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      Courageuse  Cécile Ladjali dans son obstination à défendre la fréquentation des auteurs classiques dans des espaces supposés peu disponibles à leur lecture!  Le débat est récurrent depuis de nombreuses années… « Quelle littérature enseigner aujourd’hui ? » demande-t-on périodiquement.

   L’occasion de la réitération de la question cette année est l’ouverture du 33ème salon du livre à Paris.  Je ne sais pas si mon impression est  juste ou fausse,  mais il me semble que les journaux, pour une fois, donnent moins la parole aux démagogues de service, genre sociologues disciples de Bourdieu réduisant la culture classique à un phénomène de reproduction sociale, ou spécialistes de manuels « anti » tout ce que l’on veut. Et l’on est heureux d’entendre proclamer haut et fort la vertu des auteurs dénommés traditionnellement  « classiques »,  pour signifier qu'ils sont dignes d’être enseignés dans des classes. Et pourquoi ? Parce qu’ils ont le pouvoir d’ouvrir un monde commun, d’arracher de jeunes âmes à la vulgarité et à la médiocrité en faisant surgir une dimension de l’expérience humaine qui est celle de l’esprit universel. Et de telles œuvres, disait  Hannah Arendt,  se reconnaissent toujours à ce que leur mode d’apparaître dans l’espace public est celui de la beauté.  « Sans la beauté, c’est-à-dire sans la gloire radieuse, par laquelle une immortalité potentielle est rendue manifeste dans le monde humain, toute vie d’homme serait  futile, et nulle grandeur durable»  La crise de la culture, idées/Gallimard, p. 279.

   D'où l’indignation de certains professeurs lorsqu’on leur suggère de mettre Titeuf  au programme plutôt que La princesse de Clèves, et de rendre poreuse la langue française aux infra-langues plutôt que d’être les gardiens de sa beauté et de sa correction.

    L’article de Cécile Ladjali dans le monde.fr m’a rappelé  deux de ses précédents ouvrages : Eloge de la transmission, chez Hachette Pluriel en 2003, écrit en collaboration avec Georges Steiner et le récit de son expérience pédagogique en Seine St Denis : Mauvaise langue, au seuil en 2007.  Elle y défendait, avec l’autorité d’un professeur confronté aux difficultés du métier, la nécessité de donner à ceux qui sont les moins nantis les chances que seuls des philistins peuvent leur disputer.

   Son article reprend les thèmes qu’elle développait, tout particulièrement l’éloge des classiques. 

  « Qu'est-ce qu'un classique, écrit-elle dans le monde ? Un texte que l'on relit et qui nous semble toujours nouveau. Une fable qui nous en apprend davantage sur nous-mêmes que sur le monde. Un poème qui nous parle plus que nous ne le disons. Pourquoi refuser aux élèves pareils enchantements ? […] Dénier les classiques aux enfants d'immigrés, à qui l'on ne réserverait qu'une littérature adaptée, participe d'une forme de racisme éhontée. Encore hantée par le souvenir du colonialisme, l'école doit cesser de promouvoir ce discours d'une scandaleuse condescendance. Peu nous importe de savoir que Pouchkine (1799-1837) descende d'un esclave africain ou que saint Augustin soit nord-africain : ce qui prévaut demeure l'humanité profonde d'Eugène Onéguine et des Confessions. »

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/21/les-enfants-d-immigres-ont-droit-aux-classiques_1852039_3232.html

   Dans Mauvaise langue, elle s’écriait : «  Pourquoi refuser aux enfants un tel regard sur le monde ? Pourquoi leur interdire cette  relation passionnelle à l’autre et à la nouveauté ? C’est souvent en haut lieu que les choses se grippent, que les langues sont de bois et que la condescendance devient dangereuse. Pour m'être souvent retrouvée à discuter «éducation» avec les instances dirigeantes, j'ai eu le sentiment que cette élite, pour se racheter une bonne conscience, développait un discours démagogue qui finissait par enfermer la jeunesse dans «sa propre culture », sa «culture banlieue ». Quant à mes démarches de cuistre, par trop élitistes, elles revenaient à mépriser ces enfants, car elles biffaient leur singularité. Dans l'esprit de ces personnes, imposer une culture classique aux élèves revient à leur manquer de «respect», mot dont on ne s'est jamais autant targué sans pour autant savoir ce qu'il veut dire dans la débauche d'utilisations qu'on en a.

