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   « En février 2008, M. Nicolas Sarkozy, président de la République française, insatisfait de l’état actuel des informations statistiques relatives à l’économie et la société, a demandé à MM. Joseph Stiglitz (président de la commission), Amartya Sen (conseiller) et Jean-Paul Fitoussi (coordinateur) de mettre en place une commission, qui a pris par la suite le nom de Commission pour la mesure des performances économiques et du progrès social (CMPEPS). Celle-ci a reçu pour mission de déterminer les limites du PIB comme indicateur des performances économiques et du progrès social, en soulignant les problèmes relatifs à sa mesure, d’identifier les informations complémentaires qui pourraient être nécessaires pour aboutir à des indicateurs plus pertinents du progrès social, d’évaluer la faisabilité de nouveaux instruments de mesure et enfin de débattre de la présentation la plus appropriée des informations statistiques ». Richesse des nations et bien-être des individus, Odile Jacob, 2009.

    

   Il s’agissait donc de trouver des critères pertinents permettant de mesurer la croissance et le progrès social étant donné que, selon les propos de Nicolas Sarkozy : « les Français n'en peuvent plus de l'écart entre les statistiques qui affichent un progrès continu et les difficultés croissantes qu'ils éprouvent dans leur vie quotidienne ». L’insuffisance de l’indicateur de performance économique qu’est le PIB étant reconnue, l’enjeu de la commission était donc de définir une mesure qualitative du bien-être susceptible de donner des outils consensuels à une véritable « politique de civilisation ».

 

 Noble projet s’il en est mais le philosophe ne peut s’empêcher d’en soupçonner le caractère aporétique. Parce qu’enfin tout élève de classe de philosophie est sensibilisé aux paradoxes du bonheur. Kant lui a appris que, le désir étant visée imaginative, la recherche du bonheur est « enveloppée d’impénétrables ténèbres ». Il est « un idéal de l’imagination », non «un idéal de la raison». Aussi son concept est-il subjectif et empirique. Il met en jeu la contingence des situations des uns et des autres et la variété des caractères. Ce qui fait le bonheur des uns n'est pas ce qui fait le bonheur des autres.  Bref le bonheur ne peut pas être une idée rationnelle susceptible de servir de principe à une pratique et  bien malin qui peut définir ce qui rendrait les hommes heureux. Tous les indices du développement humain (L’IDH inspiré aux Nations-Unis par Amartya Sen prend en considération le PIB par tête, le niveau de formation et l’espérance de vie à la naissance) n’y changeront rien.

   Certes il est du ressort des pouvoirs publics de se préoccuper de réunir les conditions objectives permettant à chacun de s’accomplir personnellement. Ils doivent donc promouvoir les conditions optimales de la cohésion sociale, de la prospérité collective, d’une formation de qualité pour tous, d’une médecine performante etc., mais il n’est pas nécessaire d’être un grand clerc pour comprendre que les conditions objectives permettant à chacun de s’accomplir sont une chose, cet accomplissement en est un autre. D’abord parce qu’il met en jeu la responsabilité personnelle, ensuite parce qu’il renvoie à un vécu c'est-à-dire à un sentiment éminemment subjectif. Le rapport le reconnaît : « Les ressources (marchandes ou non marchandes) sont des moyens dont la transformation en bien-être varie d’une personne à l’autre : les personnes les plus enclines à apprécier les choses ou jouissant d’une meilleure aptitude à la réussite dans des domaines qu’elles valorisent peuvent être mieux loties, même si elles disposent de ressources économiques moindres » p. 99.100.

 

   Mais plus fondamentalement  il n’y a pas à s’étonner qu’une société faisant de la recherche du bien-être matériel sa passion dominante soit peut-être celle qui est la moins apte à en jouir. Tocqueville a écrit de belles pages sur l’inquiétude perpétuelle de l’homme démocratique tiraillé entre la peur de perdre ses richesses ou la crainte de ne pas les amasser. C’est que, lorsque le goût du bien-être matériel se joint à un état social caractérisé par l’égalité des conditions, il n’y a pas de « si pauvre citoyen qui ne jetât un regard d’espérance et d’envie sur les jouissances des riches » De la Démocratie en Amérique, II, I, §10.

