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Hommage au poète et philosophe Benjamin Fondane.

                                                 

 

   A l’occasion de la journée du patrimoine 2010, le petit village de St Jean d’Arvey en Savoie s’est souvenu, qu’en 1931, Benjamin et Geneviève Fondane avaient choisi de célébrer leur mariage  sous la protection du Peney.  Une plaque a ainsi été apposée sur un mur du lieu ayant abrité leurs escapades dans la verte campagne : l’hôtel Bellevue.

 

 

  Au cours de cette cérémonie nous avons eu le plaisir d’entendre trois interventions. Celles d’Albert Fachler, d’Olivier Salazar-Ferrer et de Michel Carassou.

 Albert Fachler m’ayant autorisée à diffuser sa conférence, je suis heureuse de lui donner, par la médiation de mon blog, une plus grande audience. Je connaissais Fondane le philosophe parce qu’il était l’ami de Léon Chestov dont il a beaucoup contribué à faire connaître l’œuvre, beaucoup moins le poète. Or Michel Carassou a rappelé qu’aujourd’hui, à l’inverse de qui se passait dans les années 30, Fondane est davantage connu comme poète. C’est justice car  quel souffle !

   Qu’on en juge par ce magnifique poème.

 

 

L’Exode. Préface en prose.

 

C’est à vous que je parle, hommes des antipodes,

je parle d’homme à homme,

avec le peu en moi qui demeure de l’homme,

avec le peu de voix qui me reste au gosier,

mon sang est sur les routes, puisse-t-il, puisse-t-il

ne pas crier vengeance!

L’hallali est donné, les bêtes sont traquées,

laissez-moi vous parler avec ces mêmes mots que nous eûmes en partage —

il reste peu d’intelligibles!

 

Un jour viendra, c’est sûr, de la soif apaisée,

nous serons au-delà du souvenir, la mort

aura parachevé les travaux de la haine,

je serai un bouquet d’orties sous vos pieds,

— alors, eh bien, sachez que j’avais un visage

comme vous. Une bouche qui priait, comme vous.

 

Quand une poussière entrait, ou bien un songe,

dans l’œil, cet œil pleurait un peu de sel.

Et quand une épine mauvaise égratignait ma peau,

il y coulait un sang aussi rouge que le vôtre!

Certes, tout comme vous j’étais cruel, j’avais

soif de tendresse, de puissance,

d’or, de plaisir et de douleur.

Tout comme vous j’étais méchant et angoissé

solide dans la paix, ivre dans la victoire,

et titubant, hagard, à l’heure de l’échec!

 

Oui, j’ai été un homme comme les autres hommes,

nourri de pain, de rêve, de désespoir. Eh oui,

j’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai haï, j’ai souffert,

j’ai acheté des fleurs et je n’ai pas toujours

payé mon terme. Le dimanche j’allais à la campagne

pêcher, sous l’œil de Dieu, des poissons irréels,

je me baignais dans la rivière

qui chantait dans les joncs et je mangeais des frites

le soir. Après, après, je rentrais me coucher

fatigué, le cœur las et plein de solitude,

plein de pitié pour moi,

plein de pitié pour l’homme,

cherchant, cherchant en vain sur un ventre de femme

cette paix impossible que nous avions perdue

naguère, dans un grand verger où fleurissait

au centre, l’arbre de la vie…

 

J’ai lu comme vous tous les journaux tous les bouquins,

et je n’ai rien compris au monde

et je n’ai rien compris à l’homme,

bien qu’il me soit souvent arrivé d’affirmer

le contraire.

Et quand la mort, la mort est venue, peut-être

ai-je prétendu savoir ce qu’elle était mais vrai,

je puis vous le dire à cette heure,

elle est entrée toute en mes yeux étonnés,

étonnés de si peu comprendre —

avez-vous mieux compris que moi?

 

Et pourtant, non!

je n’étais pas un homme comme vous.

