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Désir et besoin.

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 G. Morandi.
 
 
 Ex: J'ai besoin de boire pour étancher ma soif, mais que je boive un jus de fruit plutôt que de l'eau, cela relève du désir non du besoin.
 
   Définitions : Le besoin, c'est la tendance sortant de sa latence et demandant impérativement à être satisfaite. Le désir, c'est la tendance accompagnée de la conscience de l'objet propre à la satisfaire. 

 

1)      Nécessité d'un côté, contingence et superflu de l'autre.

 

  L'idée de besoin connote celle de nécessité. Avec le besoin on est dans l'ordre de la nécessité vitale. On peut mourir de ne pas boire ou manger. Tout organisme vit d'échange avec son milieu, il n'est pas autosuffisant.

  Les besoins dessinent le champ de la dépendance. Ils doivent être impérativement satisfaits au risque de compromettre l'équilibre de la vie ou la survie. Il s'ensuit que tout homme vivant sous la tyrannie du besoin fait l'expérience de la servitude non celle de la liberté. Il est aliéné matériellement et ne peut pas affirmer son être sous une forme proprement humaine. Voilà pourquoi les activités utilitaires sont pensées par les Grecs comme des activités serviles.

  C'est le désir qui ouvre un espace de liberté or le désir est un luxe que ne peut se permettre celui dont les besoins élémentaires ne sont pas comblés. L'ordre spécifiquement humain commence donc avec cette possibilité de se projeter vers des fins excédant le seul entretien de la vie. L'humanité est liée à la poésie du luxe non à la trivialité du nécessaire. Contrairement à un jugement superficiel le travail lui-même est, en grande partie, déterminé par le désir. S'il s'agissait simplement de satisfaire des besoins, nous n'aurions pas besoin de tant travailler.

  Le désir fait intervenir la conscience, la représentation, l'imaginaire. Désirer c'est tendre vers un objet que je me représente comme promesse de plaisir. Par la conscience, l'homme s'arrache aux limites que la nécessité biologique assigne à son existence, il s'exprime dans sa dimension proprement spirituelle et il met le monde en chantier pour inscrire dans l'extériorité ce qu'il est intérieurement. Le désir a ainsi une contingence qui est le signe de la liberté humaine, ce qui le rejette du côté du superflu. Si l'animal a des besoins, l'homme a des désirs.

  « La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas  une création du besoin » Bachelard. La psychanalyse du feu. 1949.

 

2)      Naturalité du besoin; spiritualité du désir.

 

  Il y a un caractère naturel du besoin, ce qui tient à sa source corporelle. Il a par là une innocence. (L'innocence est le caractère de ce qui est étranger au mal).On ne reproche pas à un homme de satisfaire ses besoins et on a scrupule à condamner moralement un homme commettant un délit (par exemple un vol) sous la pression d'un besoin impérieux. Le cas de force majeure est, en droit, un motif d'atténuation de la responsabilité.

  Les désirs, en revanche, n'ont pas cette innocence. Nous distinguons des bons et des mauvais désirs, nous parlons de perversité. C'est que le désir met en jeu la conscience par où l'existence s'expose au jugement moral.

  En ce sens le désir est plus du côté de l'esprit et comme la dimension spirituelle de l'homme ne se développe que dans un milieu culturel, le désir est plus du côté de la culture que de la nature. Nos désirs sont tributaires des significations collectives, des valorisations culturelles. L'intériorisation des interdits intervient dans la projection d'un sujet vers tel ou tel objet (Ex : un non musulman peut saliver à la représentation d'un bon morceau de jambon cru alors que le musulman ressentira du dégoût. Tel manteau de fourrure fera rêver une femme alors qu'il répugnera à une autre, qui est membre d'une ligue de protection des animaux).

  Il y a peut-être même un rapport intime du désir et de l'interdit. Tel objet suscite le désir précisément parce que c'est un objet interdit.

  

3)     Limitation du besoin car son objet est déterminé par la nature ; illimitation possible du désir car son objet est indéterminé.

 

  La dimension naturelle du besoin fonde sa facilité à être satisfait. Son objet est déterminé par la nature et on ne peut pas plus manger que ne le permet l'estomac. Les besoins sont donc limités par nature. Vient un moment où il dit « ça suffit ». Le désir a, au contraire, tendance à demander toujours plus.  C'est que l'objet du désir n'est pas déterminé par la nature. Il n'est pas définissable en terme d'objectivité car il est une visée imaginative. L'objet du désir est construit dans l'imaginaire comme source de plaisir. C'est un objet fantasmé, halluciné.

  Il s'ensuit que si le besoin a un niveau fini d'exigence, le désir peut prendre la dimension infinie qu'on lui voit revêtir, par exemple, dans le désir passionnel. En s'illimitant, il expose la vie à l'insatisfaction permanente et constitue un des grands ressorts du malheur et de la folie des hommes.

  Il s'ensuit aussi qu'il est impossible de dire rationnellement ce que l'homme désire. Si c'était le cas on pourrait nommer l'objet du désir  et mettre en œuvre les moyens permettant aux hommes d'obtenir ce qu'ils désirent. Si on appelle bonheur « la totalité des satisfactions possibles » (Kant) le bonheur pourrait devenir l'enjeu d'un programme politique.

