L'enjeu de cet article n'est pas d'affronter la question du multiculturalisme dans toute sa complexité. Le numéro 186 du Débat (sept.oct.2015), s'y emploie avec une richesse de contributions que j'invite de toute urgence à lire. Il est de proposer une analyse dont je ne sais pas si elle est absolument pertinente. Elle a retenu mon attention parce qu’elle apporte un début de réponse à une question que je ne cesse de me poser. Comment comprendre le soutien de l’extrême gauche à des revendications qui sont manifestement incompatibles avec les idéaux des Lumières et les principes de notre République laïque ? J'ai été rassurée en lisant le Débat de constater que ma perplexité et mon indignation sont partagées par Peter Schneider qui fut l’un des principaux animateurs de la révolte estudiantine de Berlin en 1968. Il dénonce ce qu’il appelle « la dérive de la gauche multiculturaliste » prompte à qualifier de racisme, d’islamophobie toute critique de pratiques culturelles attentatoires aux droits fondamentaux de la personne humaine.
Par exemple, qu’une gauche se proclamant « progressiste » puisse défendre le port du voile, autrement dit un signe ostensiblement religieux qui, de surcroît, symbolise l’inégalité de l’homme et de la femme dans la culture islamique, voilà ce qui heurte le bon sens. N’est-il pas contradictoire que certaines personnalités de la gauche allemande aient applaudi à la victoire des associations islamiques revendiquant, contre la législation de certains Länder, le droit pour les enseignantes musulmanes de porter le voile dans les écoles publiques ? C’est pourtant ce qui a eu lieu lors de l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle allemande du 27 janvier 2015 (publié le 13 mars 2015) déclarant inconstitutionnelle l’interdiction faite aux enseignantes de l’école publique de porter le voile.
TEXTE.
« La nation, je l'ai dit, est la cible principale. On prétendra l'ouvrir, la moderniser, la transformer, en amender les représentations pour la rendre plus inclusive. En fait, il s'agit de la vider de sa souveraineté et de son substrat culturel et historique et une nouvelle sociologie fondée sur le dévoilement du rapport majoritaire-minoritaire dans la mise en scène des normes sociales légitimera sa déconstruction. Dans cette perspective, la culture nationale sera ramenée au statut de «culture majoritaire» oppressive dont il faut contester les privilèges pour permettre aux identités liées à une diversité prenant conscience d'elle-même d'émerger, ce en quoi l'on voit que la diversité reconnaît la légitimité des identités victimaires mais ne saurait, inversement, accommoder l'identité «majoritaire», contre laquelle elle se constitue. On trouve évidemment là les origines de l'inversion du devoir d'intégration qui caractérise fondamentalement le multiculturalisme, dans la mesure où l'on considérera de plus en plus que la nation d'accueil n'est plus en droit d'imposer sa culture dans l'espace public et d'exiger des immigrants qu'ils y adhèrent. La nation d'accueil devra en fait privatiser sa culture et ses mœurs et réduire les institutions communes à une pure logique procédurale permettant à la diversité nouvelle de cohabiter culturellement sous le signe exclusif des droits de l'homme. II faudrait même «décoloniser» de l'intérieur la communauté politique et permettre la pleine émergence des identités minoritaires, ce qui exigera évidemment une nouvelle définition du vivre-ensemble. Comme le diront de manière caricaturale les « Indigènes de la République », qui reprennent une thèse associée au néo-marxisme postcolonial : l'État-nation s'étant constitué dans la logique de l’impérialisme et du colonialisme, il va donc de soi que le parachèvement de la décolonisation passerait par son démantèlement. Un nouveau contractualisme diversitaire prend forme, qui présente la société comme une association de porteurs de droits sans culture commune substantielle. Les droits de l'homme seront réinterprétés à la lumière du « droit à la différence », qui devient le principe de référence à partir duquel réorganiser les rapports sociaux, cela au nom de la lutte contre les discriminations. On l'a vu lors du