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 Auguste Herbin. 1882.1960. Composition gouache. Suisse.

1° Le réel. 

     Le mot est soit un adjectif soit un substantif. 

 

  Comme adjectif, il s'oppose à : 

Ce qui est apparent, illusoire, fictif. Est réel ce qui a une existence objective, ce qui a une réalité non réductible à une représentation mentale, celle-ci pouvant n'être qu'une impression ou un fantasme. C'est ce qui existe à un titre quelconque. 

Ce qui est possible. Est réel ce qui a une existence de fait, non ce qui est simplement pensable. 

Ce qui est abstrait, conceptuel. Est réel ce qui est donné dans toute sa richesse concrète. 

  

  Comme substantif, il désigne l'ensemble des choses actuellement existantes. « Le réel c'est ce qui est actuellement donné ou qui peut être donné dans une expérience » Goblot. 

  

   PB : Le réel c'est ce que nous visons dans la perception, dans le langage, dans les sciences (excepté les sciences formelles comme les mathématiques ou la logique) mais nos perceptions, nos énoncés, nos théories peuvent-ils être assurés d'avoir accès au réel ? 

  On dit que le réel est ce qui correspond à une existence de fait et est donné dans l'expérience. Mais qu'est-ce que l'expérience ? 

  

2° L'expérience. 

  

a) Au sens commun, l'expérience est la connaissance et le savoir-faire que l'homme acquiert par les apprentissages et la pratique de la vie. Ex : Avoir de l'expérience. Etre un homme d'expérience. 

b) En un autre sens, l'expérience désigne le moment où deux réalités implicitement distinguées entrent en contact. D'un côté on admet qu'il y a le donné, le fait, l'objet, le réel, de l'autre un sujet distinct d'eux que ce sujet soit le sujet percevant de la vie quotidienne ou l'observateur et l'expérimentateur des sciences. L'expérience désigne le point de leur rencontre. Ex : on fait l'expérience de la guerre, de l'amour ou de tel ou tel fait. 

  

PB ; La question est de savoir comment décrire l'expérience : 

Est-elle simplement épreuve, rencontre d'un donné ? En ce cas elle semble connoter accueil, soumission, réception, en un mot passivité d'un esprit prenant acte d'un « il y a ». Cette manière de se représenter naïvement l'expérience comme passivité de l'esprit en présence d'un réel qui s'imposerait à lui dans une sorte d'innocence objective fonde la confiance communément accordée à l'expérience. Celle-ci nous semble une garantie d'objectivité. « On peut accorder un sens exact au mot expérience et déclarer qu'un fait, une sensation, une idée sont donnés dans l'expérience quand ils sont l'objet d'une constatation pure à l'exclusion de toute fabrication, de toute opération, de toute construction de l'esprit » Alquié. L'expérience. 

Mais voilà, ce moment de totale réceptivité correspond-il à une existence de fait c'est-à-dire à ce qu'est dans les faits, l'expérience? N'est-ce pas là davantage une manière abstraite de la concevoir qu'une description exacte de sa nature ? Car il est erroné de croire que dans la perception ou dans l'observation des faits le sujet n'intervient pas activement dans sa saisie de l'objet. En réalité celui-ci est moins donné que construit.  

  

  

  

PB : Alors qu'est-ce que l'expérience ?  

 Qu' est ce qui montre que l'expérience n'est pas pure réceptivité, passivité d'un esprit sur lequel l'objet viendrait s'inscrire à la manière dont un cachet laisse son empreinte sur de la cire molle ? Contre l'empirisme qui propose cette image pour penser les rapports de l'esprit et du réel, ne faut-il pas penser avec Kant que l'expérience est un mélange d'activité constructive et de réceptivité ? 

 Si activité il y a, qu'est-ce qui distingue la construction de l'objet dans l'expérience première, expérience sensible, et dans l'expérience scientifique ? Pourquoi l'expérience sensible n'a-t-elle pas de valeur scientifique et à quelles conditions une expérience est-elle une expérience scientifique ? 

Comment penser les rapports de la théorie et de l'expérience ? Une théorie est un ensemble de propositions valables universellement, destiné à expliquer un certain ordre de phénomènes. «  La théorie scientifique se propose de donner de la nature toute entière, ou, provisoirement  des portions les plus étendues possible de celle-ci une représentation adéquate en établissant une correspondance exacte entre l'ensemble des phénomènes étudiées et un système cohérent de lois mathématiques ». Jean Ullmo. La pensée scientifique moderne. 1969. Ex : La théorie de la gravitation universelle de Newton. Elle systématise dans une construction mathématique la loi de la chute des corps, du mouvement des marées, du mouvement des planètes etc.  

