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Bertrand Russell. 1872.1970

 

   « En fait, c'est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s'y est pas frotté traverse l'existence comme un prisonnier: prisonnier des préjugés du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraît aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limité; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilités peu familières sont refusées avec mépris. Mais [...] à peine commençons-nous à philosopher que même les choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problèmes qui restent finalement sans réponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu'elle fait surgir: mais elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l'habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu'elles pourraient être; elle détruit le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversé le doute libérateur, et elle maintient vivante notre faculté d'émerveillement en nous montrant les choses familières sous un jour inattendu.

 Mais à côté de cette fonction d'ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur - et peut-être est-ce là sa valeur la plus haute - de la grandeur des objets qu'elle contemple, et de la libération à l'égard de la sphère étroite des buts individuels que cette contemplation induit ».

             Bertrand Russell. Problèmes de philosophie. (1912) Payot (1989), p. 180.181.

 
 
Thème : La philosophie.
 
Questions : Qu'est-ce qui fait la valeur de la philosophie ? N'a-t-elle pas plusieurs vertus ? Lesquelles ?
 
Thèse : La valeur de la philosophie ne tient pas à sa capacité à répondre aux questions qu'elle affronte. A l'inverse de la science qui parvient à des résultats positifs, la philosophie ne construit pas de savoirs positifs. Les questions qu'elles posent demeurent ouvertes car son champ de réflexion est le problématique. Il s'ensuit qu'elle cultive l'incertitude mais c'est «largement» ce qui fait sa valeur. Celle-ci se décline de deux manières :
  • D'une part le doute philosophique est ouverture au possible.
  • D'autre part il élargit des frontières du Moi en le dissolvant dans la contemplation de l'infinité de l'univers. Il est ainsi le vecteur d'une sérénité et d'une liberté intérieure que seul peut connaître un spectateur désintéressé du monde.
 
Eclaircissements :
 
  Ce texte propose un éloge de la philosophie car ce qui a de la valeur, c'est ce qui inspire le respect ou l'estime. Or paradoxalement, la valeur de la philosophie ne tient pas à ce qu'elle fait grandir la science des hommes et comble l'esprit dans son désir de savoir. Sa valeur réside dans son incertitude. Notons que la précision "largement" contient une réserve. L'incertitude n'épuise pas la valeur de la philosophie mais elle en est une dimension essentielle.
   Qu'est-ce donc que l'incertitude et en quoi est-ce une vertu ?
   L'incertitude est le propre d'un esprit qui ne peut pas adhérer à un contenu de pensée parce qu'il a conscience de sa faiblesse théorique. Ne satisfaisant pas aux exigences rigoureuses de la vérité, celui-ci demeure douteux. Etre incertain consiste donc à être travaillé par le doute. En ce sens, l'esprit philosophique est le contraire d'un esprit dogmatique. Il s'étonne, interroge et cherche une vérité capable de résister aux objections des sceptiques.
   Bertrand Russell montre que cette attitude est à l'opposé de l'attitude spontanée. Aussi décrit-il, en termes quasi platoniciens, les caractéristiques de l'homme étranger au questionnement philosophique. Celui-ci est un prisonnier.
   L'auteur énumère la nature des chaînes le retenant prisonnier et nous apprenons que ce sont :
  • Les préjugés du sens commun.
  • Les croyances de son temps et de son pays.
  • L'habitude qui rend familier le monde environnant.
   Au fond, Russell pointe les mêmes pesanteurs que celles que Platon indique dans l'allégorie de la caverne. Antérieurement à l'éveil philosophique, l'esprit est le jouet de divers conditionnements. Il a une passivité propice aux redoutables séductions du doxique. Les choses lui semblent aller de soi, et il croit tellement qu'elles sont comme on les dit couramment qu'il oublie de se demander si on les dit comme elles sont. Russell insiste sur ce carcan des « convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de sa raison ». Comme Platon et Descartes, il épingle la fatalité de l'enfance qui fait qu'on a absorbé avec le lait maternel et l'apprentissage d'une langue, quantité de croyances à l'élaboration desquelles la raison n'a pas concouru. Il s'ensuit que l'esprit est toujours déjà vieux de ce qu'il a inconsciemment incorporé de telle sorte que penser revient à se réveiller de cette somnolence et à dire non à un impensé se donnant à tort pour une pensée personnelle. 
 Car l'inertie intellectuelle a ceci de préjudiciable qu'elle confère l'autorité d'évidences aux préjugés les plus dénués de fondement rationnel. L'évidence est le caractère d'énoncés dont la vérité saute aux yeux. Dès lors comment douter de ce qui paraît évident ? Le sentiment de l'évidence rend imperméable au doute. Et l'inaptitude au doute va de pair avec l'étroitesse d'esprit car tant qu'on est persuadé de posséder la vérité, on n'est pas enclin à remettre en question ses certitudes. Les convictions opposées sont d'emblée disqualifiées. L'esprit passif est adhérent et borné. Il adhère tellement qu'il est indisponible à d'autres manières de penser que les siennes au point de leur opposer une fin de non recevoir méprisante. Manque d'imagination. Que l'on puisse avoir tort n'effleure même pas. Suffisance et sottise du dogmatisme. La philosophie affranchit de cette misère intellectuelle et morale.
 
   « Elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l'habitude ».
 Il n'y a rien de pire qu'une âme habituée affirme Russell en écho à Péguy. Une âme habituée est une âme morte. Elle est tellement victime de la familiarité des significations dont elle est la caisse de résonance qu'elle a perdu toute capacité d'étonnement et toute liberté de faire surgir des significations ayant leur source dans sa propre activité. Or qu'est-ce que la pensée en l'homme ? C'est la fonction du possible. Le possible c'est ce qui n'est pas mais peut être. C'est ce qui existe dans la représentation avant de l'être dans la réalité si d'aventure l'homme se mêle de faire exister ce qu'il a commencé à imaginer ou à projeter.  La représentation du possible est donc capacité de s'affranchir des limites du réel pour se projeter vers ce qui a son principe dans l'esprit humain. Tout contexte culturel est ainsi structuré par un imaginaire propre à un peuple donné et l'expérience montre que les imaginaires sont multiples et divers. Etre habitué consiste à être prisonnier d'un imaginaire singulier au point d'avoir perdu la possibilité de le confronter à d'autres imaginaires et d'en interroger la valeur de vérité.
   A l'inverse, philosopher c'est faire retour sur l'esprit pour dévoiler le monde comme un esprit ou une liberté peut le faire. C'est par exemple opposer à l'ordre de l'être celui du devoir-être et cela consiste à juger le monde auquel on appartient, en substituant aux normes sociales convenues, les normes spirituelles et morales. C'est envisager d'autres significations et d'autres valeurs que celles qui sont, elles aussi, convenues. Cette liberté n'est rendue possible que par un effort d'affranchissement de la « tyrannie de l'habitude ». Avec le mot « tyrannie », l'auteur insiste sur la force et l'arbitraire du pouvoir qui asservit l'esprit à son insu. Comme Platon, il fait gloire à la philosophie de déstabiliser « le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversé le doute libérateur » et de promouvoir ainsi une véritable libération intellectuelle et morale.
 
   Mais ce n'est pas tout. La philosophie a encore un mérite plus grand, une valeur plus haute. Non seulement elle fait respirer l'air de la liberté intellectuelle et morale mais elle a encore l'avantage d'élargir les intérêts du Moi à une dimension telle que ceux-ci perdent toute consistance. Russell décrit ici l'ascèse des préoccupations du Moi individuel que produit la philosophie par la seule efficacité de la contemplation de son objet. Son objet est la vérité, l'Etre dans sa totalité et ces objets sont proprement infinis. Dans la lumière de cet horizon, le Moi individuel se déleste de la fonction centrale qu'il occupe dans l'existence égotiste du sujet non pensant. Les intérêts privés sont remis à leur place. Non point qu'ils soient sans intérêt mais enfin leur caractère dérisoire dans l'infinité de l'univers apparaît au grand jour. Et il y a dans cette découverte une libération inouïe des soucis qui empoisonnent d'ordinaire la vie des hommes. Vus d'une certaine hauteur ceux-ci se relativisent et l'agitation inquiète des existences quotidiennes bornées, l'angoisse s'apaisent, laissant place à la sérénité, au détachement et à l'impassibilité d'une existence consacrée à la recherche de la vérité impersonnelle.
   Il y a là une expérience attestée par de nombreux grands penseurs et savants. « Je commençais à m'apercevoir, avouait dans le même esprit Einstein, qu'au-dehors se trouve un monde immense qui existe indépendamment de nous autres êtres humains, et qui se tient devant nous comme une grande et éternelle énigme mais accessible, au moins en partie à notre perception et à notre pensée. Cette considération me fit entrevoir une véritable libération et je me rendis bientôt compte que les hommes que j'avais appris à estimer et à admirer avaient trouvé, en s'abandonnant à cette occupation, la libération intérieure et la sérénité ». De même Frédéric Joliot disait que :  « La pure connaissance scientifique nous apporte la paix dans l'âme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs nuisibles et nous donne une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l'univers ».