débat organisé en 2009 sur l’identité nationale en France : il n'était plus possible de définir celle-ci autrement qu'en se référant aux «valeurs de la république», que l'on peut pourtant assimiler à des valeurs à prétention universelle présentes dans toutes les sociétés occidentales. En quoi seraient-elles alors caractéristiques de la France ? Ce que l'on ne parvenait pas à nommer, c'était le substrat historique et culturel particulier caractérisant d'une manière ou d'une autre l'« identité française ». Le multiculturalisme a récupéré le logiciel libéral pour s'installer au cœur de la société des droits. Il tire d'ailleurs une bonne partie de son prestige de sa capacité à parler le langage du libéralisme, alors qu'il en pervertit la logique. Les différences qu'il s'agit d'accommoder ne sont jamais considérées dans leur dimension collective - on ne veut y voir que l'expression d'une conscience individuelle faisant valoir ses droits dans une société ouverte à la diversité des croyances individuelles. Le «libéralisme multiculturel» à la Will Kymlicka est ici imprégné de l'ethos progressiste et radical qu'il normalise en individualisant les revendications qu'il porte, comme s'il s'agissait simplement d'étendre la logique des droits aux questions identitaires. Mais cette dépolitisation de l'analyse des conflits sociaux ne saurait pour autant les dépolitiser dans la réalité et oblitérer le fait que les symboles religieux et identitaires qui sont souvent au cœur des querelles liées au régime multiculturaliste réfèrent justement à des communautés culturelles dont l'intégration n'est pas toujours aussi harmonieuse qu'on le souhaiterait.
La chose doit être redite : du marxisme qui idolâtrait la classe ouvrière, on passe au multiculturalisme qui idolâtre l'exclu, chargé de porter et tenir la promesse d'inclusion universelle, celle d'une humanité réconciliée, où les différences ne se confrontent plus mais s'alimentent plutôt les unes les autres dans un grand enrichissement de l'humanité, appelée à transcender ses fractures historiques dans un métissage universel. L'exclu est la victime qui porte en elle une promesse rédemptrice, celle d'un monde où le politique recoupera la morale, où la citoyenneté recoupera l'humanité, où les frontières ne distingueront plus les hommes entre eux, où l'humanité se réconciliera. Le paradis socialiste, où les classes s'abolissaient dans l'universelle parousie, prend désormais le visage d'une interpénétration créatrice et non conflictuelle des différences, qui ne s'affrontent plus aucunement, qui se fécondent. Le multiculturalisme se dévoile ici comme religion politique. Le culte immodéré de la différence pour elle-même ne s'éclaire qu'à cette lumière. S'il faut s'ouvrir à l'Autre, c'est moins pour ses vertus intrinsèques que parce qu'il n'est pas nous, et qu'il permet conséquemment, de par sa seule différence, de faire le procès de notre prétendue tentation ethnocentrique. L'Autre ne se définit pas par ce qui lui est propre - car il serait alors abusif et même grossier, de rassembler tous les autres dans un système d'équivalence nommé « diversité » qui étouffe justement la spécificité irréductible de tous ceux qu'elle entend valoriser. L'Autre se définit de manière situationnelle: c'est parce qu'il n'est pas le majoritaire qu'il gagne en légitimité. C'est ainsi que le fanatisme religieux des uns n'est perçu dans notre société qu'à travers un droit à la différence, au respect de toutes les croyances. On pardonnera ce qui ne vient pas d'ici parce que l'on y verra la trace d'une plus grande authenticité, ce qui explique la complaisance de la gauche radicale envers l'islamisme, qu'il soit violent ou qu'il se meuve pacifiquement. C'est ainsi que des comportements, notamment ceux qui justifient une ségrégation plus ou moins explicite des femmes, qui seraient profondément désavoués s'ils étaient associés au catholicisme ou à d'autres branches du christianisme, sont d'un coup revalorisés parce qu'ils touchent à une religion extra-occidentale qui demande ainsi la reconnaissance de sa singularité. Il sert de point d'appui pour faire le procès de la fermeture à la différence du majoritaire.