  Mais comme l'a bien montré Kant le bonheur n'est pas « un idéal de la raison » c'est « un idéal de l'imagination ». L'homme ne sait pas ce qu'il désire et puisque le désir est visée imaginative le bonheur est relatif à la singularité des expériences humaines.

  La matière du concept du bonheur est dépendante de la contingence des situations des uns et des autres et de la variété des caractères. Pour l'homme malade, le bonheur serait de recouvrer la santé, pour celui qui est seul, de rencontrer un compagnon, et lorsque la santé et l'amour sont au rendez-vous c'est autre chose. Le bonheur ne peut pas être une idée rationnelle capable de servir de principe à une politique.

  Voilà pourquoi la politique ne doit pas se tromper sur la nature de ses fins. Celles-ci sont la liberté, la sécurité, la prospérité et la justice. Par là elle peut aménager l'espace social de telle sorte que chacun y trouve des conditions objectives, propices à l'accomplissement de son propre bonheur. Mais cet accomplissement est fondamentalement une affaire d'ordre privé ou personnel. La prétention d'en faire une affaire politique est le ressort de tous les totalitarismes et de la terreur dans la mesure où un groupe se sent autorisé à considérer que sa propre conception du bonheur est universalisable. S'il investit le pouvoir d'Etat, il n'hésite alors pas à l'imposer à la totalité du corps social.

Cf. Réflexion sur l'idée d'un bonheur national brut. 

 

 Problématisation : L'opposition désir- besoin n'est-elle pas trop radicale ?   Pourquoi ?

  Parce que l'homme n'est pas un être entièrement naturel. Il est en grande partie culturel. Or Marx a montré qu'en produisant ses conditions d'existence l'homme se produit lui-même. La production ne produit pas seulement un objet pour un sujet, elle produit aussi un sujet pour des objets.

  Manière de dire que nous nous sommes inventé de nombreux besoins. Ceux-ci ne sont pas des besoins naturels, ce sont des besoins artificiels. Par exemple, nous avons besoin d'une voiture pour travailler, besoin d'aller à l'école pour trouver une place dans la société. Ce qui a commencé par être désir peut se transformer en besoin. Il s'ensuit qu'il faut renverser la proposition de départ et comprendre que le besoin humain s'étaie sur le désir.

  Réciproquement nous rejetons du côté du superflu des désirs, au motif qu'ils sont spirituels et que leur privation n'empêche pas de survivre. Certes, mais pourrait-on vraiment vivre sans amour, sans musique, sans spectacles, sans livres ? Pour un homme civilisé il est permis d'en douter. Il s'ensuit qu'il n'est pas illégitime de parler de besoins spirituels et moraux.

  (On parle en général d'exigences spirituelles et morales pour bien les distinguer des besoins corporels ou matériels, mais l'homme n'étant pas un simple animal, les exigences de son esprit sont bien vécues comme des besoins dans la mesure où une vie proprement humaine est autre chose qu'une vie animale comblée.)

 
Cf. Texte de Nicolas Grimaldi à la fin  de l'article suivant pour étayer la distinction du besoin et du désir: https://www.philolog.fr/nicolas-grimaldi-leffervescence-du-vide/#more-3418      

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47 Réponses à “Désir et besoin.”

  1. florian Guillon dit :

    Bonjour.

    Je tient tout d’abord à vous remercier pour cet article et pour la totalité de ces explication philosophiques proposées sur ce site. De plus votre quasi objectivité permet au lecteur que je suis de me forger un avis sur un sujet au préalable mal compris.
    Cependant une question me taraude; dans votre article « le désir est-il un besoin » deux thèses concomitentes sont exposées: le bonheur est une fin en soit et relève donc du désir « ultime » comme l’affirme les Eudémonistes, tandis qu’un autre aspect moins developpé intervient  » le bonheur est inconnu, tout comme le désir » faut il alors penser que la notion même de bonheur n’est pas connue, qu’on ne peut repondre à cette question simple qu’est « le bonheur relève-t-il du besoin ou du désir »?
    J’éspère que vous pourrez m’aider à trancher ce noeud Gordien.
    Merci d’avance Mme Manon.

    Florian Guillon.

  2. Simone MANON dit :

    L’objet de ce cours est de distinguer le désir et le besoin. J’ai établi qu’alors que l’objet du besoin est en toute rigueur fixé par la nature, l’objet du désir est indéterminé. Il est construit dans l’imaginaire. Il s’ensuit, comme le remarque Kant, que « la recherche du bonheur est enveloppée d’impénétrables ténèbres ». Il n’y a aucune légitimité à dire que ce cours oppose deux thèses.

  3. florian Guillon dit :

    Merci pour cette réponse cependant cette explication reste ambiguë, en effet de quel types de besoins parlons nous? On sait qu’il existe des besoins naturels propres à l’homme ou à l’animal tel que manger boire, je vous passe ces notions basiques… Mais on sait aussi qu’il existe des besoins qui resultent eux même d’un désir à l’origine. Il en sont la consequence direct: « J’ai désiré une paire de chaussure pour marcher (sous entendu « avant je n’en avait pas ».) aujourd’hui je ne peut m’en passer, il s’agit alors d’un besoin, j’ai besoin de chaussure pour marcher. Le besoin ne serait pas alors « en toute rigueur fixé par la nature ». Le désir et le besoin sont-ils alors inhérent? L’homme ne sait il pas alors ce qu’il désir vraiment? Ne serait-ce pas par un heureux hasard le bonheur? L’objet même du désir ne serait-il pas le bonheur tout simplement. Comme le disait si bien John Duns Scot « l’enseignement d’Aristote est que tous les hommes désirent ou veulent naturellement être heureux » Métaphysique de la singularité.