Conclusion: La philosophie peut s'honorer par sa fonction critique d'affranchir de l'arrogance du dogmatisme et de l'étroitesse d'esprit de l'attitude commune. Mais plus fondamentalement la libération qu'elle promeut opére une transformation radicale de l'existence. Elle permet à celui qui s'y adonne de conquérir la paix de l'âme et la sagesse qui sont la récompense ( Russell dit "l'effet induit") d'un amour désintéressé de la vérité. 

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62 Réponses à “La valeur de la philosophie. Bertrand Russell.”

  1. P0mme dit :

    Je suis actuellement en terminale L et je suis tombée par hasard sur votre site. j’aimerais savoir si vous aviez déjà étudié un texte de Hume.
    Mon professeur nous a très peu expliqué la méthode du commentaire de texte et j’ai donc beaucoup de peine à faire le mien.

    Le texte est de Hume le voici : Chaque partie du texte a 3 sous parties. Le problème que l’auteur s’est posé est le suivant ; la pensée est-elle-limitée ? Dans un 1er temps, oui elle est illimitée. Et dans la 2ème, non elle est en fait resserrée.
    Dans chaque partie, l’auteur parle de l’imagination et il utilise un exemple.
    j’aurais voulu que vous m’aidiez à trouver des idées car je n’y arrive vraiment pas.

    « Rien, à première vue, ne peut sembler plus affranchi de toute limite que la pensée humaine, qui non seulement échappe à toute autorité et à tout pouvoir humains, mais encore n’est pas prisonnière des bornes de la nature et de la réalité. Construire des monstres et unir des formes et des apparences normalement sans rapports ne coûte pas à l’imagination plus de peine que de concevoir les objets les plus naturels et les plus familiers. Et alors que le corps est resserré à une seule planète sur laquelle il se traîne avec peine et difficulté, la pensée peut en un instant nous transporter vers les régions les plus éloignées de l’univers, ou même au-delà de l’univers, dans le chaos illimité, où l’on suppose que la nature se trouve en totale confusion. Ce qui n’a jamais été vu ou entendu est pourtant concevable, et il n’y a rien qui dépasse le pouvoir de la pensée, sinon ce qui implique une contradiction absolue.

    Mais, bien que notre pensée semble posséder une liberté illimitée, nous trouverons, en l’examinant de plus près, qu’elle est en réalité resserrée en de très étroites limites, et que tout le pouvoir de création de l’esprit se ramène à rien de plus que la faculté de mêler, transposer, accroître ou diminuer les matériaux que nous offrent les sens et l’expérience. Quand nous pensons à une montagne d’or, nous ne faisons qu’unir deux idées compatibles, celle d’or et celle de montagne, qui nous sont déjà connues. Nous pouvons concevoir un cheval vertueux parce que nous pouvons concevoir la vertu d’après notre propre expérience interne, et nous pouvons l’unir à l’aspect et à la forme d’un cheval, qui nous est un animal familier. En un mot, tous les matériaux de la pensée viennent ou du sens interne ou des sens externes. Leur mélange et leur composition seuls tirent leur origine de l’esprit et de la volonté; ou, pour m’exprimer dans un langage philosophique, toutes nos idées ou plus faibles perceptions sont des copies des impressions ou plus vives perceptions. »

  2. Simone MANON dit :

    Je suis désolée, je n’ai pas ouvert ce blog pour dispenser les élèves de penser par eux-mêmes et de comprendre par leur propre effort une analyse d’auteur. Pour ce qui est de la méthode, il y a un cours de méthode de l’explication de texte à la rubrique méthodologie. Vous pouvez vous y reporter pour avoir une idée des règles de l’exercice. Ensuite il faudra vous appliquer à expliciter les idées du texte de Hume.
    Bon courage.

