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Présentation du chapitre XVI: la vérité.

Edouard Debat Ponsan. La vérité sortant du puits. Musée d'art de la ville d'Amboise. Dépôt du musée d'Orsay. 

 

 

Vérité et son antonyme fausseté sont des adjectifs substantivés. Ils dérivent de vrai et de faux, termes ne pouvant être employés que comme des prédicats ou des qualifications

  PB: Quels sont les sujets de ces prédicats? Jamais des choses ou des êtres mais seulement des jugements que l’esprit porte sur les choses ou les êtres. «Il n’y a de vrai ou de faux que dans les jugements» écrit Aristote.

  NB: Il n’y a donc pas de sens à dire qu’un fait est vrai. Un fait est réel ou fictif. Ex: un arbre n’est ni vrai ni faux. Il est réel ou pas. Ce qui peut être vrai ou faux, c’est la proposition portant sur le fait. Par exemple: « Il y a un arbre dans la cour ».

   La vérité est la norme établissant la valeur d’un jugement ou d’une connaissance. Elle régit le plan du discours non celui de l’être.

  On dit parfois «un vrai Picasso », «une vraie perle ». Ces exceptions à la règle signifient seulement, dans le premier cas qu’un tableau peut être l’oeuvre d’un faussaire et non du maître ou qu’une perle peut être artificielle plutôt que naturelle. Le recours aux notions de vrai ou de faux épingle implicitement le jugement qui ne sait pas faire la différence.

  NB : Les mots qui sont des adjectifs substantivés font apparaître un grand piège du langage. On croit naïvement qu’au substantif correspond une substance, une réalité. Or il n’y a pas dans le réel quelque chose que l’on pourrait appeler « la vérité ». Il en est de la vérité, ce qu’il en est de la liberté, de la justice ou de la beauté. Ces grands mots désignant des valeurs ne renvoient à rien hors d’eux. Ils n’ont de sens que comme qualification d’un sujet. Une loi peut être juste ou injuste, une conduite libre ou aliénée, une oeuvre belle ou laide, un énoncé vrai ou faux. En dehors de cet usage, on ne sait pas de quoi l’on parle.

  PB :

Quels sont les critères permettant de juger qu’un jugement est vrai?

L’absence de critère infaillible de la vérité conduit-elle nécessairement au scepticisme ?

Que signifie-t-on lorsqu’on distingue les vérités de fait et les vérités de raison ?

N’y a-t-il de vérité que scientifique ?

Peut-on légitimer le principe de vérités du cœur ?

Vérité et véracité.

Y a-t-il des mensonges innocents ?

Peut-on fonder un droit de mentir ?