    Florian Guillon

  4. Simone MANON dit :

    La problématisation de la distinction du désir et du besoin annonce votre remarque.
    Par ailleurs, ce n’est pas parce que certains de nos besoins sont des besoins artificiels que nous savons ce que nous désirons et ce n’est pas parce que nous appelons bonheur la totalité des satisfactions possibles que sa recherche n’est pas enveloppée de ténèbres. Il faudrait essayer d’être un peu rigoureux.

  5. guillon florian dit :

    Merci pour les réponses apportées à mes commentaires précédents. Je regret néanmoins l’absence de réponses à ceux qui ont suivis. Je vous remercie tout de même pour les explications fournies.
    Bonne journée à vous. Cordialement.
    Florian Guillon

  6. Sixtine dit :

    Serait-il possible de m’expliquer le rapport entre le désir chez Spinoza et le désir dans « Le banquet » de Platon ?

  7. Simone MANON dit :

    Il suffit pour cela que vous vous reportiez aux cours sur Spinoza et Platon dans le chapitre sur le désir.

  8. Sixtine dit :

    Je vous remercie

  9. Isabelle dit :

    Bonjour,
    vous dites « Si l’animal a des besoins, l’homme a des désirs. » Mais le chien qui cherche le jeu ou les caresses de son maître, répond-t-il à un besoin ou à un désir? On peut difficilement considérer cela comme un besoin, il semblerait alors que ce soit plus un désir (quand bien même l’idée qu’un animal ait des désirs me semble improbable). Et comme vous le dites, un désir met en jeu la conscience, or nous ne prêterions pas une conscience à l’animal. Y aurait-il alors un désir naturel qui s’exercerait en dehors du champ de la conscience (sans entrer dans la psychanalyse)?
    J’espère ne pas vous embêter avec mes questions mais le « degré de conscience » qu’on peut prêter aux animaux me perturbe ces temps ci..

  10. Simone MANON dit :

    Le jeu, l’affectivité sont des dimensions de la vie animale aussi bien que de la vie humaine. Ils sont simplement, dans le cas de la vie animale, circonscrits dans des limites plus étroites.
    Le degré de conscience caractérisant les animaux est en effet une grande question. Ne vous étonnez donc pas, Isabelle, de vous interroger à ce sujet.
    Seule l’étude de leur comportement permet de dire qu’il est infiniment moins développé que celui de l’homme. C’est qu’il leur manque la capacité symbolique permettant l’imagination du possible, du souhaitable, de l’irréel. La part instinctuelle, les mécanismes de la nature et les divers conditionnements auxquels ils sont soumis déterminent chez eux l’expression vitale. Avec l’homme, celle-ci manifeste une grande liberté dont témoignent la diversité et la multiplicité de ses modalités culturelles et de manière générale la créativité humaine.
    Si l’animal avait une vie spirituelle, il l’exprimerait comme il exprime ses besoins et son affectivité (c’est-à-dire son plaisir ou sa douleur). En l’absence de cette expression, il est difficile de lui en supposer une.

  11. Isabelle dit :

    Je vous remercie de votre réponse. Le divertissement chez l’animal est donc de nature instinctive, spontanée étant donné qu’il n’est pas doté de conscience. Ne pourrions nous pas alors prêter à l’homme une certaine dimension naturelle et spontanée à sa tendance à se divertir, tout comme le chat joue avec la souris, l’enfant avec ses légo? Je veux en venir ici à la vision pascalienne du divertissement qui se voit alors mise à mal. En effet le chat et l’enfant ne se distraient pas en vue de fuir une angoisse métaphysique, pourquoi alors, l’homme arrivé à un certain âge et un certain degré de conscience, verrait son rapport au divertissement changé en un moyen inconscient de fuir sa condition humaine?

  12. Simone MANON dit :

    Vous posez une bonne question.
    Ma réponse doit d’abord préciser que le divertissement, au sens de Pascal, englobe toutes les activités détournant l’homme de penser à sa condition misérable. Pas seulement le jeu. Le travail aussi et l’ensemble des occupations que nous appelons sérieuses.
    Il s’ensuit que la notion de divertissement appliquée à la vie animale n’a guère de sens. L’animal n’a à se détourner, à se distraire de rien car il n’a pas de conscience lui permettant de se représenter un objet d’effroi. Son expression a la gratuité, la légèreté de la spontanéité vitale. Le jeu de l’enfant a aussi ces caractères.
    Il arrive que l’homme donne à ses activités cette gratuité par laquelle elles ont l’innocence, la plénitude de la vie vécue dans l’auto-suffisance de l’instant mais une telle attitude est l’enjeu d’une sagesse, non une tendance immédiate. Cela tient au fait que la conscience, avec ses anticipations, ses attentes, ses angoisses, investit toutes les opérations de la vie et les ordonnent à d’autres fins que celles de l’immédiateté vitale. En témoignent les modalités d’expression des tendances que nous partageons avec l’animal comme la tendance alimentaire et la tendance sexuelle. Elles sont détournées de leur sens biologique et assignées à des fins proprement anthropologiques.

