis par ailleurs d’accord avec vous : je ne comprends pas, moi non plus, pourquoi la presse déroule le tapis rouge aux terroristes. A quand la palme d’or du meilleur film de Daech?
    PS : Je prendrai le temps de lire Glucksmann.
    Cordialement

  42. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Entièrement d’accord avec vous.
    Remettez la lecture de Glucksmann à plus tard. Ce n’est pas ce livre qui vous aidera à passer les concours.
    Bien à vous.

  43. Mariesther dit :

    Bonjour,
    Je trouve votre blog passionnant, et je suis très intéressée par la philosophie, bien que je n’ai (malheureusement) pas de formation dans ce domaine.
    Si je vous poste ce commentaire c’est que je me retrouve bloquée dans ces questions de religion et de politique. Je suis tout à fait d’accord avec vous quand vous dites que les dirigeants utilisent les djihadistes à des fins politiques et non religieuses. Le problème (à mon sens) est que tout de même, si ce moyen existe et que si certains s’y retrouvent on ne peut combattre que la fin, il faudrait aussi « condamner » le moyen. Désolée pour le terme « condamner » je n’arrive pas à trouver mieux, la religion a toujours son lot de fanatique. Quand j’essaie de discuter de ça, en effet on me répond que cela n’a rien à voir avec la religion, or je n’arrive pas à articuler ma pensée sur ce problème : Oui la propagande au fond n’est pas religieuse mais politique, malgré tout les personnes endoctrinées deviennent fanatiques et le fanatisme a à voir avec la religion (ou plutôt la religiosité).
    D’autre part je n’arrive pas à construire ma pensée philosophique sans prendre en compte la psychologie et la sociologie, existe-t-il une matière qui réuniraient ces trois domaines qui me semblent indissociables ?
    Car pour Paul Watzlawick dans Le langage du changement, je cite :  » L’un des maux dont souffre fondamentalement notre époque tient probablement à ce que, dans un accès d’hubris de notre hémisphère gauche, nous avons banni le rituel de notre vie. Car, même si cette amputation semble s’être effectuée sans dommage, le désir immémorial que nous nourrissons à l’égard du mystère des rituels reste inassouvi, et contribue à créer en nous une impression aigüe d’absurdité et de vacuité des choses (…) Seuls les dictateurs et la racaille du même acabit semblent être conscients de ce profond besoin, et ne manque presque jamais d’offrir aux jeunes générations de pseudo-rituels qui viennent servir leurs fins scélérates. » Cette œuvre date de 1978 et ce passage me parait être une (des) très bonne explication de ce que nous vivons actuellement. Pour moi le problème des états laïques se situent aussi dans cette absence et si seul le religieux répond à cette absence comment se protéger du fanatisme ?
    Plus le vide est grand plus forte est la réponse, donc il m’apparait que le fanatisme est une réponse logique (bien que je ne l’approuve pas) de notre société.
    Ma remarque ne contredit en rien tout ce que vous avez écrit et j’aime profondément vivre dans ce pays imparfait mais qui me permet de vous écrire sur ces sujets délicats, moi non plus je ne comprends pas que certains intellectuels (et pas que) en soient arrivés à cette haine de soi.
    Bien à vous, en espérant ne pas avoir fait trop de fautes d’orthographe (ce n’est pas mon fort).

  44. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous avez raison de penser qu’aucune institution, fût-ce la plus sublime, ne peut rester vivante dans le cœur et l’âme de ceux qui en bénéficient, sans un certain nombre de rites propres à en revitaliser périodiquement le sens. Les significations, les valeurs qui sont au principe de l’Etat laïque ne font pas exception à la règle. Nous avons eu le tort de croire qu’on pouvait se passer des pratiques concrètes permettant de cohérer les individus autour d’elles, de leur ménager des moments de communion collective, inscrivant l’existence individuelle dans l’aventure collective. D’où l’effondrement massif du sens de la communauté (au sens qui est le nôtre: communauté de droit et non communauté ethnique ou religieuse) et le sentiment de déréliction de nombreux individus, incapables de comprendre et d’assumer l’idéal de l’autonomie rationnelle.
    La revanche du religieux à l’œuvre aujourd’hui tire parti de notre péché d’angélisme. Nous avons sous-estimé la part de ce que Pascal appelait « la machine ». A trop parier sur les vertus de l’intelligence abstraite, nous avons ignoré celle des mécanismes. Ceux qui cherchent à embrigader les âmes n’ont pas cette naïveté ou pour parler comme l’auteur que vous citez, n’ont pas cette hubris. Ils flattent les espoirs, les peurs, les ressentiments, des individus pour exercer leur pouvoir. Ce qui est nécessairement beaucoup plus efficace qu’un discours et un ordre social demandant à chacun d’exister comme un être de raison capable de cohabiter avec les autres dans une communauté de statut juridique.
    Car un être de raison doit être institué, ce qui devait être le rôle de l’école républicaine. Il doit s’accomplir dans des conduites de civilité, c’est-à-dire dans certains rites (voter, participer aux délibérations collectives dans sa commune, commémorer les fêtes républicaines etc.) En l’absence des supports concrets, les significations abstraites s’évanouissent et laissent l’âme en déshérence. Il en est de la foi républicaine ce qu’il en est de la foi religieuse.
    https://www.philolog.fr/la-foi-peut-elle-se-passer-dun-rituel-pascal-et-isaac-bashevis-singer/
    Bien à vous.

