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Vivre et exister.

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 Francois Xavier Lalanne. 1927.2008. Les moutons1977 et 1988. Parc de le fondation Gianadda. Martigny.

 

  Exister c'est être pour la mort enseigne Heidegger. Le vrai cogito n'est pas cogito ergo sum mais sum moribundus. Je suis le destiné à mourir. Ce statut du mourir trace la frontière entre le vivre et l'exister.

   Parvenir à sa fin, cesser de vivre au terme du processus vital est aussi le propre de l'animal. Sa vie inclut sa mort comme son terme mais ce terme ne le hante pas au cœur de la vie. Il reste une limite purement extérieure. L'animal vit donc d'une vie pleine, massive. Il coïncide avec son être dans l'hébétude, l'accaparement. C'est pourquoi il ne parle pas. « Si plantes et animaux sont privés de langage, c'est parce qu'ils sont emprisonnés chacun dans leur univers environnant sans être jamais situés dans l'éclaircie de l'Etre. Or seule cette éclaircie est monde. Mais s'ils sont suspendus sans monde dans leur univers environnant, ce n'est pas parce que le langage leur est refusé» écrit Heidegger dans la Lettre sur l'humanisme. Il signifie par là que ce qui manque aux animaux, ce n'est pas la capacité phonique d'articulation, c'est cette façon d'être à distance de soi, de s'absenter, propre à l'existant. Dans un cours qu'il prononce en 1929.1930, il affirme : « la pierre est sans monde, l'animal est pauvre en monde, l'homme est configurateur de monde ».

 

   Pas plus que la vie dans son auto-coïncidence ne peut se dire, elle ne peut se sentir en charge d'elle-même. A l'animal n'est pas remise la responsabilité d'exister. Il n'est pas en peine de son possible, autrement dit, il n'est pas concerné par lui-même dans une projection vers le futur. Il n'a pas à assumer le projet d'être. La vie accomplit en lui ses opérations de manière inconsciente et involontaire.

   En revanche, parce qu'elle est projet, sortie de soi, anticipation de l'avenir, choix de possibles au détriment d'autres possibles, l'existence est ouverture à la conscience, à la liberté, à la responsabilité.

   D'où l'angoisse et le souci propres à l'existant. Ces vécus sont ce que Heidegger appelle des « existentiaux » c'est-à-dire des dispositions fondamentales de l'existence.

   L'angoisse est même un existential privilégié, pour notre philosophe car qu'est-ce que l'angoisse ? C'est une peur, une crainte mais une peur ne pouvant nommer son objet. Tout se passe comme si, dans l'angoisse, ce qui oblitère quotidiennement l'existence s'effondrait. Le sens habituel des choses, s'évanouit, l'affairement quotidien est suspendu. L'étrangeté de notre présence au monde est comme révélée à elle-même dans ce qu'il y a d'angoissant à être angoissé par rien. L'angoisse est une façon d'être submergé par l'anticipation du néant, par le sentiment de l'absurde et c'est alors que s'éclaircit dans son authenticité notre être-au-monde, notre être-pour-la-mort.

   Cette expérience est expérience de déréliction. Je suis jeté dans le monde, abandonné à moi-même, sans justification, sans soutien.

   De fait ma propre naissance, mon propre surgissement dans l'être est un donné irréductible et contingent. Antérieurement à toutes mes initiatives il y a ce fait : le don de l'exister comme pure contingence. Mon existence n'a pas en soi sa raison d'être, et c'est là une première difficulté à assumer tant il est vrai que chacun est à la recherche d'une justification le dispensant d'être responsable de donner sens à son existence. Or il n'y a pas de valeur, pas de sens antérieurement à l'acte de les faire exister. L'être jeté dans le monde est donc l'être abandonné à lui-même sans recours possible à une norme transcendante, libre, même si sa liberté n'est pas celle d'un dieu. C'est celle d'un être en situation dans le monde, marquée par la finitude mais toute limitée qu'elle soit cette liberté est absolue. En tant qu'il peut échapper par le mouvement projectif de l'existence aux déterminations de l'en soi, le Dasein est fondamentalement libre. « Je suis seul responsable de m'ouvrir à ce qui m'échoit ». Liberté paradoxale puisque l'homme « est appelé à faire son existence sans avoir fait son exister ».