    Ainsi m'a-t-on demandé si «cela ne me gênait pas d'imposer ma culture bourgeoise aux lycéens », La question me fut posée par des amis normaliens venus assister à la représentation de Tohu-Bohu, pièce écrite par mes élèves, quand eux-mêmes avaient bénéficié de cette culture si méprisable au cours de leurs études. Pourquoi garder ces références pour soi et laisser les autres, nus et sans mots, afin que la rigidité sociale française, celle du statut acquis, demeure? Nous mourons doucement d'un système qui favorise la reproduction des élites et les hommes ne s'entendent plus.

   Pourtant, je ne crois pas faire preuve d'originalité quand j'impose la lecture des Fleurs du mal aux élèves. Je traite tout simplement les programmes de français dont décide le ministère de l'Éducation nationale. Toutes les œuvres littéraires qui en constituent la liste sont exigeantes. Il n'existe pas d'œuvres faciles. Pas plus qu'il n'existe une version sans ironie de Madame Bovary, ni une autre de La Princesse de Clèves dont on aurait gommé la dimension morale, ni un Lorenzaccio vidé de son propos politique.

   J'ai le sentiment que les remarques que l'on m'a si souvent adressées soulignaient moins le désaccord de mes interlocuteurs sur la matière étudiée en cours que sur la façon dont cette matière était abordée. La façon est, en effet, celle d'une amoureuse des Lettres. Il ne m'est pas possible de faire abstraction de la charge de travail et de rêve conjugués que tressent les lignes d'un roman quand je l'étudie avec mes élèves, pour cela même que je suis en train d'en écrire un. Le rapport vital que j'entretiens avec les mots, ma rencontre incarnée avec la narration, est le résultat d'une enquête personnelle et quotidienne sur les terres de la langue. Et je ne peux pas faire comme si tout était facile ou évident. Si évidence il y a, elle est celle du rapport que la beauté conserve avec le travail, la douleur, la patience. Et cela, les élèves le comprennent très bien. Quand cette équation se déploie devant leurs yeux de jeunes lecteurs et pince les nerfs de leur cœur, ils vivent un contact authentique avec l'œuvre et son intention profonde. Car le texte littéraire impose cette franchise vis-à-vis de soi et de l'autre. Sans cette confrontation, où bluff et indigence ne trouveront pas leur place, l'ennui et la frustration s'installent dans les deux camps: celui du professeur et celui de son élève.

   «Pourquoi ne leur faites-vous pas étudier la versification à travers le rap? Ce serait plus facile que de passer par la métrique classique.» «Pourquoi n'utilisez-vous pas un contre-langage, comme le verlan, pour revenir ensuite avec eux à un langage normé ?» Ces questions m'ont été posées par un chercheur, expert en pédagogie. Questions auxquelles je n'ai pas répondu franchement, car mon interlocuteur était animé – je veux le penser – par de réelles bonnes intentions à l'égard des enfants, bien que restant en dehors des réalités du terrain. J'étais abasourdie par ce que je venais d'entendre. Je devinais que, quels que soient mes arguments, je ne parviendrais pas à convaincre. J'étais face à un mur: celui de l'idéologie officielle, cimentée par un humanisme qui s'est fourvoyé. À la fin de la discussion, on m'a dit qu'il fallait que je tienne encore quelques années en milieu scolaire et qu'un jour, moi aussi, j'aurais un beau bureau avec de vraies responsabilités ...

   Je repense souvent à ce que l'on m'a dit ce jour-là. Comment imaginer sérieusement qu'un professeur pourra asseoir son autorité, la force stimulante de son discours, qui dans sa forme doit être singulier, en usant des codes linguistiques qui sont ceux des jeunes, lesquels seraient alors beaucoup plus à même de faire un cours au professeur sur ces réalités linguistiques, précisément? Nous ne sommes à l'école ni pour inaugurer une quelconque esthétique du bouleversement carnavalesque ni pour expérimenter la transe d'une inversion des valeurs. Par ailleurs, nous n'en avons pas le temps.