On comprend, dès lors, la portée de la révolution anthropologique enclenchée dans les radical sixties: la désagrégation de la société par ses marges passera en fait pour une ouverture sans précédent de la démocratie à la diversité des subjectivités, et la citoyenneté serait conséquemment appelée à se renouveler en institutionnalisant les conditions de leur expression.»
Le Débat, septembre-octobre 2015. Mathieu Bock-Côté. Le multiculturalisme comme religion politique. p.129.130
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Bonsoir Madame,
Merci pour ce texte très intéressant et riche en perspective. Je suis jeune professeur stagiaire de philosophie en charge de l’EMC, j’ai donc la lourde mission de parler de laïcité à mes élèves (!). Je pensai évoquer le multiculturalisme, le texte que vous citez me parle beaucoup. Du coup, je voudrais être sûre de comprendre. J’ai l’impression que le reproche adressé au multiculturalisme ici est le même que celui qu’on a pu adresser à Claude Levi-Strauss : celui de mener au relativisme culturel et au nivellement des valeurs. Est-ce bien cela?
Par ailleurs, sur le multiculturalisme, on peut lire le petit livre de Charles Taylor, Multiculturalisme, Démocratie et différence, qui pose bien, je crois, le cadre historique et conceptuel du multiculturalisme.
Merci pour tout ce que vous faîtes! J’espère un jour être capable de faire des cours qui soient aussi clairs, fournis et denses que les vôtres! Merci et bonne continuation!
Bonjour chère collègue.
Merci pour l’amabilité de votre message.
Il ne va pas de soi pour moi de répondre à votre message car Lévi-Strauss est moins le chantre du relativisme culturel et du nivellement des valeurs que celui de la diversité culturelle et du souci de la sauvegarder. Vous savez qu’il a fait scandale en 1971 à l’UNESCO dans une conférence (« Race et culture ») où il a montré que la diversité culturelle implique l’attachement de chaque culture à ce qu’elle est et donc le refus du métissage.
Cf. « Je m’insurge contre l’abus de langage par lequel, de plus en plus, on en vient à confondre le racisme et des attitudes normales, légitimes même, en tout cas inévitables. Le racisme est une doctrine qui prétend voir dans les caractères intellectuels et moraux attribués à un ensemble d’individus l’effet nécessaire d’un commun patrimoine génétique. On ne saurait ranger sous la même rubrique, ou imputer automatiquement au même préjugé l’attitude d’individus ou de groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement ou totalement insensibles à d’autres valeurs. Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre et de la penser au-dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. Cette incommunicabilité relative peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent, et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. Si comme je l’ai écrit ailleurs, il existe entre les sociétés humaines un certain optimum de diversité au-delà duquel elles ne sauraient aller, mais en dessous duquel elles ne peuvent non plus descendre sans danger, on doit reconnaître que cette diversité résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s’opposer à celles qui l’environnent, de se distinguer d’elles, en un mot d’être soi : elles ne s’ignorent pas, s’empruntent à l’occasion, mais pour ne pas périr, il faut que, sous d’autres rapports persiste entre elles une certaine imperméabilité »
En 1971, dans « Le regard éloigné » il souligne à nouveau qu’il n’est pas honteux de vouloir garder son quant-à-soi.
Or la revendication multiculturelle soutenue par une partie de la gauche radicale exhibe sous l’étendard de la défense des droits culturels de communautés que la République laïque est accusée de discriminer, une haine de l’identité culturelle française et globalement européenne. C’est ce point qu’épingle l’auteur dans l’article que je donne à lire. Il y est moins question de relativisme culturel que de défense de certaines identités contre celle qui sous-tend les valeurs de la République laïque.
Car il y a parfois incompatibilité entre les droits de l’homme et du citoyen tels que nous les avons définis et la légalisation d’une pratique culturelle.