 

  Cette analyse révèle, en creux, combien il est difficile d'assumer son existence dans son authenticité.

 

  • La liberté et la responsabilité sans excuses qu'elle fonde angoissent. D'où la tentation de nombreux hommes d'échapper aux multiples responsabilités qui leur incombent. Sartre appelle mauvaise foi cette attitude. Dans l'existentialisme est un humanisme, il écrit : «  Les uns qui se cacheront par l'esprit de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches ; les autres qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors même qu'elle est la contingence de l'apparition de l'homme sur la terre, je les appellerai des salauds. Mais lâches ou salauds ne peuvent être jugés que sur le plan de la stricte authenticité » Nagel, 1967, p. 84.85.
 
  • La conscience de la mort confronte l'existant à sa misère. Aussi cherche-t-il, dans ce que Pascal appelle le divertissement, à se masquer sa condition. Le terme doit être entendu dans son sens étymologique. Se divertir consiste à se détourner de quelque chose qui nous affligerait si l'on se mêlait d'y penser. D'où l'énergie avec laquelle l'homme se jette dans le travail, la fête, les jeux, la recherche passionnée de tel ou tel objet que son désir fantasme comme promesse de bonheur. Dans toute cette agitation, ce qui importe ce n'est pas l'objet de la quête, c'est la quête elle-même en tant qu'elle le détourne de contempler sa misérable condition : « Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n'y point penser » Pensée, B. 168.
 
  • Heidegger décrit comme existence inauthentique, la tendance à se rassurer, à se tranquilliser en s'immergeant dans l'anonymat du « on ». « On meurt » dit-on dans le bavardage quotidien. La mort n'est pas « ma mort », c'est la mort à la troisième personne, celle des avis de décès du journal. La chute dans la quotidienneté, c'est une certaine manière d'ajourner l'imminence de la mort. On en remet la pensée à plus tard, on fait comme si elle ne nous concernait pas personnellement, on se distrait dans le bavardage, la curiosité, l'équivoque du quotidien.

 

 Texte :  

« Le sentiment des gens dans la banalité quotidienne des relations humaines, connaît » la mort comme un accident qui survient continuellement; on connaît des « cas de mort ». Tel ou tel des proches, telle ou telle connaissance lointaine « meurt ». Des inconnus meurent chaque jour, à chaque heure. « La mort » se présente comme un événement bien connu qui se passe à l'intérieur du monde. Comme telle, la mort ne rompt pas cette absence d'imprévu qui caractérise l'ordre banal des événements quotidiens [...]

   L'analyse du « on meurt » nous dévoile sans équivoque la manière d'être, dans sa banalité quotidienne de l'être pour la mort. Celle-ci est comprise, dans une semblable façon de parler comme quelque chose d'indéterminé, qui sans doute surgira bien un jour de quelque part, mais qui pour vous-même, en attendant, est une réalité-non-encore-donnée, dont par conséquent la menace n'est pas à craindre. Le « on meurt » propage cette opinion que la mort concerne pour ainsi dire le « on ». L'explication de la réalité humaine qui a cours dans les propos des gens déclare «On meurt », parce qu'en disant «on meurt », chacun des autres et soi-même en même temps, « on » peut s'en faire accroire : oui, on meurt, mais chaque fois ce n'est justement pas moi; le « On », ce n'est personne. Le « fait de mourir » est ainsi ramené au niveau d'un événement qui concerne bien la réalité humaine, mais ne touche personne en  propre. Si jamais l'équivoque a été le fait des parleries quotidiennes, c'est bien ici dans le parler sur la mort. Cette mort qui, sans suppléance possible, est essentiellement la mienne, la voici convertie en un événement qui relève du domaine public; c'est à « On » qu'elle arrive.