  13. Camille dit :

    Bonjour ,
    Dans mon cours il y a une notion que je ne retrouve pas dans votre explication . Comme quoi le besoin est  » objectif  » , cela signifie quoi ? et dans le cas du désir qu’elle serait l’inverse de  » objectif  » ? J’ai pensé à subjectif mais je ne sais si cela est juste et surtout comment je pourrait l’expliquer .

    Bonne journée et merci d’avance pour votre réponse .
    Camille

  14. Camille dit :

    Depuis mon précédent message , mes recherches ont avancées , Il faut juste que je sache définir  » donnée objectives  » pour le besoin , j’ai pensé à : Qui existe en soi , indépendamment du sujet pensant  » mais comment pourrais – je encore plus approfondir cette première définition ?

    Bonne jouréne et encore merci d’avance pour votre réponse .
    Camille

  15. Simone MANON dit :

    Oui, vous comprenez correctement. Souvenez-vous que pour vous approprier le sens d’un concept, il faut définir ce à quoi il s’oppose. Objectif s’oppose à subjectif mais cette notion d’objectivité ne va pas de soi. Voyez sur ce blog l’analyse que j’en propose. Utilisez l’index pour la trouver facilement.
    Nous sommes un être ayant des besoins: besoin d’oxygène, de calcium, de manger, de boire etc. Il y a là un fait objectif, c’est-à-dire constatable par la communauté des sujets. L’énoncé du contenu des besoins (pour autant qu’on les limite à la dimension biologique) peut être l’objet du discours scientifique dont l’enjeu est d’énoncer et d’expliquer les faits. C’est déjà plus compliqué pour ce que les hommes vivent comme des besoins et pourtant qui sont des besoins qu’il se sont inventé, besoins sociaux dirons-nous (Ex: besoin d’aller à l’école, d’avoir une voiture ou un téléphone portable). Comme les désirs, ils mettent en jeu les représentations, et en toute rigueur ils ne sont pas vitaux. Pour les déterminer on ne peut faire l’économie de la dimension subjective et collective avec le caractère contingent et variable de celle-ci.
    En espérant avoir un peu clarifié les choses.
    Bien à vous.

  16. Julien dit :

    Ne pourrait-on pas également voir les besoins et les désirs comme des anticipations de nos actions, que celles ci soient par la suite déclenchées ou non? Un besoin serait une réponse à une « souffrance » qu’il faudrait apaiser par une action (la faim déclenche le besoin de manger, la démangeaison celui de se gratter, un manque affectif celui de le combler, etc…) alors qu’un désir serait l’anticipation d’un plaisir à venir? Les besoins seraient là pour « combler » nos vides et apaiser nos souffrances alors que les désirs seraient en quelque sorte « une valeur ajoutée » de nous même? On pourrait ainsi comprendre comment ce qui est a priori de l’ordre du désir peut évoluer en besoin : cette valeur ajoutée à nous même pourrait manquer par la suite, se tranformant ainsi en besoin. Par exemple dans la passion amoureuse, ce qui n’est au debut que de l’ordre du désir peut se transformer en besoin. En résumé, ne pourrait-on pas voir les besoins comme une réponse à nos souffrances (nos manques en particulier), et les désirs comme une anticipation de nos plaisirs?

  17. Simone MANON dit :

    Que le besoin ou le désir soit principe d’action, c’est une évidence. Dans les deux cas il y a anticipation du plaisir, la satisfaction du besoin n’étant pas moins source de plaisir que celle du désir. Dans les deux cas, il y a expérience d’un manque à combler.
    Néanmoins, l’analyse que vous proposez me semble intéressante à approfondir.
    Bien à vous.

  18. Dantalian dit :

    Bonjour ! J’ai passé aujourd’hui mon bac de philosophie en terminale ES, et aimerais savoir ce que vous penseriez de mon travail si vous aviez été mon correcteur au bac. Le sujet de dissertation que j’ai choisit est « Peut-il exister des désirs naturels ? ».

    J’ai suivit un plan dialectique, et me suis servie de plusieurs chapitres pour constituer mon devoir (Les échanges, l’Inconscient, Le désir, et Le lien social).
    Dans mon intro j’ai défini le désir puis fait la distinction Désir/Besoin avec quelques exemples.
    Dans une première partie, j’affirmais que les désirs ayant une provenance naturelle pouvaient être qualifiés eux-mêmes “naturels”.De plus, le naturel représente ce qui n’a point subit d’influence ni de transformation par l’H, certains désirs seraient donc “naturels”.
    J’ai donc effectué 3 sous-parties disposées ainsi:

    1)Le désir provient de l’Inconscient (Le “ça”,qui pour Freud est l’animalité de l’homme)
    L’Inconscient étant une entité psychique présente dès la naissance, c-a-d innée, les désirs en étant issus peuvent être dits “naturels”.