Par exemple, on ne peut pas, au nom des droits de l’homme faire droit à l’exigence d’exciser les petites filles, à celle d’emprisonner la femme dans un habit la rendant invisible ou attestant la domination masculine. C’est pourtant au nom de ces droits qu’on en réclame la reconnaissance.
Et ce qui est stupéfiant pour moi, c’est que des esprits se prétendant progressistes soutiennent des combats parfaitement régressifs, à mes yeux, et de nature à remettre en cause des institutions que nous avons conquises de haute lutte, leur argument majeur étant qu’en rappelant ce genre d’évidences nous serions coupables de racisme ou d’islamophobie.
Bien à vous.
Merci pour vos éclaircissements et ce texte de Claude Lévi-Strauss! Je le connais très mal, à vrai dire, et je commence tout juste à rentrer dans son œuvre, avec Tristes Tropiques. D’où, peut-être, mon association confuse entre lui et le relativisme culturel.
Si j’ai pensé au relativisme culturel, c’est parce que j’ai eu l’impression que l’auteur que vous avez cité dénonçait cette sorte de culte de la différence qui voudrait que toutes les pratiques culturelles se valent parce qu’elles sont inscrites dans un autre système de valeurs qui leur donnent sens mais que nous ne comprenons pas.
Je trouve ce débat extrêmement intéressant et votre propos permet de rappeler la spécificité du racisme : la dimension « génétique ». Du coup, accuser de racisme ou d’islamophobie une communauté sous prétexte qu’elle n’accepte pas d’autres valeurs ou traditions qui nient fondamentalement celles qui l’ont fondées, c’est faire un contresens sur ce concept. Ce que le texte de Claude Lévi-Strauss que vous avez cité permet de rappeler et de méditer.
Bonne continuation et joyeuses fêtes à vous!
Bonjour
On peut en effet mobiliser le Lévi-Strauss de « Race et histoire » pour défendre une position relativiste et récuser toute prétention à l’universel.
Néanmoins, dans ce texte de Mathieu Bock-Côté, il s’agit d’une autre problématique, celle que je n’avais pas identifiée clairement jusqu’à présent.
Remarquez qu’il y est question d’une opposition entre une logique d’assimilation ou d’intégration, consubstantielle à la République laïque française et une logique d’inclusion. La première serait le prolongement de la domination coloniale, l’expression de l’arrogance de la « race » blanche à l’endroit de ceux qu’elle continue à traiter comme des « indigènes ». Le multiculturalisme dans sa forme radicale est donc le cheval de bataille de ceux qui ont pour objectif de détruire nos Institutions au motif que « L’humanisme blanc! les droits de l’homme, est précisément la superstructure de la domination coloniale et de ses continuités post coloniales » selon l’affirmation d’un membre du parti des Indigènes de la République. Il faut inclure l’Autre en tant qu’Autre. La stratégie ne doit pas être celle des accommodements raisonnables, elle doit s’accomplir dans une relativisation de la culture du pays d’accueil, voire dans son anéantissement afin de supprimer les racines de la domination blanche. D’où l’instrumentalisation du rapport majoritaire-minoritaire.
Dans son dernier livre « Les Nouveaux Rouges-Bruns », Jean-Loup Amselle montre comment cette mouvance idéologique bruyante associe l’identité de la France, et globalement celle de l’Europe, au racisme, au sionisme, à l’islamophobie. L’égalité ne peut donc plus « passer par l’établissement d’un contrat social entre des individus atomisés, comme c’était autrefois le cas dans le cadre de la philosophie politique, mais par la passation d’un pacte entre des races distinctes »!