Vous n’êtes pas nés sur les routes,

personne n’a jeté à l’égout vos petits

comme des chats encor sans yeux,

vous n’avez pas erré de cité en cité

traqués par les polices,

vous n’avez pas connu les désastres à l’aube,

les wagons de bestiaux

et le sanglot amer de l’humiliation,

accusés d’un délit que vous n’avez pas fait,

d’un meurtre dont il manque encore le cadavre,

changeant de nom et de visage,

pour ne pas emporter un nom qu’on a hué

un visage qui avait servi à tout le monde

de crachoir!

 

Un jour viendra, sans doute, quand le poème lu

se trouvera devant vos yeux. Il ne demande

rien! Oubliez-le, oubliez-le! Ce n’est

qu’un cri, qu’on ne peut pas mettre dans un poème

parfait, avais-je donc le temps de le finir?

Mais quand vous foulerez ce bouquet d’orties

qui avait été moi, dans un autre siècle,

en une histoire qui vous sera périmée,

souvenez-vous seulement que j’étais innocent

et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là,

j’avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié et la joie,

 

un visage d’homme, tout simplement!

   1942. Le mal des fantômes, Verdier, 2006, p. 151.152.153.

                                                                             

 

Présentation de Benjamin Fondane par Albert Fachler.

 

   « De tout temps, l’émigration des écrivains et artistes roumains a eu pour vocation d’irriguer et enrichir la littérature et les arts mondiaux, aussi bien en Espagne, Italie, Grande Bretagne et Amérique Latine, mais c’est en France que leur proportion est la plus remarquable.

   Cette seconde patrie fut choisie par Mircea Eliade, Eugène Ionesco, E.M.Cioran, Basil Montéanu, Vintila Horia, S.Guran, Al Cioranescu, C.Amariu, Lue Badescu, E.Tourdianu, Panaït Istrati, Tristan Tzara, S.Glyka, Stéphane Lupasco, et avant eux, Anna de Noailles, Hélène Vacaresco et la princesse Bibesco. Plus près de nous, Pius Servien et les amis proches de Benjamin Fondane: Claude Sermet, frère de Colomba Voronca, épouse d’Ilariu Voronca, l’ami de toujours. Mais pour Fondane, Voronca, Tristan Tzara, Brancusi, l’aventure n’était pas uniquement un choix intellectuel. La montée en puissance du nationalisme roumain, de l’antisémitisme accru par l’annexion à la Grande Roumanie issue de la Guerre de 14-18 et des guerres Balkaniques, de provinces très peuplées de Juifs (Bucovine, Bessarabie, Moldavie orientale), puis la crise économique, le fascisme des Gardes de Fer comme l’alignement sur la politique de l’Axe, rendront intenables l’expression artistique et la vie-même des Juifs roumains.

   L’ironie de l’Histoire est que celle-ci les rattrapera à Paris où ils partageront le sort tragique des Juifs d’Europe. II est intéressant de remarquer que c’est la compétition professionnelle avec des médecins juifs fraîchement immigrés de Roumanie qui provoquera, chez Louis Ferdinand Céline le basculement vers l’antisémitisme le plus abject.

   Dans Comment je suis né, Benjamin Fondane écrit : « Heureusement, je suis né à Jassy. Si j’étais né à Bethléem, j’aurais été au nombre des enfants assassinés ». Nous verrons que l’assassinat des Innocents le rattrapera à Paris.

   Le remarquable ouvrage de Monique Jutrin, recollection de textes de l’auteur surtitré : «Entre Jérusalem et Athènes », commence par une citation que je ne résiste pas au bonheur de reprendre : « Juif, naturellement, tu étais Juif, Ulysse… », phrase tirée du «Mal des fantômes ».