  45. Mariesther dit :

    Merci de votre réponse, j’ai lu avec intérêt votre lien.
    Il est vrai qu’il serait fort judicieux aujourd’hui que l’école républicaine soit plus ritualisée, et apporte une plus grande place à l’aventure collective.
    Il serait bon aussi que nos gouvernants montrent l’exemple.
    Je pense très sincèrement que si le « haut » s’élève alors le « bas » suit, et inversement.
    C’est un plaisir de lire ce blog, encore merci pour tout le travail que vous faites.
    Cordialement.

  46. francis oustric dit :

    Simone Manon, les lectures de votre site sur tant de sujets, font passer sur l’esprit un vent de liberté et de lucidité. La religion, une fiction qui a mieux réussi que les autres, car elle est faite de notre peur, de notre santé, et d’une haine de la vie que l’on retrouve chez les musulmans..d’aujourd’hui.. et certains catholiques de l’ancien régime. Je conseillerais à vos étudiants de lire (ou relire) « la généalogie de la morale et par delà le bien et le mal. » Tout y est! L’attrait de la violence qui anime certains jeunes gens, est évoqué dans le paragraphe « Les explosifs » page 81 de l’édition folio, « Le gai savoir » Je suis de sentiment athée.Bien fâché, après une vie accomplie, cousue de bonheurs brefs et de malheurs un peu plus longs..Une vie que j’ai aimée, Bien fâché qu’il y eut encore d’autres épreuves, dans une pensée d’après mes heures, une existence impossible. Sommeils..anesthésies..m’ont fait goûter à cet alcool fort qu’est le néant, et la mort (dont personne n’a jamais eu conscience, on meurt sans s’en apercevoir) me fait espérer le même royaume du rien. Ouf! Enfin libre, il faut en rire ! Un peu de compassion pour cette vie éphémère..C’est ce que m’a enseigné l’auteur que ne n’ai pas besoin de dire et dont les initiales: F.N..relèvent d’un hasard ironique..ou qui sait..d’une obscure nécessité..Mais je plaisante..Bien à vous, en toute complicité spirituelle, F.

  47. Anne dit :

    Madame
    Quand on lit la Bible, on est frappé par des points de convergence éclatants entre les Evangiles et la Philosophie Classique et Moderne. Trois exemples simples : la nécessité de reconnaître que l’homme n’est rien sans l’Autre, le devoir de se cultiver, la vertu du dialogue… bien sûr la source de la Vérité n’est pas la même, mais si son enracinement n’est pas le même, les fruits eux sont souvent les mêmes. Ma question étant : quelle relation la philosophie entretient-elle avec les textes bibliques ? Reprend-elle certaines de ses affirmations à son propre compte et avec quelle réseve? Le christianisme s’est-il nourri de la philosophie antique? Nous pensons souvent à Platon mais y en-a-t-il d’autres?
    MERCI

  48. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Le théoricien du christianisme: St Paul parlait, écrivait et pensait grec. D’une grande culture, il avait été formé à la mamelle de la philosophie grecque.
    Avec la christianisation de l’Empire et après sa chute, l’intelligentsia de l’Eglise catholique romaine est très active, ce qui conduira à l’âge scolastique à la profonde imbrication de la philosophie et de la théologie, la première devenant la servante de la seconde.
    Il n’est donc pas étonnant de trouver des points de convergence entre les Ecritures et la philosophie.
    Par ailleurs on ne peut sous-estimer le fait que l’intelligence des vérités fondamentales n’est la prérogative de personne en particulier parce qu’elle est une possibilité universelle: celle de l’esprit humain.
    Bien à vous.

  49. NANAN dit :

    Bonjour Madame Simone MANON,
    c’est avec délectation que je savoure vos écrits. Toutes mes félicitations pour leur qualité.
    J’ai une préoccupation qui se laisse lire dans les lignes suivantes :
    QUELLE(S) TECHNIQUE(S) UTILISÉE(S) POUR UNE PROBLÉMATIQUE RÉUSSIE ?
    Cette question est relative à toutes dissertations (philosophiques).
    Merci de me donner une réponse Madame Simone MANON.

  50. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous disposez d’un cours de méthodologie sur ce blog. Veuillez vous y reporter.
    https://www.philolog.fr/methodologie-de-la-dissertation-philosophique/
    Bien à vous.

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