   J'évoquais l'ennui et la frustration. Je serais, en effet, très frustrée en tant qu'écrivain et professeur si je renonçais à évoquer le poème ou le dialogue théâtral dans toute son étendue philologique. Cette frustration deviendrait alors celle de ma classe, car le discours promulgué ne touche le cœur qu'à la condition d'être motivé. Et je ne trouverais aucune motivation dans l'étude d'une BD telle Titeuf, lecture qui m'a néanmoins été conseillée par une directrice d'IUFM qui estimait, après un discours prononcé à l'Unesco, que mon engagement trop élitiste se situait à la limite de la provocation.

   Or, qu'est-ce qu'un classique? Une œuvre que l'on n'a jamais fini d'interroger. Une œuvre qui replacera toujours nos belles certitudes sur l'écheveau du rêve. Un puits sans fond qui nous perdra sans cesse dans les méandres de ses possibilités. L'esprit y trouvera, en toute place, en tout temps, une manne précieuse pour les visions qu'il cherche et le sens qu'il veut découvrir. Non seulement les grands textes intéressent au plus haut degré les élèves, car comme nous l'avons dit leur humanisme leur est adressé, mais ils sont la seule autorité dont je dispose pour faire cours et m'en sortir. » Seuil, p. 23 à 27.

 

    Il m’a semblé intéressant de mettre en perspective ces propos de Cécile Ladjali avec ceux d’Henry David Thoreau dans Walden. D’autant plus que cet auteur et Emerson apparaissaient volontiers en leur temps comme des anti-intellectualistes. Or l’un comme l’autre accordent une grande importance à la lecture. Thoreau consacre un chapitre de son chef-d’œuvre  à ce thème et, comme Cécile Ladjali, il s’indigne des revendications des philistins de son époque.

 

 

TEXTE DE H. D. THOREAU

 

« Il est des gens pour souhaiter parfois que l'étude des classiques laisse enfin la place à des études plus modernes, et plus pratiques; mais l'étudiant à l'esprit aventureux étudiera toujours les classiques, dans quelque langue qu'ils soient écrits, et aussi anciens qu'ils puissent être. Qu'est-ce en vérité que les classiques, sinon les plus nobles pensées des hommes qui aient été notées? Ce sont les seuls oracles qui n'aient pas dégénéré, et ils donnent aux questions les plus modernes des réponses que Delphes et Dodone ne donnèrent jamais. Aussi bien ne pas étudier la nature parce qu'elle est vieille. Lire bien, c'est-à-dire lire de bons livres, dans l'esprit qui convient, est un noble exercice, qui donnera au lecteur plus de peine que les exercices en honneur aujourd'hui. Cela demande l'apprentissage que subissaient les athlètes, l'application constante de presque toute une vie vers cet objet. Les livres sont faits pour être lus avec autant de soin et de réflexion qu'ils ont été écrits. Ce n'est même pas assez d'être capable de parler le langage du peuple qui les a écrits, car il y a une différence marquée entre le langage écrit et le langage parlé, le langage que l'on entend et celui qu'on lit. L'un est en général transitoire, un son, une langue, un simple dialecte presque primitif, et nous l'apprenons inconsciemment, comme les êtres primitifs, de la bouche de notre mère. Le second est ce que la maturité et l'expérience ont fait du précédent ; si l'une est notre langue maternelle, l'autre est notre langue paternelle, expression choisie et soignée, trop pleine de sens pour être entendue par l'ouïe, et que l'on ne peut parler avant d'avoir passé par une nouvelle naissance. […]

   Ne nous étonnons pas qu'Alexandre ait emporté l'Iliade avec lui, dans ses expéditions, enfermée dans un précieux coffret. Un mot écrit est la plus précieuse des reliques. C'est quelque chose à la fois de plus intime pour nous et de plus universel que n'importe quelle œuvre d'art. C'est, parmi les œuvres d'art, la plus proche de la vie elle-même. Elle peut être traduite dans n'importe quelle langue, et non seulement lue, mais exhalée comme un souffle de toutes les lèvres humaines; représentée non seulement sur la toile et le marbre, mais taillée dans le souffle même de la vie. Le symbole de la pensée d'un homme de l'antiquité devient les paroles d'un homme moderne. Deux mille étés ont donné aux monuments de la littérature grecque, comme à ses marbres, une patine plus dorée seulement, plus mûre et automnale, car ils ont porté leur sereine et céleste atmosphère dans toutes les contrées pour les protéger de l'attaque des intempéries. Les livres sont la précieuse sagesse du monde, le digne héritage des générations et des nations. Les livres, les plus vieux et les meilleurs, viennent se placer naturellement et à bon droit sur les étagères de toute humble demeure. Ils n'ont pas à plaider leur cause, mais tant qu'ils éclaireront et soutiendront le lecteur, son bon sens ne les rejettera point. Leurs auteurs forment une aristocratie naturelle et souveraine dans toutes les sociétés, et plus que rois et empereurs, exercent leur influence sur l'humanité. Lorsque le négociant illettré et peut-être dédaigneux a gagné par ses entreprises industrieuses le loisir et l'indépendance qu'il convoitait, lorsqu'il voit s'ouvrir les cercles de la richesse et de la mode, inévitablement il en viendra à se tourner vers ces cercles plus élevés, mais inaccessibles encore, de l'intelligence et du génie, il se rendra compte des limites de sa culture, de la vanité et de l'insuffisance de toutes ses richesses, et en outre montre son bon sens par la peine qu'il prend pour assurer à ses enfants cette culture intellectuelle dont il sent si vivement le manque; et c'est ainsi qu'il devient le fondateur d'une famille.[…] 