   Ce parler caractéristique s'exprime sur la mort comme sur un « cas » qui survient continuellement. Il la fait passer pour quelque chose qui toujours a déjà une « réalité effective » ; il recouvre simultanément d'un voile son caractère de possibilité et les éléments qui en sont constitutifs : l'inconditionnel et l'indépassable. Par une telle ambiguïté, la réalité-humaine, eu égard au pouvoir-être spécifique qui appartient au Soi absolument propre, se met en état de se perdre dans le « On ». Le «On» justifie et aggrave la tentation de se dissimuler à soi- même l'être pour la mort, cet être possédé absolument en propre. »

       Heidegger. L'Etre et le Temps dans Qu'est-ce que la métaphysique? Gallimard, 1938, p. 144.

 

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25 Réponses à “Vivre et exister.”

  1. PERBOST dit :

    Quelques remarques:

    1) Ce qu’il manque aux plantes et aux animaux, c’est l’entente et la diction de l’être. Ce que les grecs nommaient « logos » ( cg. Logos. Fragment 50 d’ Héraclite in Essais et Conférences) permet à l’homme d’ ek-sister comme être-au-monde. Par où Heidegger peut écrite que « le langage est la maison de l’Être » et que  » l’homme est le berger de l’être ». Ce qui fait le propre de l’homme n’est pas une manière de se tenir à distance de soi, mais de se tenir dans l’éclaircie de l’Être pour advenir à soi. C’est par là que l’homme se projette dans l’avenir pour assumer ce qu’il a à être. L’homme ne peut être concerné par lui-même que s’il est d’abord concerné par l’Être, que s’il est d’abord dans le projet de l’Être.
    2) C’est pourquoi l’angoisse et le souci ne sont pas non plus d’abord des « vécus de la conscience », mais des existentiaux, c’est-à-dire les manières d’être par lesquelles l’homme entend le sens de l’être. Il ne faut pas confondre le plan ontique de l’existence concrète ( niveau existentiel) et le plan ontologique de l’ek-sistence du Dasein, confusion faite notamment par Sartre. L’ angoisse est une disposition fondamentale du Dasein en tant que , par elle, se révèle l’être-au-monde du Dasein. Si le fait existentiel de l’angoisse demeure rare, c’est que l’homme reste habituellement inapproprié à lui-même dans l’inauthenticité du On. L’homme ne pourrait cependant jamais vivre l’angoisse si , dans le fond de son être, il n’était pas essentiellement angoissé par l’être-au-monde.  » (…) s’angoisser est, en tant que disposibilité, une manière d’être-au-monde; le devant-quoi de l’angoisse est l’être-au-monde jeté; le pour-quoi de l’angoisse est le pouvoir-être-au-monde » ( cf. Etre et Temps,  » L’être du dasein comme souci » §41 ). L’être-au-monde est essentiellement souci, mais non au sens où le souci désigne un comportement particulier à l’égard de soi-même seulement. Dans le souci, l’homme est : 1) être-en-avance-sur soi dans l’être-libre pour des possibilités existentielles propres, autrement dit pouvoir être soi; 2) « être-déjà-au » ( ouverture qui ouvre à ) ; 3) « être après » ( préoccupation dans le monde). Le souci exprime le Dasein dans sa structure entière et il ne faut ainsi pas le confondre avec « les petits soucis » théoriques ou pratiques de l’existence concrète. Le souci est ontologiquement antérieur à ces phénomènes. Par exemple,  » avoir envie présuppose ontologiquement le souci ». Par exemple encore, vivre ne s’entend pour l’homme que comme souci de l’être.

    3) Le rapport entre la liberté et la « responsabilité » du Dasein ( ??? ) comme fondement de l’angoisse est une erreur d’interprétation de l’angoisse chez Heidegger véhiculée par Sartre.

  2. Simone MANON dit :

    Merci pour ces précisions.

  3. charles dit :

    Quand on dit que « la vie a ses normes », qu’est-ce que cela signifie s’il vous plaît ?