    2)Le désir engendre le bonheur (Calliclès)
    La quete du bonheur est naturelle chez l’Homme car tt etre humain aspire à de beaux jours, en effet l’homme est un être de désirs et non de besoins, il gagne d’avantage à désirer qu’a posséder.. Nous pouvons donc dire que les désirs nous menant au bonheur sont “naturels”, car ils trouvent leur origine dans la nature de l’H à acquérir le bonheur.

    3)Le désir, résultat du penchant naturel de l’H à échanger
    Heidegger : “L’H est mitsein” -> “L’H est un etre-avec”, il est sociable et a besoin d’autrui, il ne pourrai subsister sans ses semblables. C’est le contact avec les autres et les échanges (D’objets ou d’opinion) qui réveillent chez l’Homme le désir, a la fois d’autrui mais aussi des objets. C’est alors dans la nature de l’Homme que le désir trouve ses origines, nous pouvons donc dire que les désirs sont naturels.

    Transition : Sous différents points de vue, nous avons pu voir que chez l’Homme, les désirs sont naturels. J’ai donc dans une deuxième partie apporté l’anti-thèse réfutant chaque argument pour affirmer que les désirs ne sont pas naturels, et donc qu’il n’existe pas de désirs naturels. J’ai défini les désirs “non-naturels” comme ceux que l’Homme n’éprouve pas de lui-même, par exemple dans nos société le désir d’acheter une voiture est provoqué par la mode et non pas par la nature de l’H. (Je ne sais pas si c’est très clair… ^^’)

    j’ai disposé les sous-parties de la manière suivante :

    1)L’Inconscient est forgé par la société
    L’Inconscient est constitué de trois instances : le “moi”, le “surmoi”, et le “ça”.Le “surmoi” représente l’intériorisation des attentes de la sociétés, par exemple le désir d’hygiène, le “moi” qui est un mélange du “surmoi” et du “ça” sera donc influencé par une force extérieur, dès lors les désirs issus de mon inconscient ne sont plus naturels .

    2)Le désir est superflu (socrate)
    D’après S. nous pouvons renier nos désirs pour atteindre le bonheur, ils sont alors inutiles puisqu’ils ne mènent pas au bonheur (quête naturelle de l’Homme) mais a la frustration. Ils ne sont donc plus naturels car ils sont contraire a la nature de l’H.

    3)Le désir ne peut avoir lieu sans lien social
    Hobbes défini l’Homme comme “un loup pour l’H”, de par son état de nature c’est un être solitaire sociable, mais pas social. La nature de l’H est donc d’éviter tout contact avec ses semblables sauf s’il y est forcé. Le caractère naturel des désirs engendrés par les échanges est donc remis en cause, puisque si l’H n’entre pas en contact avec son prochain, il n’éprouvera alors aucun désir (Il ne peut désirer avoir plus d’argent que les autres s’il est seul). Le désir est alors “non-naturel”, car il n’entre pas forcément dans la vie de l’H dans le sens ou il n’est pas contraint a l’échange, et donc a éveiller ses désirs.

    Voila ! J’ai ensuite fait une petite ouverture disant que de nos jours le mot “naturel” peut etre confondu avec “normal”, et que par exemple, on pourra dire aujourd’hui que désirer le sexe opposé est “naturel” (=normal).

    Je suis désolée de vous demander un tel service ><", mais j'ai très peur d'avoir fait un Hors-Sujet, car j'ai remarqué que ma problématique devenait de plus en plus "Les désirs sont-ils naturels?" est-ce grave ???
    Merci d'avance !
    Cordialement

  19. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Je suis désolée de ne pouvoir satisfaire votre demande. On ne peut juger une copie sur un résumé de son développement.
    Maintenant vous devez penser aux autres épreuves et attendre partiemment les résultats en ayant confiance en vous.
    Tous mes voeux de réussite à l’examen.

  20. Yohann dit :

    Bonsoir Madame,

    Je me présente, je suis élève de terminale S en Côte d’Ivoire, et nous venons d’aborder en cours de philosophie le chapitre sur Désir et Bonheur. Dans mes révisions, il m’est venu une réflexion ou plutôt une question qui reste malheureusement sans réponse, voire qui s’obscurcit à mesure que j’y réfléchis…

    En effet, mon cours de philo mentionne l’enfant comme étant un « imbécile heureux » (je vous avoue que le terme m’a profondemment interpellé). C’est-à-dire que l’enfant est tellement innocent qu’il n’a pas conscience du monde qui l’entoure et encore moins de sa condition humaine, il est donc heureux car il ne connait pas la misère de sa condition. Et son imagination dédordante lui permet d’assouvir tous ses désirs dans ses rêves : son bonheur n’est pas dans la satisfaction de ses désirs mais dans l’illusion que le désir lui procure. Et ainsi cet état suffit à l’enfant. L’imagination d’un enfant suffit à son bonheur : je pense nottament aux jeunes garçons jouant dans les prés avec un bâton, se pensant chevalier par exemple. En un sens, l’enfant est le plus heureux des hommes car il est ignorant. Mais voilà qu’alors, je me souviens de ce qu’on avait vu sur la hierarchie des désirs d’Epicure : dans les désirs nécessaires et naturels, Epicure place aussi le désir de savoir, de philosophie, car seul l’homme instruit / cultivé peut faire la différence entre les désirs nécessaires à la vie et les désirs d’absolu et qui sont, pour Epicure, à bannir (l’amour, la richesse, l’immortalité). Donc pour Epicure, l’homme instruit est en un sens heureux car il est assez intelligent pour ne pas tomber dans les désirs absolus. Il sait se maîtriser. Mais alors, je me suis mis à pensé (peut-être à tord), que cette vision était contradictoire avec celle de « l’imbécile heureux », car si on suit la logique d’Epicure, l’enfant n’est pas heureux parce que justement il est ignorant et ne peut pas faire la différence entre les désirs nécessaires et les désirs absolus. Est-ce qu’il faut penser que l’enfant est donc malheureux ? Cela me semble dépourvu de sens… Car les plus belles années sont celles de l’enfance me semble-t-il. Je vous en prie, pouvez-vous m’éclairer ? Car je vous avoue que je ne sait plus trop quoi penser…