    « Quand toutes les prérogatives de naissance et de fortune sont détruites, que toutes les professions sont ouvertes à tous, et qu’on peut parvenir de soi-même au sommet de chacune d’elles, une carrière immense et aisée semble s’ouvrir devant l’ambition des hommes, et ils se figurent volontiers qu’ils sont appelés à de grandes destinées. Mais c’est là une vue erronée que l’expérience corrige tous les jours. Cette même égalité qui permet à chaque citoyen de concevoir de vastes espérances rend tous les citoyens individuellement faibles. Elle limite de tous côtés leurs forces, en même temps qu’elle permet à leurs désirs de s’étendre. Non seulement ils sont impuissants par eux-mêmes, mais ils trouvent à chaque pas d’immenses obstacles qu’ils n’avaient point aperçus d’abord. Ils ont détruit les privilèges gênants de quelques-uns de leurs semblables; ils rencontrent la concurrence de tous. La borne a changé de forme plutôt que de place. Lorsque les hommes sont à peu près semblables et suivent une même route, il est bien difficile qu’aucun d’entre eux marche vite et perce à travers la foule uniforme qui l’environne et le presse. Cette opposition constante qui règne entre les instincts que fait naître l’égalité et les moyens qu’elle fournit pour les satisfaire tourmente et fatigue les âmes. On peut concevoir des hommes arrivés à un certain degré de liberté qui les satisfasse entièrement. Ils jouissent alors de leur indépendance sans inquiétude et sans ardeur, Mais les hommes ne fonderont jamais une égalité qui leur suffise. Un peuple a beau faire des efforts, il ne parviendra pas à rendre les conditions parfaitement égales dans son sein; et s’il avait le malheur d’arriver à ce nivellement absolu et complet, il resterait encore l’inégalité des intelligences, qui, venant directement de Dieu, échappera toujours aux lois. Quelque démocratique que soit l’état social et la constitution politique d’un peuple, on peut donc compter que chacun de ses citoyens apercevra toujours près de soi plusieurs points qui le dominent et l’on peut prévoir qu’il tournera obstinément ses regards de ce seul côté. Quand l’inégalité est la loi commune d’une société, les plus fortes inégalités ne frappent point l’œil; quant tout est à peu près de niveau, les moindres le blessent. C’est pour cela que le désir de l’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande. Chez les peuples démocratiques, les hommes obtiendront aisément une certaine égalité; ils ne sauraient atteindre celle qu’ils désirent. Celle-ci recule chaque jour devant eux, mais sans jamais se dérober à leurs regards, et, en se retirant, elle les attire à sa poursuite. Sans cesse ils croient qu’ils vont la saisir, et elle échappe sans cesse à leurs étreintes. Ils la voient d’assez près pour connaître ses charmes, ils ne l’approchent pas assez pour en jouir, et ils meurent avant d’avoir savouré pleinement ses douceurs. C’est à ces causes qu’il faut attribuer la mélancolie singulière que les habitants des contrées démocratiques font souvent voir au sein de leur abondance, et ces dégoûts de la vie qui viennent quelquefois les saisir au milieu d’une existence aisée et tranquille ». De la Démocratie en Amérique, II, I, § XIV. 

    Soif des biens matériels, ambition démesurée, réveils douloureux, ressentiment, envie, jalousie. « Dans les temps démocratiques les jouissances sont plus vives que dans les siècles d’aristocratie, et surtout le nombre de ceux qui les goûtent est infiniment grand ; mais, d’une autre part, il faut reconnaître que les espérances et les désirs y sont plus souvent déçus, les âmes plus émues et plus inquiètes, et les soucis plus cuisants ». Ibid.

    De fait nos sociétés sont libres et en paix, l'école est ouverte à tous, elles sont prospères, etc.  mais la « planète psy »  et  le marché des drogues aussi.  C'est que les hommes ne se nourrissent pas que de biens matériels. L'âme aussi a ses besoins et « quelque soin que l'on prenne de la distraire d'elle-même, elle s'ennuie bientôt, s'inquiète et s'agite au milieu des jouissances des sens». De la Démocratie en Amérique, II, I, § XII. 