  3. Cherry dit :

    Bonjour !
    J’ai bien lu le commentaire que vous proposez sur le site, j’ai étudié déjà ce texte mais je ne comprends pas vraiment quelle contradiction met en avant l’auteur. D’une part, la philosophie entraîne l’incertitude chez les hommes, et une ouverture sur différentes possibilités…D’autre part, il blâme les Hommes répondant au préjugés. Un Homme certain de ce qu’il dit, est prisonnier des dogmes de la société. Il écoute les « on-dit » et les suit, sans chercher par lui même un autre choix possible de pensée.
    Je ne comprends pas vraiment la contradiction dans ce texte.

    Merci.

  4. Simone MANON dit :

    Mais pourquoi voulez-vous qu’un propos d’auteur soit contradictoire? Ce serait un comble tant il est vrai que la contradiction est le suicide de la pensée. Russell réfléchit sur la valeur de la philosophie et il montre que sa vertu est de libérer de la tendance dogmatique.
    Par contradiction, vous voulez peut-être parler du caractère paradoxal d’une thèse. Si c’est le cas, vous pouvez remarquer qu’à première vue il ne va pas de soi de faire l’apologie de l’incertitude. Les hommes auraient plutôt tendance à conférer une valeur à une discipline construisant un savoir positif. Or ce n’est pas le cas de la philosophie et néanmoins ce n’est pas une faiblesse, c’est sa force.

  5. Cherry dit :

    Merci pour votre réponse.
    Mon professeur nous avait demandé quelle contradiction mettait en avant Russel.
    Il me semble que ce que j’avais compris va dans le sens de votre message :
    La valeur de la philosophie selon Russel se base sur l’incertitude. Elle ne nous donne donc pas de réponses précises. Toutefois, la philosophie est là pour nous faire étudier le monde et ce qui nous entoure à travers des problèmes que l’on se pose. Or quel est alors l’intérêt de la philosophie si d’une part elle nous fait chercher des réponses, et comprendre le monde et d’autre part son but est de ne pas apporter de réponses précises.

    Merci beaucoup. Votre site est vraiment très bien fait, et complète parfaitement mon cours !

  6. Simone MANON dit :

    Toutes les questions que l’esprit humain se pose ne peuvent pas être des problèmes susceptibles de recevoir une solution. Lorsque c’est le cas, on a affaire à la science. Le champ du philosophique est le problématique. La philosophie fait comprendre les limites de l’esprit, l’ambiguïté du réel, elle pointe les apories, ce qui n’est pas une moindre connaissance. Socrate faisait profession d’inscience mais il faut beaucoup savoir pour savoir qu’on ne sait pas.

  7. céline dit :

    Bonjour,

    Dans le cadre de cours particuliers j’avais soumis ce texte à une étudiante de terminale S. Le propos de Russel me semblait une excellente présentation de l’art de philosopher mettant l’accent sur la pratique individuelle et la liberté que cet exercice amène à l’individu. De plus la langue des philosophes anglo saxons ne présente pas les difficultés des auteurs germaniques ou français du XIIème. Je pensai ( trop naïvement peut être) que cet extrait lui permettrai d’intégrer le fait qu’en philosophie, il ne s’agit pas de trouver des réponses mais bien de cultiver doute et curiosité et construire des chemins de pensée.
    Malheureusement, je me retrouvai face à une difficulté innatendue, les termes les plus simples tels que « préjugés, valeur, coutume etc » lui étaient inconnus. Comment dès lors libérer une pensée alors que le vocabulaire le plus usuel n’est pas intégré? Etant vous même enseignante vous avez probablement du vous heurter à ce type de limite, je serai curieuse de savoir de quels recours vous usez pour pallier à ce manque. Je suis bien consciente de quitter le terrain de l’investigation philosophique pour vous entrainer sur celui de la pédagogie mais cette situation me plonge dans un véritable désarroi ayant à coeur d’aider cette élève, d’une part à réussir son examen et surtout à s’éveiller à l’émerveillement que procure l’usage de la raison. De ce constat je me permet de soumettre une question aux étudiants qui visiteraient ce blog: « Peut on penser sans le langage? », à méditer….