   Elle cite également un texte de Jean Starobinski sur Franz Kafka, si proche par sa pensée de Fondane, comme Paul Celan ou Milosz 1’étaient de sa poésie: «Le Juif européen doit résoudre simultanément un double problème, une double équation qu’il ne lui est pas permis de fragmenter : sa relation, d’une part avec la passé et la tradition religieuse et d’autre part, sa position par rapport à la société non-juive dans laquelle il vit. Même si l’expérience de ces auteurs débouche sur l’universel, elle ne saurait être séparée de la condition juive ».

   Dans Confession d’un candélabre, Fondane écrit : «cessant de faire partie d’un groupe, il a cessé d’être Juif, soit un élément formé, déterminé de l’Histoire, mais devient un agent dont les réactions chimiques qu’il provoque, intéressent au plus haut degré la vie des civilisations,  produisant par sa seule présence un déclassement des valeurs, une décristallisation, proprement une réaction morale ». Il est stupéfiant de voir que Céline, véritable image renversée et négative de Benjamin Fondane, décrit les raisons de son antisémitisme fanatique, pratiquement avec les mêmes termes, traduisant sa peur de l’Autre, si proche, si peu différent, si semblable.

   La comparaison avec Kafka est fondamentale. Comme G. Scholem, Martin Buber, Walter Benjamin, Sigmund Freud. Franz Rosenzweig et Kafka, Fondane s’inscrit dans «la révolte des fils» dont la «Lettre au Père» de Kafka est le manifeste. Cette rupture culturelle, parfaitement décrite par Stéphane Moses dans son livre L’Ange de l’Histoire, est celle qui récuse les formes ritualistes incompréhensibles et vides de sens du Judaïsme orthodoxe. Elle recherche un renouvellement du sens, dans un retour aux sources littéraires et mystiques, aux Maîtres anciens, vers une réconciliation avec la philosophie et les formes nouvelles de la pensée contemporaine, utilisant les moyens nouveaux de la philologie, de la psychanalyse et de la linguistique. Le but ultime était de définir une nouvelle utopie, une éthique pour notre temps. Pierre Bouretz aurait sans doute pu inscrire Benjamin Fondane dans sa galerie des Témoins du futur.

   La figure métaphorique est bien sûr biblique et l’on connaît la proximité de Fondane avec le Livre. La célèbre image du combat de Jacob avec l’Ange, dont il sort victorieux mais boiteux, sur le fleuve Yabock, clopinant à jamais entre deux fidélités, l’une particulière, l’autre universelle et deux identités, celle de l’origine et celle de la révolte est emblématique de la posture de Fondane. Ce qui fait dire à Bernard Chouraqui qu’il n’était pas poète, mais insurgé contre la science du Bien et du Mal et aussi qu’«il choisit la vie contre la poésie et Dieu contre le Monde» (paraphrase du Deutéronome XXX l9, 23, 24 (Choisis la vie… ».) Il illustre en cela le concept d’insécurité radicale de l’existentialisme juif, ce que Buber appelait «l’éclipse de Dieu », identique à l’intranquillité de Fernando Pessoa dont la fraternité avec Fondane sera rappelée plus loin, comme celle de Milan Kundera.

 

   Cette ambivalence, cette véritable brisure interne, sont évidentes dans plusieurs domaines:

 

  Dès 1914, Benjamin Wechsler signe ses textes du nom de Barbu Fondaïanu (de Fondaia. propriété de son grand père paternel), parfois sous forme abrégée BFD, FD, BF. F ou F. Benjamin. Il ne signe du nom de Wechsler que les poèmes traduits du yiddish en roumain. Il devient en France, Benjamin Fondane mais également Isaac Laquedem, dénomination classique du personnage du Juif Errant dans la littérature. Il n’a pas autant d’hétéronymes que F. Pessoa, mais la parcellisation identitaire est commune aux deux écrivains.