   La mesure de la qualité de la vie n’est donc pas une mince affaire. Dès lors, dans l'impuissance où nous sommes de définir l'objet du besoin ou du désir humain, est-il bien sensé de   «  rêver d’un BNB, Bonheur National Brut ? » comme je l'ai lu sous la plume de certains membres de la commisssion? Ce nouvel acronyme est certainement promis à un bel avenir. Reste que fonder une politique sur une telle exigence me paraît éminemment discutable. Est-il nécessaire de rappeler que le bonheur n'est pas un enjeu du politique? « Quelque touchant que soit un intérêt si tendre, prions l’autorité de rester dans ses limites. Qu’elle se borne à être juste; nous nous chargerons d’être heureux. » proclamait Benjamin Constant dans  sa célèbre conférence: De la liberté des anciens comparée à celle des modernes. Il me semble que la formule n’a rien perdu de son actualité.

 

   Pour étayer ce qui pourrait être l’objet d’un débat je crois qu’il n’est pas inutile de lire les deux textes ci-dessous.

 

 I)                   Le luxe est consubstantiel à l’humaine condition. Mandeville.

  

    « S’il faut appeler luxe (et à strictement parler il le faut) tout ce qui n’est pas immédiatement nécessaire à la subsistance de l’homme en tant qu’être vivant, on ne trouve que du luxe au monde, même chez les sauvages tout nus, car il n’est pas probable qu’il existe des sauvages qui à l’heure actuelle n’ont pas apporté quelque amélioration à leur première manière de vivre, et qui, soit dans la préparation de leur nourriture, ou dans l’agencement de leur cabane, ou autrement, n’ont pas ajouté quelque chose à ce qui d’abord leur avait suffi. Tout le monde dira que cette définition est trop rigoureuse. Je le crois aussi ; mais si on retranche le moins du monde de sa sévérité, je crains qu’on ne sache plus où s’arrêter. Quand des gens nous disent que tout ce qu’ils veulent c’est d’être propres et nets, il n’y a pas moyen de savoir ce qu’ils veulent dire. S’ils employaient ces mots dans leur sens authentique, propre et littéral, ils seraient bien vite satisfaits sans grande dépense ni beaucoup d’efforts, à condition de ne pas manquer d’eau; mais ces deux petits adjectifs ont un sens si large, spécialement dans le dialecte de certaines dames, que personne ne peut deviner jusqu’où on peut les faire aller. Les douceurs de la vie sont, elles aussi, si diverses et si étendues que personne ne peut dire ce que les gens entendent par-là si on ne sait pas quel est leur mode de vie. Je remarque la même obscurité dans les mots de convenable et de commode, et je ne les comprends que quand je connais la qualité des personnes qui s’en servent. Des gens peuvent aller ensemble à l’église, et être d’accord tant qu’ils voudront, mais je suis porté à croire que quand ils demandent à Dieu leur pain quotidien, l’évêque comprend dans cette requête plusieurs choses auxquelles le sacristain ne pense pas ».

 

 Mandeville. La Fable des abeilles, Remarque L. 1714.Traduction Lucien et Paulette Carrive, Vrin, 1990,  p. 90.91.

  

  II)                Même le besoin est institué imaginairement. Castoriadis.

  

    Castoriadis se demande « si l’on sait et si l’on peut dire ce qu’est l’humanité et ce qu’elle veut, ce vers quoi elle tend, comme on le dit (ou on croit pouvoir le dire) des objets. A cette question, les marxistes donnent toujours une double réponse, une réponse contradictoire dont aucune «dialectique» ne peut masquer la confusion et, à la limite, la mauvaise foi :

   L’humanité est ce qui a faim.