  21. Simone MANON dit :

    Bonsoir Yohann
    Il ne peut y avoir contradiction que lorsqu’on dit d’une même chose considérée sous le même rapport, une chose et son contraire.
    Ce qui n’est évidemment pas le cas ici puisque dans un cas on parle de l’enfant dans l’autre d’un adulte.
    On ne peut en effet pas demander à un enfant d’avoir le souci de la vie bonne et de mettre en oeuvre les principes de la sagesse.
    L’enfant n’a pas la maturité pour cela. Son insouciance, sa naïveté, la souveraineté de l’imagination dans son rapport au monde peuvent être interprétées comme l’image du bonheur.
    Cf. La dissertation: https://www.philolog.fr/lenfance-est-elle-ce-qui-doit-etre-surmonte/
    Bien à vous.

  22. christelle dit :

    Bonjour madame. Je dois faire une dissertation sur le thème est-il raisonnable d’aimer « . De quels auteurs dois-je me servir pour répondre à cette question?

    Merci d’avance.

  23. Simone MANON dit :

    Bonsoir Christelle
    Tous les grands auteurs peuvent être mobilisés.
    Personnellement, j’utiliserais Platon, Epicure, les stoïciens et Spinoza.
    Bon courage.

  24. Raphaël A. dit :

    Bonjour Madame,
    Merci pour cet article !
    A l’aune de la distinction que vous établissez entre le bonheur et le politique, peut-on dire que la constitution des Etats-Unis, qui mentionne dès ses premières lignes la « pursuit of happiness » comme droit inaliénable, tombe dans le piège de la confusion des genres et porte en elle-même les gênes d’une propension structurelle à l’universalisation et donc, toute proportion gardée, à une forme de totalitarisme ?
    Merci beaucoup,
    Cordialement

  25. Simone MANON dit :

    Bonjour Raphaël
    Non, la constitution américaine n’autorise pas cette critique parce que l’expression « recherche du bonheur » qui connote possibilité d’améliorer ses conditions d’existence, de s’enrichir, autrement dit de jouir des fruits de son travail, renvoie à ce que nous appelons « droit de propriété ». Jefferson préfère la première formule à la seconde parce qu’elle lui paraît plus morale.
    Pour ce qui est de votre question sur le mariage, je vous sais gré d’avoir compris mon souci de ne pas ouvrir ce blog à des polémiques stériles.
    La question est complexe car elle met en jeu non seulement le principe de la liberté et de l’égalité en droit des hommes mais aussi celui des fondements anthropologiques de nos institutions.
    Dans la mesure où le propre de l’homme est de nier la nature et de s’inventer comme être de culture, il est souvent aporétique de recourir à l’idée de nature pour normer nos conduites.
    Reste qu’on peut s’étonner qu’une institution qui fut si souvent épinglée comme bourgeoise et ringarde soit l’enjeu d’un combat se prétendant libertaire.
    En tout cas la question mérite un débat collectif car c’est au corps social lui-même de décider de ce qu’il veut être.
    Bien à vous.

  26. Raphaël A. dit :

    Un grand merci pour votre réponse.
    Bien à vous

  27. Mégane D. dit :

    Bonsoir Madame Manon,

    Je suis élève de terminale ES et j’ai une dissertation à faire, avec pour sujet
    :  » De quoi avons-nous vraiment besoin ?  »
    Après lecture de votre article je me dis que j’ai plus ou moins compris de quoi il s’agissait, j’y retrouve des choses.
    Le problème c’est que je ne suis jamais réellement sûre de moi pour mes problématiques. Et pour cause elles sont longues, et à force je m’y perd.
    J’aimerais que vous me donniez votre avis, si cela ne vous dérange pas.

    Ma problématique est la suivante : Comment comprendre le fait que nous ne puissions vivre seulement en rassasiant nos besoins physiologiques qui sont nécessité, et trouvent satisfaction dans un objet qui leur est d’avance et naturellement assigné, alors que l’Homme est capable de ressentir d’autres besoins, appelés désirs, qu’il cherche sans cesse à assouvir mais dont il ne connait ni le fondement, ni les moyens à mettre en oeuvre pour parvenir à un assouvissement total ?

    Je vous remercie d’avance.

  28. Simone MANON dit :

    Bonjour Mégane
    J’attire votre attention sur votre usage inapproprié de la notion de problématique. Vous semblez confondre les notions de question, problème et problématique. Ces notions sont distinguées dans mon cours de méthodologie de la dissertation.
    Vous posez une bonne question bien qu’il faille encore améliorer la rigueur de l’expression.
    Bon travail.