  8. Simone MANON dit :

    Bonjour Céline
    J’ai pour principe de demander à mes élèves d’avoir un répertoire. Tous les concepts techniques ou non, utiles pour traiter une question sont méthodiquement analysés et j’attends de mes élèves que les définitions soient assimilées d’un cours à l’autre. Ainsi peut-on avancer dans la maîtrise des problématiques propres à chaque notion du programme. Les termes que vous indiquez ne vont pas de soi. Je passe beaucoup de temps à expliquer ce qu’est une opinion ou un préjugé. La notion de valeur n’est pas évidente pour des jeunes à qui l’on rabâche que tout est relatif, que tout se vaut. Là aussi il faut approfondir la notion pour leur permettre de s’approprier la signification. Idem pour l’idée de coutume.
    Il est vrai que certains élèves sont démunis sur le plan linguistique et il y a là une obstacle de taille à l’exercice de la pensée. Mais si on a en face de soi des personnes qui veulent combler leurs lacunes et sont courageuses, on peut obtenir des progrès. Je crois qu’il est très utile de faire des applications de concepts sous forme de travaux pratiques.
    Ex: Y a-t-il des valeurs universelles? Poser la question amène l’élève à comprendre que les valeurs sont souvent tributaires des valorisations sociales c’est-à-dire des coutumes et des préjugés collectifs. Ce qui permet de le sensibiliser au souci philosophique de définir des valeurs en termes universalisables c’est-à-dire justifiables en raison. On introduit ainsi la distinction entre le doxique et le philosophique etc. Pour tous les concepts, je procède ainsi.

    Bon courage pour votre enseignement.

  9. céline dit :

    Merci pour votre conseil que je ne manquerai pas d’appliquer et félicitations pour votre très bon blog et pour vous montrer si disponible. Je reviendrai très probablement puiser quelques éléments chez vous en vue de futurs exercices… Je vous souhaite bonne continuation dans cette voie et vous remercie une fois de plus.

  10. Fatym dit :

    Slt. Que pensez vous du texte de PIERRE HARDOT: la philosophie, un art de vivre.

  11. Simone MANON dit :

    D’abord il s’agit de Pierre Hadot. Hadot a écrit un livre magistral sur la philosophie antique. La philosophie, dans son inspiration essentielle est effectivement un art de vivre.

  12. loveless dit :

    bonjour
    je suis eleve en terminale L et je suis tombée au cour de mes recherches sur ce site ! je tenais a vous remercier pour ces explications qui m’on été d’une grande aide
    donc voila
    merci encore

  13. Camille dit :

    Bonsoir,

    Je trouve votre site très complet et très bien fait. Il apporte des explications, des lumières sur certains de mes doutes, et en même temps ne me force pas à « une » pensée unique contrairement à d’autres sites d’entraides.

    En ce dur week-end de novembre je travaille justement sur ce texte de B. Russell. Les idées que vous apportez me confortent dans mon analyse.

    Bonne continuation dans votre travail.

  14. Alice dit :

    Bonsoir,
    Je suis élève en Terminale ES, et je travaille actuellement sur ce texte. Merci pour vos explications qui m’ont beaucoup éclairées et permis de mieux appréhender ce texte.
    Toutefois, un de mes questions reste sans réponse. J’aurai souhaité savoir si, puisque l’usage de la pensée philosophique ne nous pemet « que » de douter, comment être sûr de la vérité que l’on obtient ? Ou alors, est-ce le propre du philosophe de ne jamais être sûr ?
    Je vous remercie d’avance pour votre réponse.

  15. Simone MANON dit :

    Il me semble que le texte et son commentaire sont explicites concernant la question que vous posez.

  16. Ashes dit :

    Simone MANON, merci pour votre analyse qui confirme, en partie, ma « méditation » sur le texte.

  17. PouéPoué dit :

    Merci Simone MANON pour cette analyse si complète, votre site est tres utile et tres bien fait!

    Ps : Le choix de la peinture est judicieux, il represente bien le site <3

  18. Osborn dit :

    Bonsoir,je suis désolés de vous déranger mais je vous contactes juste pour m’éclairer.
    Notre prof,biensur de philo nous a donné un exercice sur ce texte de Bertrand Russel nous énonçant la valeur de la philosophie. Bon,notre exercice consiste à faire la critique interne et externe de ce texte et je serai très heureux si vous m’expliquiez cela;c’est a dire:comment faire pour obtenir cette critique interne et externe suivi si possible d’arguments.