  La question est de savoir si comme le veut l'empirisme et Newton lui-même l'expérience est le fondement de la théorie ou bien si, comme l'analyse Kant il faut distinguer le fondement de l'origine et comprendre que « si toute connaissance débute avec l'expérience il ne s'ensuit pas qu'elle dérive toute de l'expérience ». Kant. 

  

  

  

 

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32 Réponses à “Présentation du chapitre XII : le réel, l'expérience.”

  1. Jean Louis dit :

    Et même si l’expérience était pure réceptivité, il faudrait encore être sûr que cette réceptivité est fidèle et totale, et que ce qui fait l’objet d’une réception est l’objet même sur lequel on va conclure.
    Expérience sensible ou « première » et expérience scientifique : ne faut-il pas voir du côté du type de connaissance mis en oeuvre ? Sens, représentation personnelle d’un côté, mathématiques, appareils, mesures de l’autre côté. Comme si l’on cherchait à évacuer l’expérience humaine.

  2. Simone MANON dit :

    Vous avez raison. L’expérience humaine intègre de multiples dimensions. L’important est de comprendre qu’il n’y a pas « d’oeil innocent », ni de ‘donné absolu ». Le travail de la pensée consiste à distinguer les ordres. L’expérience scientifique a une spécificité, l’expérience perceptive, l’expérience poétique une autre etc.

  3. Jean Louis dit :

    Le réel n’est-il pas un postulat, voire une pétition de principe ? On admet qu’il existe sans jamais l’avoir trouvé, ou pour expliquer qu’il est inatteignable.
    Ou bien, est dit réel, ce que l’on pense avoir prouvé, démontré, établi.
    Autrement dit, plus la démonstration est convaincante, plus le résultat est tenu pour réel.
    Ce qui nous ramène à la connaissance et au connaisseur.
    Je m’interesse en ce moment au nominalisme et me demande jusqu’où on peut le pousser.

  4. Simone MANON dit :

    Il me semble que votre propos implique une confusion.
    Le nominalisme se caractérise par le refus d’admettre l’existence d’entités abstraites. Seuls les individus existent. Il ne remet pas en question l’idée qu’il y a un réel et que, comme tout ce qui existe, il est donné dans l’expérience. Une existence s’éprouve, se saisit dans la réceptivité d’une intuition sensible. Elle ne se démontre pas. Seul ce qui relève du discours, donc la vérité (#la réalité) s’établit et la démonstration n’est pas le seul moyen d’établir une vérité. Il me semble donc important de distinguer les ordres. Ce que l’on dit du réel peut n’être qu’un postulat ou une convention commode. Mais que ce que l’on dit du réel ne doive pas être confondu avec ce que le réel est en soi ne signifie pas qu’il faille douter de l’existence de ce quelque chose dont on parle. Le réel ne devient une énigme, ce qui ne signifie pas un pur mirage dans l’expérience qu’on en a, que lorsqu’on se préoccupe de le dire ou de le connaître. Et il est difficile qu’il en soit autrement puisque le réel n’existe pour nous qu’interprété, puisqu’on ne peut échapper au langage.

  5. Jean Louis dit :

    Il y a différentes formes de nominalismes d’Aristote à Stuart-Mill en passant par Occam, Descartes, Spinoza, Kant etc . Tout dépend de leur conception des catégories mentales ou entités abstraites utilisées pour la connaissance.
    Le concept d’individu n’est pas si évident que cela.
    D’autre part, quel intérêt peut présenter un « réel » pour un philosophe, si c’est une énigme lorsqu’on se préoccupe de le dire ou de le connaître ?

  6. Simone MANON dit :

    D’abord le bonheur d’en être. Nous avons la certitude de notre existence et il y a une jouissance d’être. Ensuite le plaisir d’affronter les énigmes.

  7. juliette dit :

    madame
    au vue de mon abscence je souhaiterais récuperer mon retard et pour cela, savoir ce que vous avez travaillé en cour ses derniers jours
    je suppose que nous sommes toujours dans « la raison et le réel » mais que dois je récuperer exactement?
    merci d’avance

  8. Simone MANON dit :

    Comme nous avons beaucoup défini les notions, il faudra demander à vos camarades le répertoire. a priori/aposteriori. Absolu/relatif. hypothèse. origine/fondement.
    Concernant la raison et le réel nous avons appris à distinguer le fait brut et le fait scientifique, à définir les notions de lois et de théories. Enfin nous avons élucidé deux questions: à quoi reconnaît-on qu’une théorie est scientifique? L’expérience est-elle l’origine et le fondement de la connaissance? Ce qui nous a conduit à bien distinguer l’option empiriste de l’option rationaliste en théorie de la connaissance.
    Pensez bien à rapporter les livres au CDI.
    Bon courage.

