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Joyeuses fêtes.

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Joyeux Noël à tous et tous mes vœux de bonheur pour 2018.

 

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       On peut admirer jusqu’au 17 juillet, à la Galerie Bogéna à St Paul de Vence, une magnifique exposition de lithographies de Chagall autour du thème: Chagall et l’amour. Un vrai régal pour l’œil et pour le cœur. A ne pas manquer surtout.

    En guise d’introduction à ce beau rendez-vous avec Chagall, je voudrais d’abord souligner combien la place de cet artiste est singulière dans son siècle, et combien l’immense succès qu’il a connu devrait nous étonner.

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Le populisme.

  

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    Si le propre des partis dits « populistes » est d’instrumentaliser la notion de peuple, il faut bien admettre que c’est là un trait dominant de la campagne présidentielle française.  Marine le Pen prétend parler au nom du peuple, mais Jean-Luc Mélenchon et les autres ne sont pas en reste. Avec ce dernier on a même cette curieuse identification du peuple à un peuple dit de gauche. Le peuple ne serait ni une donnée ni la totalité des membres du corps politique, mais selon les théorisations de Chantal Mouffe, un peuple à construire, un peuple à inventer et à qualifier par des discours et des pratiques ! Tout cela ne peut qu’inquiéter un républicain et inviter à clarifier un peu cette notion de « populisme » dont médias et ténors politiques font un usage pléthorique. Car rien n’est plus équivoque que la notion de peuple. Comme le remarquait Paul Valéry, « le mot peuple avait un sens précis quand on pouvait rassembler tous les citoyens d’une cité autour d’un tertre, dans un Champ de Mars. Mais l’accroissement du nombre, le passage de l’ordre des mille à celui des millions, a fait de ce mot un terme monstrueux dont le sens dépend de la phrase où il entre ; il désigne tantôt la totalité indistincte et jamais présente nulle part ; tantôt le plus grand nombre, opposé au nombre restreint des individus plus fortunés et plus cultivés… » Regards sur le monde actuel, Œuvres, La Pléiade, II, p. 919.

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   « Les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires » G. Orwell

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   Penseur du totalitarisme, Claude Lefort s’étonnait de la répugnance de ses amis de gauche et d’extrême gauche à découvrir la liberté dans la démocratie au motif qu’elle est bourgeoise et la servitude dans le totalitarisme, du fait de leur allégeance socialiste. Il faisait ce constat il y a une quarantaine d’années et si les choses ont changé en ce qui concerne le rapport des intellectuels de gauche à l’horreur totalitaire, il n’est pas sûr qu’elles soient fondamentalement différentes dans leur rapport à la démocratie. On est frappé par la réticence des théoriciens de la démocratie radicale à assumer la dimension institutionnelle de la démocratie, à reconnaître son éminente valeur et la responsabilité d’en sauvegarder les principes.  D’où l’ardeur avec laquelle ils s’efforcent de l’identifier à la seule dynamique conflictuelle déstabilisatrice de tout ordre légal. La démocratie serait « insurrectionnelle », « insurgeante » pour Miguel  Abensour, « agonistique » pour Chantal Mouffe « anarchique » pour Jacques Rancière. On paraît oublier de préciser  avec fermeté que là où la démocratie comme régime politique, comme institution, Lefort préfèrerait dire comme figure imaginaire du pouvoir comme lieu vide, n’existe pas, il n’y a ni reconnaissance des divisions sociales, ni compétition des partis pour le pouvoir, ni débats, ni liberté politique.

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   J’adresse tous mes remerciements à Monsieur Joseph Yvon Thériault pour l’autorisation qu’il m’a accordée de diffuser ce remarquable article,  extrait de l’ouvrage Démocratie et modernité. L’auteur est professeur de sociologie politique au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la chaire de recherche du Canada en mondialisation, citoyenneté et démocratie. Il est un spécialiste reconnu de l’étude du rapport à la mémoire dans les sociétés québécoise et acadienne. Il a dirigé récemment les ouvrages (avec F.G Dufour) Sociologie du Cosmopolitisme, Sociologie et sociétés, 2012, et, Les Formes contemporaines du populisme, Montréal, Athéna, 2013.