  29. Mégane D. dit :

    Bonjour,
    J’ai finalement, avec du recul, trouvé que le paradoxe n’était pas bon..
    J’ai donc changé plusieurs fois avec au final ceci :
    Si le besoin est manifestation d’un manque vital, alors comment expliquer que l’Homme puisse ressentir des besoins qui n’influent pas directement (essentiellement) sur sa survie ?

    J’en suis donc à mon plan.
    I. L’Homme a des Désirs qui peuvent devenir besoins.
    a) Les différences entre besoins et désirs
    b) Le désir est ce qui porte l’envie de vivre de l’Homme (donc, peut être considéré comme besoin)
    c) Les désirs devenus besoins.

    Il me reste donc à finir. Et a réussir à bien utiliser mon cour.
    J’essaye d’être rigoureuse, non pas pour la note, mais pour le travail effectué, il me faut de l’entraînement pour réussir.

    Merci pour votre précédente et prochaine réponse.

  30. Marie B. dit :

    Bonsoir madame,
    Ce que vous dîtes dans ce cours est très intéressant et complet. Après avoir bien lu et « épuisé » les distinctions et les similitudes entre Désirs et Besoins, j’avoue que je me retrouve un peu perdue. J’ai une dissertation « Peut-on vraiment distinguer les désirs et les besoins ? » à rédiger et j’ai du mal à la problématiser en sortant de la question du sujet en lui-même. J’ai remarqué, après un long travail préparatoire, que le principal problème était la distinction de base entre ces deux choses, à savoir la nécessité du besoin qui ne s’appliquerait pas au désir. Or, il s’avère que le désir est une nécessité aussi. Il va de soit que nous avons besoin de nous nourrir pour vivre et que peu importe si nous nous nourissons de poulet ou de riz que l’on aurait désiré ou pas, le désir aussi est vital, pas à cette échelle là, mais en général. La non-réalisation des désirs entraîne aussi une certaine mort. Ma question est donc de savoir si il serait hors sujet de problématiser de la façon suivante : En quoi la distinction principale du désir et du besoin entraîne en fait la similitude de ces derniers ? (j’entends par là, la notion de nécessité) Le seul problème est que je crains d’être hors sujet. Qu’en pensez-vous ?

  31. Simone MANON dit :

    Bonjour Marie et Mégane
    Si vous avez lu quelques commentaires, vous avez dû constater que je n’interviens pas dans le travail des élèves.
    Bonne continuation.

  32. Alice P. dit :

    Bonjour Madame,
    j’aurai besoin d’un renseignement. Pour Kant, l’amour n’existe donc pas et nous ne pouvons parler uniquement d’instinct sexuel ?

  33. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Je ne vois pas ce qui vous autorise, dans le cours précédent, à attribuer à Kant ce genre de propos fantaisiste! C’est proprement ridicule.
    Bien à vous.

  34. Augustin van Rijckevorsel dit :

    Bonjour madame,
    Pourriez-vous m’indiquez l’origine de votre définition rudement bien tournée.
    Merci d’avance.

  35. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Tout ce qui dans mes cours n’est pas mis entre guillemets et attribué à un auteur est de mon cru.
    Pour définir les notions de désir et de besoin, il suffit de mettre en concepts l’expérience humaine en respectant l’usage collectif car le langage est un fait social.
    Bien à vous.

  36. Excellent cours. On ne peut être plus clair en faisant la différence entre désir et besoin.
    Les recherches sur les droits de l’enfant m’ont permis de découvrir cette grande prof qu’est Madame Manon.
    Heureux de decouvrir.

  37. Aude dit :

    Bonjour,
    J’ai lu votre article, et aussi les différents commentaires dessous, et je me posais une question: d’après ce que j’ai lu, l’homme et l’animal sont différents au niveau du degré de conscience, ce qui expliquerait que l’animal ne peut désirer (n’ayant pas de « vie spirituelle » suffisament élevée) et l’homme, au contraire,au contact d’une culture, arriverait à exploiter sa conscience et ainsi, à désirer. Mais est-ce le désir seul qui rend l’homme particulier/singulier/à part/unique par rapport au « reste » de la Nature? Ou est-ce autre chose? (Je pense aux notions de liberté, de bonheur, etc…)
    Merci, de prendre sur votre temps pour répondre à nos questions.
    Sincèrement.

  38. Simone MANON dit :

    Bonjour
    La spécificité de l’être humain se décline de multiples manières.
    Elle procède essentiellement du fait que l’homme a un cerveau et une main.
    Sa modalité d’être au monde est donc foncièrement différente de celle de la plante et de l’animal. Les uns existent sur le mode de l’en soi, l’autre du pour soi.
    De nombreux cours développent ces significations.
    Je vous y renvoie.
    Par exemple: https://www.philolog.fr/la-conscience/
    https://www.philolog.fr/ambiguite-de-la-condition-humaine/
    https://www.philolog.fr/le-mythe-de-promethee/
    https://www.philolog.fr/lhomme-est-par-nature-un-animal-politique-aristote/
    https://www.philolog.fr/la-perfectibilite-rousseau/
    https://www.philolog.fr/kant-la-destination-de-letre-dote-dune-raison-et-dune-main/

    Bien à vous.