  4. Simone MANON dit :

    « Vie » peut renvoyer au concept biologique d’être vivant. On doit à Canguilhem une réflexion sur le normal et le pathologique. Il établit qu’il y a une normativité biologique, le vivant créant ses normes (règles) dans son rapport à son milieu.

  5. laura dit :

    Mais alors pourquoi Oscar Wilde dit-il « Vivre est ce qu’il y a de plus rare au monde. La plupart des gens existent, c’est tout.  »
    Oscar WILDE

    C’est le contraire ?!
    Et dans cette citation « Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver. »Marcel Proust, n’est-ce pas un aveu de faiblesse préférer vivre sa vie à la réver ?

    Merci

  6. Simone MANON dit :

    Apprendre à lire un auteur implique de comprendre la définition qu’il met sous les mots employés. Les signes linguistiques ont ceci de singulier qu’ils sont équivoques et tirent leur sens des relations qu’ils entretiennent avec les autres signes dans la proposition. C’est ce que l’on appelle la fonction diacritique du signe.
    L’intelligence exclut le mécanisme. A vous d’en faire preuve.

  7. Pierre dit :

    Bonsoir Simone,

    avez-vous un compte Facebook ?
    je souhaiterais vous ajouter comme amie, ce que vous faites est formidable !
    avec tous mes remerciements

    et dans l’espérance d’une réponse positive de votre part,

    recevez par avance toute mon amitié,

    Pierre 石头 (Shitou qui signifie le Rocher en chinois)

  8. Simone MANON dit :

    Désolée, Pierre, je n’ai pas de compte facebook.
    Merci pour ce sympathique message.
    Bien à vous.

  9. Pierre dit :

    pas grave, je me suis permis de faire un peu de publicité sur mon compte FB, en incitant mes amis à venir faire un tour par chez vous car votre blog est extrêmement intéressant. Vous y présentez des développements immédiatement appropriables, et dans un style que je trouve entraînant et stimulant intellectuellement !
    C’est nous qui vous remercions Simone pour votre dévouement et votre énergie à la cause philosophique !

    Chaleureusement

    Pierre

  10. Maya dit :

    Bonjour 🙂

    Voilà j’ai bien lu ce que vous avez écrit plus haut (à savoir, votre article mais aussi votre conseil de « se creuser la tête » pour apprendre à lire un auteur, et faire preuve d’ « intelligence »), mais je vous avoue avoir du mal à comprendre ce passage d’un livre que je me permets de vous retranscrire ci-dessous :

     » L’existence aspire, dans son expansion, à la conquête du temps. La transcendance (comme élan pour situer l’en-soi au delà de sa précarité) cache un sentiment intime, qu’a l’homme, de se tenir dans l’unité temporelle de l’Etre comme ex-istence : présence (qui se voudrait impérissable) prééminente dans la densité opaque de l’Etre. La vie peut s’accomplir dans la foi, l’existence dans la certitude. L’infini relève alors du rêve existentiel (au fond, la transcendance se réalise dans un état de rêve), qui renvoie au labyrinthe de l’esprit. L’homme est intériorité, à savoir, conscience qui comprend une mémoire agissante. Ainsi marque-t-il l’Etre, et, des mouvements de l’Etre, il tire la signification de l’éternité.  »

    Il me semble avoir néanmoins compris quelques éléments :

    – L’Etre serait éternel, tandis que l’existence renverrait à un « être-au-temps », à savoir à une histoire humaine en quelque sorte, qui a un début et une fin ? Alors que l’ « être » d’une personne donnée est éternel, et correspond en fait à la « trace », au « souvenir » laissé par la personne dans le monde ?
    – L’auteur, en écrivant « ex-istence », semble insister sur l’origine même du mot, à savoir : « ek-sistere » en grec, qui veut dire « être hors de soi ». Je ne vois pas ce qu’il faut y comprendre ? Etre hors de soi dans le sens « être au monde » ?

    Voilà, mise à part ces quelques idées je crois rester encore dans l’obscurité quant à la compréhension du sens et du message de ce texte ^^

    Je vous remercie d’avance pour vos éclaircissements !

