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Présentation du chapitre XIII : la raison.

détail de la tête d'Apollon. François Girardon. Versailles. Photo David Rykner.

 

  A)    La raison comme faculté.

 

 1) La faculté des principes.

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  Avec Aristote, Descartes, on s’accorde sur le fait que la raison est le propre de l’homme. « L’homme est un animal raisonnable » dit Aristote et Descartes écrit « La puissance de bien juger et de distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison est naturellement égale en tous les hommes ».

   Faculté d’élaborer des concepts, de juger, de raisonner, elle est dite « faculté des principes » en ce sens que ses opérations supposent l’application de certains principes qui « sont nécessaires comme les muscles et les tendons le sont pour marcher quoiqu’on n’y pense point » (Leibniz).

    Elle se définit comme « l’ensemble des principes universels constituant l’armature logique et la source active de la pensée discursive et de l’action cohérente ».

  Il y a en effet un usage théorique de la raison, à l’œuvre lorsque nous pensons, en particulier dans la science et dans la philosophie et un usage pratique à l’œuvre lorsque nous agissons avec sagesse et lorsque nous instituons la règle de droit et de morale. A partir du moment où ce n’est plus la coutume (ou la tradition) ou la religion qui nous tient lieu de morale et de droit, nous considérons que ceux-ci doivent être fondés en raison.

   Les principes rationnels sont nécessaires et parce qu’ils sont  logiquement nécessaires, ils sont universels. Car le nécessaire s’impose à tous sans que personne ne soit arbitrairement contraint de s’y soumettre, cette nécessité étant celle de la raison, en chacun de nous. Bien loin de s’opposer à la liberté de penser la nécessité rationnelle en est le fondement.

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2) Les différents principes.

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a)      Les principes logiques.

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Le principe d’identité. A=A. Une chose ne peut dans le même temps, être à la fois elle-même et une autre.

-Le principe de non contradiction. Ce principe régit les rapports entre les concepts et entre les propositions.

  On ne peut affirmer simultanément une qualité d’un objet et la négation de celle-ci. On ne peut poser comme également vraies une proposition et la contradictoire de celle-ci.

Le principe du tiers exclu. Entre A et non A il n’y a pas de troisième solution.

  Les principes logiques président à l’accord de la pensée avec elle-même. Ils sont les conditions de la cohérence.

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b)      Les principes rationnels.

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-« Le principe de raison suffisante ». Nous sommes ainsi faits que tout ce qui arrive est conçu comme ayant une raison d’être. Ce principe a été formulé par Leibniz : « Jamais rien n’arrive sans qu’il y ait une cause ou du moins une raison déterminante c’est-à-dire qui puisse rendre raison a priori pourquoi cela est existant plutôt que non existant et pourquoi cela est ainsi plutôt que de tout autre façon ».

  Spinoza disait de même « il est de la nature de la raison de concevoir les choses non comme contingentes mais comme nécessaires ».

  Dans les sciences ce principe reçoit le nom de principe de causalité et se décline comme principe du déterminisme : Tout fait a une cause ; les mêmes causes produisent les mêmes effets.

  Quelle que soit la nature des principes, il apparaît que l’objet de la raison et sa norme c’est l’ordre. Ordre selon lequel il peut y avoir selon l’analyse de Lalande :

Assimilation des choses à l’esprit.

Assimilation des esprits entre eux.

Assimilation de l’esprit à lui-même.

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B)    La raison en tant qu’objet de la connaissance.

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  Une raison est un principe d’explication. Dans les sciences une raison est une cause.

  Une raison est aussi un motif de justification. En ce sens le mot est est synonyme de principe justificatif.

  Ce qui est sans raison au second sens, (l’insensé, l’absurde, l’aberrant, le déraisonnable) n’est pas sans raison dans les deux sens. On peut trouver les causes d’un comportement aberrant et le sujet  se rendant coupable d’un tel comportement n’est d’ordinaire pas avare de justification. Simplement dans ce cas on a affaire à une logique passionnelle ou sophistique.

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 PB: Quelles sont les opérations de la raison?

       Qu’est-ce qui distingue l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie? (Pascal).

       Suffit-il de disposer d’une raison pour chercher la vérité?

       Quelles sont les règles de la méthode selon Descartes?