 

   Il écrit dès son jeune âge dans sa langue d’origine, le roumain. Arrivant en France, il continue d’écrire et de publier en Roumanie. Mais son œuvre en français est considérable, même s’il passe sans problème d’une langue à l’autre. Sa connaissance du yiddish, langue populaire des Juifs d’Europe, lui permet de traduire des textes. N’oublions pas que Jassy est un centre culturel populaire vivant, que le premier théâtre en langue yiddish y est créé en 1876 et que le Centre d’études juives Cernowitz n’est pas loin. L’hébreu biblique lui est familier comme la connaissance très large des textes sacrés. Et, bien qu’il n’ait aucune pratique religieuse, on  l’entend réciter, lors de la chute de Paris en 1940, la phrase centrale du judaïsme : la profession de foi monothéiste, le «Chema Israël ». La cantilation de ses poèmes est évoquée par Claude Sermet comme «chant de synagogue entendu dans l’enfance, éloquent et pathétique, abrupt et déchirant, ni lamentation ni prière, en même temps simple cri de révolte, de colère et d’amour ».

   Sa fréquentation prolongée de la presse et des mouvements sionistes ne nous informe pas de sa connaissance de l’hébreu moderne.

 

   Citoyen du monde, il n’oublie pas Jassy, son cimetière juif et ses «Luftmenschen»: «Je viens d’une petite ville blanche, où pissent les vaches, ville de petits Juifs accrochés à l’air ». On se croirait chez Marc Chagall, quand il représente sa ville de Vitebsk.

   Mais cette Roumanie-là ne veut pas de lui et Jassy verra sa population juive périr dans un des pogroms les plus meurtriers de 1942. La France sera, pour un temps, le refuge jusqu’à la fin que nous connaissons. Comme pour Kafka, la Palestine ne sera qu’un rêve.

 

   Elle sera éclectique et prolixe.

   Il tient la rubrique de philosophie des Cahiers du Sud. Il est le philosophe existentialiste de la Conscience malheureuse et comme l’écrit Robert Sabatier, «il est un penseur qui ne se satisfait pas de son désespoir et reste à la recherche d’une nouvelle réalité ».

   Il transmet la pensée de Léon Chestov [1]et il écrit sur Heidegger, Husserl, Kafka, Kierkegaard.

   Il est le critique littéraire de Rimbaud, de Baudelaire et de nombreux poètes français et roumains.

   Il s’intéresse au théâtre, travaille avec Jacques Copeau et fonde la Compagnie de l’Ilot.

   Son œuvre cinématographique témoigne de son intérêt pour cet art, tant pour l’écriture de scénarios que pour la mise en scène et la réalisation.

 

   Ce philosophe de l’absurde est un poète d’une ampleur lyrique que l’on a comparé à Walt Whitman, plein de dynamisme et d’énergie, d’une densité et d’une clarté totale. Sa poésie faite de révolte et de violence s’élève au niveau de la prophétie et de la prémonition dans une véritable préscience de la catastrophe annoncée, comme le grand poème d’un monde en péril et déjà condamné. Cf. L’Exode.

   Dans ses papiers intimes, Geneviève Fondane trouve cette phrase: «Ne t’éloigne pas de moi, Seigneur, car l’angoisse est proche ». Et il faut citer celle qu’il appelait «ma petite Sainte », dans sa lettre à Jean Ballard : «L’être tout de tendresse et sensibilité qu’a été mon mari, le Fondane profondément juif dans le meilleur sens du mot, son sens mystique de peuple témoin, choisi et aimé de Dieu, moi seule peut le révéler un jour. Ce côté homme de l’Ancien Testament que j’ai si profondément partagé avec lui, vécu avec lui, est d’une importance primordiale pour la compréhension de son œuvre ».

 

   Cet homme dont nous célébrons la mémoire, comme Geneviève, son épouse admirable, l’a fait en son temps, est exemplaire du destin de l’intellectuel broyé par l’Histoire, mais qui utilise les armes de son génie pour annoncer l’horreur, la dénoncer et la combattre. Il nous donne ainsi des leçons pour le présent, au moment de la résurgence en notre pays des vieux démons du racisme, de l’exclusion, de la xénophobie, où l’on entend résonner la liturgie funèbre de la Nationalité, où se creusent les fossés de la ségrégation et du communautarisme, en ce moment où négationnisme et révisionnisme rampant trouvent des échos, où l’on réinvente l’antisémitisme sous le déguisement bien pensant de l’antisionisme.