    Bonne après-midi 🙂

    N.B : il s’agit d’un extrait de Visions éthiques de la personne, écrit notamment par C.Hervé (mon enseignant).

  11. Maya dit :

    Ah, et aussi, dans ce paragraphe :

     » L’existence représente un instant d’éternité scellé par la pensée. Elle est en attente incessante de la parole de l’Etre, dans la certitude, repoussée, d’une mort inéluctable.  »

    L’unique élément qui m’échappe, c’est le sens de  » la parole de l’Etre « . Je sais bien qu’il y a une image, une métaphore qu’il faut y déceller, mais si la distinction que j’ai faite plus haut entre « Etre » et « existence » s’avère correcte, ne serait-ce pas plutôt à l’inverse l’Etre qui serait en attente d’un «  »acte de présence » » de l’existence ? Je mets double-guillemets car je ne sais pas comment formuler cela ^^ Ce que je veux dire, c’est que si l’existence n’est qu’une partie, qu’un élément de l’Etre, en quoi attend-elle une « parole » de celui-ci ?

    Voilà merci encore, j’espère vraiment ne pas vous exaspérer !!

  12. Simone MANON dit :

    Bonjour Maya
    Ce n’est pas vous qui m’exaspérez mais la prose de votre professeur. Comme si la fonction d’un professeur n’était pas de s’exprimer clairement et de faciliter la compréhension des élèves plutôt que la compliquer. On pardonne à un génie de ne pas toujours être limpide, pas à un professeur!
    Le mieux que vous ayez à faire est de lui demander de traduire en langage simple des significations qui le sont et lui rappeler la formule de Boileau: « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »
    L’expression « la parole de l’Etre » est un thème heideggerien.Voyez: https://www.philolog.fr/lessence-de-lhomme-cest-lexistence-heidegger/
    Bien à vous.

  13. Maya dit :

    Merci pour votre réponse, je m’en vais de ce pas lire votre article !

    Je me dois néanmoins auparavant de vous donner quelques explications :
    En fait je n’ai pas encore commencé mes cours avec ce professeur, je suis pour le moment en vacances ! On m’a cependant vivement conseillé de lire ce livre auquel il a participé (le texte que je vous ai cité n’est pas de lui, je viens de vérifier), ainsi je m’avance un peu pour le 2e semestre. Et effectivement je pense que les cours qui nous seront dispensés seront plus clairs et simples (du moins, je l’espère!). Enfin, je tiens à vous préciser que pour le moment j’arrive à bien comprendre les différents articles de ce livre, sauf le texte dont je vous ai cité une partie (qui pour le coup est véritablement du charabia pour moi, enfin, pour le moment !).

    Voilà je voulais juste dire les choses telles qu’elles sont, pour éviter toute mauvaise compréhension de la situation 🙂

    Désolée de n’avoir pas été claire dans mes explications, et merci encore pour votre aide !!

    Maya 🙂

  14. Maya dit :

    Bonsoir !

    Voilà dans un de mes cours on semble me dire que, lorsqu’on tente de définir le concept de personne, une recherche sur l’être entraînerait une réification de la personne.

    Et je me demandais en quoi une recherche ontologique sur la personne entraîne sa chosification ? Parce que je ne pense pas que « être » est à associer à « chose » ?

    Merci pour votre aide 🙂

  15. Maya dit :

    Ou alors il faut comprendre par là :
    « une chose est. »
    « un homme existe. »

    D’où l’idée de chosification ?

    Désolée du double-post!

