- PhiloLog - https://www.philolog.fr -

Gloria Friedmann à la fondation Maeght. St Paul de Vence.

 

   Elle revendique haut et fort ne pas être une artiste à message et pourtant quelle éloquence dans ce qu’elle donne à voir ! Œuvre saisissante que la Fondation Maeght met en scène dans la diversité de ses matériaux,  terre, acier, plâtre, résine, bois ; dans la multiplicité de ses réussites, peinture, sculpture, vidéos, installation et ses diverses expressions dans le temps. Ce n’est pas une rétrospective mais on n’en est pas loin.

   Cette artiste née en Allemagne en 1950, autodidacte, issue du monde du cinéma et de la photographie est inclassable. Je ne vois dans son travail aucune inspiration romantique ni aucun humanisme comme on le lit parfois dans les commentaires des uns ou des autres. Mais à coup sûr l’écho d’une époque hantée par la certitude de l’harmonie cosmique rompue. La matrice terrienne est omniprésente mais animaux, hommes, éléments ne construisent pas un cosmos unifié. L’ironie, l’humour sauvent l’expression de l’artiste de toute noirceur. On voyage dans les salles de la Fondation avec une impression de sérénité, presque de légèreté mais cette sérénité est celle d’une existence bien convaincue que « La planète n’a rien à faire de nous. Elle existait bien avant, et elle sera toujours là bien après nous » comme le dit Gloria Friedmann dans son entretien avec Catherine Millet. Catalogue, p. 36.

   L’homme n’y surgit que pour être effacé dans ses prétentions traditionnelles et c’est cela qui m’a particulièrement intéressée, non pour souscrire à l’idée mais pour admirer la manière dont elle est traitée.

   Effacement donc de l’homme dans ses prétentions narcissiques:

 

 

     Œuvre à voir donc car il y a en elle une réussite qui est à soi seul un enchantement, mais si on y ajoute le bonheur qu’il y a toujours à retrouver la Fondation Maeght à St Paul de Vence, le bonheur est parfait.

  Play-Back d’Eden. Exposition du 30 mars au 16 juin 2013.