  19. Simone MANON dit :

    Je suis désolée, je ne comprends guère ce que votre professeur vous demande. Il a dû vous l’expliquer en cours. Par ailleurs, il est stérile de demander à quelqu’un d’autre de faire votre travail. Si vous voulez être formé en philosophie, il faut vous en donner les moyens. Ce blog vous fournit une aide mais n’est pas destiné à vous dispenser de tout effort.

  20. Pour moi la philosophie est une matière de réflexion.

  21. Shouna dit :

    Bonjours , Moi j’aimerais savoir quel est la thése défendu par l’auteur j’ai pas trés bien compris

  22. Simone MANON dit :

    Je ne vois pas l’intérêt de réécrire mon explication. Donnez-vous la peine de comprendre les significations explicitées. Personne ne peut le faire à votre place.

  23. Bruno Constantin dit :

    Un bref commentaire concernant votre commentaire : en tant que scientifique, je pense que, comme la philosophie, le rôle de la science est de poser des questions, tout autant que de tenter d’apporter des réponses possibles. Les questions de la science naissent également de la mise en doute des explications communément admises, et génèrent des modèles et solutions explicatives souvent éloignées d’une expérience intuitive. Les « réponses positives » de la science sont des réponses possibles et des modèles hypothétiques explicatifs qui sont retenus comme étant les plus cohérents vis-à-vis des raisonnements logiques et des données expérimentales. Nous n’apportons donc que les réponses qui semblent les plus satisfaisantes à l’intérieur d’un paradigme (qui peut lui-même être réfuté par d’autres données), à un instant donné et compte tenu des données disponibles. Mêmes si ces modèles paraissent robustes vis-à-vis de l’expérience et des applications qui peuvent en découler le doute doit toujours subsister, et une donnée scientifique est par essence toujours réfutable en théorie, si l’on apporte l’argumentation nécessaire à cette réfutation. Cette ouverture au possible est selon moi nécessaire à l’activité scientifique, même si l’on construit également un savoir positif robuste qui sera présenté dans les livres comme un édifice d’avancées scientifiques, fondées en partie sur des données antérieures. Ce doute est également nécessaire lors des raisonnements et interprétations des expériences, tout comme la confrontation avec d’autres vues qui forcent à rassembler les arguments, et à rechercher les données validantes ou invalidantes. C’est également ce qui fait la force de la méthode scientifique, qui doit également éviter le dogme.

  24. Simone MANON dit :

    Merci pour ces judicieuses précisions.

  25. Emy dit :

    Je viens de lire cette breve explication. Je trouve qu’expliquer le texte sans en faire le commentaire est bien, car on a un petit « coup de pouce » pour en saisir le sens mais cela nous oblige à tout de même reflechir par nous même. Je l’avais compris mais j’ai parfois du mal à appronfondir les propos, grosso modo je vais pas assez loin. Ces explications m’ont donné des pistes telles que celle de la science et la vérité ce qui pourra m’aider a construire un plan cohérent. Merci beauoup!

  26. Chris dit :

    Excellent blog! Merci Mme Manon

  27. Chris dit :

    La thèse de Bertrand Russell semble être celle de s´intéresser d´avantage aux questions universelles que la philosophie nous offre qu´aux réponses, parfois « incertaines » comme l´auteur le dit. La valeur de la philosophie réside aussi dans l´esprit de chacun de nous, car elle nous permet de porter un jugement personnel sur le sujet traité. Une tâche souvent compliqué mais instruisante. Suis-je dans le bon chemin? Terminale L. Costa Rica

  28. Simone MANON dit :

    PS: « Davantage » et non « d’avantage ».
    Attention à la confusion. Ce texte parle de « la valeur de la philosophie ». Elle réside dans son incertitude même. Telle est l’idée qui est approfondie.
    Que cela induise le principe d’un exercice de jugement de la part des sujets pensants, cela va de soi. Mais l’idée ne se formule pas ainsi: « la valeur de la philosophie réside dans l’esprit de chacun de nous ».
    Par ailleurs l’effet induit de l’exercice philosophique dans une vie est autrement plus important que ce que suggère votre affirmation.
    Bien à vous.

  29. Shay dit :

    Etant en T.STG, j’ai eu à faire l’explication de ce texte. Pour une première je trouve ça un peu difficile. Mais j’arrive à m’en sortir grâce à vos explications. Merci beaucoup!