   L’humanité est ce qui veut la liberté — non pas la liberté de la faim, la liberté tout court dont ils seront bien d’accord pour dire qu’elle n’a ni ne peut avoir d’« objet » déterminé en général.    L’humanité a faim, c’est certain. Mais elle a faim de quoi, et comment? Elle a encore faim, au sens littéral, pour la moitié de ses membres, et cette faim il faut la satisfaire certes. Mais est-ce qu’elle n’a faim que de nourriture? En quoi alors diffère-t-elle des éponges ou des coraux? Pourquoi cette faim, une fois satisfaite, laisse toujours apparaître d’autres questions, d’autres demandes? Pourquoi la vie des couches qui, de tout temps, ont pu satisfaire leur faim, ou des sociétés entières qui peuvent le faire aujourd’hui, n’est-elle pas devenue libre — ou redevenue végétale? Pourquoi le rassasiement, la sécurité et la copulation ad libitum dans les sociétés scandinaves mais aussi, de plus en plus, dans toutes les sociétés de capitalisme moderne (un milliard d’individus) n’ont-ils pas fait surgir des individus et des collectivités autonomes? Quel est le besoin que ces populations ne peuvent pas satisfaire? Que l’on dise que ce besoin est maintenu constamment insatisfait par le progrès technique, qui fait surgir de nouveaux objets, ou par l’existence de couches privilégiées qui mettent devant les yeux des autres d’autres modes de le satisfaire — et l’on aura concédé ce que nous voulons dire: que ce besoin ne porte pas en lui-même la définition d’un objet qui pourrait le combler, comme le besoin de respirer trouve son objet dans l’air atmosphérique, qu’il naît historiquement, qu’aucun besoin défini n’est le besoin de l’humanité. L’humanité a eu et a faim de nourriture mais elle a eu  aussi faim de vêtements et puis de vêtements autres que ceux de l’année passée, elle a eu faim de voitures et de télévision, elle a eu faim de pouvoir et faim de sainteté, elle a eu faim d’ascétisme et de débauche, elle a eu faim de mystique et faim de savoir rationnel, elle a eu faim d’amour et de fraternité mais aussi faim de ses propres cadavres, faim de fêtes et faim de tragédies, et maintenant il semble qu’elle commence à avoir faim de Lune et de planètes. Il faut une bonne dose de crétinisme pour prétendre qu’elle s’est inventé toutes ces faims parce qu’elle n’arrivait pas à manger et à baiser suffisamment.    L’homme n’est pas ce besoin qui comporte son « bon objet» complémentaire, une serrure qui a sa clé (à retrouver ou à fabriquer). L’homme ne peut exister qu’en se définissant chaque fois comme un ensemble de besoins et d’objets correspondants, mais dépasse toujours ces définitions — et s’il les dépasse (non seulement, dans un virtuel permanent, mais dans l’effectivité du mouvement historique), c’est parce qu’elles sortent de lui-même, qu’il les invente (non pas dans l’arbitraire certes, il y a toujours la nature, le minimum de cohérence qu’exige la rationalité, et l’histoire précédente), donc qu’il les fait en faisant et en se faisant, et qu’aucune définition rationnelle, naturelle ou historique ne permet de les fixer une fois pour toutes. «L’homme est ce qui n’est pas ce qu’il est, et qui est ce qu’il n’est pas » disait déjà Hegel ».

         Cornélius Castoriadis. L’institution imaginaire de la société, Points Seuil, 1975. p. 203.

 

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4 Réponses à “L’obscur objet du besoin humain ou les apories du « bonheur national brut »”

  1. Rémy dit :

    Loin de défendre ce « BNB », je tiens à vous poser une question.

    Pensez-vous vraiment que « le bonheur n’est pas un enjeu du politique » ? Je pense au contraire que c’est la question politique la plus importante.

    En effet l’homme ne peut-être heureux que s’il est réellement libre et cette liberté ne peut s’obtenir que grâce à une éducation éclairée et à une société « parfaitement » démocratique, cette société étant elle aussi liée à un système éducatif performant, éclairant. En effet, un citoyen passif ne peut être heureux car tout ce qu’il demande à l’autorité, et rien que le fait de faire de l’autorité cet « autre » prouve qu’il y a une absence de démocratie, c’est de « garantir ses jouissances » pour reprendre Benjamin Constant. Est-ce cela le rôle du politique? Chaque citoyen ne devrait-il pas faire partie de la politique, être cet animal politique qui a constitué des sociétés afin de pouvoir tendre vers le bonheur. Je pense que la cité est là pour permettre l’accès au bonheur et la politique cherche justement à créer, à organiser une société qui permette à chacun de s’épanouir, en jouissant justement de sa liberté.