   Que dirait Benjamin Fondane de notre nouvelle Europe où en Roumanie, Hongrie, Pologne et dans les pays baltes, des groupes nostalgiques du passé défilent et manifestent et où des partis d’extrême-droite ont des élus siégeant dans les instances de la démocratie ?

   Amer et révolté, il dirait qu’un pays qui oublie son histoire est destiné à la revivre à nouveau »

 

 

BREF ITINERAIRE BIOGRAPHIQUE.

 

 

14 novembre 1898: Naissance de Benjamin Wechsler à Jassy (Moldavie). Son père, Isaac Wechsler est un commerçant aisé, sa mère Adela appartient à une éminente famille d’intellectuels. Son grand-père Benjamin, pédagogue et hébraïsant, vient de Galicie et crée la première école juive de Jassy. Les frères d’Adela, Elias, Moses, Wilhelm étaient des érudits. Elias est l’auteur d’une histoire des Juifs de Roumanie.

   La sœur ainée de Benjamin, Line, actrice, épouse le metteur en scène Armand Pascal. Sa jeune sœur Radica épouse le poète Rodion qui se suicidera.

Février 1917: Son père meurt du typhus exanthématique à 52 ans.

1919: Il quitte Jassy pour Bucarest. Il abandonne ses études de droit après trois ans.

Décembre 1923 : Départ pour Paris.

1926: Grâce à Ilariu Voronca, entre à la compagnie d’assurance Abeille où il rencontre Geneviève Tissier.

Mars 1929 : Décès de son beau-frère Armand Pascal.

Juillet 1929 : Départ pour l’Argentine à l’invitation de Victoria Ocampo.

Octobre 1929 : Rentre à Paris.

Printemps 1930: Engagé comme assistant-metteur en scène et scénariste à la Paramount, à Joinville-le-Pont.

28 Juillet 1931 : Epouse Geneviève Tissier à Saint-Jean d’Arvey.

15 Avril 1935 : Emménage 6 rue Rollin, dans le 5° arrondissement de Paris.

Fin Avril 1936 : Deuxième voyage en Argentine.

1938 : Mort de son ami Léon Chestov. Obtient la nationalité française.

1940: Mobilisé au 216ême Régiment d’infanterie près de Fontainebleau, combat, est fait prisonnier, s’évade mais est repris. Hospitalisé au Val de Grâce, il est libéré pour raison de santé.

Février 1941 : Regagne son domicile rue Rollin.

Octobre 1942 : Ses amis argentins cherchent vainement à le faire venir en Argentine.

7 Mars 1944: Dénoncé, il est arrêté avec sa sœur Line par la police française; ils sont emprisonnés à Drancy. Sa femme obtient avec l’aide de Jean Paulhan et ses amis sa libération, mais pas celle de sa sœur qu’il refuse d’abandonner. 

30 Mai 1944 : Il part dans l’avant-dernier convoi de Drancy pour Auschwitz (convoi n° 75).

2 ou 3 octobre 1944 : Assassiné dans un chambre à gaz à Auschwitz-Birkenau.

 

    Pour la bibliographie voir le site: http://www.editions-verdier.fr/v3/auteur-fondane.html [2]

 

   Pour approfondir l’approche de Fondane, on peut lire avec beaucoup d’intérêt la remarquable présentation d’Olivier Salazar-Ferrer sur le site: http://www.mediapart.fr/club/blog/moustiers/201009/olivier-salazar-ferrer-entretien-sur-benjamin-fondane [3]. entretien invitant de toute urgence à lire  son livre : Fondane et la révolte existentielle, Ed. Corlevour, 2007.