  30. gibert dit :

    je vous remercie bcp

  31. salmazidane dit :

    je vous remercie aussi

  32. sophie22 dit :

    Petite question, j’aimerais comprendre mais alors qu’arriverait t’il à la philosophie si elle devait poser des questions qui sont capable d’obtenir des réponses définitives ?

  33. Simone MANON dit :

    Bonjour
    S’il n’y avait pas d’ambiguïté du réel, s’il n’y avait pas d’apories, si l’esprit n’avait pas de limites, si tous les problèmes qui se posent pouvaient être résolus, la philosophie n’aurait aucune raison d’être. Elle laisserait la place au savoir absolu qui est l’objet impossible de sa quête.
    Bien à vous.

  34. Chancelia dit :

    Slt,je viens juste de découvrir votre ce site et je vous remercie car vous m’avez aidé a mieux comprendre mon texte. Mercie

  35. jean-michel dit :

    Je viens de découvrir votre blog que je parcoure avec plaisir, plaisir d’arpenter les « traboules » menant d’un sujet à l’autre, plaisir de se poser un instant sur des épaules de géants, plaisir de la langue enfin, fluide et aérienne, pédagogique sans dogmatisme, profonde et méthodique et je n’ai qu’une question : la posture professorale ne nuit-elle pas au sujet même que vous abordez ? la philosophie est-elle soluble dans le web 2.0 ? et finalement peut-on bien « philosopher » sans être les yeux dans les yeux ? ou âme contre âme si vous voulez … sans parler du vin bien sur !

  36. Simone MANON dit :

    Bonjour Jean-Michel
    Merci pour ce sympathique commentaire.
    Je ne vois pas de tension, encore moins de contradiction, entre la posture professorale et le web. Pour moi, c’est plutôt un atout. On échappe par la vertu de ce médium à l’obstacle de l’opacité des corps, au trouble des affects qui parasitent toujours plus ou moins ce que vous appelez la « rencontre des âmes ». Si séduction il y a dans mes articles, ce ne peut qu’être celle de la clarté et de la distinction des idées alors que vous savez combien dans le rapport pédagogique charnel, jouent bien d’autres paramètres et des plus suspects.
    Les retrouvailles avec d’anciens élèves m’en donnent la mesure. Ils m’avouent avoir été beaucoup moins séduits par les grands philosophes que par celle qui transmettait leur parole. Ou plutôt ils ont été séduits par la philosophie à proportion de la séduction que j’exerçais sur eux. Ce qui est pour le moins problématique!
    Bien à vous.

  37. Pascale dit :

    Mais Madame Manon, vous n’ignorez pas
    que ceci se nomme le transfert et qu’il est à la source de toute transmission de désir.
    La parole de Socrate en est le plus vivant exemple.
    J’entends bien le sens de votre propos mais je ne suis pas certaine qu’il ne s’agisse
    que de séduction problématique.
    Incarnation d’un désir, incarnation d’une parole et donc transmission d’une
    flamme vive d’humain à humain et donc de corps à corps.
    Lacan se posait la question de la lecture et disait : qui lit vraiment ?
    il disait aussi à propos de l’adage  » verba volant scipta manent  »
    que c’était les scipta qui volaient et que c’était les paroles qui restaient.
    Ce qui est problématique dans une tout autre mesure que celle dont
    nous préoccupons dans ce commentaire. La psychanalyse révèle en effet
    combien les corps sont affectés par de très anciennes paroles prononcées.
    Le corps et donc la vie en sont frappés jusqu’au creusement d’une trace,
    d’un sillon en creux dans lequel se condensent des actes et des choix.
    Pardonnez cette petite remarque, jaillie très vite
    au fil de ma promenade quotidienne, comme une promenade de santé,
    chez vous.
    Bien à vous,
    Pascale

  38. Simone MANON dit :

    C’est toujours un plaisir de vous lire, Pascale.
    Non, je n’ignore pas ce qu’il en est du transfert au sens psychanalytique, mais j’en ai surtout observé les effets contre-productifs pour l’authenticité de l’intentionnalité philosophique. il y a beaucoup trop de personnes qui viennent à la philosophie pour de mauvaises raisons. Et si la parole socratique a le pouvoir de donner des ailes à l’âme, c’est, me semble-t-il, dans la mesure seulement où elle est désincarnée. La nécessité de neutraliser l’obstacle du corps, de réaliser l’ascèse des affects, pour libérer l’oeil de l’âme est le sens même de la mission socratique. Elle repose sur un présupposé qui est une illusion pour les philosophies du soupçon. Mais je crois qu’elle implique beaucoup moins de mystifications que celles qui sont le fonds de commerce de ces dernières.
    Je n’ai pas oublié le désir que vous avez suscité de mettre en ligne quelque chose sur la solitude. Bientôt sans doute….
    Bien à vous.