    Ceci n’est possible que si chaque citoyen est capable, Aristote définissait d’ailleurs le citoyen de cette façon, de gouverner et d’être gouverner, c’est à dire de faire des sacrifices pour la société et non pas d’être gouverné comme un mouton qui jouit en mangeant de l’herbe. Le but d’une cité, de l’autonomie des citoyens dans cette même cité, n’est-il pas, comme le disait les athéniens, « la création d’êtres humains vivant avec la beauté, vivant avec la sagesse, et aimant le bien commun. » ?

  2. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Non, le bonheur n’est pas l’enjeu du politique. Chaque fois qu’un pouvoir se croit autorisé à imposer à la totalité du corps social sa propre représentation du bonheur humain on est sur le chemin de la terreur totalitaire.
    Pourquoi? Parce que l’enjeu du politique c’est la justice, la liberté, la sécurité,la prospérité d’un peuple, non le bonheur des individus. Que la réalisation de ces fins établissent les conditions sociales permettant à chacun de travailler à se rendre heureux, nul doute. Vous semblez d’ailleurs bien voir ce point et il faut s’en tenir là car:
    -Nul ne sait ce qui le rendrait absolument heureux. Je vous renvoie aux analyses décisives de Kant: le bonheur, dit-il, est un idéal de l’imagination non de la raison. C’est un concept subjectif et empirique non rationnel. Sa représentation est enveloppée de ténèbres.https://www.philolog.fr/les-paradoxes-du-bonheur/
    -Je vous renvoie aux analyses de Benjamin constant. Que le pouvoir se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.
    -J’attire votre attention sur la prétention qu’il y a pour un particulier à se croire dépositaire du monopole de l’idée du bonheur universel.
    Quant à votre référence aux Anciens, voyez bien que ce qu’ils appellent bonheur, c’est l’accomplissement de sa nature dans son excellence. Cet idéal moral (il s’agit de la vertu plus que ce que nous appelons bonheur. Il y a chez les Anciens une confusion de la morale et de la politique. Là encore je vous renvoie aux clarifications kantiennes: confusion de la prudence et de la moralité.https://www.philolog.fr/morale-antique-morale-moderne/) n’a guère de sens pour toute une partie de la population. Voir la distinction de la hiérarchie des genres de vie.https://www.philolog.fr/aristote-le-bonheur-est-une-activite-de-lame-selon-la-vertu-dans-une-vie-achevee/
    Bref dès qu’un parti politique prétend organiser la vie publique sur le modèle de sa propre représentation du bonheur humain, il faut s’inquiéter er s’indigner….
    Bien à vous

  3. patrick dit :

    Bonjour,

    « l’homme est ce qui n’est pas ce qu’il est et qui est ce qu’il n’est pas » je pensais la citation de Sartre et non d’Hegel.. me trompes-je ?

  4. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Oui, on trouve cette formule dans « l’Etre et le Néant » mais ce n’est pas autre chose qu’un commentaire de l’analyse hégélienne du pour-soi.

    « Être, pour le pour-soi, c’est néantiser l’en-soi qu’il est. Dans ces conditions, la liberté ne saurait être rien autre que cette néantisation. C’est par elle que le pour-soi échappe à son être comme à son essence, c’est par elle qu’il est toujours autre chose que ce qu’on peut dire de lui, car au moins est-il celui qui échappe à cette dénomination même, celui qui est déjà par-delà le nom qu’on lui donne, la propriété qu’on lui reconnaît. Dire que le pour-soi a à être ce qu’il est, dire qu’il est ce qu’il n’est pas en n’étant pas ce qu’il est, dire qu’en lui l’existence précède et conditionne l’essence ou inversement, selon la formule de Hegel, que pour lui « Wesen ist was gewesen ist », c’est dire une seule et même chose, à savoir que l’homme est libre »

    Bien à vous

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