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En attendant Bojangles. Olivier Bourdeaut.

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   Si vous ne l’avez pas encore lu, il faut vous précipiter chez votre libraire. Olivier Bourdeaut nous offre avec ce livre  un rare moment de poésie pure. Un hymne à la vie où la fantaisie, le rire et la danse font la nique au prosaïsme, au sérieux et…à la tragédie. On lit ce roman comme emporté dans un rêve, celui de l’amour fou de deux êtres déjantés bien décidés à assumer leur folie dans une fête perpétuelle et une grâce capables de déjouer la monotonie des jours, le pathétique de la démence, l’apparente victoire de l’ordre des choses. Métaphore du don le plus précieux que puisse recevoir un enfant, ces drôles de parents incarnent jusque dans leur effacement le triomphe de la liberté, la puissance de la joie, le sel de la vie sans lesquels une écriture ou une destinée sont privées de toute magie.

  On a l’impression que notre jeune auteur a reçu cet inestimable présent. Son écriture est pétillante, sa respiration est à l’unisson de ce qui fait vibrer les âmes. Nul doute que sa prophétie est en passe de se réaliser. Son livre est bien de nature à remplir toutes les librairies de la terre: « Les gens liront Bojangles sur la plage, dans leur lit, au bureau, dans le métro, tourneront les pages en sifflotant, ils le poseront sur leur table de nuit, ils danseront et riront avec nous, pleureront avec Maman, mentiront avec Papa et moi, comme si mes parents étaient toujours vivants»; mais il ne faut pas dire que  « c’est n’importe quoi» car c’est le miracle de la poésie.