Il est significatif qu’après les attentats du 13 novembre, Tarik Ramadan, le champion du double langage, n’ait eu rien de mieux à twitter que « Je ne suis ni Charlie, ni Paris, je suis perquisionnable »
Tout cela me fait froid dans le dos. Et je me demande si nous avons encore le ressort moral et politique pour relever de tels défis. Tant de nos intellectuels s’emploient à alimenter des idées folles que j’éprouve, je l’avoue, un profond découragement. Découragement partagé, semble-t-il par Alain Finkielkraut, dont le dernier livre que je suis en train d’achever, n’est pas de nature à me remonter le moral! Je vous le conseille. C’est un recueil de petites chroniques écrites au fil des jours, en fonction d’une actualité significative de notre post-modernité!
Je vous souhaite un joyeux Noël, de bonnes vacances.
Mes vœux de bonheur vous accompagnent pour la nouvelle année, avec l’espérance que le salut soit dans cette jeunesse que vous incarnez. Que vous sachiez, par l’attachement aux grandes valeurs que nous avons proclamées, sauver ce qui peut encore l’être. Car Platon nous l’a enseigné. La bataille se joue dans les esprits même s’il ne faut pas sous-estimer l’impact des situations matérielles et sociales concrètes.
Bien à vous.
J’espère être à la hauteur de cette mission, même si je doute d’avoir les épaules pour ça! Mais il est vrai qu’être prof a toujours été une responsabilité, et c’est ce qui fait la beauté et la difficulté du métier.
Merci pour les références et les éclaircissements!
bonne continuation et joyeuses fêtes, malgré tout!
Madame,
Ce que vous faites n’est pas vain.
Vous apportez par vos billets une lecture du spectacle du monde différente.
Vous permettez à votre lecteur de ne pas se satisfaire de la surface et d’approfondir s’il le désire.
Je vous en remercie.
Bonjour Mme Manon,
A la lecture de vos propos et des articles que vous proposez, je mets en perspective la montée du front national à chaque élection. C’est très compréhensible, non révélateur d’une France qui se radicalise mais plutôt d’une France qui produit des anticorps pour préserver son identité, beaucoup ne veulent pas la noyer dans le grand tout et ou se voir imposer des dogmes archaïques.
Je crains que tout cela ne débouche que sur des violences de plus en plus fréquentes, en espérant ne pas sombrer dans une guerre civile, la Corse et ses derniers évènements doivent également nous questionner.
Nous devons également nous interroger en profondeur sur la Justice qui à mon sens ne fonctionne plus, sur l’école qui n’est plus en mesure de remplir ses missions, sur la discipline, sur la rigueur…. J’ai peur qu’il soit trop tard et que le surhomme souhaité par Nietzsche ne devienne le sous-homme.
Bonnes Fêtes de fine d’année et un grand merci pour votre travail.
Bonjour Frédéric
Les anticorps ont ordinairement des vertus positives. Ici, on ajoute plutôt du malheur à du malheur. Souhaitons-nous de tenir en respect toutes ces menaces dans la fidélité à ce que nous sommes.
Bravo pour la richesse de votre blog et tous mes voeux de bonheur et d’inspiration pour la nouvelle année.
Bien à vous.
Bonjour,
Je connais Mathieu Blok-Côté pour ses papiers publiés sur Figaro-vox. J’apprécie sa plume et sa manière de manier l’ironie comme d’une arme de précision. Je ne connaissais pas ce texte qui résume d’une manière lumineuse une partie du malaise identitaire actuel. Je vous remercie donc de l’avoir publier. Je voulais aussi vous remercier sur la qualité de votre travail. Je vous avais découvert en cherchant des renseignement sur le dernier livre de Manent sur Montaigne et je n’ai pas été déçu. J’ai commencé la partie consacrée à Annah Arendt et cela à l’air passionnant aussi.
Merci et surtout continuez. Nous sommes comme sur un immense océan avec parfois des mers difficiles. Pour moi votre site est un peu comme un port ou l’on peut s’abriter et prendre le temps de réfléchir avant de repartir.
Merci pour ce sympathique message qui me fait chaud au cœur en ces temps si peu soucieux de défendre les principes émancipateurs des Lumières.
Bien à vous.