   Ceux qui n'ont pas appris à lire les classiques de l'antiquité dans la langue où ils furent écrits doivent avoir une connaissance bien imparfaite de l'histoire de la race humaine ; car il est remarquable qu'aucune transcription n'en a jamais été donnée dans notre langue moderne, à moins qu'on ne considère notre civilisation elle-même comme une transcription de ce genre. Homère n'a pas encore été édité en anglais, ni Eschyle, ni même Virgile, – des œuvres aussi raffinées, aussi solidement bâties, aussi belles, ou presque, que le matin lui-même ; car les écrivains qui ont suivi, malgré ce que l'on peut dire de leur génie, ont rarement – s'ils l'ont jamais fait – égalé la beauté, le soin, la perfection, le travail littéraire héroïque de toute une vie, que l'on trouve dans l'antiquité. Ceux seulement qui ne les ont jamais connus parlent de les oublier, Il sera temps de les oublier quand nous aurons le savoir et le génie qui nous permettront de les approcher et de les apprécier. Notre époque en vérité sera riche lorsque ces reliques que nous appelons « classiques », et – plus vieilles encore, et plus que classiques, mais encore moins connues – les Ecritures des différentes nations se seront accumulées davantage encore; quand les Vaticans seront pleins de Védas, de Zendavestas  et de Bibles, avec des Homères, des Dantes, des Shakespeares, et que les siècles à venir auront déposé leurs trophées sur le forum de l'Univers. Peut-être cette montagne de livres nous permettra d'escalader enfin le ciel.

   Les œuvres des grands poètes n'ont pas encore été lues par l'humanité, car seuls de grands poètes peuvent les lire. Ils ont été lus seulement comme la multitude lit les étoiles, comme le font les astrologues, tout au plus, et non comme le font les astronomes. La plupart des gens ont appris à lire dans des buts frivoles, comme ils ont appris à calculer pour tenir les livres de compte, et ne pas être trompés dans le commerce. Mais la lecture, considérée comme un noble exercice intellectuel, ils la connaissent peu ou prou; cependant il s'agit de lire dans un sens élevé, non pas lire pour nous distraire, ce qui est un luxe, et laisse dormir nos facultés les plus nobles pendant ce temps, mais il faut lire en se tenant sur la pointe des pieds, ce à quoi nous consacrons nos heures de veille les plus alertes ».

 Walden ou la vie dans les bois. La lecture. Traduction G. Landré-Augier. Aubier, 1967,  p. 211 à 215.

 

 

A méditer aussi: 

