Nous pensons sous la notion de travail une dimension de l’existence humaine qu’on peut envisager à la fois comme un invariant anthropologique et une réalité dont les modalités, le statut et la valeur varient profondément selon les sociétés et les époques.
On n’a pas toujours vu en lui une fonction unique caractérisant le rapport de l’homme à la nature, structurant l’ordre social et puissance de création.
Dans les mythes de l’Âge d’or ou du Jardin d’Eden, l’humanité qui n’est pas encore née à elle-même échappe à la malédiction du travail.
Mais dans la modernité la malédiction est plutôt d’être exclu de la dignité qu’il confère.
Dans le monde antique, il est lié à l’indignité sociale d’une existence étrangère à l’excellence morale; dans le monde moderne, il est célébré comme l’origine de la propriété (Locke), le fondement de la valeur (Smith), la médiation nécessaire de la conscience de soi et de la reconnaissance sociale(Hegel) l’essence de l’humanité (Marx) ou une « activité providentielle » (Kant).
C’est dire combien le travail est ambigu.
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En quoi consiste cette ambiguïté ?
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En quel sens a-t-il rapport à la servitude ?
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En quel sens a-t-il rapport à la liberté ?
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Quelle extension donner au concept de travail ? Y a-t-il sens à dire que les animaux travaillent ?
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Si en droit le travail peut-être conçu comme l’instrument de la liberté qu’en est-il dans les faits ? Le travail n’est-il pas souvent aliéné ?
- Quelle est la valeur du travail ?
- Peut-on reconnaître un droit à la paresse?