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Bonnes vacances.

Paul Cézanne. 1830.1906. Le port de Marseille vu de l'Estaque. Métropolitan museum. New York.  

 

 

   Etonnante alchimie que celle ayant donné naissance à cette chose singulière que j’essaye de circonscrire et que nous appelons Europe. Elle s’est façonnée dans le creuset des rives méditerranéennes, là où croisèrent les Grecs, les Romains, les Arabes, là où St Paul  christianisa le platonisme en dépassant les contradictions du judaïsme, là encore où « les Celtes, les Slaves, les peuples germaniques, ont subi l’enchantement de la plus noble des mers ». « Une sorte de tropisme invincible s’exerçant pendant des siècles, a donc fait de ce bassin aux formes admirables l’objet du désir universel et le lieu de la plus grande activité humaine. Activité économique, activité intellectuelle, activité politique, activité religieuse, activité artistique, tout se passe ou du moins, tout semble naître autour de la mer intérieure ». Valéry. La crise de l’Esprit, 1919.

 

    Difficile de démêler dans ce savant mélange ce qui procède d’une source ou d’une autre, et pourtant les nécessités de l’analyse l’imposent, même s’il faut pour cela forcer un peu les traits.

   Athènes et Jérusalem ont évidemment une place de choix dans l’identité européenne. Mais la question est de savoir s’il ne faut pas établir une hiérarchie entre elles. Sont-elles également au principe de ce que nous sommes devenus ou bien faut-il considérer que l’une est plus déterminante que l’autre ? Les auteurs ne s’entendent pas sur ce point et dans le débat qui les oppose il y a d’un côté ceux qui privilégient la matrice biblique, de l’autre ceux qui confèrent un rôle cardinal à la matrice grecque.

   La période estivale étant propice aux lectures et relectures, mon intention est d’approfondir cette question. Mais d’abord la Méditerranée invite au farniente et à la contemplation.

 

       BONNES VACANCES aux lecteurs de ce blog et à bientôt.