  39. Charles dit :

    Bonsoir Madame,
    D’abord, je voudrais vous remercier de votre site.
    Ensuite, j’aurais une question concernant un devoir de philosophie. Je dois rendre une dissertation, l’intitulé du sujet étant « Peut-on concilier raison et désir ? »
    Nous devons faire un plan soit de type Thèse-Antithèse-Dépassement, soit de type Thèse-Limites-Antithèse.
    Mon plan actuel est le suivant :
    I. Le désir et la raison ne sont pas conciliables
    A. Le désir peut s’opposer à la raison quand ce que nous désirons n’est pas raisonnable, et peut même la rendre esclave des passions
    B. La société impose que nous jugulions grâce à notre raison nos désirs
    II. Même s’il existe des conflits, raison et désir peuvent cohabiter
    A. Le désir est déclenché par une représentation qui fait donc déjà intervenir la raison
    B. Le désir peut stimuler la raison

    Je sèche pour le III. J’ai une idée : dire que le désir peut servir une raison supérieur (je crois que c’est Hegel qui en parle, mais n’ai pas très bien compris cette thèse), mais ne voit rien d’autre à ajouter. Auriez-vous des pistes sur lesquelles je pourrais travailler ? Freud peut-être ?

    Je vous remercie par avance de votre réponse.
    Cordialement

  40. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Si vous fréquentez mon blog, vous avez dû vous apercevoir que ce n’est pas un site d’aide aux devoirs.
    Hegel: « Rien de grand ne s’est fait sans passion »
    Platon: la distinction entre « le désir inné des plaisirs » et « l’idée acquise qu’il faut rechercher le bien ».
    https://www.philolog.fr/le-sac-de-peau-platon/
    Spinoza et Hume peuvent être avec intérêt exploités.
    Bien à vous.

  41. […] Que signifie Envie ? – Définition Envie – Dicocitations ™ Consomation ostantatoire. Désir. » Désir et besoin. Ex: J'ai besoin de boire pour étancher ma soif, mais que je boive un jus de fruit plutôt que […]

  42. Céline dit :

    Bonjour,
    Il me semble que la tradition zen pose autrement cette problématique. Le couple besoin/désir m’y paraît ne plus être compris dans un rapport d’opposition. L’ascèse à laquelle ils se soumettent semble viser au contraire à une intime union des deux concepts. Le maître zen idéal n’agirait qu’exclusivement poussé par la nécessité et trouverait dans cet acte une forme de liberté supposant une assomption du désir. La nécessité serait-elle une forme de manifestation d’un Autre (Univers?) avec lequel ils interagiraient à leur insu et sur lequel se porterait leur désir? Néanmoins, le doute me ronge: cette prétendue liberté ne serait-elle celle du renoncement au désir? – On ne peut pour cette question s’appuyer sur les textes fondateurs dans lesquels, souvent, sont confondus envie et désir. L’élan de vie dont parlent parfois certains auteurs comme Sawaki Roshi peut-il être assimilé au désir?
    En vous remerciant infiniment pour votre travail,
    Céline

  43. Simone MANON dit :

    Bonjour
    N’ayant jamais étudié sérieusement cette tradition, je n’ai pas autorité pour vous répondre. J’en suis désolée.
    Bien à vous.

  44. Céline dit :

    Merci tout de même d’avoir pris le temps de me répondre

  45. Stephen dit :

    A Celine :

    Je pense qu’il convient de se méfier du sens de la vie véhiculé par les courants orientaux, ainsi que par tout ordre monastique (occident y compris).
    Renoncer à certains besoins fondamentaux/primaires comme celui de concevoir des enfants (et de fonder une famille) doit produire une culpabilité existentielle bien difficile à réprimer à coup d’ascèses, de conditionnement, de refoulement. On ne berne pas si facilement l’instinct. Pas plus que l’on ne joue avec les lois de la vie.
    Zazen, méditation pleine conscience, non-dualité, Advaita-Vedanta, fusion avec le Grand Tout, avec la conscience divine, etc, sont selon moi des illusions et des fuites, des béquilles et des antidépresseurs, des anesthésiants face aux exigences de l’existence humaine.

    Laissez-donc votre doute vous ronger, car ce-faisant vous suivez votre instinct. J’en suis convaincu.

    Stephen

  46. Emeline Cornil dit :

    Bonjour
    J’ai ici une question que me pose mon professeur de religion. Je ne sais pas du tout quoi répondre même malgré avoir relis le cours …. pourriez vous m’aider s’il vous plaît?
    « En quoi le désir est t’il, en termes d’humanité, supérieur au besoin ?  »
    Merci
    Bien à vous
    Emeline Cornil

  47. Simone MANON dit :

    Bonjour
    Vous avez tout ce qu’il vous faut dans cet article pour répondre à votre question.
    Demandez-vous ce qui caractérise l’humain. A quoi oppose-t-on l’humanité?
    Traditionnellement d’une part à l’animalité, d’autre part à la divinité.
    En quel sens peut-on dire que le désir nous parle, beaucoup plus que le besoin, de ce qui nous caractérise en tant qu’être humain?
    Bien à vous.

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