  9. juliette dit :

    merci pour votre réactivité
    je pense bien évidement aux livres du CDI

  10. Valentin dit :

    Bonjour,
    Voila, l’épreuve de philosophie est terminé et c’est l’occasion pour moi de vous remercier encore une fois pour se site. Merci pour tout ce travail accomplit et livré à tous gratuitement. Merci pour ces articles qui font comprendre et donnent envie d’aller plus loin. Merci de m’avoir permis de revoir en 6 jours la moitié du programme. Merci de m’avoir donné l’occasion de voir des notions baclés ou oubliés par notre prof. Et surtout merci pour cette aide quotidienne, merci d’avoir consacré autant de temps à répondre à mes questions, même si elles pouvaient parfois (souvent) être dénués de sens. Le simple fait que vous passiez chaque jours (depuis peut être deux ans?) ici montre votre investissement énorme.
    Enfin bref, merci pour ce site qui, je crois, devrait être connu de tout les lycéens.

    Pour revenir au bac, j’ai pris le sujet « Peut on avoir raison contre les faits ». Je ne suis pas très sur de moi, j’ai peut être fait un hors sujet.
    J’ai poser raison = faculté de bien juger et fait = résultat d’expérience.
    Les rationalistes ne se soucient guère des faits dans leur raisonnements. Il faut même selon eux se libérer de nos perceptions sensibles pour bien juger. De là peut importe les faits et on peut avoir raison à l’encontre de ceux-ci.
    Cependant sans faits peut on raisonner? Car pour bien juger il faut déjà avoir quelquechose à juger et pour avoir raison il faut matière à raisonner > Empirisme.
    Il découle de l’empirisme qu’on ne peut avoir raison à l’encontre des faits. Cependant cette thèse pose problème > criticisme.

    Pensez-vous que j’ai fait un hors sujet ou ce raisonnement devrait « passer?
    Bonne journée à vous !

  11. Simone MANON dit :

    Vous n’avez pas fait un hors sujet et vous avez le mérite de partir de deux définitions opératoires.
    Maintenant il faut penser à la suite. Le bac est passé. Quelle que soit la qualité de votre copie, vous ne pouvez rien changer. La sagesse est de tourner la page et de vous investir pleinement dans les nouvelles épreuves. C’est pourquoi je me garderai bien de commenter votre plan et je vous déconseille de prendre le risque de vous stresser en consultant des corrigés.
    Tous mes voeux de réussite pour les nouvelles échéances.

  12. VAlentin dit :

    Bonjour, les résultats sont tombés ce matin : 15 en philo et donc une immense joie bien sur.
    Merci encore pour votre aide, et bonne journée !

  13. Simone MANON dit :

    Félicitations pour votre réussite et bonnes vacances.

  14. tchekfou dit :

    Merci, très bonne introduction ;
    mettre en apposition la Métaphysique d’Aristote, 1031b et suiv.

  15. Simone MANON dit :

    Merci pour la suggestion.

  16. Romain dit :

    Le réel est obtenu par l’expérience, par la perception, donc le résultat d’une expérience sensible dénuée de jugement ( Alquié ). Je me pose donc la question suivante ( qui peut paraitre absurde, et je m’en excuse si c’est le cas ) : ce que nous ne pouvons atteindre par les sens en un moment et en un lieu ( mais que nous pourrions « sentir » en un autre temps et un autre lieu ) est-il réel ? Et a-t-il une existence propre ?
    Merci d’avance pour vos réponses.

  17. Simone MANON dit :

    Attention Romain. Demandez-vous si l’expérience sensible n’implique pas toujours déjà une activité du sujet percevant et par conséquent si la perception ne fait pas toujours intervenir des jugements. Voyez le cours sur la perception.
    Ce que vous ne percevez pas actuellement n’a pas de réalité POUR VOUS. Cela ne signifie que cela n’existe pas pour d’autres consciences percevantes dont vous ne pouvez ignorer l’existence puisque l’expérience humaine n’est pas le solipsisme, la solitude des consciences mais la coexistence des consciences, c’est-à-dire l’intersubjectivité.
    Par ailleurs que ma conscience (ou celles des autres) soit nécessaire au dévoilement de ce qui est ne signifie pas qu’elle le soit à la réalité ou à l’existence des choses.
    Voyez le texte de Sartre et sa présentation: https://www.philolog.fr/la-conscience-est-essentielle-au-devoilement-de-letre-mais-inessentielle-quant-a-son-etre-sartre/
    Bien à vous.