  39. B. Russell dit :

    Il y a une faute d’orthographe, que je ne peux m’empêcher de corriger. Lorsque vous parlez de l’angoisse qui s’apaise, il n’y a pas de -ent, à la fin. Il s’agit d’un verbe à la troisième personne du singulier. Je n’ai malheureusement pas lu tout votre article, qui ma foi, me semble fort intéressant mais cette faute là m’a particulièrement frappé, de plus, venant de la part d’une professeur de philosophie, cela m’a quelque peut dérangé.
    Bien à vous et en vous remerciant pour vos articles captivants et fort bien expliqués.
    B. Russell

  40. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Désolée, jeune personne, lorsque l’on se permet d’épingler des fautes des autres avec tant de mesquinerie, il faut lire attentivement les textes afin d’éviter le ridicule. Il se trouve que dans ce cas vous lisez mal. Le « ent » s’impose dans la mesure où le sujet du verbe « apaiser » est pluriel : l’angoisse ET l’agitation inquiète des existences bornées.

    Il ne faut pas non plus laisser passer des fautes : Ex : quelque peu et non quelque peut.

    Par ailleurs, si vous écrivez un jour, vous ferez l’expérience que, malgré les relectures, on laisse toujours passer des coquilles ou des fautes et cela vous disposera peut-être à aider l’auteur à les corriger avec plus de bienveillance, ce dont il vous remerciera toujours.

    Bien à vous.

  41. bizek dit :

    Ce qu’on retient contre lui d’abord, c’est d’avoir ignoré dans ce texte l’importance de la science et le rôle qu’elle joue à poser des questions, tout autant que de tenter d’apporter des réponses possibles. De même pour le doute qui est un habitant privilégié de la science aussi, et qui est alimenté par les préjugés indispensables à la science comme l’affirma max Planck et que les scientifiques tentent de dépasser.

  42. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Non, ce grand mathématicien et épistémologue que fut Russell n’a rien ignoré de ce que vous dîtes.
    Simplement, il est question, dans ce texte de la philosophie non de la science.
    Bien à vous.

  43. Clémence Rouve dit :

    Bonjour, j’ai une explication de texte à faire sur celui ci. Mais je ne suis pas sûre du plan. Pour moi le texte est découpé en trois partie. Une première où il énonce sa thèse, une deuxièime où il montre la vie d’un individu sans la philosophie, et enfin une dernière avec les bénéfices de la philosophie. Est ce que cela est -il possible comme plan?
    Merci d’avance

  44. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Désolée, je n’interviens pas dans le travail des élèves.
    Bien à vous.

  45. fortunatus dit :

    j aime beaucoup ce site parce que je viens de decouvrir beaucoup de connaissance sur la philosophie. Je suis en 1ere C et j aime la philosophie MERCI A CELUI QUI A FAIT CE SITE

  46. Dominique dit :

    Faire un sujet pour moi sur la philosophie et Science,Philosophie et religion.
    La valeur ou l’importance de la philosophie.

  47. Simone MANON dit :

    Il faut vous dépêcher d’aller chercher votre larbin ailleurs et essayer de développer, si c’est encore possible, quelques neurones pour prendre conscience de votre indécence.

  48. galisto dit :

    Pour moi la philosophie nous permet de mieux vivre

  49. Salut.
    Personnellement je dirais que la philosophie, bien qu’elle ne soit en mesure de nous
    dire avec certitude quelle est la vraie réponse aux doutes qu’elle élève, peut néanmoins
    Suggérer diverses possibilités qui élargissent le champ de nos pensées.
    elle sert à augmenter nos connaissances et réveille nos pensées
    pour nous rendre éveillé et conscient!

  50. Raymond dit :

    moi je vous remercie pour les efforts que vous faites.

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