  16. Simone MANON dit :

    Bonjour Maya
    Il y a certainement confusion dans la manière dont vous restituez l’idée énoncée en cours.
    Car s’il s’agit de la notion de personne, aucun risque n’est à craindre. On a affaire à une notion métaphysique et morale. La personne est le sujet moral, l’être doué de conscience et disposant d’une aptitude à la liberté. A ce titre, la personne est une dignité appelant le respect. Cette définition abstraite de l’homme fonde le principe de l’égalité en droit de tous les hommes et celui de la responsabilité humaine.
    Ce que l’on a voulu vous faire comprendre, c’est sans doute l’idée que la personne étant un pour soi, une liberté, son être ne se prête pas, comme c’est le cas de l’en soi à une définition.
    Pour ce thème, voyez: https://www.philolog.fr/la-conscience-de-soi-est-elle-une-connaissance-de-soi/
    https://www.philolog.fr/peut-on-ne-pas-etre-soi-meme/
    ainsi que la réflexion sur l’identité.
    Bien à vous.

  17. Maya dit :

    Merci beaucoup 🙂

  18. marysa dit :

    Bonjour Simone,

    Votre blog, ou site, tombe à pic.
    J’ai besoin de vos conseils, pour préparer un compte-rendu sur la pensée d’Ellul et de Patocka autour du sujet de la propagande, compe-rendu que je vais présenter à mon groupe de théatre de l’opprimé. J’ai un peu le trac, je dois dire, car c’est la 1ère fois depuis lontemps que je reprends la parole.

    ma prise de parole doit déboucher sur une proposition d’ateliers de mise en pratique des idées présentées, la finalité étant de produire des situations jouables au théatre.de l’aliénation

  19. Simone MANON dit :

    Bonjour Marysa
    Mes conseils ne peuvent qu’être les conseils académiques. Pour présenter de manière conséquente les analyses d’un auteur, il convient de l’avoir lu avec précision en ayant le souci d’éviter les contresens. Je ne doute pas que cette exigence vous soit familière.
    Tous mes voeux de réussite dans votre projet.
    Bien à vous.

  20. Hardy dit :

    Bonsoir et bonne année à vous.
    C’est avec grand plaisir que je découvre votre site et ses développements éclairants.
    A propos des dernières lignes de l’article concernant la « responsabilité » du Dasein a assumer son existence, une question me vient : quid de la mort d’autrui? L’expérience du deuil n’est-elle pas en contradiction avec la nécessité éthique d’assumer sa propre mort? Ne peut-on pas d’une certaine façon « assumer » celle d’autrui lors du deuil (qui est finalement la première façon d’appréhender la mort autrement qu’en troisième personne)?
    Je traite en ce moment le sujet « Que signifie pour l’homme être mortel? » et ce questionnement me semble assez essentiel.
    Merci encore pour ce site de qualité.

  21. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Que l’expérience du deuil me fasse expérimenter la disparition d’autrui, c’est un fait. Mais perdre autrui ne signifie pas expérimenter ce que c’est que perdre l’être. Toute la profondeur de l’analyse heideggerienne se recueille dans cette distinction fondamentale.
    En ce sens, même dans le deuil, je reste étranger à l’expérience de la mort, expérience de quelque chose qui ne cesse de hanter l’existant et qu’il est impossible d’assumer en lieu et place d’un autre existant, fût-il le plus cher à notre coeur.
    Tous mes voeux de bonheur pour la nouvelle année.

  22. christ-vie dit :

    S’il vous plait , Quelle est la difference entre Vivre et Exister ??

  23. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Si vous ne l’avez pas compris en lisant cet article, il ne faut vous en prendre qu’à vous-même
    Au travail!

  24. Brunehilde dit :

    Madame
    Comme beaucoup, j’ai été très touchée par la destruction partielle de Notre Dame de Paris. Projetez-vous d’écrire quelque chose à ce propos? Trouvez-vous cet événement émouvant, intéressant?
    Cordialement

  25. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Personne ne peut voir brûler Notre-Dame sans être bouleversé. C’est la France dans son histoire mouvementée qui se rappelle à nous et s’exhibe dans la violence l’ayant tant de fois exposée à sa destruction.
    Mais après la sidération et l’angoisse commence le temps de l’espérance encouragé lui aussi par l’expérience de l’émotion collective (témoignant que ce qui nous unit est peut-être plus fort que ce qui nous oppose) et par la générosité de la majorité pour promouvoir la reconstruction.
    Bien à vous.

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