  18. Olivier Vallet dit :

    Bonjour Madame,

    Je ne suis pas étudiant mais je voulais partager sur votre site, puisque vous y parlez d’intersubjectivité, cette phrase de Paul Watzlawick dans son ouvrage La réalité de la réalité : « La communication crée ce que nous appelons la réalité ».

    Cordialement.

  19. Simone MANON dit :

    Bonjour Olivier
    Les deux cours suivants établissent que le réel est toujours le corrélat d’un mode d’approche, autrement dit d’une construction de l’esprit.
    Je n’ai pas lu votre auteur mais la thèse qu’il défend est largement établie par Kant et aujourd’hui par l’épistémologie scientifique.
    Il en est de même pour l’importance qu’il accorde à la communication. Notre condition est celle d’un être parlant. Or nous parlons à d’autres qui nous parlent et nous parlons de quelque chose qui existe hors du langage mais que nous n’appréhendons qu’à l’intérieur du langage. Impossible de prétendre avoir accès au réel tel qu’il est en soi si nous ne faisons pas de l’intuition bergsonienne par exemple une voie de connaissance. Le réel est un réel pour nous. C’est du réel signifié de telle sorte que c’est toujours du réel réfracté par un langage.
    La portée ontologique de nos discours est nécessairement pour le penseur l’objet d’une perplexité. D’où les différentes hypothèses métaphysiques; genre Dieu vérace (Descartes) ou harmonie préétablie (Platon) qui ont été envisagées pour la réduire.
    Bien à vous.

  20. Blais J-Claude dit :

    Je ne suis, dans mes 72 ans qu’un ex-ingénieur mais éternel  » étudiant », poursuivant une (vaniteuse ?) entreprise d’autodidactie – excusez le néologisme – qui demeurera sans doute confidentielle, je découvre vos cours qui me séduisent par leur ( trop rare) simplicité édifiante et assimilable pour les novices de mon acabit.
    J’expose dans mes propos essayistes une vision simple du rapport entre Réel et Experience :
    – le Reel de tout Objet Est !, indifférent à tout observateur, avec sa consistance plus ou moins complexe, ses logiques propres, sa capacité d’échange avec son milieu et son quota d’energie(es) selon les diverses formes que l’on en pourrait extraire. Il est un processeur vivant Dans et De ses univers d’existence et d’activité. Sa durabilité et ses capacités d’autonomie, d’évolution et d’adaptation sont variables et parfois prévisibles.
    – la Représentation que s’en fait un observateur est constituée d’un Corpus complexe de résultats d’expériences de tous ordres de confrontation à l’objet : – purement sensitives, avec leur cortège d’émotions et sentiments, (potentiels perturbateurs de l’objectivité factuelle mémorisée), structurantes, avec identification et classification, à la fois, des faits et événements observés, de la famille et de l’identité de l’objet, de ses modes de fonctionnement selon les circonstances, tout ceci issu de l’Experience subjective, corpus de savoirs antérieurs du Sujet mobilisés dans l’observation-évaluation, et enfin, déductive, car extrapolant cette représentation du potentiel et-ou des intentions de l’objet à son égard afin d’en dégager une stratégie d’exploitation, d’évitement ou de … d’annihilation.

    Je représente cette confrontation par deux ellipses superposées mais décalées, le Réel non représenté étant l’Ignorance, la représentation hors réel étant l’Illusion, chacun de ces deux périmètres d' »erreur » étant décomposable selon la dangerosité qu’ils suscitent dans la qualité des stratégies envisagées.

  21. Simone MANON dit :

    Merci, cher Monsieur, de votre contribution et de votre sympathique appréciation des vertus pédagogiques de mon cours.
    Bien à vous.

  22. Thomas dit :

    Chère Madame,

    J’ai un problème méthodologique pour une dissertation de philosophie. Mon sujet est le suivant : intelligibilité et système. Comment système et intelligibilité peuvent-ils s’articuler ? Leur lien est-il un lien d’opposition, de fondation, d’incompatibilité, de présupposition, de causalité, d’identité, voire un non-lien ? Je bloque pour mon plan. Ma problématique est-elle mal posée ? En première partie, je pense parler du rationalisme absolu et de ses origines (Parménide, Héraclite, Spinoza et Hegel) puis en seconde partie de la critique de ce rationalisme (Kant, finitude humaine, Heidegger, Kierkegaard). Enfin, en troisième partie (esthétique), mort des concepts avec les poètes.