  Sa contribution au recueil d’articles, publié sous le titre Démocratie et modernité, restitue clairement les termes du débat français sur la question de la démocratie. Celui-ci est travaillé par la tension entre une conception agonistique, anti-institutionnaliste de la démocratie, défendue par les thuriféraires de la démocratie radicale, et une conception républicaine de la démocratie, assumant sa dimension institutionnelle et l’idée d’un bien commun, dépassant les oppositions partisanes. Les analyses de Claude Lefort irriguent les unes et les autres, le mérite de Joseph Yvon Thériault étant de souligner la complexité de cette pensée inaugurale.

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     Ce texte a été publié en 1933, et, presque un siècle plus tard, il n’a pas pris une ride. Le chaudron des sorcières, dont l’Allemagne n’avait pas le monopole, fonctionnait alors à plein régime et préparait un nouveau suicide de l’Europe. Dans la tourmente dont il était un témoin aussi désemparé que nous pouvons l’être, nous spectateurs de la décomposition de notre monde, le contempteur de la trahison des clercs  s’adressait avec véhémence à ceux qui voulaient vraiment faire l’Europe pour qu’ils ne se trompent pas sur la nature de sa condition de possibilité. Celle-ci n’est pas d’ordre matériel, économique, monétaire; elle est essentiellement morale. L’Europe est une Idée et une Idée n’a pas d’autre support que la force de l’esprit ayant la volonté de l’incarner dans les faits. Mais il faut pour réussir à faire triompher le règne de l’esprit, une passion aussi puissante, plus puissante même que les passions dont sont animés ceux qui asservissent l’esprit à la souveraineté de la matière. Ceux-là revitalisent le poison nationaliste, les susceptibilités de genre, de culture, de religion. Les exigences de l’esprit, sa vocation à l’universel ne sont, à leurs yeux, que le fantasme d’un idéalisme enfantin. Seule une passion peut faire contrepoids à ces thuriféraires de l’irrationalisme. Elle s’appelle la passion de la raison.

  Il faut absolument lire le Discours à la nation européenne de Julien Benda. En voici la première partie.

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   Nul n’est prophète en son pays. Vence n’a pas fait mentir le proverbe, mais elle se rachète aujourd’hui en ouvrant son musée à un créateur qui l’honore, non seulement parce qu’il a fait de ce lieu sa terre d’élection mais aussi parce qu’il est l’auteur d’une œuvre magistrale reconnue dans le monde entier.

   Intitulée Le temps d’une œuvre, l’exposition « Hommage FRANTA » se tient au musée de Vence du 21 janvier au 21 mai 2017. Ce n’est pas une rétrospective mais une magnifique présentation des différents aspects du travail de l’artiste sur le temps long d’une vie. On en ressort émerveillé par la force et la beauté des toiles et des sculptures. Le film permet d’approcher cet homme simple, authentique et si attachant. Rendez-vous à ne pas manquer surtout.

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Tous mes vœux de bonheur pour 2017.

 

   Que l’Occident renoue avec la confiance en ses valeurs de liberté, de tolérance, de prospérité et de paix entre les Nations. La liberté n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin lui-même.

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   Sidérée par les désastres d’une époque où les hommes semblent prendre un malin plaisir à renouer avec leurs démons les plus inavouables, à défaire ce que nos prédécesseurs ont si laborieusement construit, et à orchestrer dans l’allégresse des régressions que ma génération ne pouvait même pas entrevoir dans ses nuits de cauchemar, j’ai longtemps cherché un texte capable d’éclairer cette étrangeté. Je crois bien l’avoir trouvé.

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  Parler, c’est articuler des sons pour faire entendre du sens à quelqu’un. La parole est l’exercice de la faculté linguistique, faculté innée combinant la double fonction de symbolisation et de communication. Dire qu’elle est innée, revient à pointer la détermination biologique du comportement linguistique. Il implique des dispositifs anatomiques et physiologiques (des organes phonatoires et leurs commandes neuromusculaires) mais surtout des capacités neurocognitives à défaut desquelles Helen Keller n’aurait jamais pu établir un lien entre la sensation de l’eau coulant sur sa main et les signes qu’Ann Sullivan tapait sur son autre main. En ce sens, la parole est un fait de nature.

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