Je découvre votre site et sa défense passionnée des Lumières et de la conception française de la République, dont la laïcité est le fondement. cela fait chaud au cœur. Je mène le même combat avec l’association ÉGALE (www.egale.eu), que j’ai fondée et, depuis la rentrée, avec la collection Débats laïques, que j’ai créée chez L’Harmattan, avec la publication de mon dernier livre: La Laïcité, défi du XXIe siècle. Désormais, je vais vous suivre.
Bonne chance.
Cordialement.
Gérard Delfau
Bonjour
Mes derniers articles, écrits après les attentats de janvier, sont consacrés à la défense de la laïcité mais je suis profondément découragée par nos élites politiques dont les décisions me semblent gangrénées par l’idéologie multiculturaliste. Voilà pourquoi j’ai mis en ligne quelques textes consacrés à ce thème en donnant la parole à des sociologues spécialistes de ces questions. J’ai tellement la conviction que le combat pour les Lumières et les principes de la République laïque est perdu d’avance que j’ai renoncé à alimenter mon blog.
Bien à vous.
Madame,
Merci pour vos articles et votre blog. Comme il est rassurant de savoir, et de lire que d’autres, et d’autres intellectuels s’erigent contre l’ideologie dominante de la fin du XXeme et debut du XXIeme siecle: l’ideologie multiculturaliste et mondialiste appliquee surtout en France et en Europe, et objectifs meme de la commission europeenne. Je m’etonne par ailleurs que la gauche, et Elisabeth Badinter, n’ait pas compris que Levi Strauss arguait et demontrait non pas une forme de relativisme culturel mais plutot l’importance pour les cultures de se preserver, et de la survie des cultures en opposition a leur metissage, et que s’il n’y a pas de hierarchie de cultures, la culture en un point A doit absolument demeurer en ce point A. Il en va de meme pour notre contrat social qui n’est possible que si les membres d’une societe ont les meme valeurs fondamentales, un socle et un culture commune donc, qui menent de fait, a une confiance mutuelle. On le voit bien avec la difficulte de faire comprendre le concept de laicite qui n’est autre que la separation de la sphere temporelle et spirituelle, elle meme aussi inscrite dans le christianisme…Que la bataille pour les idees des Lumieres et de la laicite est aussi un combat culturel et pour la preservation de notre mode d’organisation societal et politique qui n’a rien d’universel mais releve surtout du particulier…ce que le monde politique refuse de voir evidemment.
Si je peux me permettre, Madame, surtout, continuez d’ecrire!
Bonjour
Merci infiniment pour ce sympathique message.
Il y a tant « d’idiots utiles » de l’islamisme ou de la destruction de nos institutions, comme les appelle Renée Fregosi, parmi les intellectuels qu’on se met à penser que le salut n’est pas dans l’intelligence. D’où la pertinence de l’expression: la « bêtise de l’intelligence ».
Cette dernière s’exhibe aujourd’hui à une telle puissance qu’elle ne cesse de m’étonner et pour l’instant de me paralyser. Quand l’âme d’un peuple est gangrénée par l’idéologie ou la perte du bon sens, on a du souci à se faire.
Dans mon chapitre intitulé « Réflexions sur l’Europe », je n’hésite pas à parler d’une « exception européenne » et je ne recule pas devant l’idée d’une hiérarchie des univers culturels.
Par exemple: https://www.philolog.fr/plaidoyer-pour-leurope-ou-loccident-lexception-europeenne-jacques-dewitte/
Bien à vous.
Article à mettre sous les yeux (grands fermés) de quelques intégristes de la gauche dévoyée. Le multiculturalisme, pour résumer, est pourvoyeur de conflits. Il n’existe que dans nos sociétés européennes, surtout France et Allemagne, on n’en voit pas trace dans beaucoup d’ Ailleurs :
Algérie, Tunisie, Maroc, Arabie Séoudite, ekcétéra, etcetera… La nation, vilipendée par les multiculturalistes, se trouve sacralisée (chez eux) géopolitique ? Vous savez?