    Merci d’avance pour vos éclairages.

  23. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous me semblez, en effet, mal poser les problèmes, autrement dit mal élaborer la problématique. (Veillez à éviter les impropriétés. Une problématique étant un ensemble de problèmes articulés d’une certaine manière, on ne peut pas poser une problématique, on la dégage, ou on l’élabore)
    Par exemple, il n’y a aucun sens à supposer qu’il y a entre l’intelligibilité et le système un non-lien, voire un rapport d’incompatibilité. Toute l’histoire de la philosophie ou des sciences s’inscrit en faux contre cette affirmation. En témoignent Platon, Spinoza ou Hegel.
    On peut soutenir l’idée que le souci d’intelligibilité tend à la systématisation comme à son idéal ou comme sa tentation irrépressible parce que le savoir absolu est ce qui accomplirait l’exigence intellectuelle dans sa perfection.
    Mais Kant nous a appris qu’une telle tendance est celle de la raison et que c’est là un piège. D’où la critique d’un travail de la pensée victime d’illusions transcendantales, la distinction entre des philosophies de la raison et des philosophies de l’entendement avec un dépassement possible de type humien.
    A première vue, c’est ce que me suggère votre énoncé mais vous savez bien que seule une réflexion approfondie permet de poser les problèmes avec précision et de les traiter avec efficacité.
    En tout cas, il me semble qu’il est judicieux d’éviter les grandes fresques où l’on ne fait que survoler les choses pour procéder à des analyses dont la précision et la profondeur sont tributaires du souci de bien les circonscrire.
    Bien à vous.

  24. Thomas dit :

    Merci Madame pour votre réponse qui m’a beaucoup aidé. Le plan implicitement donné dans votre problématique serait donc le suivant :
    I- Intelligibilité et mise en système
    II- Le piège des illusions transcendantales (+ approfondissement chez Rosenzweig)
    III- Le dépassement humien

    Un autre axe problématique : peut-on avoir une intelligibilité du système ? La raison peut-elle connaitre le réel qui l’entoure ?
    I- Il existe une intelligibilité du système (Parménide – Spinoza – Hegel)
    II- Prétendre à une intelligibilité absolue d’un système serait illusoire (Kant- Heidegger – Kierkegaard)
    III- Il est nécessaire de poser l’intelligibilité du système comme postulat (Kant – Rosenzweig).

    J’ai l’impression de moins tomber dans l’écueil histoire des doctrines philosophiques.

    Merci d’avance pour vos remarques qui m’apportent beaucoup.

    Bien cordialement.

  25. Simone MANON dit :

    Bonjour
    On peut en effet faire du système en tant que tel, l’objet de la réflexion sur la question de l’intelligibilité mais il faut, dans ce cas, une culture épistémologique très pointue.
    Bien à vous.

  26. obi wan dit :

    Bonjour, pensez-vous que « Peut-on juger une oeuvre d’art? » est un sujet bien posé? Un professeur nous disait de nous méfier des mauvais sujets, c’est pourquoi je vous pose la question, car je peux choisir entre plusieurs. Merci.

  27. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Ce sujet est un très bon sujet.
    Bien à vous.

  28. […] Une référence dans le domaine. Construction Moderne n°151. PhiloLog » Présentation du chapitre XII : le réel, l'expérience. » Print. […]

  29. Blanche dit :

    Bonsoir Madame
    S’agissant de la distinction de l’erreur et de l’illusion, je me demande si l’analyse que fait Alain de notre perception de la lune à l’horizon, laquelle nous semble plus grosse parce que nous éprouverions en la voyant un sentiment de crainte qui nous le ferait croire, n’est pas complètement dépassée.
    A quel texte devrais je plutôt me référer selon vous,
    pour plus de pertinence ?
    Merci à vous

  30. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Les analyses d’Alain consistant à montrer que l’illusion met en jeu un jugement sont précieuses. Il ne faut pas dire qu’elles sont « dépassées »
    Donnez-moi la référence précise du texte auquel vous faites allusion pour que je le relise, je ne m’en souviens pas.
    Bien à vous.

  31. Blanche dit :

    Bonsoir
    Et merci de m’accompagner sur ce chemin.. Il s’agit du chapitre 2 du livre 1 des Elements de philosophie, sauf erreur. Toute son analyse est intéressante et reste importante mais la crainte de la lune, décrédibilise le propos… ?

  32. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Ce n’est pas la bonne référence.
    Bien à vous

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