 « L'éducation libérale est une éducation qui cultive ou une éducation qui a pour fin la culture. Le produit fini d'une éducation libérale est un être humain cultivé « Culture » signifie en premier lieu agriculture ; la culture du sol et de ses produits, le soin et l'amélioration du sol en conformité avec sa nature. Le mot de « culture » signifie deuxièmement et aujourd'hui principalement la culture de l'esprit, le soin et l'amélioration des facultés innées de l'esprit en conformité avec la nature de l'esprit. Tout comme il faut des cultivateurs pour le sol, il faut des maîtres pour l'esprit. Mais on ne trouve pas aussi facilement des maîtres que des agriculteurs. Les maîtres sont eux-mêmes des élèves, et il est nécessaire qu'il en soit ainsi. Mais il ne peut y avoir de régression à l'infini : il faut qu'il existe en fin de compte des maîtres qui ne soient pas à leur tour des élèves. Ces maîtres qui ne sont pas aussi des élèves sont les grands esprits ou, pour éviter toute ambiguïté sur une situation d'une telle importance, ils sont les plus grands esprits. De tels hommes sont extrêmement rares. Nous avons peu de chances d'en trouver un dans une salle de classe. Nous avons peu de chance d'en trouver un où que ce soit. C'est une bonne fortune s'il en existe un seul de vivant au cours de la vie d'un homme. Dans la plupart des cas, les élèves, quel que soit leur niveau, n'ont accès aux maîtres qui ne sont pas à leur tour des élèves, aux grands esprits, que par l'intermédiaire des grands livres. L'éducation libérale consistera donc à étudier avec le soin convenable les grands livres que les grands esprits ont laissés derrière eux ; une étude dans laquelle les élèves les plus expérimentés prêtent assistance aux moins expérimentés, les débutants y compris [...]

   L'éducation libérale qui consiste en un commerce permanent avec les plus grands esprits est un entraînement à la modestie la plus haute, pour ne pas dire à l'humilité. Elle est en même temps un entraînement à l'audace : elle exige de nous une rupture complète avec le bruit, la hâte, l'absence de pensée, la médiocrité de la Foire aux Vanités des intellectuels comme de leurs ennemis. Elle exige de nous l'audace impliquée dans la résolution de considérer les opinions reçues comme de simples opinions, ou encore de considérer les opinions ordinaires comme des opinions extrêmes ayant au moins autant de chances d'être fausses que les opinions les plus étranges ou les opinions les plus populaires. L'éducation libérale est libération de la vulgarité. Les Grecs avaient un mot merveilleux pour « vulgarité » ; ils l'a nommaient « apeirokalia » manque d'expérience des belles choses. L'éducation libérale nous donne l'expérience des belles choses ».

Léo Strauss. Le libéralisme antique et moderne.(1968 traduction française 1988). Trad. Olivier Berrichon Sedeyn, Puf, 1990, p. 13 et 21.

 

 

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4 Réponses à “Qu’est-ce qu’un classique? Henry David Thoreau. Cécile Ladjali.”

  1. courtois dit :

    Je suis de tout coeur avec ce que vous dîtes.
    Je souffre beaucoup de voir les « classiques » méprisés de nos jours sans qu’on les ait lus.

  2. toino dit :

    Merci, ces passages sont importants.
    Alain Finkielkraut a également écrit de belles choses là-dessus. La relégation classique est l’envers de la promotion des impertinences actuelles.

  3. Courtois dit :

    Je retombe sur votre page : qu’est-ce qu’un classique…par « hasard » !
    Ce sont les meilleures définitions que j’ai lues.
    Chaque village a sa fête des mangas ; mais aucun n’a sa fête des « classiques »; ça veut tout dire…
    Je pense qu’il y a une lutte et un défi. Il ne faut pas avoir peur de « résister » aux faux « rebelles », sinon, la situation ne fera qu’empirer, et les gens, tout en croyant être de plus en plus « ouverts », seront de plus en plus… »sectaires » (et, pis, traiteront ceux qui proposent des vrais « classiques » de « sectaires »).
    Bon courage !

  4. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous avez raison, ces textes rendent justice aux auteurs classiques.
    J’aime beaucoup la formule de Thoreau:  » il faut lire en se tenant sur la pointe des pieds »
    Si l’école était capable de transmettre cet émerveillement et cette vénération que suscite la rencontre du beau, elle nous sauverait du triste spectacle de ces pseudo étudiants actuels, caisse de résonance d’analyses d’un autre âge, graine de violence dont l’acharnement qu’ils mettent à détruire l’Université procède sans doute d’un éclair de lucidité. Ils sentent confusément qu’ils n’y ont pas leur place, qu’ils resteront toujours à la porte de sa magie.
    Pauvres esprits expulsés du temple de l’admiration. Relisant le livre de Fitzgerald « Tendre est la nuit », la lecture d’une phrase magnifique a suffi à magnifier pour moi l’offrande du jour. Décrivant une jeune fille, il écrit: « Son corps se tenait délicatement sur le dernier fil de l’adolescence – elle allait avoir dix-huit ans, et atteindre la plénitude, mais on voyait encore sur elle des traces de rosée »
    Bien à vous.

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